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inais ce défant ne peut être un motif pour tran-
quilliser des législateurs: ils doivent voir les faits
et non les formes; et, aux yeux de ceux qui
ont lu et médité attentivement une grande partie
de ces faits, il est évident qu'il a existé, qu'il
existe encore un projet d'avilir et de dissoudre l'As-
semblée nationale, de semer la division entre la
garde nationale et le peuple non armé, d'aliérer

la constitution.

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ment pourrait-elle mettre dans les informations cet
suite, sans laquelle il est impossible de les rassen
bler et d'en former un corps de preuve ? D'un aut
côté, votre comité de surveillance ne peut supplé
à cette impuissance du corps législatif. I n'a aucu
, ni d'inter
roger. Ses fonctions se réduisent à recevoir d
pouvoir, ni d'amener, ni d'arrêter
En un mot
lorsqu'elles ont quelque consistance.
informations et à rendre compte à l'Assemblée
il faut, pour la recherche des complots, secret
assemblé
diligence, constance, et un nombre d'officiers qu
ne soit pas trop considérable; et ces quatre con
ditions sont impraticables dans une
nombreuse: donc l'Assemblée nationale doit délé-
guer le pouvoir de cette recherche à d'autres fone-
tionnaires. Observez qu'en se dépouillant de ce pou
voir, en se bornant à remplir les fonctions de jury
d'accusation, l'Assemblée prévient les actes arbi-
traires et précipités qui peuvent arriver, même
avec les intentions les plus droites, dans une as-
semblée qui réunit les doubles pouvoirs d'officier
de sureté et de jury d'accusation; ainsi, cette délé-
gation est sage et populaire, sous tous les points
de vue.

On nous parle d'une troisième faction, d'une
faction de régicides, qui veut créer un dictateur,
établir la république. Cette idée paraîtra sans doute
un paradoxe; mais c'est une vérité : il n'est pas de
meilleur moyen que le régicide pour éterniser la
royauté. Non, ce n'est point avec le massacre ré-
voltant d'un individu qu'on l'abolira jamais. La ré-
surrection de la royauté, en Angleterre, fut due
au supplice de Charles I; il révolta le peuple et
l'amena aux genoux de son fils. Si donc ces républi-
cains régicides existent, il faut avouer que ce
sont des républicains bien stupides et tels que
les rois devraient les payer, pour rendre le répu-
blicanisme à jamais exécrable. (On applaudit.)
Quoiqu'il en soit, si ce pacte de régicides existe,
s'il existe des hommes qui travaillent à établir à
présent la république sur les débris de la constitu-
tion, le glaive de la loi doit frapper sur eux comme
sur les amis actifs des deux chambres, et sur les
contre-révolutionnaires de Coblentz. La loi ne doit
respecter aucun complot; et ceux-là seuls prouve-
ront qu'ils n'appartiennent à aucun de ces partis,
qui soutiendront les mesures propres à les réprimer
tous. Ce n'est pas seulement la nécessité de main-
tenir la tranquillité intérieure qui doit vous y dé-
terminer. J'ose l'assurer, le sori de la guerre exté-
rieure tient entièrement à ces mesures: la coalition
de deux puissances jusqu'à présent ennemies l'une
de l'autre, leur opiniàtreté à soutenir leur concert
contre une constitution qui doit leur être entièrement
étrangère, la contradiction de cette conduite et
avec leurs intérêts politiques, qui appellent leurs
regards sur les changements dans la constitution
polonaise et les mouvements de la Russie, et avec
feur situation intérieure, qui leur commande le re-
pos et la paix avec la France. Tous ces faits, ces
enigmes ne s'expliquent que par la mélance de ces
puissances dans les conspirations qui se trament ca
France, dans le nombre exagéré des mécontents,
et la grandeur supposée de leurs ressources. Ce n'est
ni sur la force, ni sur le nombre de leurs armées
que ces princes se reposent, mais sur celles des mé-
contents intérieurs. Prendre des mesures pour ré-
primer ces mécontents, pour découvrir et décon-yon, de Perpignan, de Caen, qu'auraient fait de
certer leurs projets, c'est donc à la fois affermir la
tranquillité intérieure et ôfer aux puissances exté-
Lieures leur plus ferme appui.

Mais à qui déléguera-l-on le pouvoir de recher-
cher les crimes contre la sureté de l'Etat et de la
constitution? Telle est la troisième question qu'il faut
examiner.

M. Gensonné a préféré les municipalités aux juges
de paix et officiers. Des motifs très-sages l'y ont dé-
terminé la circonscription des fonctions des juges
qui existententre eux, Tinsuffisance de leurs moyens.
de paix, le peu de rapports et de correspondance
avec le corps législatif, tandis que les corps muni ci-
d'exécution, la difficulté de les mettre en relation
paux sont bien plus à portée et de connaître les cons-
d'en rassembler les preuves, et de s'assurer des pré-
pirations qui peuvent se former dans 1 ur sein.
venus, et de correspondre avec les municipalités ou
départements où les conspirations peuvent s'étendre.

Gensonne: tandis que pas une seule dénonciation
expérience vient ici à l'appui du système de M.
de conspiration n'est parvenue, de la part des tribu-
naux ou des juges de paix, à l'Assemblée nationale
ou à son comité de surveillance, une grande partie
de celles qui lui ont été faites proviennent dù zèle
et du patriotisme des municipalités ou des corps
administratifs. Si mème, dans plusieurs départements,
au moment même où elles allaient éclater, c'est à
des conspirations ont éte découvertes et réprimées
service éminent. J'en atteste ici les municipalités de
l'activité des corps municipaux que la patrie doit ce

simples juges de paix dans des circonstances aussi
moyens vastes et actifs? La nature des choses vent
critiques, et qui demandaient sur le champ des
donc que le pouvoir de rechercher des complots
La constitution, à la vérité, délégue au pouvoir soit attribué aux municipalités. Si vous n'offrez pas
aux citoyens un seul foyer, un seul tronc, où ils
législatif exclusivement, le droit de connaitre des
aillent déposer ce qu'ils ont appris; si vous leur
crimes contre la sureté nationale; mais, quant aux
laissez la liberté d'aller chez les 45 juges de paix de
formes nécessaires, elles ne sont pas fixées, elles
n'existent même pas. Les rebelles peuvent conspirer Paris, presque tous n'irout chez aucun. L'expérience
prouve que le nom de juge, l'idée de ses fonctions
impunément sous nos yeux, et il n'existe aucun
sévères, la crainte d'un procès, repoussent de sa
pouvoir bien défini qui puisse décerner contre eux
maison ceux qui iraient volontiers à la municipa-
le mandat d'amener ou d'arrêt; il est si peu défini,
lité, dont les fonctions out je ne sais quoi de plus
que, jusqu'à présent, les juges de paix, pour les-
fraternel et de moins effrayant. Sans cette unité de
quels ont le réclame, n'en ont jamais usé; que les
centre, on ne parviendra jamais, dans des villes
municipalités auxquelles on veut loter l'ont exercé,
comme Paris, Lyon ou Marseille, Bordeaux et
parce qu'elles étaient entrainées par la force des
choses. En suivant la lettre de la constitution, et Nantes, à découvrir aucuns complots. Les dénon-
ciations se dissémineront entre les divers juges ;
dans l'absence de toute autre loi, ce pouvoir ne
tous les faits resteront isolés; tandis que, s'il n'y avail
doit exister que dans la main de l'Assemblée natio-
nale; mais comment yeut-on qu'elle l'exerce? Com- qu'un seul registre, qu'un seul centre d'informa
ment portera-t-elle, dans la recherche des coupables,tion, tous les faits s'y réunissant, se préteraient mu
cette diligence qui ne peut appartenir qu'à un hom-
me, qu'à un petit nombre d'hommes, qui est im-
praticable au milieu d'une assemblée nombreuse et
surchargée de travaux? Commeal conservera-t-elle,
dans la recherche des coupables et des preuves, le
secret sans lequel les preuves s'évanouissent? Com-

tuellement de l'appui. La recherche de ces délits
rentre d'ailleurs dans la nature des fonctions dont les
municipalités sont chargées.

En effet, des crimes contre la sureté de l'Etat sont
des crimes politiques, des crimes qui affectent en

ei

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Ty Heari Plot.

Reimpression de l'Ancien Moniteur.

- T. XIII, page 244.

Charles Duval d'Epremenil, conseiller au Parlement de Paris, et député aux Etats généraux, près d'être victime de la fureur du peuple, le 27 juillet 1792.

é. Ils forment une classe à part des tellement que la connaissance en est naux ordinaires, et que c'est le corps it les fonctions de jury d'accusation. orrespondre dans cet ordre de choses. tice doit être de l'ordre politique comcusation, puisque le erime est de l'orCet ordre serait interrompu, si ces nt remplies par un juge de paix qui aux délits prouvés.

t ici confusion de pouvoirs. Les foncice ne sont point des fonctions judiTinstruction du 29 septembre 1791, la lérée sous ses rapports avec la sureté précéder l'action de la justice; donc son as la même.

s de cette police de sureté sont borles plaintes, à constater par des proes traces de délits, à entendre les tévenus, à s'assurer de ces derniers, s'il ; et la loi a tellement considéré ces me n'étant pas judiciaires, qu'elle disn les déclarations faites par les témoins de paix, d'avec les dépositions faites bunaux. Ces déclarations directes ne tinées à faire charge au procès. Leur t est de corroborer la plainte, et de ier de police de guide sur la conduite envers la personne inculpée, lorsque ction de la police sera écoulé, et que entrée en connaissance de l'affaire. Ces ites produiront le bon effet de souscience des témoins trop pusillaui

allez, nous dit-on, soumettre tous les spotisme des municipalités; vous allez

ns leurs mains les leitres de cachet.... qui abusent de ces termes en ont-ils plication? Qu'est-ce qu'un despote? i fait la loi, qui l'exécute et qui juge, connaissez-vous un officier municipal? st chargé d'appliquer n'est-elle pas tres que par lui? Est-ce lui qui doit able qu'il arrête? N'est-il pas, en l'arntà des formes rigoureuses? S'il ne les expose-t-il pas à ètre lui-même puni? ur des délits particuliers, on a donné à de paix le droit d'amener et d'arrêter; onné sans craindre son despotisme, et de donner ce même pouvoir à plusieurs nd il s'agit de la liberté, de la sureté seul n'est-il pas plus aisément trompé, ompu? L'abus du pouvoir n'est-il pas à exercer, quand plusieurs sont appeer leur sanction? Enfin, si l'on veut 3 fréquent labus des mandats d'arrêt, s en diviser le pouvoir? Car plus un concentré, plus il est d'un, et plus il

re combien de précautions M. Gens pour empêcher le despotisme des mules astreint d'abord à su vre toutes les nées pour la recherche des délits aut ensuite que, dans les cas du manicipalités avertissent les directoires du at que ceux-ci passent leur avis, dans le aux directoires des départements. Il faut tement confirme, dans le mème délai, rrèt; il faut enfin que le département is le plus bref délai, l'Assemblée natioutes ces précautious ne tendent-elles er les surprises, les actes de despotisme? evoir qu'il se fasse une ligue, pour écraent, entre trois corps administratifs qui éloignés les uns des autres, le plus sés et rivaux? Peut-on croire que, lors e coalition aussi monstreuse existerait, innocent ne parviendraient pas bientòi c nationale?

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Ne vous parall-il pas étrange que le même parti qui affecte de craindre aujourd'hui le despotisme municipal actuel ait combattu, sous l'Assemblée constituante, avec tant d'ardeur, pour faire accorder précisément, pour les mèmes crimes, le mandat d'arrêt au seul ministre de la justice? Alors on nous citait cette constitution anglaise, que l'on aime tant, parce qu'on y voit une chambre des lords; on nous citait le pouvoir accordé au secrétaire d'Etat en Angleterre, de décerner des mandats d'arrêt, dans les crimes de haute trahison. L'on refuserait co

mème pouvoir à des officiers amovibles, élus par le peuple!

Rien n'est si facile, pour écarter un système qui gène des intérêts privés ou de parti, que de citer avec fracas les mots de despotisme, de lettre de cachet, d'inquisition; mais, quand on arrive à l'application, aux rapprochements, rien n'est si facile aussi que de démasquer l'ignorance ou la mauvaise foi de ces comparaisons; et, par exemple, je demanderai à ces bons amis de l'ordre, qui paient charitablement des placards ou des suppléments pour apprendre au peuple que le projet de M. Gensonné va ressusciter l'inquisition; je leur demanderai quelle comparaison existe entre le tribunal institué pour persécuter la liberté des opinions religieuses,et un établissement destiné à prévenir la licence des conspirateurs contre la liberté générale; quelle comparaison entre un tribunal de sang, où quelques hommes et toujours les mêmes hommes, guidés par l'arbitraire, emprisonnaient, informaient, condamnaient à mort, sans que l'accusé pùt se défendre par un conseil, et un établissement qui doit se borner à informer, à rechercher, à assurer les preuves du délit ; qui ne juge point, ne condamne point, n'ôte point aux accusés la liberté de se défendre publiquement? Y a-t-il quelqu'ombre de rapprochement entre ces deux institutions ?..... Par quelle bizarrerie des hommes qui s'affichent les amis de l'ordre s'érigent-ils en protecteurs de l'anarchie? Pourquoi donc cette tendresse particulière pour les conspirateurs?

Non, il faut le dire franchement, non, ce n'est pas le despotisme des municipalités qu'on craint, mais leur patriotisme ardent. Partout élues directement par le peuple, elles sont presque toutes composées des patriotes les plus fervents et les plus éclairés ; et dès-lors les hommes qui attendent ou le retour du despotisme ancien, ou des modifications à ces parties de notre constitution qui blessent leur orgueil et leur ambition, ces hommes doivent craindre de voir découvrir et leurs complots et leurs comités secrets, si la recherche en est confiée à des municipalités actives et patriotes et armées de pouvoirs pour les arrêter. Voilà le secret de cette opposition qui s'est élevée déjà au-dehors, avec tant d'acharnement, contre le projet de M. Gensonné. On ne nous parle de la liberté individuelle que pour écraser la liberté générale de la constitution, que pour étouffer celle égalité qu'on hait; car le peuple scul et le vrai talent et la vertu peuvent l'aimer; on ne nous épouvante du despotisme et de la dictature municipale, que pour nous amener le despotisme des deux

chambres.

Je conclus à l'adoption du projet de décret de M. Gensonné, sauf les amendements dont il peut être susceptible dans ses détails. (De nombreux applaudissements s'élèvent dans l'Assemblée et dans les tribunes. )

L'impression de ce discours est décrétée à une trèsgrande majorité.

L'Assemblée renvoie au comité des inspecteurs de la salle la dénonciation faite par un citoyen actif, de service auprès de l'Assemblée, qui se plaint d'avoir été renvoyé par l'adjudant, sous le prétexte qu'il n'avait pas d'uniforme.

M. GOSSUIN: Je reçois à l'instant une dépèche des administrateurs du district et de la municipalité d'Avesnes, qui vous prouvera, Messieurs, que, si les

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malheureux citoyens de ce pays sont exposés au plus
grand danger et sout victimes de la négligence
des ministres et de leur mésintelligence avec les
généraux, ils n'en sont pas moins patriotes et dis-
posés à employer tous leurs efforts pour repousser
l'armée autrichienne qui les menace et ravage leurs
plaines.

Avesnes, le 12 juillet, l'an IV de la liberté.
Nous sommes fondés à croire, Monsieur et cher
concitoyen, qu'on veut absolument sacrifier le dé-
partement du Nord, et livrer cette barrière de la
France, l'un de ses principaux boulevards, au tyrau
de l'Autriche. Si l'on a pu pendant quelque temps
mettre en problème la trahison des agents du pou-
voir exécutif, il se trouve aujourd'hui résolu par les
faits mèmes: il n'y a plus maintenant que les en-
nemis de la chose publique, ou les aveugles, qui
ne conviennent pas que nous sommes joués ou
vendus.

Vous avez été informé, dans le temps, du départ de l'armée de Lafayette, qui volait, disait-on, au secours des départements du Rhin, et qui cependant est restée plus de dix jours pour faire quatorze lieues: celle du maréchal Luckner n'a pas tardé à suivre; elle était campée, le 13 de ce mois, à Maroilles et Landrecies, et, pour remplacer toutes ces forces, on a envoyé vers Valenciennes quatre à cinq mille hommes.

Les Autrichiens n'ont pas tardé à profiter de l'avantage que leur donnait notre dénuément : le 15, ils sont entrés à Orchies, où ils ont commis des horreurs et exercé le pillage accoutumé. Depuis lors ils se sout emparés de Bavay; ils s'y fortifient tous les jours. Leur camp s'étend depuis les Mottes, à une lieue et demie de Maubeuge, jusqu'à trois quarts de lieue du Quesnoy; leur avant-garde est à Longueville. De là, ils inquiètent d'abord les deux places citées, ainsi que celles du Quesnoy et la nôtre.

Celle-ci parait fortement menacée; le général Arthur-Dillon, qui commande aujourd'hui dans ce département, nous a dit, le 19, qu'il y avait lieu de craindre que l'ennemi, maitre du cours de la Sambre, ne vint assiéger Avesnes incessamment; et rien n'est préparé pour un pareil événement.

D'abord il n'y a pas de canons à suffisance: le sieur Dorbay, maréchal de camp, commandant l'artillerie, a promis d'en envoyer, mais ils n'arrivent point; nous n'avons qu'une demi-compagnie d'artilleurs, courageux et patriotes, mais ce nombre n'est pas assez considérable pour le service; nous n'avons que deux bataillons de volontaires nationaux pour garnison, eucore ce n'est que depuis hier que le second est arrivé; point de cavalerie, sinon un dépôt de 30 chasseurs; la place n'est point palissadée; il faut 38 mille palissades pour l'entourer, 10 mille seulement sont faites, et elles étaient en magasin ; on commence aujourd'hui à en faire usage, et c'est au moment que l'ennemi est à nos portes, c'est au même moment qu'on requiert les corps administratifs de fournir les 28 mille palissades qui manquent; il les faut de suite, c'est-à-dire qu'on entend qu'un ouvrage qui demande plus d'un mois de temps, soit achevé aussitôt que proposé.

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à mettre la ville en état de défense, que le civisme était louable, mais que cette partie ne regardait pas ? Ce qu'il y a de plus désagréab dans les circonstances actuelles, c'est que no n'avons aucuns fonds pour faire des avances ouvriers. Le receveur du district, sur notre invit tion, s'est cependant engagé d'y faire face. Les o vriers commencent à travailler; avant qu'ils aie achevé et que les dispositions soient faites, l'enner a tout le temps d'attaquer; et vous savez que depuis Avesnes jusqu'à Paris, il n'y a pas une seu place fortifiée. Il n'y a aucune apparence que l'e entreprenne de le déloger du poste dont il s'est en paré. La chose se trouve même impossible, puisqu M. Dillon nous a assurés qu'il n'avait pas 14 mil hommes dont il pùt disposer, et il y aurait l'imprudence d'aller, avec un pareil nombre, a taquer une armée retranchée et forte de 25 à 30 mil hoinmes.

Jugez d'après cela, Monsieur, s'il y a lieu de do ter qu'on nous joue et qu'on nous trahit. Jusqu quand l'Assemblée nationale le souffrira-t-elle ? L législateurs ont déclaré la patrie en danger; qu'i veuillent donc prendre des mesures vigoureuses pou la sauver; qu'ils envoient des forces suffisantes po combattre et repousser l'ennemi; qu'ils obligent i agents du pouvoir exécutif à faire leur devoir; qu'i frappent les traîtres: alors la patrie est sauvée. D la fermeté et du courage, et nous mourrons, s'il faut. Pour nous, Monsieur, placés au milieu d danger, nous conserverons le calme et le sang-froi nécessaires pour le détourner. Nous donnerons nos concitoyens l'exemple de la fermeté et du con rage. S'il le faut, nous mourrons à notre poste et nos dernières paroles seront: Liberté, Const tution.

Signés, Les administrateurs du directoire du distric et les officiers municipaux de la ville d'Avesnes.

Sur la proposition de M. Gossuin, l'Assemblé ordonne la mention honorable du zèle et de la con

duite des administrateurs du district et des officier municipaux d'Avesnes; et, sur celle de M. Carnot elle charge le ministre de la guerre de lui rendr compte des mesures prises pour la défense de cell frontière.

Ea séance est levée à 4 heures.

ANNONCES.

On mettra en vente lundi, 30 juillet 1792, la livraison de l'Encyclopédie, composée de la 11° partie ou livraison des planches de l'Histoire naturelle, partie de la Botanique, par M. Lamarck; du tome 11 de l'Assemblée nationale (Débats.), par M. Peuchet, ancien administrateur de la commune de Paris; du tome X, 2 partic, de La Jurisprudence, terminant le dictionaire particulier de la Police et Municipa On voit parfaitement le but de cette conduite;lité, par le même M. Peuchet; du tome II, S c'est de rejeter l'odieux sur les magistrats du peuple. Nous les avons requis, dira-t-on; ils ont négligé d'exécuter; et la multitude, qui ne se donne pas la peine de raisonner et d'approfondir, accusera des hommes innocents, d'un malheur qu'ils ont tâché de prévenir. Pourquoi les palissades n'ont-elles pas été ordonnées plus tôt ? Pourquoi le ministre n'a-t-il pas donné des ordres et des fonds à ce sujet? Depuis plus de quatre mois, on en demande sans cesse à l'Assemblée nationale, qui les accorde, et l'on n'en connait pas l'emploi. Pourquoi M. d'Harville, lieutenant-général à Valenciennes, répondait-il aux officiers municipaux d'Avesnes, qui l'engageaient

partie des Manufactures et arts, par M. Rolland, ci-devant ministre de l'intérieur. Le prix de cette livraison est de 42 liv. 10 s., brochée et 41 liv., en

feuilles.

Nota. Le volume de l'Assemblée nationale se vend séparément, ainsi que les planches de l'Histoire naturelle de M. Lamarck, et l'Encyclopédiana. La vente des autres dictionnaires séparés de l'Encyclopédie n'aura lieu que vers la fin de l'année.

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