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GAZETTE NATIONALE OU LE MONITEUR UNIVERSEL.

Samedi 15 SEPTEMBRE 1792. L'an quatrième de la Liberté, et le premier de l'Égalité.

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pa

u'immédiatement après l'arrivée de la notiicielle des hostilités entamées contre les çais, il fut question de lever et d'envoyer nt un corps de volontaires, armés, équipés de tout, au secours des bons alliés qui leur conquérir la liberté dont ils jouissent. Ce e de gratitude ferait encore plus d'honneur cains qu'il ne serait utile à la France. Au croit que si ce plan s'exécute l'état de Masura la gloire de fournir le premier son conas cette contre-coalition de défenseurs de la utant plus motivée que, si les rois de l'Eunaient à la détruire dans leur continent, s essaicraient d'aller la renverser en Amériur qu'il ne lui restât sur la terre un asile ■ rassembler ses adorateurs et les rallier au atre la tyrannie.

FRANCE.

La municipalité a nommé des commisvérifier les effets et les papiers des prisonéaus.

ts milliers de poudre viennent d'être-enmée; il y en a 300 milliers tant à Paris Denis, et l'on en attend de plus 700 milliers èces de canon. 40 milliers arrivés merté conduits aux Invalides pour être emre des cartouches.

vé dans le séminaire de Saint-Firmin beaul'argent, d'assignats et de bijoux.

re à Louis XVI un appartement au second r du Temple: il est composé d'une antiTune chambre à coucher, de deux cabin dans une tourelle; d'une salle pour les es et d'une chambre pour les domestiques, inet. Les fenêtres sont grillées en fer. Sur de fonte de la cheminée, on lit ces mots:

sera occupé par le prince royal. Les petits appartements adjacents à la tour sont destinés à l'épouse de Louis XVI, à sa fille, et à madame Elisabeth.

Louis XVI est toujours accompagné de deux offi journée au milieu de sa famille, ou bien il se prociers municipaux; il passe la plus grande partie de la mène en lisant, ainsi que madame Elisabeth.

Du 14. Ce matin plusieurs individus se sont répandus dans la ville, arrachant avec violence des pendants d'oreilles, des montres, boucles et autres bijoux aux personnes qu'ils rencontraient, sous le prétexte des besoins de la patrie. C'est particulièrement dans le quartier de la Halle que ce brigandage a commencé. M. Santerre, instruit à temps, s'y est aussitôt transporté et a donné des ordres en conséquence; le rappel a été battu, de nombreuses et fréquentes patrouilles ont circulé pendant toute la journée dans la ville; et ce nouveau moyen d'agitation jeté sur plusieurs de ces brigands, et que trois ont eu n'a point en de suite. On assure que le peuple s'est la tête coupée. Une femme, sur le Pont-Neuf, eu a

tué un avec son couteau.

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MM. Graffenauer, Bertrand, Arbogast, député à la législature actuelle. Tarn. Campmas.

MM. Lacombe-Saint-Michel, Solomiac,

Pas-de-Calais. - MM. Personne, Gufroy, Eulard. saignac, Barbou, Chambon, Lanau. Corrèze.- MM. Brival, Germignac, Boric, ChasMaine-et-Loire.

-

législature actuelle, Pilastre, Leclerc, ex-députés; - MM. Dehoulières, député à la Daudenac, l'aîné, Perard, Dandenac le jeune, Lemeignan.

Aisne.MM. Belin, Fiquet, Thomas Payne, Du

pain.

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Copie de la lettre écrite par M. Montesquiou, général de l'armée du Midi, au 5me bataillon des grenadiers du département de l'Hérault.

Au camp de Ceyssicu, le 7 septembre (1).
FRÈRES ET CAMARADES,

Lorsque la voix de la patric vous appelle, forsqu'une noble ardeur vous rassemble, il est du devoir de votre général de dissiper toutes les inquiétudes que pourrait vous laisser l'abandon héroïque et volontaire que vous avez fait de vos familles et de vos affaires. Vos bataillons ne sont point destinés à un service permanent, vos bataillons u'existent que pour marcher à l'ennemi, le vaincre et rapporter ensuite dans vos foyers la reconnaissance et l'admiration de la France entière.

Vous êtes vraiment les héros de la liberté; c'est librement que vous marchez; et, s'il est un seul de vous qui croie mienx servir son pays en retournant dans sa patrie qu'en portant les armes pour elle, il peut s'en retourner. On ne se souviendra que du zèle qui lui a fait entreprendre plus qu'il ne pouvait exé

cuter.

J'ignore jusqu'à ce moment si nous recevrons l'ordre d'attaquer des voisius qui nous menacent depuis longtemps. Jusqu'à ce que le pouvoir exécutif m'ait trausmis la volonté nationale, je vous épargnerai les fatigues des camps. Je vous place dans des cantonuements, d'où trois marches vous mettront en présence de l'ennemi, ou d'où vous retournerez dans vos pays si nous n'avons pas 1 ordre d'attaquer.

Si nous marchons à l'ennemi, vous passerez par Grenoble, et vous y recevrez le peu d'armes qui vous manquent, tout ce que je pourrai vous fournir en gibernes et toutes les munitions de guerre dont vous avez besoin.

Je n'ignore pas que des libellistes m'ont dénoncé comme un traitre, parce que j'avais témoigné de l'estime pour un homme que toute la France a estimé si longtemps, et parce que je n'ai pu croire qu'il fût capable de démentir toute sa vie. Mais j'espère que j'anrai l'occasion de me faire connaître, et c'est devant l'ennemi que vous saurez qui je suis. Je vous déclare d'avance que le plus zélé d'entre vous n'aime pas son pays plus que je ne l'aime, et que jusqu'à ce que la France soit triomphante je serai ou votre général ou votre camarade. D'avance je vous demande une place dans vos rangs, si je cesse d'occuper la place où je suis. A votre tête ou à vos côtés, mon sang est à ma patrie, et mon honneur qui m'appartient sera intact. Je prends cet engagement solennel avec les citoyens du département du Gard, où j'ai reçu tant de marques de bienveillance. Lorsque je vous demande de jouir ainsi parmi vous des droits de concitoyen, certes c'est parce que je suis bien sûr de m'en montrer toujours digne. Signé le général de l'armée du Midi.

DÉPARTEMENT DE LA MARNE.

Extrait d'une lettre de Châlons, du 10 septembre.

Il y a apparence que l'ennemi s'en tiendra aux deux villes dont nous lui avons fait présent; l'armée du Centre et celle du Nord s'étant approchées, je ne crois pas qu'il entreprenne autre chose cette campagne. Il aura d'ailleurs bien de la peine à vivre dans un pays où nous avions déjà consommé beaucoup de subsistances, et où dans ce moment il en reste fort peu.

Le procureur-général-syndic du département de la Meuse, qui s'était rendu à Verdun, y est resté en otage,

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Valenciennes, le 14 septembre. —La levée du camp de Maulde a produit dans cette ville une grande fermentation. Le peuple agité se demandait s'il allait être encore victime d'une trahison. Au milieu de cette agitation des esprits, on apprend qu'un homme, connu par un anticivisme impudent, M. Dutordoir, maître de poste à Saint-Amand, se trouve à Valenciennes. Il est arrêté et trainé au corps de garde; on le conduit à la maison commune. Le peuple demande sa tête. En vain veut-on le soustraire à la fureur populaire; ce misérable meurt frappé de mille coups. Sa tête promenée offre une affreuse leçon à ces hommes perfides ou inconsidérés qui provoquent avec tant de constance la fureur populaire. Les citoyens armés ont bientôt rétabli le calme dans la ville.

La division aux ordres de M. Beurnonville doit arriver le 14 à Rethel.

Le curé de la Rochefant est parti pour combattre l'ennemi, avec 15 de ses paroissiens. Un desservant dira la messe à sa place..

Récit des événements arrivés les 6, 7 et 8 septembre 1792, par le général Moreton.

Conformément au vœu unanime du conseil de guerre tenu à Maulde le 6 septembre, ce camp a été levé le même jour à onze heures du soir; j'ai conduit les troupes et bivaqué avec elles à Bruille, et le camp a été tracé et établi vers les six heures du matin.

Après l'établissement du camp, le général Beurnonville, qui ne devait partir que le 8, ayant témoigné le désir d'aller camper le même jour sous Valenciennes, pour laisser reposer le lendemain ses troupes, je n'ai pas cru devoir m'y refuser. Il est parti, avec sa division, vers les neuf heures du matin. J'avais renforcé te poste de Mortagne ét j'y avais mis deux pièces de canon; il y en avait autant et un bataillon à celui de Château-l'Abbaye. Le commandant de Mortagne avait eu ordre de tourner les deux ponts qui sont sur la Scarpe et l'Escant; de tenir, tant qu'il pourrait, s'il était attaqué; et, dans le cas où il aurait contre lui des forces trop supérieures, it devait se replier sur Chateau-l'Abbaye: le dernier poste en pareil cas devait en faire autant sur le camp.

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J'étais revenu sur les dix heures au quartier-général à Saint-Amand, pour y faire quelques dispositions relatives à l'établissement du nouveau quartier-général à Raismes, et prendre ensuite un peu de nourriture e quelque repos; j'avais laissé an camp, pour le commander, M. Gélin, maréchal de camp, avec M. Puthod, adjudant général à ses ordres. Vers une heure, je reçus, presque coup sur coup, trois ordonnances qui m'apprirent successivement la prise de Mortagne, après une défense très vigoureuse du 1er bataillon de là Côte-d'Or; et celle de Château-l'Abbaye, où le 1er bataillon du Pas-de Calais avait perdu une quarantaine d'hommes, son premier lieutenant-colonel et sa caisse. La précipitation avec laquelle on avait cru devoir quitter la position de Maulde, d'après l'avis du conseil, n'avait pas laissé le temps de retirer les ba

-out élé la cause de la prise de ces deux

ai reçu une lettre de l'adjudant général, qui ait que l'ennemi se dirigeait sur le camp sur nes; je m'y portai légèrement; mais déjà le de camp Gélin, se disposaut à se retirer, né ordre au commandant d'artillerie de faire en retraite ses pièces de position; puis, céésir que les troupes marquaient de combatommençait à les mettre en bataille lorsque ur le terrain. Je fis sur-le-champ mes dispoe plaçai l'infanterie sur deux ligues faisant scaut, et la cavalerie sur les ailes; mais, à où j'achevais mon mouvement, le commanillerie vint m'avertir que les pièces de posi_t déjà effectué leur retraite par l'ordre du elin, et étant sur le chemin de Valenciennes, vait rétrograder ; il ajonta que, le général ille ayant emmené avec sa division 50 ou 60 Es volontaires des bataillons de Paris, il n'en s assez pour servir ces pièces, et qu'il avait le munitions.

- l'impossibilité de me servir de ma grosse
, manquant de canonniers et presque de mu-
crus plus sage de faire une retraite prudente,
poser mes braves compagnons d'armes à être
r des forces qu'on m'annonçait très supé-
-t peut-être tournés et enveloppés par les fa-
'en offrait à l'ennemi la prise de Mortagne et
u-l'Abbaye. Je me décidai donc à faire re-
colonne d'infanterie par le bois de Raismes,
soin de faire éclairer, ma cavalerie déployée
nt ma retraite et formant ensuite mon arrière-
s troupes arrivèrent en bon ordre aux portes
ciennes, où elles sont entrées vers les neuf
soir, et où elles sont cantounées, tant dans
ne dans les faubourgs.

-d'hui 8 j'ai fait partir deux bataillons pour
le camp de Maubenge, que le départ de la
le M. Dampierre avait affaibli; j'ai jeté deux
s à Donay, un au Quesnoy, deux à Condé, et
issé cinq à Valenciennes. Je me disposais à
le poste de Saint-Amand de deux bataillons
pièce de 8, des munitions et des vivres qui
rriver, lorsque j'appris, vers dix heures du
ue l'enuemi se portait en force sur ce pos'e.
e-champ commandé trois bataillons avec le
ment de cavalerie et environ 60 dragons qui
portés, sous les ordres du maréchal de camp
=re, avec ordre de protéger la retraite de la
de ce poste, si une force supérieure le forçait

er.

retraite s'est effectuée sans perdre un scul et j'ai appris qu'environ 600 Autrichiens s'éés sur ce poste, le commandant, sommé par 1 Latour, de se rendre, avait si bien manœuI avait dégagé sa troupe avant que l'ennemi é sur la place, et qu'il a fait sa retraite sans iété; que 2,000 hommes environ étaient enla ville et s'y étaient établis. Notre garnison, Doste, n'étant que de 800 hommes, je faisais, viens de le dire, partir deux bataillous pour cer, au moment où j'ai appris qu'un corps ble marchait dessus, et que n'étant point forwait impossible de le conserver.

éral Omoran, commandant à Condé, vient dre compte qu'il avait envoyé ce matin à ■n détachement qui avait ramassé quelques cantonnement, et que le défaut de chariots, ent de la retraite, avait laissés sur le terrain.

Il résulte des événements dont je viens de rendre compte:

10 Que la levée du camp de Maulde est le résultat de l'opinion d'un conseil général;

20 Que la levée de celui de Bruille a été impérieusement dictée par les circonstances, et par les dispositions préliminaires faites avant mon arrivée sur le terrain;

30 Qu'à l'exception du poste de Châtean-l'Abbaye, qui a été maltraité, nous avons perdu fort peu de monde; et qu'en renforçant nos garnisons des troupes campées à Bruille, je n'ai fait qu'avancer de quelques jours la mesure qué des membres du conseil de guerre m'avaient indiquée, pour l'instant où les places de guerre seraient complétement approvisionnées.

Le lieutenant général, commandant sur les frontières du Nord, en l'absence du général d'armée.

Copie de la lettre écrite à M. Moreton.

Du camp de Bruille, le 7 septembre 1792. Général, on me charge de vous marquer que l'ennemi s'avance sur le camp de Bruille, avec force, et sur trois colonnes on entend le feu de sa mousqueterie et de son cañon ; notre camp n'est pas encore bien établi; que faut-il faire? On deniaude une prompte répouse. PUTHOD, adjudant général. Copie de la sommation faite à la garnison de Saint Amand.

Le général, comte de Latour, à la garnison de SaintAmand, fait les propositions suivantes au commandant de la garnison;

De rendre la ville telle qu'elle est, sans en faire sortir les canons ni la garnison, ses troupes étant en marche sur cette ville sur deux colonnes.

Signé le baron CRANLEIHME, capitaine.
Pour copie conforme aux originaux :
Le lieutenant-général, commandant sur la fron-
tière du Nord, en l'absence du général d'armée,
J.-H. MORETON.

lieutenant, Lebon et Lemercier, sous-lieutenants du
On apprend que MM. Soubeiran, capitaine, Crepin,
premier bataillon du Pas-de-Calais, dont on déplorait
faire de Château-l'Abbaye; ils sont sculement faits
le sort, n'ont point été tués dans la malheureuse af-
prisomiers: on les a conduits à Ath, et de là à An -
officiers et soldats de ce bataillon ont été sacrifiés.
vers. Il n'y a pas de doute que tous les autres braves

législature; par un patriote de Tours. A Paris chez Essai sur la législation civile, dédié à la première M. Quenette, libraire et commissionnaire pour la province, rue de la Harpe, no 172.

On trouve chez le même libraire le Code de la vrages du même auteur, bonne édition; la Religion justice de paix, 2 vol. m-8°, et tous les autres onrétablie, brochure in-8o; prix, 8 s.

BULLETIN

DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE.

PREMIÈRE LÉGISLATURE.
Présidence de M. Hérault.

SUITE DE LA SÉANCE PERMANENTE DU 10 AOUT.

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