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de nos commettants ne nous perifférents sur ce point; ils ne seront paieront; les uns ne porteront pas tandis que les autres ne le touchent oigt; il faut enfin que Paris, toute cessante, s'applique à asseoir et à butions, et je demande que le rapner les moyens de les obliger, soit m est décrétée.

= département de Calvados écrit aussi à
ose que les inondations ont causé les
es. Les moissons ont été emportées, des
s, des troupeaux et des cultivateurs en-
. Il prie l'Assemblée d'accorder des se-
aux malheureux habitants de ce dépar
emande le renvoi de l'adresse au comité
faire un rapport sur cet objet sous trois

serve qu'il faut attendre que les dépar-
connaître l'état des pertes, avant de sta-

S.

DOUINEAU: Il est impossible que orte le moindre délai à accorder des ires aux départements qui viennent pertes les plus considérables par de ndations. Ceux d'Indre-et-Loire et sont à cet égard dans la situation la -, et demandent votre attention comvados. Il faut un certain temps aux s pour évaluer les pertes, et vous en ux. Pendant ce temps, les malheu5 de ce fléau destructeur languiraient e misère. Je demande que le comité -se son rapport, dans trois jours, sur -nts provisoires que l'on peut acépartements qui ont souffert des

ion est adoptée.

emande que ce rapport comprenne les separ les habitants du département du Nord, s propriétés pillées où dévastées par les oliens.

ion est décrétée.

après avoir développé les motifs du comité adopter le décret suivant ;

nationale, après avoir entendu le rapport de division, tendant à transférer le service ville de Lévé dans l'église du ci-devant soit joint à ladite église paroissiale la mainces, appelée le Roux, pour former le loé; et qu'il soit accordé un vicaire, le tout à l'avis du directoire du district de Sancerier 1794; à l'arrêté du directoire du déCher, du 6 mai suivant; et à l'avis de l'éétropole du centre: attendu qu'il a été fait Hu projet de décret présenté par le comité, s des 8, 19 et 29 du présent mois de juilas la séance du soir, après la troisième lecarrêté de décider définitivement sur cet ob- qui suit :

Le service de la paroisse de la ville de Lévé
agnes environnantes, est transféré dans l'é-
ant chapitre de ladite ville de Lévé.

aison et ses dépendances, appelée le Roux,
- loger le curé de ladite paroisse de Lévé.
era accordé un vicaire pour le service de la-

moyen de la translation énoncée aux articles
'ancienne église de ladite paroisse de Lévé
■u profit de la nation, par le directoire du

ncerre.

ésent décret sera envoyé seulement dans le du Cher. »

au nom du comité diplomatique, fait un rapestion de savoir si la vente des biens dépen

baye, qui faisait autrefois partie des dépendances de la
principauté de Nassau, se trouve située sur les rives de la
Sarre. La maison se trouve placée sur le territoire de la
France: mais les deux tiers de ses possessions, placées sur
l'autre rive de la Sarre, sont restées sous la souveraineté
de l'Empire. Lors de la cession qui a été faite à la France
du droit de suprématie sur une portion de cette abbaye,
les biens, tous les droits et dépendances quelconques dont
elle jouissait lui ont été assurés par divers traités, dans
lesquels le prince de Nassau est entré comme partie con-
tractante. Ils lui ont été garantis encore par l'empereur
et l'Empire, notamment par la convention de 1766.
M. Koch fait l'énumération de tous les titres qui garantis-
sent à cette abbaye la propriété de tous ses biens; il pense
que cette maison religieuse doit être regardée comme une
maison étrangère; qu'ainsi les biens qu'elle possède, si-
tués en France, ne peuvent pas être compris parmi les
domaines nationaux. Il propose en conséquence un projet
de décret qui fait droit sur les réclamations du prince de
Nassau.

Plusieurs membres demandent l'impression du rapport
et du projet de décret; d'autres proposent dès le moment
la question préalable sur le projet de décret.

M. Tartanac, pour appuyer la question préalable, lit la lettre d'un des moines de cette abbaye, qui dit qu'ils ne demandent que du temps, et que d'ailleurs, quelle que soit la décision de l'Assemblée, ils sauront dans un mois comment ça ira, parce qu'ils attendent les Autrichiens, Donc M. Tartanac conclut qu'il faut se presser de mettre en vente les biens de cette abbaye.

La question préalable sur l'ajournement est mise aux voix et adoptée.

La discussion s'engage sur le fond du projet de décret. M. Marin se réunit au comité pour soutenir que la vente des biens de cette abbaye ne peut pas être décrétée. Il fonde son opinion sur les mêmes titres, notamment sur la convention de 1766.

M. Rhul combat cet avis. Il donne d'abord quelques détails historiques et topographiques propres à éclaircir la discussion. Il examine ensuite si, d'après la foi des traités et les principes du droit des gens, l'abbaye de Waalgast est fondée dans ses réclamations.

Il observe que cette abbaye ayant été transportée sous la souveraineté française, sans aucune réserve, et seulement sous l'immédiateté du prince de Nassau-Saarbruck; son existence morale se trouve légalement supprimée par le décret de l'Assemblée constituante contre les corporations religieuses; que, par conséquent, la personne morale des moines étant morte, ils ne sont pas plus admissibles à réclamer la propriété de leurs biens situés sur le territoire de l'Empire, que celles des dépendances de l'abbaye situées sur le territoire français.

Enfin M. Rhul combat la prétention élevée par le prince
de Nassau, en vertu de la suprématie territoriale, d'une
indemnité d'environ 4,500,000 livres, dans le cas où cette
abbaye et ses dépendances seraient mises en vente, sous le
prétexte que les moines auraient le droit de le poursuivre
pardevant les tribunaux de l'Empire, pour le défaut de
protection à leurs propriétés. Il fait voir que le prince
ayant réclamé, tant auprès de l'Assemblée nationale,
qu'auprès de la diète de l'Empire, ne peut être responsa-
ble de la suppression, ni de la vente de l'abbaye, puisque
ce sont des effets qui dérivent d'un droit de souveraineté
qui ne lui appartient pas.

M. Adam (de Sarguemines) demande à combattre
M. Rhul.

M. MERLIN : J'observe que c'est déjà assez d'avoir
entendu trois membres de la députation du dépar-
tement de la Moselle, prendre le parti de moi-
nes imbéciles, plutôt que celui des intérêts de la
nation.

M. Adam insiste avec une extrême chaleur,
On ob-
pour être admis à réfuter M. Rhul.
serve qu'il était jadis le procureur de l'abbaye de
Waalgast.

L'Assemblée ferme la discussion, et décide, pres-
qu'à l'unanimité, qu'il n'y a pas lieu à délibérer sur
le projet de décret présenté par M. Koch.

M LACROIX : Je demande que le directoire du dé

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partement de la Moselle soit improuvé; pour avoir, malgré la loi générale qui ordonnait la vente simultanée de tous les biens nationaux, malgré une décision du comité d'aliénation de l'Assemblée constituante, qui avait pouvoir d'en donner, malgré votre décret du 30 avril, suspendu cette vente jusqu'à ce moment. J'observe même que son dernier arrêté de sursis est postérieur à votre décret du 30 avril, par lequel vous passâtes à l'ordre du jour sur les réclamations du prince de Nassau. Il ne pouvait s'autoriser du renvoi que vous avez ordonné depuis cette affaire à votre comité diplomatique, car un renvoi ne suspend pas une loi du royaume, je demande donc que le procureur-général-syndic soit mandé à la barre. (On applaudit.)

M. Ducoz: J'observe que ce directoire s'est rendu manifestement coupable de républicanisme; car il a traité de souverain à souverain avec les agents du prince de Nassau, et c'est pour faire droit à leur réclamation, qu'il s'est arrogé le droit de suspendre l'exécution d'une loi, et de mépriser vos décrets.

M. CAMBON: Il n'est pas possible de laisser aux portes du royaume, et sur une frontière aussi importante, un directoire contre-révolutionnaire. Je demande donc qu'il soit suspendu.

M. RHUL: Il faut au moins mander le procureurgénéral-syndic à la barre. Le directoire ne pouvait ignorer que c'est principalement dans l'abbaye de Waalgast que se rassemblent tous les contre-révolutionnaires, que se forment tous les complots. C'est par cette abbaye que Mendel, l'infàme Mendel, colonel de Royal-Allemand, et premier gentilhomme de la courette du prince de Nassau, trouva le moyen de faire déserter son régiment et celui de Saxe. L'infâme Wurmser, qui commandait à Landau, et qui est aujourd'hui émigré, y allait tous les jours; cette abbaye était le rendez-vous des relations qu'il entretenait avec le prince. Tout ne commandait-il pas au directoire d'exercer la surveillance sur cette infâme moinerie, qui est un autre Sodôme, pour ne rien dire de plus.

L'Assemblée improuve le directoire, et décrète que le procureur-général-syndic du département de la Moselle, se rendra à la barre sous huitaine, pour rendre compte de sa conduite et de celle du directoire.

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Les

M. Bureau-Puzy est introduit à la barre. deux pièces principales sur lesquelles il établit sa justification sont: 1o la dépêche dont M. Lafayette l'avait chargé auprès de M. Luckner; 20 une lettre écrite par ce dernier à M. Lafayette, depuis son voyage à Paris. On y remarque dans la première les phrases suivantes : Depuis que je respire, c'est pour la cause de la liberté; je la défendrai jusqu'à mon dernier soupir contre toute espèce de tyrannie, et je ne puis souffrir l'autorité que des factions exercent sur l'Assemblée nationale et le roi, en faisant sortir l'une de la constitution qu'elle a jurée, et en mettant l'existence politique et physique de l'autre en danger. Voilà ma profession de foi; c'est celle des dix-neuf vingtièmes du royaume; mais on a peur. Moi qui ne connais pas ce mal-là, je dirai la vérité. »

La lettre du maréchal, écrite de Châlons, le 19 juillet, est conçue à peu-près en ces termes :

a Mon cher Lafayette, j'ai reçu en passant votre lettre en date du 17. Je n'ai pas pu bien examiner le reste de vos dépêches avant de me rendre à Strasboug; tout ce que je puis vous dire, c'est que la cabale nous menace également, et que je suis prévenu que vous et moi devons être dénoncés, et que nous l'avons déjà été l'un comme l'autre. En attendant, je puis vous assurer que mon parti est pris; je veux vivre en repos, sans cela je me retire. »

N. B. Comme ces pièces, et même plusieurs des du mémoire de M. Bureau-Puzy, pourront deve texte d'une discussion importante, pour éviter toute ration, nous en donnerons demain une copie vérific l'original. M. Bureau a été invité, par le prési aux honneurs de la séance; il y a été reçu au milie applaudissements réitérés d'environ la moitié des mer de l'Assemblée, c'est-à-dire de tous ceux du ci-devant droit et d'une partie de ceux de la gauche. Pour faire naître la sensation qu'il a produite dans le reste de l'A blée, et les réflexions que la simple lecture de son moire y a fait naître, nous allons donner dès aujour la courte discussion à laquelle il a donné lieu.

M. LASOURCE: Ce n'est pas dans le moment q veux discuter la prétendue justification de M. reau-Puzy. Comme avant d'en venir au récit des il s'est permis un exorde, je me permettrai une s réflexion. M. Bureau-Puzy vous a dit que, cor la Providence, dans l'ordre de la nature, a do des poisons pour alimenter les animaux malveilla de même elle a accordé la calomnie pour la n riture des libellistes. J'admets avec lui ce p cipe, et je ne pourrais différer que sur son plication.

Mais je sais aussi que, de même que la natur donné aux corps des infirmités et des douleurs, p engager les êtres animés à veiller à leur conser tion, de même, dans l'ordre politique, elle a don la société des intrigants et des traîtres qui cherch à la détruire. (Une grande partie de l'Assemblé toutes les tribunes applaudissent. ) Je demande maintenant à quoi servait que M. Bureau vint n instruire d'une maniere si officieuse de tous les pl de campagne du général Lafayette. ( Des murmu s'élèvent dans la partie droite.) M. le président, tes, s'il vous plaît, à ces Messieurs que rien ne pou m'empêcher de dire la vérité, que je fais mon dev en faisant entendre sa voix, comme ces messie font le leur en nous interrompant par leurs c meurs. Il s'agissait d'un fait très-simple: on l'ae tortillé d'une foule d'épisodes étrangers; on a ch ché à le masquer par des phrases harmonieuse mais quand on a été obligé d'en venir au fait, ap s'être énoncé d'une manière qui aurait presque f croire à l'innocence, si on ne savait que l'intrigue la perfidie prennent souvent le voile de la franchi et de la sévérité, on a fait l'aveu le plus formel crime dont M. Lafayette était accusé.

En effet, M. Bureau nous a fait remarquer da une lettre de M. Lafayette, que ce général ne l'er voyait auprès de M. Luckner que pour se concert sur les moyens d'arrêter les progrès de l'anarchi pour se concerter, en un mot, sur la situation polit que du royaume il est convenu lui-même que maréchal n'a pas voulu entrer dans cette discussion parce qu'il ne connaissait pas assez la constitutio française. Il nous donc donné, je ne dirai pas u aveu, parce que celui qui a la bassesse de faire u crime, a rarement le courage de l'avouer, mais un preuve indirecte du crime dont il est le complice On voit dans cette lettre qu'un général d'armée s'oc cupe des affaires politiques, qu'il s'érige en régulateu de l'Assemblée nationale, l'accuse de violer la con stitution qu'elle a jurée; enfin qu'il engage le maréchal Luckner à s'unir avec lui pour détruire l'anarchie et rétablir l'ordre intérieur, ce qui signific dans'son langage rétablir le despotisme et l'aristocratie. Lorsque la discussion de cette affaire sera a l'ordre du jour, je développerai et je mettrai dans tout leur jour les intrigues qui ont été employées pour entraîner le maréchal Luckner dans des crimes dont je le crois incapable. Je me borne, en ce moment, à demander le renvoi des pièces à la commission extraordinaire, et ie prends l'engagement de

it-ce que d'après les pièces qui vous iquées, l'existence de la trahison que ncée. (On murmure dans la partie es ennemis de la patrie me trouvei, et malgré leurs murmures, maleurs (on applaudit), malgré tous et indignes que je méprise, je dément la liberté de mon pays.

Si quelque chose était capable de s la démarche que vient de faire y, et dans le compte qu'il vous a irs, que cet ancien représentant du pu, dans une carrière de plus de trois l'apprendre, que ni les menaces, ni sont capables d'empêcher un repréple de faire son devoir, je le remercie semblée. (Des murmures s'élèvent roite.) Je prie l'Assemblée de m'ébout, et j'espère qu'il se trouvera ai se respecte assez pour ne pas désavais dire.

ie au nom de l'Assemblée. (Les muris redoublent dans la partie droite. ent faisant usage de l'une des exclaclamants, observe à M. Guadet qu'il t de parler au nom de l'Assemblée. ) au nom de la nation. (Même rumeurs droite. Ils sont converts par les ap s de la partie opposée et des tribunes.) au nom des amis de la liberté. ( Les s et les murmures cessent dans la pare nombreux applaudissements se font sla grande majorité de l'Assemblée. ) is-je, M. Bureau, au nom de tous les erté, de ce que, moins audacieux que il n'a pas cru devoir faire partager à lle-même les outrages et les menaces r d'adresser seulement à une partie de - Je le remercie de ce que, voulant se - accusation de trahison, il a déposé cette lettre importante de M. Lafayetlle s'inquiétant avec tant de sollicitude intérieurs, il annonce au maréchal ane faction a fait sortir l'Assemblée a ligne constitutionnelle, et qu'il faut pour faire cesser enfin l'anarchie. Je le n, pour me servir de ses expressions, résence des représentants du peuple, le général Lafayette, et les intrigants nt. (Une grande partie de l'Assemblée e demande que la commission extraorfasse incessamment le rapport de cette

ANC Je suis bien éloigné de penser source, que la première partie de la M. Bureau-Puzy n'ait aucun rapport Our lequel il a été interpellé. Personne à toutes les calomnies qui ont été dirie général Lafayette, on n'ait joint celle manquer les opérations de M. Luckner, ondant pas d'avoir été cause de sa reDir voulu le faire rétrograder quand il er; or, les détails qui viennent de vous prouvent qu'au contraire le général Laconçu un plan hardi et purement offen'a abandonné, que parce que M. Luckpprouvé il a, sans cesse, comme le . Luckner lui-même, subordonné ses u succès de M. le Maréchal. Je suis si né à voir dans l'histoire un général suses opérations à celles d'un autre, que je trouve M. Lafayette très-louable en

stance.

généraux calomniateur ou l'autre criminel, nous devrions bien faire attention à ce que l'esprit de parti ne se mêle pas à cette discussion, et songer que les ennemis de la chose publique épient nos fautes pour en profiter, et que si nous donnons un seul moyen de créer des partis dans nos armées et y semer la division, nos ennemis seront lestes à en tirer avantage. J'avoue que je ne puis concevoir qu'on puisse mettre tant d'acharnement à trouver un homme coupable, quand la constitution, la déclaration des droits ne prescrivent, au contraire, que de présumer et de chercher l'innocence. On a prétendu que M. BureauPuzy n'a pas détruit les faits qui lui étaient imputés. J'avoue que je ne sais comment on peut entendre la dernière lettre du maréchal Luckner, écrite de Châlons, dans laquelle il exprime sa profonde indignation contre les auteurs de cette calomnie. J'avoue la proposition qui a été faite d'ajourner cette discussion à un jour très prochain; car il est nécessaire que plus long-temps nous n'apprenions pas à rire à nos

ennemis.

L'Assemblée charge sa commission extraordinaire de lui faire, sous huitaine, un rapport sur cette affaire. La séance est levée à quatre heures.

SÉANCE DU LUNDI 30 JUILLET.

La Société des Amis de la Constitution de Strasbourg envoie par deux de ses membres, un don patriotique de 7,000 liv. Elle déclare que tous ses membres sont prêts à braver le fer autrichien. Ils combattront pour la patrie, ils triompheront pour elle, ou ils vendront chèrement leur vie.

La section des Invalides de Paris, fait remettre sur l'autel de la patrie 2,700 livres.

Le département de l'Yonne, dont M. Lepelletier SaintFargeau est président, annonce à l'Assemblée que cinqcent seize jeunes gens partent d'Auxerre avec deux pièces de canon; ils vont droit aux frontières.

Les écoliers du collège de Louis-le-Grand, déclarent que les plus grands d'entr'eux, ceux qui sont en logique, en rhétorique, en théologie même, sont résolus d'aller combattre les barbares du Nord, qui viennent attaquer nos frontières. Mais nous pensons, disent-ils, à reprendre nos études quand nous aurons vaincu les ennemis, et nous craignons que ceux d'entre nous qui ont des pensions gratuites, ne les retrouvent plus quand ils reviendront. Nous prions l'Assemblée de leur accorder la juste faveur de leur conserver leurs pensions.

L'Assemblée applaudit. Elle charge son comité de lui faire un prompt rapport sur cette affaire.

M. Thuriot dénonce le projet de confédération pour lequel M. Chabroud, ex-député, recueille des signatures. L'Assemblée passe à l'ordre du jour.

M. Amelot, commissaire à la caisse extraordinaire, écrit qu'il a été brûlé hier pour 6 millions d'assignats, retirés de la circulation: le total des brûlements est de 587 millions. Il reste en circulation aujourd'hui pour un milliard 760 millions. Il s'en faut de 40 millions que la caisse de l'extraordinaire ait atteint les 1,800 millions à émettre. Le ministre de la guerre communique à l'Assemblée l'itinéraire de l'armée de M. Lafayette pendant les 23, 24, 25 et 26 de ce mois, temps pendant lequel on avait présenté des craintes à l'Assemblée sur ces mouvements.

Le 23, les troupes au commandement du général, et qu'il devait conduire où l'ennemi porte ses plus grandes forces, étaient rassemblées; elles ont pris leur marche en remontant la frontière du côté du Rhin. L'avant-garde a trouvé sur son passage, le 24, de la résistance de la part de quelques corps ennemis; elle les a poussés, et elle a continué sa route.

Le lendemain l'attaque a recommencé ; l'aide-de-camp, M. Desmotes, a été grièvement blessé; M. Latour-Maubourg est allé à l'appui; l'ennemi a été repoussé avec perte. Un autre corps ennemi occupait le village de Besancy, il en a été débusqué; nous avons eu huit grenadiers et un dragon blessés. Nos troupes se sont parfaitement bien

discipline et bravoure dans l'attaque, voilà quelle a été leur conduite. Elles sont arrivées le 26 au camp de Longwy. Cette relation est signée de M. Lannoy, officier-général.

Le ministre de l'intérieur transmet à l'Assemblée une

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lettre du général Lafayette. Elle est ainsi conçue ;

Longwy, ce 25 juillet 1792, l'an 4o de la liberté.

« Le ministre de l'intérieur m'a signifié un acte du corps législatif, du 21 juillet, et la dénonciation que six de ses membres ont signée.

» Si j'étais interpellé sur mes principes, je dirais que, proclamateur et défenseur constant des droits de l'homme et de la souveraineté des peuples; j'ai partout et toujours résisté aux autorités que la liberté désavouait et que la volonté nationale n'avait pas déléguée, et que partout j'ai obéi à celles dont une constitution 'libre a déterminé les formes et les limites.

D

» Mais je suis interpellé sur un fait. Ai-je proposé à M. le maréchal Luckner de marcher avec nos armées sur Paris? A quoi je réponds, en quatre mots fort courts: Cela n'est pas vrai, »

LAFAYETTE.

M. Rhul annonce la désertion de deux officiers-généraux qui commandaient à Strasbourg; l'un, le lieutenantgénéral Gelb, commandait l'armée en chef avant M. Luckner; l'autre est le maréchal-de-camp Balthazar.-M. Rhul demande que les noms des officiers déserteurs soient inscrits sur une pyramide infamante.

M. Lejosne demande qu'à la pyramide, on substitue un poteau.

L'Assemblée décide que l'état des officiers déserteurs sera publié avec désignation de ceux qui ont emporté les caisses de leur régiment, et que ce tableau sera envoyé à toutes les municipalités du royaume.

Un secrétaire lit une lettre des administrateurs du département du Nord; ils réclament un secours pour leur département, l'un des plus exposés aux incursions de l'ennemi, qui y commettent mille dégats. Leur demande est renvoyée au comité.

La section des Quatre-Nations présente à l'Assemblée une compagnie de soixante-dix-huit jeunes gens qui se sont inscrits sur un registre particulier dans cette section; ils attendent trois ou quatre jours pour se trouver au complet de cent cinquante hommes, et aller en compagnie franche faire le service sur la frontière.

Le citoyen qui a ouvert le registre d'enrôlement dans la section, présente ses compagnons d'armes; il en est quelques-uns, dit-il, qui n'ont pas la taille fort avantageuse; mais quand ils se sont présentés à moi, j'ai posé la min sur leur cœur, et je jure devant la patrie qu'ils seront braves soldats.

Le grand Frédéric disait souvent, que s'il avait l'honneur de commander des Français, il ferait la conquête de l'univers; que ne doit-on pas espérer, en ont conclu les pétitionnaires, de la bravoure des Français devenus libres.

Sur un rapport du comité de liquidation, le décret suivant est rendu :

L'Assemblée nationale, après avoir entendu le rapport de son comité des domaines, considérant que la nation doit une égale justice à tous les citoyens, et que les habitants de Méseinthal ont droit au même traitement que leurs voisins; considérant que l'arrêt du conseil du 13 juillet 1762 porte tous les caractères d'un bail à cens perpétuel, et que ce n'est que par erreur ou surprise qu'il est qualifié de bail à terme, décrète :

«Art. Ier. Les habitants de Méseinthal, propriétaires des maisons, verreries, usines, terres, prés et pâtures détaillés en l'arrêt du conseil du 13 juillet 1762, moyennant les cens et redevances déterminés par ledit arrêt, pourront racheter lesdits droits, conformément au décret du 15 mars 1790, sanctionné le 28 du même mois.

» II. Il sera chaque année délivré aux habitants verriers de Méseinthal, une quantité suffisante de bois pour le service de leurs verreries, aux prix, charges et conditions qui seront fixés par le directoire du département de Moselle, sur l'avis des administrateurs des forêts et celui du district de Bitche. »

M. Lacuée, au nom du comité militaire, a fait décr qu'il serait mis à la disposition du ministre de la gu un fonds de 2 millions 500 mille livres pour les dépe courantes de l'entretien de cent quatre-vingt-quatre ba lons de volontaires nationaux. Ce décret contient aussi dispositions tendantes à accélérer l'habillement et l'équ ment des volontaires.

Le même comité, par l'organe du même membr présenté un projet de décret sur le service personnel d la garde nationale. Voilà la substance des articles dé

tés:

« Art. Ier, Les citoyens non inscrits sur les registre la garde nationale, n'en seront pas moins tenus au ser d'un jour par mois, tant que la patrie sera en danger deux jours pour trois mois dans les temps ordinaires.

, II. Ceux qui ne feront point le service en personne ront assujétis à une taxe égale au vingtième de leur d tribution mobilière, ou à deux journées de travail.

» III. Les citoyens actifs inscrits qui ne serviraient en personne, ou ne se feraient pas remplacer, seront s mis à la même taxe.

» IV. Ceux qui manqueraient deux fois de se faire r placer, seront soumis à une double taxe; à la troisième ils seront punis par huit jours de prison, sans préjudice la double taxe.

V. Les administrateurs de départements et de disti les officiers municipaux, les juges, les greffiers près des bunaux ou des municipalités, les receveurs de distri et des consignations, les juges de paix et leurs greflie les employés dans les bureaux de l'Assemblée et des co administratifs, etc., ne pourront faire aucun service p sonnel; mais ils seront remplacés et paieront la taxe en sera de même des instituteurs publics et des mé cins, officiers de santé. »

Le comité propose, dans un sixième article, ranger dans cette exception les ministres de tous cultes.

M. CAMBON Je combats la proposition far d'exempter les ministres de tout culte du service la garde nationale. Cet article ne vous est présent qu'à cause des circonstances où nous nous trouvon mais ces circonstances peuvent changer, elles do vent même changer.

M. MAILHE: L'armée de Coblentz fourmille prêtres réfractaires. L'amour de la liberté donner sans doute la même énergie aux prêtres qui se so attachés à la constitution par un serment solenne

M. Couppé, curé de Noyon, obtient la parole pou un fait; il annonce à l'Assemblée que les curés o constamment fait le service de la garde national depuis la révolution.

M. ROUYER: Que veulent dire ces expressions comme si un simple citoyen ne valait pas tous le prêtres possibles! S'il doit exister une classe qui soi la dernière de toutes, c'est celle des prêtres.

M. AUBERT-DUBAYET: Nous avons besoin d'u culte; et s'il n'en existait pas, il faudrait que l'As semblée se hâtât d'en décréter un c'est par cett raison que je demande l'exception, comme le co

mité.

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ationale, après avoir entendu son comité emande d'une augmentation de gendarpour l'armée du Midi, considérant que agée en plusieurs petits camps très-disautres, exige pour la police une plus blique que les trois armées rassemblées nt, décrète qu'il y a urgence.

nationale, après avoir décrété l'urgence, endarmerie nationale des camps et arle décret du 18 mai, sera augmentée, Midi, de deux lieutenants et de seize nés à la police des camps du Var et de

des individus composant ce supplément Hout à celui qui a été déterminé par la loi

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sur la motion de M. Régnier, dans Fance du 23 juillet au soir.

nationale décrète que les administrations utorisées à acheter, sous la surveillance des de département, aux frais du trésor pu= et les munitions dont elles croiront avoir courir à la défense de la patrie; et qu'elées à prendre par provision, dans les caisles sommes nécessaires pour les payer. renvoie à son comité militaire pour lui n le mode d'exécution.

dans la séance du 28 juillet au malin.

nationale, considérant qu'il est de sa justice er dans le dénuement des hommes qui sont e sous les drapeaux de la nation française, ner à tous les peuples une preuve de l'aca à ceux qui se dévoueront à sa cause, dérgence.

nationale, après avoir décrété l'urgence, rement que, sur les 6 millions affectés aux es de son département, le ministre des afes emploiera sous sa responsabilité, la 000 livres, à l'entretien, armement et équix des citoyens Belges et Liégeois, qui se 1s, ou pourront se réunir à l'avenir sous ➡la liberté, et qu'ils continueront de servir

ils l'ont fait jusqu'à présent, sous les oraux français, auxquels ils sont tenus de tant sur le territoire français qu'en pays

confirme le don qu'a fait le maréchal Belges et Liégeois, du canon par eux endans la journée du 18 juin, à la prise de

France s'honorera toujours de recevoir et sous ses drapeaux, les soldats de la li'ront s'y ranger pour la défendre, et que, ur patrie, ils ne seront jamais étrangers

VARIÉTÉS.

THEATRE ITALIEN.

ile de concevoir comment un homme d'auque M. Monvel, qu'une grande expérience carrière de succès mérités ont dû familiari

et si éloigné des convenances théâtrales que celui qu'il in-
titule Tout pour l'amour ou Juliette et Roméo. Voici com-
ment il a pris ce sujet si connu.

Juliette, fille de Capulet, est forcée d'épouser le comte
Orsano; mais elle en aime un autre. A des fêtes qui se
sont données à Véronne, elle a vu un jeune cavalier dont
elle s'est éprise, parce qu'elle l'avait trouvé bien fait,
vaillant, adroit, et qu'en la regardant beaucoup, il a
mis la main sur son cœur. Elle y a répondu par le même
geste, et juré de n'être jamais à d'autre qu'à lui. Cepen-
dant, elle n'a pas osé s'informer de son rang ni de son
nom; ce qui est assez difficile à croire. Ce jeune homme
est Roméo, fils de Montaigu, famille irréconciliablement
brouillée avec celle des Capulet. Théobald, fils de Capu-
let, et qui porte jusqu'à l'exagération la haine des Montai-
gu, ordonne qu'on ait grand soin, dans la fête du mariage
de sa sœur, de ne laisser entrer personne de cette famille
et surtout Roméo ; ce qui n'empêche pas qu'il ne vienne
beaucoup de masques, et que Roméo avec un ami ne pé-
nètre dans le jardin sans difficulté. Juliette vient dans ce
même jardin avec sa mère et son prétendu qui la laissent
bientôt toute seule, et Roméo qui s'est glissé derrière une
charmille, trouve l'occasion de lui parler. Peu de temps
après, Juliette revient, toujours seule, dans un pavillon
du jardin où Roméo et son ami sont restés sans que per-
sonne les ait vus. Juliette confie à la nuit ses secrets amou-
reux. Son amant les entend, se fait connaître à elle, et lui
fait promettre de refuser opiniâtrement le comte Orsano.
Pour cette fois on les surprend. Le jeune Théobald, suivj
du père, de la mère, de toute la noce, attaque Roméo qui
se défend et le fait tomber à leurs pieds, dangereusement
blessé.

Au second acte, on désespère de la vie de Théobald,
et Juliette, à qui on reproche la mort de son frère, est re-
léguée dans un salon qui précède le laboratoire du jeune
Capulet; car il faut savoir qu'il s'occupe de chimie, et
que même la tête tourne à son valet de la lecture du livre
de Nicolas Flamel.

La nourrice de Juliette qui lui a tout confié, introduit
Roméo dans cette maison où il court tant de risques, où il
a tant d'ennemis, et lorsqu'il est poursuivi même par le
gouvernement. Cette scène n'amène qu'un trio. Capulet
vient ensuite entraîner sa fille à l'autel tandis que son fils
se meurt. Il ne lui donne qu'un moment de réflexion. Elle
en profite pour aller s'empoisonner dans le laboratoire de
son frère. Sa mère vient pour la consoler, mais Juliette
éprouve bientôt les angoisses de la mort, quoiqu'elle n'ait
pris qu'un somnifère. En ce moment on apprend que Théo-
bald a parlé, qu'il vivra, qu'il se réconcilie ( on ne sait
pourquoi) avec Roméo, et en conséquence Capulet im-
mole la haine ancienne de sa famille contre les Montaigu,
manque à la parole qu'il a donnée au comte Orsano, et
donne sa fille à son mortel ennemi qui n'a d'autre mérite
que d'avoir blessé son fils. Mais on croit Juliette expirante
et la toile tombe.

Au troisième acte, le peuple assemblé sur la place, ra-
conte ce qu'on sait déjà des amours de Juliette, en atten-
dant son enterrement. Roméo, après qui on avait fait cou-
rir, revient dans Véronne, est étonné du mouvement
qu'il y remarque, s'en informe, et trouve très-malhonnê-
tes les gens qui ne veulent pas lui répondre. Enfin le con-
voi passe; on y voit Juliette toute habillée, sur un lit de
repos, avec toutes ses couleurs, et si peu changée, que
Roméo la reconnaît très-bien; il tombe au pied du cer-
cueil qui a la complaisance de s'arrêter pour lui; il baise
la main du cadavre, dit quelques mots et sort. La pompe
funèbre continue, et le rideau se baisse.

Au quatrième acte, Roméo gagne le bedeau pour se faire ouvrir le tombeau de Juliette. Ce bedeau avait déjà paru au premier acte. Il paraît que l'auteur avait voulu en faire un rôle très comique, mais il n'a produit aucun effet. Roméo veut se tuer sur le corps de Juliette, mais il y fait beaucoup plus de façons que sa jeune amante n'en a fait pour prendre le poison. Enfin son ami arrive tout-àpoint pour lui arrêter la main, et toute la famille vient d'un autre côté lui dire que Juliette n'a pris qu'un somnifère. En effet, elle revient à elle, donne sa main à Roméo, et la pièce finit.

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