Gloire & rebut de l'Univers. Sans te donner jamais de treve. Il n'est qu'un parti juste à prendre Monstre étrange, comprens qu'on ne peut te comprendre. : : Sur les deux sources de notre inconf P tance. Eu fatisfait des biens présens, Croit le trouver dans les plaisirs absens. L'une & l'autre pour notre cœur; : Sur la foiblesse des plus grands Génies. I Maginez l'efprit le plus fublime Plongé dans la réflexion; Le moindre bruit le trouble. Un Descartes, un Newton, Des foiblesses des sens sans cesse est la victime. Son esprit est troublé, ses discours font confus, La réflexion l'abandonne; N'en soyez pas surpris: s'il ne raisonne plus, A fon oreille une mouche bourdonne. La vérité le fuit, si vous ne chassez pas Cet atome importun qui suspend la puif fance De cette haute Intelligence, Qui conduit desCités, qui regle des Etats. Sur Sur la difficulté qu'il y a à faire un choix pour se former le cœur & l'esprit. Nous nous gâtons également Et l'esprit & le sentiment : Des mauvais entretiens c'est le fatal ou vrage. Nous nous formons& le cœur & l'esprit; Il faut sçavoir choisir; mais ce rare avan tage Veut un esprit formé, veut un sœur en cor pur. Sortant de l'embarras où ce cercle l'engage, Heureux, trois fois heureux qui peut faire un choix fûr ! ** H Sur l'amour de la Gloire. A gloire a fur nos cœurs un empire suprême : LA Partout elle nous plaît. Qu'on la joigne à la mort; Dans les bras de la mort même, Les ressources de l'Orgueil. Sous Ous les appas d'un masque faux, Il en fait les sujets de notre complaisance: Il nous fait retrouver dans cette connoif fance Un aliment dont il sçait se nourrir. ** Sur le pouvoir de la Vanité fur le cœur de l'homme. L A vanité regne fur tous le cœurs: Le dernier des humains veut des admicrateurs Adria Un Philosophe en cherche ; & cet Au teur fi fage, Qui dans tous ses écrits blâme la vanité, Aime à voir vanter son ouvrage: La gloire a des appas dont son cœur eft :tenté. L L'Auteur en écrivant aspire Aux titres diftingués d'un mérite connu, Et tel ne l'auroit jamais lu, S'il n'envisageoit pas la gloire de le lire; Peut-être en écrivant ceci, Ai-je moi-même ce délire; Et ceux qui me liront, l'auront peut-être aufsi. |