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marechal Luckner a ete sur le point de se replier, et de quitter une place dont les fortifications sont bonnes, avec une position capable de contenir 50 mille ennemis. Toute l'armée est dans la douleur: plusieurs officiers ont déserté. Les géneraux s'exposent beaucoup trop, etc.

s'est trompé quand il a dit que le premier je m'étais avance vers la tribune. Mais je ne veux point arguer sur ce point. Ce que j'ai fait, je le ferais encore, si pareille chose arrivait. Depuis longtemps M. Gensonné annonce des intrigues, qu'il promet tonjours de dévoiler, sans pourtant tenir M. GUYTON: Il faudrait fermer les yeux à la luparole. J'ai toujours cru que, quand on n'avait pas mière, pour ne pas voir que le système des ministres la certitude de l'existence d'un délit, la prudence, est d'échapper à la responsabilité, sans pourvoir à l'intérêt - public ne permettaient pas de jeter en la sureté de l'Etat. Le ministre de la guerre s'est avant des soupçons mal fondés. J'ai toujours rendu ce matin à la commission des douze. Je ne pensé qu'un citoyen, et surtout un législateur, me permettrai point de dévoiler les confidences quand il avait la certitude d'un délit qui pouvait qu'il nous a faites, les observations qui lui ont éte compromettre la chose publique, devait le dénon- présentées; je dirai seulement que la commission cer plutôt aujourd'hui que demain. C'est-là ce que n'a pris aucun parti, afin de laisser la responsabilité Je suis venu dire à M. Gensonné, ce que je dirais toute entière sur la tête du ministre. D'après cela, à tous les membres qui tiendraient le même dis-je ne vois pas à quoi tendrait la motion de M. Lumas, cours je leur dirais si vous avez connaissance qui ne serait qu'une répétition de la conférence de d'un complot, hâtez-vous de le dénoncer, hâtez ce matin. (On applandit.) vous de payer la dette d'un citoyen. Si c'est un crime d'avoir fait un acte du civisme le plus pur, je suis prêt à subir la peine.

On demande l'ordre du jour.

M. GENSONNÉ: Lorsque j'ai fait la dénonciation du fait pour lequel j'ai proposé que le ministre fût mandé, M. Dumas a demandé la parole et l'a obtenue long-temps. J'ai demandé depuis à rectifier la | proposition que j'avais faite. C'est sur cela que l'opposition la plus scandaleuse s'est élevée contre moi. Cependant, lorsque l'Assemblée a jugé à propos de m'entendre, et que, par respect pour ses moments, je sacrifie une partie des développements de mon opinion, e est alors que plusieurs membres de ce côte me font un crime du silence qu'ils m'ont impose. Le fait que j'ai dénoncé n'est qu'un inci- | dent du comité autrichien. (On entend quelques murmures dans le ci-devant côté droit.) La guerre que nous soutenons, la guerre que la cour n'a pu éviter, est devenue une intrigue qui sera risible pour la postérité, comme elle est scandaleuse pour les bons citoyens. Les hommes qui la dirigent sont soumis à l'empire de la maison d'Autriche. (Une partie l'Assemblée applaudit.) C'est par la perfidie et les manéges de cette maison, qui a couvert et convrira encore la France de deuil, que, lorsque nos armes ont obtenu un premier succès, lorsque les généraux brabançons out secondé nos efforts, lorsque le maréchal Luckner a déclaré que la position à Courtray est inattaquable, ce même général est, dit-on, décidé à évacuer Courtray, Ypres, Menin, c'est-à-dire à rendre à la maison d'Autriche les terres que nous avons prises sur elle, à abandonner les patriotes brabançons. Dès-lors je vois une trahison dans nos armées, une trahison dont Luckner n'est pas capable, à laquelle il est conduit par les menés du comite autrichien. Le ministre, en refusant de vous communiquer les détails qu'ils a reens du maréchal Luckner, a cherché à se soustraire à la responsabilité et à la faire retomber sur le général. Je demande que les instigateurs de cette manœuvre | soient punis, et qu'il y ait au moins une tête qui réponde des ordres. Je demande donc le renvoi de ma proposition à la commission des douze, et que vous la chargiez de vous faire un rapport, pour fixer sur quelle tête doit tomber la responsabilité. Soyez sûrs que ce parti vous fera connaître à fond cette intrigue. La loyauté de Luckner vous est assez connue il vous dira qui lui a présenté à signer les lettres venues de lui.

M. Guadet lit une lettre qui lui a éte adressee de Mesin, par un capitaine du 46′ régiment; il lui annonce que le

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M. VAUBLANC : J'ai entendu aussi ce matin les elles et d'après ce qui vient d'être dit à la tribune, communications du ministre de la guerre; et, d'après je vois qu'il n'y a rien de plus dangereux que les demi lumières. Je ne vois rien dans tout ce qui nous a été confié qui mérite tant de mystère, et je serais d'avis que l'Assemblée entendit la lecture des pièces qui nous ont été communiquées ce matin. Si cependant les autres membres de la commission ne le jugent pas co venable, je prie F'Assemblée de suspendre son jugement, de quelques jours; ear alors il n'y aura plus de danger dans cette communication.

M. LACUÉE : Dans la situation où sont actuellement nos affaires militaires, relativement à l'armée de Luckner, je crois en effet qu'on peut, quand on voudra, donner cummunication des pièces, mais je ne crois pas, avec M. Vaublane, que vous devicz en ce moment connaître certains détails de ces lettres, lesquels pourraient compromettre des persones chères à vos cœurs. (On murmure.)

M. EMMERY: On' excite encore des inquiétudes par ces demi-confidences: je demande qu'on dise tout, on qu'on ferme la discussion.

M. JEAN DEBRY: Je demande l'ajournement de cette discussion à demain midi. La commission vous fera un rapport.

M. LAQUÉE : Les différentes propositions faites à cette tribune me font croire qu'il est instant de déchirer tous ces voiles, qui ne font que grossir le nuage. Mais devez-vous entendre un rapport, ou les pièces originales. Un rapport ne sera pas satisfaisant, si l'on ne lit les pièces toutes entières. D'un autre côté, devez-vous les faire live devant les citoyens qui nous entourent? Si les tribunes n'étaient composées que de français, si la France n'était pas divisée en factions, je vous dirais : Vous pouvez confier les secrets de l'Etat à tout le peuple. Mais la prudence nous force de recourir à une mesure que nous permet la constitution. Je demande que nous assignions pour demain un comité général (On murmure.), dans lequel le ministre de la guerre sera tenu de vous communiquer sa correspondance avec les généraux. Je ne vois pas en quoi cette mesure pourrait compromettre l'Assemblée ; si cependaat l'Assemblée ne juge pas propos d'indiquer ce comité général, pour lequel plusieurs membres manifestent une répugnance dont je ne connais pas le fonderent, alors il vous reste à attendre l'instant où l'opération militaire sera terminée; car en ce moment la publicité compromettrait la sûreté de etat. Je demande done l'ajournement à mardi prochain; parce que, mardi, les opérations, s'il y en

minées. J'oubliais de vous dire que le quittent leurs fonctions pour venir intriguer à Pa-
ackner n'a reçu aucun ordre.

ris? Car la capitale, si elle est le centre du patrio-
tisme même le plus exagéré, est aussi un foyer de
contre révolution et d'intrigues.

membres: Aux voix, l'ajournement à mardi.
T: Vous avez une commission qui pos-
M. CARNOT, l'ainé :Il est à observer que les corps
tre le secret de vos armées, vous devez
e la confiance qu'elle mérite, et croire administratifs ne sont autre chose que des sociétés
Jut public exigeait une communication, populaires et des clubs, du moment où ils ne s'oc-
trop bien ses devoirs, pour ne pas s'em-rupe pas des objets de leur administration; par
a faire. Je demande qu'on passe à l'or- conséquent tous ceux qui font des pétitions en
noms collectifs, sur des objets qui ne les regardent
sur toutes les propositions.
pas, doivent être improuvés comme les sociétés
populaires.

ce passe à l'ordre du jour. est levée à dix heures.

ANCE DU DIMANCHE 4" JUILLET.

M. ***. La publicité des séances des corps administratifs peut produire encore ce grand avantage, de les forcer de mettre plus de maturité dans leurs dé-délibérations et de célérité dans l'expédition des affaires.

rand nombre d'adresses. Les unes contiennent
ion contre le reto des deux décrets de la
prètres et du camp de 20,000 hommes.
ament, avec la mème rigueur, les auteurs des
u 20 juin.

s du chef-lieu du département de la Somme ssemblée que ce département a été averti, par traordinaire, des événements du 20; ils ajouCourrier apportait aux administrateurs le plan ■t suivre pour mettre sur pied toutes les gardes pour envoyer une ambassade au roi.

DIN: Je demande que le pouvoir exé
nu de renvoyer à leur poste les deux ad-
■rs du département de la Somme qui
, et tous les administrateurs qui sont ve-
une coalition dans la capitale.
HE: Je demande que le ministre de l'in-
tenu de rendre compte, par écrit, des
'il a dù prendre pour empêcher qu'un
it entretînt, près du roi, des députés.
ée décréte, après quelques débats, la motion de

ERHOULT Je demande que, puisqu'on
faire rendre compte aux ministres des
'ils ont prises pour l'exécution des lois,
de la justice soit tenu de rendre compte
a du faire pour exécuter la loi du 29
- qui réprime les sociétés populaires.
DURT: Oui, ces clubs méritent la destruc-
nt d'accord avec Coblentz. On rit.) S'ils
s d'intelligence avouée avec Coblentz,
ersonne ne me niera-t-il qu'ils ne servent
oute espérance nos ennemis.

lée décrite la motion de M. Daverhouit.

Y: Je vous dénonce un fait: c'est qu'aux na lu un discours qui ne tend à rien moins nter une insurrection générale.

ILLEAU: Je demande que l'Assemblée ne s à cette inculpation, déplacée autant

M. ROUYER; Je conviens du principe; mais les exceptions à faire sont si considérables qu'elles pourraient bien le rendre impraticable. Je demande donc le renvoi de la question à l'examen du comité de législation.

M. MAILHE: Il est des cas sans doute où la publicité peut avoir des inconvénients; mais le principe général est que le peuple a le droit de surveiller par lui même la conduite de ses administrateurs.

M. JOLIVET: Je demande si ce n'est pas donner aux citoyens des chefs-lieux des départements une trop grande influence sur l'administration.

M. BOISTARD: Contester le principe de la publicité, ce serait révoquer en doute si le peuple a le droit de s'instruire de ses propres affaires; s'il est utile de préparer aux connaissances de l'administration les citoyens qui pourront remplacer un jour les administrateurs actuellement en fonctions.

L'Assemblée décide qu'il n'y a pas lieu à délibérer sur la proposition du renvoi de la question à un comité; et décrete le principe de la publicité, en ces termes :

«L'Assemblée nationale, considérant que la publicité est la sauve garde des intérêts da peuple, décrète qu'il y a

urgence »

L'Assemblée nationale, après avoir décrété l'urgence décrète que les séances des corps administratifs seront publiques, et charge son comité de législation de lui présenter un projet de décret qui determinera les circonstances dans lesquelles ce principe devra être modifié.

On lit une lettre du ministre de la guerre, qui consulte l'Assemblée sur les demandes formées par diverses municipalités, ayant pour objet une augmentation de brigades de gendarmerie nationale.

M. CARNOT, le jeune : Je demande qu'il n'y ait pas lieu à délibérer sur ces réclamations. Comme membre du comité militaire, j'en ai examiné un trèsgrand nombre: très-peu sont fondées, et, si vous URCE: Nous avons affaire aux. Autrichiens vous occupiez maintenant à les examiner, les dé■ssiens, non pas aux Jacobins, ni aux tri-partements se croiraient autorisés à suspendre l'organisation de la gendarmerie.

nicuse.

La motion de M. Jaucourt est ici jetée à e pour détourner l'Assemblée d'un objet rtant, la publicité indispensable des opés corps administratifs. Je demande que evienne à ce vrai point: savoir, que les inistratifs ne sont pas les représentants istrés, et qu'ils ne peuvent pas émettre de eur nom : ce point est important à saisir, "Assemblée ne soit plus exposée à perdre considérable à la lecture d'adresses qui r objet que de démentir celles que des ateurs se permettent de faire au nom de c'est par cette conduite que

L'Assemblée décide qu'il n'y a pas liou à délibérer quant présent.

M. BIGOT: Votre commission extraordinaire des douze s'est assemblée pour examiner s'il était dans la mission que vous lui avez confiée, et dans votre intention, qu'elle vous fit un rapport sur les pièces qui lui ont été communiquées par le ministre de la guerre : elle a pensé que c'était au ministre à vous communiquer, sur sa responsabilité, celles de ces pièces relatives soit aux opérations militaires, soit à la situation politique de la France, qu'il jugerait pouvoir être publiées sans inconvénients. M. GUITON: Comme il doit y avoir ici pour le senonsabilité relativement à ce qu'il

lité. Je demande done qu'il soit tenu de venir nous communiquer les faits dont il nous doit compte, et qu'il soit aussi chargé, sous sa responsabilité, de taire ceux qu'il serait imprudent de publier. L'Assemblée passe à l'ordre du jour, motivé sur les observations de MM Bigot et Guiton.

douze ne peut pas se charger de cette responsabilieu, 1 si le chef et les instigateurs du rassemblement n'aest manifeste que ces événements n'auraient pas eu vaient pas persisté dans la violation de la loi, qui ne pouvait leur être inconnue, puisqu'elle avait été rappelée par les déliberations du conseil général de la commune et par l'arrêté du département; 2o si la municipalité cut rempli le devoir que la loi lui imposait (Il s'élève des rumeurs dans une partie de l'Assemblée. Les tribunes font entendre un violent murmure d'improbation. —M. le président les rappelle au silence et que l'arrêté du corps administratif supérieur lui prescrivait; 3° si le commandant général eût obéi à la loi, qui lui ordonnait d'opposer la force à la force, sans réquisition, lorsqu'on attaquait le poste qu'il commandait.

M. KоoсH: Je démande la parole pour une question semblable à celle que vient de soumettre à l'Assemblée M. Bigot. Le ministre s'était engage, il y a que ques jours, à fournir un tableau de la situation de la France à l'égard des puissances étrangères; cependant, avant de le lui soumettre, il a jugé à propos de le mettre sous les yeux du comité diplomatique. Le comité s'en est occupé dans sa séance d'hier soir, où le ministre s'est rendu. Dans ce tableau, qui est le résultat des dépêches les plus récentes des différentes cours, il entre dans des détails sur ce que l'on peut espérer de certaines puissances, et sur ce que l'on a à craindre des autres. Le comité a été unanimement d'avis qu'il ne serait pas prudent de donner à ce rapport la publi- | cité qu'il acquerrait si on le lisait à cette tribune. Cette publicité pourrait traverser les négociations, et, tandis qu'elles décourageraient nos amis, les malveillants en tireraient infailliblement parti pour nous nuire. Néanmoins ce rapport est déposé au comité, où il sera libre à chaque membre d'en prendre connaissance.

M. JAUCOURT: Je demande que demain, à 11 heures, l'Assemblée se forme en comité général, pour entendre la lecture de ces pièces.

La garde nationale, tant celle qui était au château, que celle qui formait la réserve de chaque quartier, a eu la douleur, qui approche du desespoir, d'être dénuée de tout ordre du commandant, et dans l'impossibilité d'y suppleer d'elle-même, sans violer toutes les lois de la discipline, dont elle doit et a toujours donné l'exemple.

Dans cette privation absolue d'ordres militaires, les passages ont été ouverts, et le courage de la garde nationale enchaîné au château même, sur les réquisitions multiplices de plusieurs officiers municipaux en écharpe et parlant, disaient-ils, au nom de la loi.

Nous vous remercions, Messieu s, du décret que vous avez rendu pour empêcher que désormais une for e armée puisse marcher malgré la loi, vers le lieu de vos séances, y lades le temps que veus devez à la nation entière interrompre vos délibérations, y consumer en vaines défi

Malheureusement, ce remède, pour l'avenir, ne répare point le passé. Lorsqu'on met les principes de la constitution en parallèle avec les événements de la journée du mer credi 20 juin; lorsqu'on admire la sagesse de la loi, qui veut que tout citoyen trouve un asile inviolable dans sa maison et

soit garanti de toute attaque par force publiM. LAGREVOL: Plus les événements sont grands, nation à son représentant héréditaire a été forcé, que la maque, et qu'on voit cependant que le palais donné par la les dangers pressants, plus nous devons être atten- jesté de la nation a été offensée dans la personne de son retifs à laisser au pouvoir exécutif toute la latitude présentant, qui a été insulté, dont les jours ont été menacés, possible, et ne pas atténuer sa responsabilité. Au et qu'un des premiers pouvoirs constitués a été ainsi troublé contraire, vous l'en dégageriez, si vous adopticz la dans sa liberté, sans laquelle il ne peut lui-même exercer proposition de M. Jaucourt. Il faut que le ministre la fonction, qui lui est remise, de protéger la liberté de tous vous communique les rapports qu'il est de son dé-tels malheurs publics, dans un criminel silence. et de chacun, on ne peut se déterminer à rester, sur de voir de vous faire. S'il croit qu'il est dangereux de les publier, alors il doit vous en avertir; et c'est dans ce dernier cas seulement que vous pourriez adopter les mesures du comité général. Je demande done que l'on passe à l'ordre du jour ainsi motivé. L'Assemblée passe à l'ordre du jour.

On lit une lettre du juge de paix de la section des Lombards; il annonce que, M. Grangeneuve ayant porté plainte en assassinat contre M. Jouneau, il se trouve dans le cas de décerner un mandat d'amener contre ce dernier. Il prie l'Assemblée de lui faire connaitre qu'elle doit être la règle de sa conduite. Cette lettre est envoyée au comité de lég slation.

MM. Guillaume et Dupont, ex députés, Jaugé et deux autres citoyens, porteurs d'une pétition souscrite par un grand nombre de citoyens, se présentent à la barre.

M. QUINETTE: Je demande que vous tassiez exécuter les décr ts qui portent que les pétitionnaires se borneront à énoncer l'objet sommaire de leur pétition.

M. ROUYER : Le décret que rappelle M. Quinette ne porte que sur des objets d'intérêt particulier. M. BAZIRE: Je demande qu'on entende les pétitionnaires; parce que, d'après les manoeuvres qu'on a employées pour capter des signatures, cette pétition est elle-même un délit que je dénoncerai

dans peu.

L'Assemblée autorise les pétitionnaires à lire en entier leur adresse.

M. Guillaume: Les citoyens soussignés viennent partager votre douleur sur les événements qui se sont passés, mercredi 20 juin, dans la demeure du représentant héréditaire de la nation, et qu'ils auraient voulu prévenir au prix de leur sang.

Nous vous demandons de déployer toute l'énergie de votre zele, pour laver la nation de la honte qui lui serait imprimée par les attentats de plusieurs citoyens, dont quelques-uns sont profondément coupables, tandis que le plus grand nombre est trompé, séduit, égaré. Nous vous demandons de porter l'œil le plus sévère sur la conduite des moteurs, instigateurs et chefs du rassemblement, sur celle du les avenues du château et le château même ; nous vous demaire et des officiers municipaux qui ont prescrit d'ouvrir ral soit destitué de ses fonctions, comme ayant exposé la mandons spécialement d'ordonner que le commandant génésûreté du roi et compromis l'honneur de la garde nationale, si l'honneur d'un soldat n'était pas avant tout dans la discipline.

Les attentats qui ont été commis paraissent pour la plupart l'effet d'une conspiration contre les pouvoirs établis par la constitution, ou plutôt contre la constitution elle-même. Mettez, Messieurs, une barrière invincible à de semblables machinations. Les citoyens soussignés vous le demaudent, au nom de la déclaration des droits, au nom de l'intérêt et de la gloire de la nation entière, au nom de l'intérêt spécial la liberté et de la sûreté des representants elus et du reprédes citoyens de Paris, responsables, sur leur bonneur, de

sentant héréditaire de la nation.

Songez, Messieurs, en combien de manières la loi et la constitution ont été violées; songez au spectacle que Paris, le lieu de votre résidence et de celle du roi, a donné aux 83 départements et à l'Europe; voyez à quoi vous obligent la qualité de représentants de la nation et le devoir de législateurs, à la fidélité desquels le dépôt de la constitution a été confiée.

lume de signatures. Ils sont admis à la séance.—Ils traversent Les pétitionnaires déposent sur le bureau un très-gros vola salle au bruit des murmures d'une partie de l'Assemblée et des tribunes.

(La suite demain. )

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LE MONITEUR UNIVERSEL.

Quatrième année de la Liberté.

8, le 26 juin.-A la nouvelle des succès 'armée française, les généraux autrichiens cnamp concertés, pour prendre des mesures sent de pénétrer plus avant. Les deux généet Beaulieu se sont portés, avec des forces sur Denise, qu'on dit déjà au pouvoir des ■i n'est qu'à deux lieues de Gand. ement est dans la sollicitude; il n'a pas paru et ce silence officiel est d assez mauvais assure que le régiment de Landon-Verd a mmes à Courtray. Le trésor de Gand a été ala hâte. Tous ceux qui, par leurs emplois, au gouvernement, ont fait porter dans cette fets précieux. Cependant la classe la plus s habitants de Gand invoque hautement la armées françaises. Qu'elles approchent, et commence à l'instant même. Les prêtres ue leur systéme ne s'accorde guères avec que les Français défendent, tournent leur 'avantage de ces derniers ; ils vont partout engeance, et priant pour le succès de l'armée Ici l'on a, dans divers endroits, arraché des ceux-là mentent, qui disent cette ville calme -On est furieux contre M. de Rosières, qui, ier sous le général Vandermesch, commande ne division de chasseurs belges, qui inquiète autrichienne.

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euse pétition Dipont et Guillaume, ou Guilpont, annoncée comme devant être signée citoyens, est revêtue de 7,411 signatores, aite par M. Vincent, secrétaire de l'AssemCambon.

les bons citoyens et les honnêles gens qui ont eur dénombrement au bas de cette pétition, ag-temps et si solnenellement aux signatures, nge à la population de Paris, on ne peut yé de ce p lit nombre.

u maire de Paris à ses concitoyens. Paris, ce 1er juillet, l'an 4o de la liberté. l'orage se prépare, soyez plus calmes que ja uble perdrait la chose publique; la tranquillité

era à fatiguer votre patience, à exciter votre ayez le courage de résister froidement à

ovocations.

un bruit public que nous n'arriverons pas au is sans être témoins des plus grands malheurs; bruit, déconcertez les projets de vos ennemis. it est arrivé où les intrigants vont paraître à où l'on distinguera les vrais amis des faux le la constitution.

nies passeront, la vérité restera. Les magisiple veillent. Signé PETION.

ts de la constitution viennent à Paris, pour fete de la liberté avec les vainqueurs de la citoyens qui seront jaloux de loger un frère, vent se faire inscrire au parquet du procureur

ine.

Au Rédacteur.

Paris, le 30 juin.

temps avant sa mort. Un personnage à grandes épaulettes, membre comme lui de l'Assemblee constituante, et jouissant encore alors d'une sorte de gloire, vint à passer. Nous nous mimes à causer de lui. Sans croire à ce personnage ni un esprit élevé, ni une grande ame, ni même un caractère très-pur, je lui croyais le véritable amour de la liberté, quelques moyens pour la servir, le désir de le faire et une certaine probité qui l'empêcherait de franchir jamais de certaines bornes. Je disais tout cela à Mirabeau. Eh bien! vous vous trompez encore, me réponditil. Voici l'horoscope de votre Giles-César; il l'aurait déjà rempli, s'il n'était contenu par des gens prêts à le démasquer, et cela sans retour, au moment où l'intérêt public l'exigera: « incapable d'être même le ralet de chambre de » Cromwell, il finira par vouloir être celui du général » Monck. » — - Mirabeau avait il pronostiqué juste ?........

Suite de la correspondance du ministre de l'intérieur Roland avec le général Lafayette.

Lettre du générał au ministre. Au camp de Rancennes, le 30 mai 1792, l'an 4 de la liberté. (Reçue le 3 juin, sans enveloppe, non timbrée.) Je n'examine pas, Monsieur. dans quelles vues votre lettre a été écrite; mais je ne puis croire que mon aide-decamp ait été chez un homme dont l'existence lui était inconnue avant que la Gazette eût appris qu'il était ministre, et qu'aujourd'hui l connait à peine de nom, tout exprés pour calomnier la nation française et l'armée de son général.

Non, certes, il ne vous a pas dit que je doutais de mes braves soldats, dont le patriotisme combat aussi courageusement les ennemis du dehors, que leur discipline désespère ceux du dedans, et dont l'attachement aux principes qu'eux et moi professons, dérange les vues inconstitu

tionnelles de plus d'un parti. Peut-être MM. Lacolombe et Berthier vous ont-ils exprimé leur indignation contre les fuyards de Mons et de Tournay, effet funeste, mais prévu, d'une infernale combinaison entre les coupables agents du despotisme et de l'aristocratie, et ces vils hypocrites de la liberté qui concourent avec eux à notre désorganisation.

Personne n'a plus éprouvé que moi, Monsieur, la lâcheté des officiers déserteurs. Mes explications avec eux avaient été si franches, si impartiales, malgré l'opposition des sentiments, qu'une telle perfidie ne peut pas même, dans leurs préjugés, échapper au déshonneur qui les attend partout.

Quand à mon armée, telle qu'elle existe aujourd'hui, je compte sur elle autant qu'elle compte sur moi; notre confiance réciproque est fondée sur l'amour de la liberté, le respect des lois, la haine des factions et le mépris pour

leurs chefs.

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pas entendre son langage dans la bouche de vos agents, et d'un homme en place qui aimait à avoir pour vous l'égard de vous prévenir de ce que vous deviez être intéressé à

connaitre.

tendus défenseurs qui se séparent de lui pour avoir l'air de le protéger, et qui ne paraissent le servir que pour mieux le régir ou l'insulter.

Je partage avec vous, Monsieur, la haine des partis, Quant à ce que vous ne pouvez croire, Monsieur, il le mépris pour leurs chefs. Je ne connais rien de plus vil, s'agit d'un fait auquel votre incrédulité, comme ma sur-après eux, que ces hommes sans talents et sans caractère prise, ne pourrait rien changer. incapables de bien servir aucune cause, et réduits à être les agens d'un parti.

J'ignore quelles étaient les intentions de vos aides-decamp, en venant chez moi, et je ne prétends pas les deviner; mais j'ai été étonné de leurs discours, comme de leur visite, et je vous ai exposé ce qui s'était passé, pour que vous le jugeassiez vous-même.

Que M. Lacolombe n'ait connu mon nom que dans la gazette, depuis que celui de ministre y a été joint, cela peut prouver, tout au plus, la prédilection en fait de lecture, et la nécessité de la recommandation d'une place pour lui faire distinguer mon nom : nous n'avons jamais marché sur la même ligne, et nous ne sommes pas faits pour nous rencontrer. Mais serait-ce bien l'élève de Washington, le défenseur de la liberté française, qui s'exprime comme pourrait faire un courtisan de l'ancien régime.

Jeune encore

et appelé à des destinées brillantes, dont il ne tient qu'à vous d'immortaliser l'éclat, ne craiguez pas, Monsieur, d'entendre dire à un homme austere, vieilli dans l'application des principes de la philosophie, et connu dans ce monde où les sciences et les travaux utiles offraient quelques consolations aux ennemis de l'esclavage, ne craignez pas d'entendre dire que le premier signe du caractère et du génie de l'homme constitué en autorité, est dans l'excellent choix des dépositaires de sa confiance, des hommes chargés de transmettre ses ordres, ou de manifester ses intentions.

Je préfère vous rappeler, Monsieur, cette utile réflexion, à me prévaloir des avantages avec lesquels il me serait si facile de rejeter sur autrui je ne sais quel dédain, enveloppé dans la désignation d'un nom qu'on ne connaissait pas à la cour.

Vous professez, Monsieur, le respect pour les lois, l'amour de la liberté, sans doute aussi de l'égalité, car elle est le gage de la liberté, et la base de notre constitution. Vous avez juré de les servir, vous vous devez tout entier à leur défense, et, d'après ce que vous avez fait et promis, ce qu'on espère et ce qu'on a droit d'exiger de vous, il ne vous est plus possible d'avoir de gloire, ni d'existence que par elles. Il n'y a plus de milieu pour vous; il faut que vous soyez l'un des héros de la révolution, ou que vous deveniez le plus infàme des français ; il faut que votre nom soit à jamais béni ou abhorré. Dans cette situation, il faut enfin que ce qui vous environne annonce votre civisme, attesté votre sincerité; c'est à cause de cela même que, moins prévenu, vous m'auriez remercié; et, quand vous l'aurez reconnu, c'est vous seul qu'il faudra feliciter; car j'ai fait tout ce que je veux et tout ce que je devais, en vous disant la vérité. Le ministre de l'intérieur, ROLAND. Nota. Cette dernière lettre a été lue au conseil, comme toutes les précédentes.

DE

BULLETIN

L'ASSEMBLÉE NATIONALE.
PREMIÈRE LÉGISLATURE.

Présidence de M. Girardin.

SUITE DE LA SÉANCE DU 1er JUILLET.

Vous auriez pu, Monsieur, vous dispenser d'affirmer une chose dont il n'a jamais été question. Vos aides-de-Croix-Rouge, sont admis à la barre. camp n'ont parlé ni de votre croyance, ni de vos doutes, ni même de votre personne; je ne vous ai mandé que ce qu'ils avaient dit, et lorsque vous vous écriez à l'occasion de M. Lacolombe: non certes, il ne vous a pas dit que je doutais de mes braves soldats! on se demande pourquoi vous paraissez faire une supposition toute gratuite, et mettre ainsi à la discussion ce qui n'y était nullement, en laissant de côté ce dont il s'agissait.

Des citoyens de la section de Paris, dite de la

Encore une fois, Monsieur, et tout se réduit à ceci, j'ai été étonné de voir chez moi deux de vos agents, s'annonçant de la part du ministre de la guerre, qui ne me les avait pas adressés, paraitre n'y venir que pour s'exprimer avec indécence sur le compte des soldats; j'ai pressenti que cette inconsideration, s'ils la portaient ailleurs, devait produire un mauvais effet, dont il fallait vous prévenir, et je vous ai prévenu. J'ai su depuis que ma présomption n'était que trop justifiée, et que les mêmes propos, tenus publiquement par M Lacolombe, avaient fourni de nouveaux arguments à ceux qui, vous connaissant mal sans doute, ne s'unissent pas, Monsieur, aux personnes qui font hautement votre éloge.

L'orateur de la députation: Législateurs, l'horizou politique de la France se couvre de nuages, la foudre gronde, et elle est prête à éclater; le silence du désespoir occupe les amis de la liberté : le peuple entier, à demi levé, n'attend plus que le signal de ses représentants; la souveraineté nationale vient d'être audacieusement outragée. Un général quitte son poste, abandonne lâchement son armée, qu'il livre à la merci des ennemis. Il vient à Paris qu'y faire ? Déclarer la guerre aux facd'une faction qui voudrait détruire la constitution tieux. Mais qu'est-ce que Lafayette, sinon le chef par la constitution même ? (Une partie de l'Assemblée applaudit). Quelle sera la peine réservée à l'homnie assez téméraire pour oser faire présager le dictateur, et imposer des lois aux représentants de la nation? Comment a-t-il pu croire qu'un peuple assez fort pour résister au despotisme courbera sa tête sous le protectorat. Législateurs, cette barre a été souillée par la présence d'un chef rebelle. (Mêmes applaudissements. ) Les citoyens de la section de la Croix-Rouge la purifient aujourd'hui, en jurant, en présence de l'Assemblée naCes ennemis, ouverts et francs, au commencement de tionale, une haine éternelle à tous les factieux, la révolution, s'appelaient alors partisants de l'ancien ré-quels que soient leur nombre et leur rang, à tous gime, aristocrates. Dissimulés aujourd'hui sous une apparence de patriotisme, parce que, la constitution étant faite, il faut avoir l'air de l'adopter pour l'altérer plus sûrement, ils sément avec fracas les idées et les noms de factieux pour en faire naître.

Il ne m'appartient pas de sonder la profondeur des trames qui ont amené les revers de Mons et de Tournay; mais je ne connais qu'une règle, la loi, et je ne vois contre elle, en France, comme au-dehors, qu'une faction, celle des ennemis de l'égalité.

les protecteurs, Hommes libres, nous ne voulons que l'empire de la liberté et des lois; nous vous demandons un grand exemple de sévérité, pour effrayer les conspirateurs; frappez un grand coup, déclarez que la patrie est en danger, et aussitôt les dangers cessent et la patrie est sauvée.

Une députation de la section dite de Grenelle est introduite.

Républicain était l'année dernière le mot en faveur pour proscrire l'opinion d'un homme avant qu'il eût parle, ou pour jeter de l'odieux sur les bons citoyens dont on redoutait la viguenr. Le vide de l'expression s'est fait sentir, on ne parle plus maintenant que de factieux, et c'est infiniment commode pour les calomniateurs. Mais les appliL'orateur de la députation: Législateurs, quand cations mensongères ne peuvent long-temps abuser le on a eu l'audace de dénoncer dans ce temple les public; il finit par connaitre, punir ou mépriser, ses pré-plus zélés amis de la liberté, est-il possible à des

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