Sur le profit qu'on peut tirer de sa foibleffe.

T

Andis que j'écris ma pensée

Elle m'échape de l'esprit.
Je la perds à demi tracée,
Et ma foiblesse me trahit.
Mais cet oubli devient utile,

Et me fait souvenir de ma fragilité,
Que sans ceffe à mes yeux céloit ma
5.

vanité,

A me séduire trop habile :

Je gagne à cette perte; elle-même m'inf

truit.

Je cherchois mon néant, cet oubli my

conduit.

**

!

Employez le réel, joignez y l'agréable
Mais rendez y toujours l'agréable réel.

94 PENS. CHRE'T. ET MOR.

:

Si l'incrédulité méprise les Oracles Accomplis dans sa vie, accomplis dans sa

mort;

Les morts ressuscités sont ses moindres *

miracles.

Il paroît quand il veut, le Puissant & Fort.

Il promet à ses loix une force éternelle :

La Terre ** envain résiste, envain l'Enfer

frémit,

Jesus-Chrift confond tout, & s'il reste un

Sa menace fur lui s'étend & s'accomplit.

Quel charme pour un cœur que sa voix

illumine!

Quand on chérit sa loi, qu'on y trouve

d'attraits!

Avouez-le, Mortels; elle seule est divine:

Il faut vivre dans l'ombre, ou vivre ses

Sujets.

Les miracles.

** L'établissement de la Religion.

*** Les Juifs, & leur dispersion.

Fin des Pensées Chrétiennes & Morales.

ODE SACRE'E,

95

Tirée du Pf. 81. Deus stetit &c.

AM. LE PRESIDENT OGIER.

L

E'ternel a

prême

paru dans le Conseil fu

Des Dieux qui jugent les Humains. Au milieu d'eux affis, Dieu préside lui

même,

Et prononce sur eux ses arrêts souverains

Jusqu'à quand verra-t-on la brigue & l'in

justice

Triompher de la vérité?

Jusqu'à quand verra-t-on par un lâche ar

tifice

Le mensonge vainqueur für de l'impunité?

0690

Soutenez l'indigent, devenez du Pupille Les redoutables protecteurs.

Que votre tribunal soit désormais l'azile De l'innocence en proie à ses persécuteurs

Latremblante Equité leve ses cris timides; C'est à vous d'écouter sa voix.

Du pouvoir qui l'accable ennemis intré pides,

Faites-la respirer à l'abri de vos loix.

Quoi! ces ordres divins ont trouvé des

rebelles?

Quoi! l'éclat le plus radieux Ne dissipera pas les ténebres mortelles, Dont l'effroyable nuit ensevelit leurs yeux?

De la terre, ai-je dit, vous êtes les Arbitres, J'osai même vous nommer Dieux Mais la mort insensible à ces superbes titres, Va les anéantir, & vous-même avec eux.