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taire la calomnie et de lulôter les pré-, telles que la nation doive se lever pour les dissiper.
i fournirait l'écroulement de certains Si nous n'oublions pas ce qu'est le despotisme et la
ten leur prescrivant à tous une mar- liberté; si nous nous pressons autour des principes
e et plus soutenue, une physionomie de notre constitution; si nous nous rappelons les
c'est en proportionnant l'étendue de époques glorieuses de sa fondation; si nous ne per-
i la gravité des circonstances. Aussi dons pas de vue que dans dix mois nous aurons à re-
ssion a-t-elle pensé que l'exemple de meltre intact et sans altération, à nos successeurs,
ection devait principalement sortir du le dépôt des droits qui nous a été confié, oui, Mes-
if, et que, non-seulement pour sou- sieurs, alors nous irons en avant, car nous sentirons
>position de déclarer le danger de la qu'il n'y a pas d'instants à perdre; nous apprécierons
ne de la reflexion, mais encore pour à leur valeur ces plans de politique obscure, qui, en
tre détermination les suggestions de la dernier résultat, donnent toujours la misère du grand
et les dangers de l'instantanéité, vous nombre et l'orgueil de quelques-uns; notre mépris
ntourer de précautions suffisantes pour fera justice de ces injures mendiées contre le corps
ir ou compromettre une aussi grande législatif, et qui n'ont d'autre effet que d'attester la
'impression que doit produire un tel basse cupidité ou l'odieuse immoralité de leurs signa-
nt aux détails d'exécution, nous n'avons taires. Eh! ce n'est point avec de tels moyens que,
oir nous borner à des généralités qui chez le français éclairé, on ébranle un système dont
1 trop peu. C'est une grande idée que les racines éternelles, attachées à la nature, crois-
ente 25 millions d'hommes levés pour sent et vivent avec elle. Mais il est important, il est
despotisme; mais, quand on l'analyse instant de rassurer le peuple. Placés par lui sur la
rt de l'événement, on voit, ainsi que hauteur, c'est à notre contenance qu'il juge de sa
dit, que, si ce mouvement n'est pas propre position. N'omettons aucunes précautions;
plus qu'une commotion profonde qui soyons calmes et serrés, et notre tranquillité sera le
este à une foule d'individus, et peut-gage et le fondement de la tranquillité des citoyens.
la liberté. L'ordre, le besoin de chefs
SUITE DE LA SÉANCE DU MARDI 2 JUILLET.
oldats, les approvisionnements, les sub-
haque jour, tout demande ici que l'ac-
ertée. C'est pourquoi votre commission
ra de fixer le nombre de ceux qui se
poste du danger, d'en laisser le choix
réunis et de remettre la surveillance in-
ux qui attendront que leur tour de rem-
fières d'armes soit arrivé. Tous doivent
préparés; mais nul ne pensera qu'il faille
outes les occupations qui maintiennent
le, se porter confusément au lieux de
uit jours d'une semblable existence se-
rt du corps politique.

ltés de l'armement nous ont aussi arndépendamment de la fabrication jourOs manufactures et des achats multius devez ordonner, lorsque nous avons r quelle cause les armes nationales deemployées, nous n'avons pas douté un les ne fussent conflées temporairement, e vœu, à ceux que leurs concitoyens pour les défendre. La loi, Messieurs, ne culer d'après des suppositions improbainelles, et lorsque vous aurez proclamé patrie, l'intérêt ne sera pas qu'un cieste armé chez lui, mais que tous ses uissent la défendre.

te une observation importante à vous u'il ne faut pas juger un état de choses extraordinaire, tel que celui dont je és un état permanent de tranquillité; et le manière de voir peut être dangereuse, on essaie une constitution, lorsque toutes font effort pour dissoudre un gouvers comprime et pour lui en substituer un lorsque l'inertie des uns, la corosive acitres ont détruit tous les ressorts, et que se lève. Alors le salut du peuple est la loi est la raison suffisante des mesures du c'est par elle, surtout, que je justifierais mort que nous vous proposerons de dee toute personne revêtue d'un signe de dre à tout citoyen de l'arrêter où de la et l'attribution de la poursuite aux tribuires. Messieurs, dans ces moments terit opter entre la paix de sang qu'offre le tient ses chaînes prètes, et l'ordre de la st rigoureuse un instant que pour mieux nant ici cette courte exposition des motifs ue je vais vous présenter, il m'est doux de ces jours de deuil et d'énergie peuvent signer de nous. Non. ni la coalition des

Suite de l'opinion de M. Vergniaud sur les moyens de
pourvoir tant à la tranquillité intérieure qu'à la
sûreté du royaume.

Venant aux circonstances actuelles, je ne pense
point que, si nos armées ne sont pas encore entière-
ment portées au complet, ce soit par la malveillance
du roi. J'espère qu'il augmentera bientôt nos moyens
de résistance, par un emploi utile des bataillous si
inutilement disséminés dans l'intérieur du royaume;
J'espère aussi, enfin, que la marche des Prussiens à
travers nos gardes nationales ne sera pas aussi triom-
phale qu'ils ont l'orgueilleuse démence de l'imagi-
her. Je ne suis point tourmenté par la crainte de
voir se réaliser les horribles suppositions que j'ai
faites; cependant, comme les dangers dont nous som-
mes investis nous imposent l'obligation de tout pré-
voir; comme les faits que j'ai supposés ne sont pas
dénués de rapports frappants avec plusieurs actes et
plusieurs discours du roi; comme il est certain que
les faux amis qui l'environnent sont vendus aux con-
jurés de (oblentz, et qu'ils brûlent de le perdre pour
faire recueillir le fruit de la conjuration à quelqu'un
de leurs chefs; comme il importe à sa sûreté person-
nelle, autant qu'à la tranquillité du royaume, que sa
conduite ne soit plus environnée de soupçons; com-
me il n'y a qu'une grande franchise dans ses démar-
ches et dans ses explications qui puisse prévenir des
moyens extrêmes et les querelles sanglantes que ceux-
ci feraient naître, je proposerais un message où,
après les interpellations que les circonstances déter-
mineront à lui adresser, on lui ferait pressentir les
vérités que j'ai développées; on lui démontrerait que
le système de neutralité qu'on semble vouloir lui
faire adopter contre Coblentz et la France, serait
une trahison insigne dans le roi des Français; qu'il
ne lui rapporterait d'autre gloire qu'une profondo
horreur de la part de la nation, et un mépris écla-
tant de la part des conspirateurs; qu'ayant déjà opté
pour la France, it doit hautement proclamer l'iné-
branlable résolution de triompher ou de périr avec
elle et la constitution.

Mais en même temps, convaincu que l'harmonie entre les deux pouvoirs suffit pour éteindre les haines, rapprocher les citoyens divisés, bannir la discorde de l'empire, doubler nos forces contre les ennemis extérieurs, raffermir la liberté et arrêter la monarchie chancelante sur le penchant de l'abime, je voudrais que le message cût pour objet de la maintenir ou de la produire, et non de la rendre impossible; je voudrais qu'on y déployât toute la fermeté, toute la grandeur qui conviennent à l'Assemblée nationale et à la majesté des deux pouvoirs; j'y voudrais la dignité qui impose, et non l'orgueil qui ir

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auquel j'attache la plus haute importance, fûi un signal de réunion, non un manifeste de guerre. C'est après avoir montré co calme, qui dans les dangers est le vrai caractère du courage, que, si nous sommes menacés de quelque catastrophe, ses provocateurs seront hautement désignés par leur conduite, et que l'opinion des 83 départements sanctionnera d'avance les précautions du corps législatif pour assurer l'impuissance de leurs efforts.

Je passe à une autre mesure provisoire que je crois instant de prendre c'est une déclaration que la patrie est en danger. Vous verrezà ce cri d'alarme tous les citoyens se rallier, les recrutements reprendre leur activité, les bataillons de gardes nationales se compléter, l'esprit public se ranimer, les départements multiplier les exercices militaires, la terre se couvrir de soldats, et vous verrez se renouveler les prodiges qui ont couvert d'une gloire immortelle plusieurs peuples de l'antiquité. Eh! pourquoi les Français seraient-ils moins grands? N'auront-ils pas des objets aussi sacrés à défendre? N'est-ce pas pour leurs pères, leurs enfants, leurs épouses, n'est-ce pas pour la patrie et la liberté qu'ils combattent? La succession des siècles a-t-elle affaibli dans le cœur humain ces sublimes et tendres affections, ou énervé le courage qu'elles inspirent? Non, sans doute: elles sont éternelles comme la nature, dont elles émanent; et ce ne sera pas dans les Français régénérés, dans les Français de 89, que la nature se montrera dégradée; mais, je le répète, il est urgent de faire cette déclaration. Une plus longue sécurité serait le plus grand de nos dangers. Ne voyez-vous pas le sourire de nos ennemis inférieurs qui annonce l'approche de tyrans coalisés contre vous? Ne pressentez-vous pas leurs espérances coupables et leurs complots criminels? Seriez-vous sans crainte sur le caractère d'animosité que prennent nos dissensions intestines? Le jour n'est-il pas venu de réunir ceux qui sont dans Rome el ceux qui sont sur le mont Aventin.

assez disciplinées, assez perfectionnées dans cette lactique qui, plus que la bravoure, décide de la victoire? Nos fortunes, nos vies, la liberté, sont menacées; l'anarchie s'approche avec tous les fléaux qui désorganisent les corps politiques. Le despotisme seul, soulevant sa tête long-temps humiliéc, jouit de nos misères et attend sa proie pour la dévorer. Appelez, il en est temps, appelez tous les Français pour sauver la patrie; montrez-leur le gouffre dans toute son immensité. Ce n'est que par un effort extraordinaire qu'ils pourront le franchir: c'est à vous de les y préparer par un mouvement électrique qui fasse prendre l'élan à tout l'empire.

Et ici je vous dirai qu'il existera toujours pour vous un dernier moyen de porter la haine du despotisme à son plus haut degré de fermentation, et de donner au courage l'exaltation qui ne permet plus d'incer titude dans nos succès.

Ce moyen est digne de l'auguste mission que vous remplissez, du peuple généreux que vous représentez; il pourra même acquérir quelque célébrité à ce nom, et vous mériter de vivre dans la mémoire des hommes. Ce sera d'imiter les braves Spartiates qui s'immolèrent aux Thermopyles; ces vieillards vénérables qui, sortant du sénat romain, allèrent attendre, sur le seuil de leurs portes, la mort, que des vainqueurs farouches fesaient marcher devant eux. Non, vous n'aurez pas besoin de faire des veux pour qu'il naisse des vengeurs de vos cendres. Ah! le jour où votre sang rougira la terre, la tyrannie, son orgueil, ses protecteurs, ses palais, ses satellites, s'évanouiront à jamais devant la toute-puissance nationale. Et si la douleur de n'avoir pu rendre votre patrie heureuse empoisonne vos derniers instants, vous emporterez du moins la consolation que votre mort précipitera la ruine des oppresseurs du peuple et que votre dévoùment aura sauvé la liberté. Je propose de décréter:

1° Que la patrie est en danger;

2 Que les ministres sont responsables des troubles intérieurs qui auraient la religion pour pr texte;

3o De toute invasion de notre territoire, faute de précaution pour remplacer à temps le camp dont vous aviez décrété la formation.

Je propose ensuite un message au roi, une adresse aux Français, pour les inviter à prendre les mesures que les circonstances rendent indispensables.

Je propose, en quatrième lieu, que, le 16 juillet, vous alliez en corps, à la fédération, renouveler le serment du 14

Je propose enfin que la copie du message au roi, l'adresse aux Français et le décret que vous rendrez à la suite de cette discussion, soient portés dans les départements par des couriers extraordinaires.

Je demande surtout un prompt rapport sur la conduite du général Lafayette.

Attendrez-vous que, las des fatigues de la révolution ou corrompus par l'habitude de ramper autour d'un château et par les prédications insidieuses du modérantisme, des hommes faibles s'accoutument à parler de liberté sans enthousiasme, et d'esclavage sans horreur? D'où vient que les autorités constituées se contrarient dans leur marche; que la force armée oublie qu'elle est essentiellement obéissante; que des soldats ou des généraux entreprennent d'entraîner le corps législatif, et des citoyens égarés de diriger, par l'appareil de la violence, l'action du chef du pou-janvier. voir exécutif? Est-ce le gouvernement militaire que l'on veut établir? Voilà peut-être le plus imminent, le plus terrible de nos dangers. Des murmures s'élèvent contre la cour: qui osera dire qu'ils sont injustes? On la soupçonne de projets perfides: quels traits citera-t-on d'elle qui puissent dissiper ces soupçons? On parle de mouvements populaires, de loi martiale; on essaie de familiariser l'imagination avec le sang du peuple; le palais du roi des Français s'est tout à coup changé en château fort: où sont cependant ses ennemis? Contre qui se pointent ces canons et ces baïonnettes? Les défenseurs de la constitution ont été repoussés du ministère; les rènes de l'empire ont demeuré flottantes au hasard, à l'instant où, pour les soutenir, il fallait autant de vigueur que de pa-pensé qu'elle voudrait bien entendre quelques obtriotisme. Partout on fomente la discorde; le fanatisme triomphe. Au lieu de prendre une direction ferme et patriotique, qui le sauve de la tourmente, le gouvernement se laisse emporter par les vents orageux qui l'agitent; sa mobilité inspire du mépris aux puissances étrangères; l'audace de celles qui vomissent contre nous des armées et des fers refroidit la bienveillance des peuples, qui font des vœux secrets pour le triomphe de la liberté.

Les cohortes ennemies s'ébranlent et peut-être que, dans leur insultante présomption, elles se partagent déjà notre territoire et nous écrasent de tout l'orgueil d'un tyran vainqueur et implacable. Nous sommes divisés au-dedans; l'intrigue et la perfidie trament des trahisons. Le corps législatif oppose aux complots des décrets rigoureux, mais nécessaires: une main toute-puissante les déchire. Pour nous défendre au-dehors, nos armées sont-elles assez fortes,

M. Vergniaud descend de la tribune au bruit des applau dissements réitérés de la très-grande majorité de l'Assemblée.

L'impression du discours et l'envoi au 83 départements sont décrétés presqu'à l'unanimité.

M. DUMAS: Avant que l'Assemblée délibère sur la proposition qui lui est faite par le préopinant, j'ai

servations sur les assertions qui ont précédé les diverses conclusions de M. Vergniaud; et, dans les mêmes sentiments que lui, quant au but, je veux dire le désir vif et sincère de la réunion de tous les esprits, de tous les cours, de toutes les volontés pour la défense efficace de la patrie et de la constitution, j'ai pensé que l'Assemblée voudrait bien entendre avec quelqu'indulgence des observations qui tendent à lui faire voir sous un jour different plusieurs des objets discutés par M. Vergniaud. C'est parce que je pense comme lui qu'il est nécessaire dans les circonstances actuelles, d'éclairer le peuple; que la source de toute force est dans l'union; que l'union ne peut résulter que de l'évidente vérité, et que celle-ci exige, pour être connue et sentic, la manifestation la plus libre de toutes les opinions,

tte que l'Assemblée voudra bien m'en-, quelque indulgence

qui m'a précédé dans cette tribune, uvrir et poursuivre une source d'ermanière dont le gouvernement a cru ger la position de la France, s'est efparer la situation présente de la liberté était au mois de juillet 1789. Il a vu nent non-seulement une attaque extéenaçante, mais des conspirations intén'a pas dissimulé qu'il regardait comine > ces conspirations des hommes qui, portés au commencement de la révo'amour vif de la liberté montrent autant de regrets qu'ils avaient de coulace. Comme cette opinion pourrait plusieurs d'entre nous, et que ces méla cause unique de nos divisions, parrême danger, je crois qu'une explicaet lovale nous est à tous nécessaire. vous offre différera beaucoup de celle iaud; mais c'est du choc des opinions ons jaillir la vérité, cachée sous tant mme c'est du concours de toutes les résultera la découverte du moyen le A sauver l'empire.

présider à toutes les délibérations de l'Assemblée. M. DUMAS : Maintenant que la base sur laquelle on comptait le plus pour les opérations offensives se trouve illusoire, on veut faire un crime an maréchal Luckner . (Les murmures interrompent avec plus de force.)

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Un grand nombre de membres de l'extrémité du ci-devant côté gauche se levant à la fois: Vous calomniez l'Assemblée. Vous ne connaissez pas ses sentiments. . .

M. KERSAINT: Je demande que, pour prouver que les reproches dont parle M. Dumas ne sont dans l'esprit d'aucun des membres de l'Assemblée, elle déclare que M. Luckner a conservé toute la confiance de la nation. (Des applaudissements réitérés se font entendre dans l'Assemblée entière et dans toutes les tribunes.)

M. le président annonce que M. Dumas demande à achever sa phrase. Des cris: aux voix la proposition de M. Kersaint; consultez l'Assemblée! s'élèvent de toutes parts. L'Assemblée déclare, par une declaration unanime, que M. le maréchal Luckner a conservé toute la confiance de la nation.

M. MAILHE: Je demande que ce décret soit motivé dans un considérant, et envoyé à M. le maréchal par un courier extraordinaire.

M. BRUART: Le décret honorable que l'Assemblée vient de rendre n'a pas besoin d'être motivé pour ceux qui savent que M. le maréchal Luckner ne s'est retiré que parce qu'il a inutilement sollicité les secours dont il avait besoin pour renforcer son armée.

onterai pas au commencement de notre e vous dirai pas par quel tissu d'erreurs enu à faire croire à nos concitoyens e de ceux qu'ils ont honorés de leur -saient le coupable dessein de trahir la rs serments. Arrivant immédiatement tances actuelles, je me porterai au tellement divisé les opinions, et, il fomenté les haines: je veux dire le action aux mesures décrétées pour les gieux et au moyen qui avait été proministère dernier, comme l'une des essources de défense. Ce sont, en effet, ets sur lesquels M. Vergniaud a fondé s les plus graves. Il a commencé par retraite de nos troupes montrait assez es intentions malveillantes du pouvoir lusieurs Voix de l'une des extrémités te, elle dévoile le ministère.) ndez quel mouvement naturel d'indi- murmure se mêle à l'énoncé de cette Il est donc important de voir si elle est ée. Je ne jette aucun nuage sur les mo- | ergniaud: je m'attache aux choses. Et M. DUMAS: Il faudrait, dis-je, en faire porter nt que j'ai senti, ce murmure que j'ai tout le reproche sur le ministère, qui ne l'a point e prouvent que l'amour de la liberté ordonnée, et dire qu'il a refusé de porter des seous les cœurs (Il s'élève quelques mur- cours à l'armée du marécha!. Or, il s'indignerait l'une des extrémités.); mais aussi qu'il lui-même d'une pareille inculpation; car il sait bien ortant de n'en pas altérer les bons effets. que toutes les forces disponibles ont été de préféa retraite de nos troupes sur le terri-rence employées à l'opération qu'il a entreprise, et is n'est point une chose honteuse. Il vous savez que le nouveau ministère, depuis qu'il as donné de régler le sort des batailles, est chargé de ces dispositions, n'a rien épargné pour et d'arranger à votre gré les circons- remplir les vues de l'Assemblée. pérations de la guerre. Sans doute Luckner a asssez bien mérité de la doute il mérite assez notre confiance, us devions croire que, s'il s'est retiré, devoir. On n'a cessé de représenter es marches dans la Belgique comme es, et on les a fait précéder de la veiller l'amour de la liberté chez un 'avait déjà si fortement manifesté, et, que ses espérances ont été trompées.... violent murmure.

M. ROUYER: Aucune considération particulière ne peut mieux faire sentir que le général Luckner mérite toute la confiance de la nation, que l'unanimité et l'empressement avec lesquels vous venez de porter votre décret, et cette unanimité de suffrages lui sera sans doute plus flatteuse que le froid calcul d'un considéront. Je demande doné que l'on passe à l'ordre du jour.

M. DUMAS: Je pensais bien que je n'aurais point à justifier le maréchal Luckner, et je me felicite d'avoir été l'occasion de la manifestation de sentiments que je partage avec toute l'Assemblée. Cette retraite sur nos frontières n'était donc pas honteuse, puisque M. Luckner l'a ordonnée. Pour entrer dans le sens du préopinant, il faudrait en faire tomber la faute sur le ministère. (Plusieurs voix : Oui, sans doute.)

Un membre de l'extrémité gauche: Il lui a donné carte blanche, après avoir, par le défaut de secours, rendu la retraite inévitable.

Une voix de la gauche: C'est pour cela qu'il fait camper les troupes de ligne de Paris dans le château des Tuileries.

M. DUMAS: Tout ce qui a été fait antérieurement était le résultat des conférences des généraux, ratifiées par le conseil du roi. Tout est clair et net dans cette question; et, si je fais tant d'efforts pour ramener à mon opinion ceux qui ont pensé différemment, c'est qu'il est bien important que le peuple sache que la direction de nos efforts a été tout ce qu'elle a pu être pour le succès des opérations de la guerre.

Je réfute cette proposition par deux motifs principaux. 1° Aucun ministre ne peut voir sa responsabilité engagée par un velo; elle ne pourrait l'être que dans le cas où un plan de défense manquerait par sa négligence. Mais je vais plus loin, et je dis que les mesures qui viennent d'être prises, ou qui sont proposées par le roi, sont beaucoup meilleures que celles que l'on regrette. J'en demande pardon à l'Assemblée. (Il s'élève des murmures, -On observe que la discussion n'est pascncore ouverte sur les mesures proposées par M. Vergniaud.)

disais donc j'en demande pardon à l'Assemblée... (On entend des murmures et des ris dans une partie de l'Assemblée.) Comme je ne suis point préparé, et que je suis obligé d'improviser, je ne puis répondre du choix de mes expressions. Je demande pardon à l'Assemblée de ce que, malgré mon respect pour les dispositions qu'a prononcées la majorité, je parle du décret rendu pour les 20,000 hommes; je me crois obligé de dire que ce moyen nous ôtait celui de recruter l'armée, d'alimenter nos bataillons de volontaires nationaux déjà existants. (Les murmures recommencent,)

M. HUA: Si l'on parvient une fois à persuader à la partie saine de la nation qu'il n'y a pas de liberté d'opinion dans l'Assemblée, tout est perdu.

M. LE PRÉSIDENT: Je rappelle inutilement à l'ordre les interrupteurs; je les prie de se rappeler euxmèmes à ce qu'ils doivent et à eux et à l'Assembléc.

différentes causes de troubles et des remèdes qu'il convient d'y apporter, pourquoi ne voudriez-vous pas reconnaître avec moi que le dissentiment des opinions par rapport à la guerre est l'une des sources de nos divisions. Ce dissentiment porte sur la question du système offensif adopté par l'ancien conseil du roi, ou du système défensif. Je n'entrerai pas, quant à présent, dans l'examen de cette question. Je ne vous porterai qu'à cette époque où le ministre actuel ayant pu suivre des opérations commencées n'a pu en devenir responsable qu'autant qu'il aurait négligé de prendre les mesures nécessaires à Je crois pouvoir remarquer qu'en prenant la paleur succès. Or je dis qu'il n'a pu agir plus simple- role, j'ai annoncé que j'avais à faire des observament, plus patriotiquement (Il s'élève quelques tions précisément sur la proposition de M. Vermurmures dans une partie de l'Assemblée.), que de gniaud, et que j'ai cru que cette discussion conlaisser au général en qui réside la confiance de l'As-tradictoire éclairerait la discussion générale. Je semblée nationale et du roi toute liberté pour poursuivre ou suspendre ces opérations. A qui a-t-on pu persuader que c'est dans l'intervalle de quelques couriers que ce ministère aurait pu rassembler dans l'intérieur des forces suffisantes pour en renforcer l'armée ? Pourquoi l'ancien ministère n'a-t-il pas prévu que ce renfort serait nécessaire? Pourquoi n'a-t-il pas fait ce qu'on exige de celui qui ne fait que d'entrer en fonctions? Detrnisons ces fantômes d'inculpations harsardeuses. Si nous voulons nous réunir, si nous voulons que le peuple concoure avec nous à déposer toutes les haines et les suspicions, donnons-lui pour gage l'amour sincère de là vérité. M. Vergniaud voudrait rendre les ministres responsables de toute invasion du territoire français, dans cette supposition qu'ils devaient porter sur les frontières des forces suffisantes pour les garantir. Eh bien! cette responsabilité, fort injuste, puisqu'elle porterait au hasard, frapperait toute entière sur l'ancien ministère, qui a fait les premiers plans de campagne. (Il s'élève quelques murmures.) Je ne fais point de fausse supposition; je ne veux point embrouiller la question par des démonstrations militaires qui ne pourraient être énoncées et entendues que la carte en main; je ne cherche qu'à réunir les opinions sur ce que je crois la vérité. Je dis que cette responsabilité, dont on veut faire l'arme de toutes les passions, serait injuste et vicieuse dans son principe. Songez que, si vos fronLières sont dégarnies dans la partie actuellement M. DUMAS: Mon opininion est donc qu'il ne peut menacée, c'est parce qu'on a cru qu'il était bon, y avoir aucun délai dans les mesures à prendre au moment où nous commencions la guerre, de pour le rassemblement de la réserve; mais, comme rassembler tout ce que nous avions de forces d'élite | les ministres ne peuvent être responsables du veto, pour envahir la Belgique (Murmures.) et pour saisir comme d'ailleurs ils ont pourvu à ce que la sûreté du un premier avantage sur l'ennemi avant qu'il ne fût royaume exigeait, je crois qu'il ne peut y avoir lieu à renforcé dans une partie. S'il en résulte aujour-la responsabilité. Je demande donc la question préd'hui qu'une portion de nos frontières est décou-alable contre cette partie des conclusions de M. verte; si même alors on a calculé sur des bases qui Vergniaud. Je la demande encore contre la responaient varié depuis par la politique des puissances sabilité qu'il a invoquée relativement aux troubles étrangères; s'il en est ainsi dans ce moment, soyons religieux; non que je pense que plus les mesures de bonne foi, que restait-il à faire au ministère ordonnées contre les perturbateurs sont instantes, actuel? Se réduire à un plan de guerre défensif plus la responsabilité des ministres ne doive être d'abord, éventuellement offensif, qui puisse cou- sévère, dans le cas ou ils négligeraient d'exécuter vrir toutes les places menacées, et donner à la nation, les lois; mais parce qu'ils ne peuvent répondre que pour les différentes frontières, une égale sécurité. de l'exécution des lois. C'est à vous à prendre les İci je réponds à M. Vergniaud, qui objecte que toutes mesures qui ne sont pas dans les lois, mais des les mesures qui pouvaient concourir à la défense mesures qui ne soient pas contraires à la constitudes frontières n'ont pas été prises. On a refusé, tion. C'est d'après ce principe que les ministres dit il, de sanctionner le moyen le plus prompt, le vous ont demandé une addition au Code pénal, qui plus vif, le plus incitant d'avoir une forte réserve définisse cette espèce particulière de perturbateurs. pour soutenir et renforcer les armées, et c'est au Ce n'est que quand cette loi additionnelle sera faite, défaut de cette mesure qu'il veut poursuivre la res- que les ministres pourront en devenir responsables. ponsabilité des ministres; de manière que, s'il ar- N'entravez plus alors les autorités constituées ; rive que la frontière soit attaquée dans la partie où laissez-leur une libre action dans la sphère de leur cette réserve eût pu être portée, ils soient respon- pouvoir; qu'elles ne soient plus entravées par des sables de tous les événements. hommes trop ardents, et les lois pourront être ap

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M. CARNOT: Dites à ce qu'ils doivent à la nation. Il y a bien long-temps que la nation est fatiguée de nos dissensions. Il n'y a pas un de nous qui ne reçoive journellement des lettres à cet égard. Nos séances sont l'image fidèle de ce qui se passe dans le royaume; les haines et les dissensions se communiquent rapidement, et, le jour que nous serons réunis, le royaume sera en paix. (On applaudit.) Ne doit-on pas s'étonner de ce que les plus grands amis de la liberté, au moins ceux qui veulent passer pour tels, troublent presque toujours nos séances?

Schant tremblera; le prêtre ne se lipunément à ses manœuvres sédiSera saisi à l'instant même où l'éclat ches le dénoncera à la surveillance

es départements où la loi a pu être la déclaration des droits a pu être sentie, où la liberté des cultes a été s ces départements, dis-je, la tran-¦ ue a été rarement troublée par les à cet égard, ai-je besoin de recourir s, quand le plus fort, le plus éclatant enous? C'est à Paris qu'etait le grand udres sacerdotales, que la Sorbonne philosophie, et que le fanatisme a fait is pour exciter des troubles religieux. e rappelle l'époque où l'Assemblée éalisa la liberté des cultes, par son -rêté du directoire du département de 7, depuis ce décret tolérant, les trouont été éteints. Cette liberté indéfinie d'inconvéniens, contre lesquels on ner aujourd'hui d'armes qui détruité elle-même.... Je demande donc la lable sur toute responsabilité minisfait de troubles religieux, qui n'aurait et l'exécution des lois.

guer

la seconde partie de l'opinion de M. lle porte sur un objet très-important. 5 à l'époque de la déclaration de établir que le pouvoir exécutif, ou roi n'avait pas fait ce qu'il aurait pu our la prévenir. Il a trouvé des trait; il a supposé des connivences entre 5 puissances étrangères; en un mot, le roi n'a pas fait ce qu'il aurait dû aintenir la constitution qu'il a jurée, à la cause de la guerre.

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erions ici dans une discussion imporrait rapporter l'extrait des corresponmatiques, et les réponses faites par les trangères à nos provocations; il fauprouver que le système de coalition des qui était offensif avant l'acceptation de n, est resté tel depuis la notification de ation, ce qui est faux; il faudrait déces preux de la prérogative royale, qui entz et dont il vous a parlé, ont été t sont encore soutenus par le roi, tanontraire toutes les déclarations du roi, es qu'il a faits, tant par rapport aux eur donnaient asile, qu'envers la cour démontrent qu'il a fait tout ce qui était oir pour dissiper ces rassemblements. atent que le roi a fait tout ce qui a été Er préserver la constitution de toute atque même les électeurs ont été obligés e les rassemblements des émigrés, et é dissous de fait.

faillibilité? Je n'accuse point; mais je dis que, pour n'avoir point déclaré la guerre, nous avons manqué de prévenir la guerre avec les deux grandes puissances du Nord, et que nous en avons déplacé le véritable théâtre. D'après cela, et il est important de le dire à notre conscience, à notre union, à notre force, d'après cela, dis-je, il est évident que le roi, qui, avani vos décrets comminatoires à l'égard de l'empereur, n'avait négocié qu'avec les princes d'Allemagne, a fait tout ce qu'il a pu et dû pour prévenir la rupture.

M. Vergniaud a argué, dans une supposition à la vérité qu'il n'a pas adoptée ni rendue positive [ensuite, mais dont sans doute vous sentez tous les dangers, de l'article de la constitution qui dit que : « Si le roi se met à la tête d'une armée, et en dirige les forces contre la nation, ou s'il ne s'oppose pas, par un acte formel, à une telle entreprise, qui s'exécuterait en son nom, il sera censé avoir abdiqué la royauté. » Eh bien! que les émigrés, que ceux qui ne rougissent pas de porter le fer et la flamme au milieu de leur patrie, osent se targuer du nom du roi: que doit-on en conclure autre chose, sinon l'insolence de ces traîtres, lorsque l'on sait qu'aucune circonstance, aucun acte du roi n'autorisent ce langage?

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Une voix de l'extrémité de gauche: Et son voyage
Varenne ?

N. THURIOT: Et le veto sur le décret contre les émigrés ?

M. DUMAS: Je dis que tous les actes émanés du roi dénient formellement ces inculpations .Je ne sais quel effet on veut supposer aux manœuvres prétendues des factieux; mais je ne vois pas d'acte plus ostensible en opposition aux intérêts des émigrés, que les actes de liberté qu'il a eu le courage de faire. Il n'aurait eu qu'à se laisser opprimer par des factieux, prouver par là qu'il n'était pas libre, c'est bien alors qu'il aurait donné un texte aux conjurés; mais c'est alors seulement qu'on aurait pu lui appliquer 'hypothèse de M. Vergniaud.

Il a ajouté, pour servir de base à cette supposition, que le roi est coupable de n'avoir pas encore rappelé un général qui a violé la constitution. De pareils reproches ne menacent-ils pas l'armée de sa désorganisation? Mais où donc le roi devait-il choisir les généraux, si ce n'est parmi les hommes qui se sont les premiers dévoués à la cause de la liberté ? Il ne serait pas digne, ce général, d'être appelé le héros de la liberté, si, comme son frère d'armes et son modèle, il ne buvait jusqu'à la lie le calice de l'ingratitude populaire. Oui, comme lui, nous avons vu Washington parlant le langage d'un citoyen, quand ses citoyens étaient divisés; comme lui, nous l'avons vu supporter toutes sortes d'injustices et n'être jamais plus grand que quand il prêtait une obéissance absolue à ceux qui avaient conjuré sa ruine.

Je me réunirais à M. Vergniaud pour tenir au roi le langage qu'il vous propose de lui adresser, si je pouvais croire que, d'aucune manière, il eût provoqué la ruine de la constitution, arrêté le progrès de nos armes, et fait aucun effort contre la nation qui l'a placé sur le trône; mais le contraire est démontré. (Il s'élève quelques murmures dans l'extrémité gauche.)

quelle a été la grande faute de notre de guerre. On aurait dù séparer soigneutérêts des princes, qui sont le prétexte ible guerre, de la conduite des grandes au contraire, on ne les a séparés que erre. Nos ennemis les plus grands étaient ce sont eux qui ont tissu dans le secret Non, Messieurs, non, le roi ne vous dira jamais: cette conjuration générale; et peut-on danger de faire la guerre même à tout je veux être despote; il ne vous dira pas qu'il n'a de la faire aux deux grandes puissances voulu la constitution que pour n'être pas précipité 711 s'élève quel– | du trône ; il connaît trop bien ses faux amis; il a

mont

it coit

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