Tant de transports ni tant de feux! Je n'éprouvai, dans les plus doux inf tans, L'amour violent qui me presse. Il cede à son ardeur, il la prend dans ses bras, Et moins Epoux qu'Amant, jouit de seg appas. Sensible à leurs plaisirs, en ce moment la Terre Fait fortir de son sein les beautés qu'elle en ferre. Sous ces heureux Amans naît un tapis de Fleurs; Les Airs sont parfumés des plus tendres odeurs: Les Roses & les Lys se joignent aux Nar ciffes, Aux plaisirs de l'Amour Flore unit ses dés lices. De ces instans délicieux e Une molle langueur modere enfin l'yvresse. De Jupiter, au sein de la Déeffe, Un doux fommeil ferme les yeux. Plus de protection: Hector tombe en foibleffe, Troye eft abandonnée, & l'Argien vain queur Fait céder tout à sa valeur : La superbe Junon voit triompher la Grece. Pour attirer, pour asservir un cœur D'une Beauté le pouvoir est extrême, Elle fait éprouver ce qu'on fent quand on aime; Tout cede à son attrait vainqueur. A mon égard, enclin à la tendresse, Autant qu'un jeune Raporteur, Belles, à vos appas je fis toujours honneur, Elle n'a pas besoin de ruses, ni d'adreffe, Pour attirer, pour asservir mon cœur. Mais si vous en trouvez dont la grave fa geffe Oppose à deux beaux yeux une sévere humeur, Joignez à la délicatesse, A ces traits dont l'effet n'est gas affez puis fant, La grace avec l'air séduisant, Et du je ne îçais quoi la puissance secrete; Alors le plus indifférent, Fut-ce un Caton, avoura sa défaite: Notre homme capitule, il soupire, & fe rend. i De la beauté la victoire est complete, Quand du je ne sçais quoi l'on y joint l'agrément:: Junon avec cette recette De son Epoux fait un Amant. 1 : Avoit peint un Adonis; Coups de pinceau d'une main immor * telle Charmoient les regards surpris. Un Singe l'apperçut; il l'admire, il s'ar rête, 1 L'examine long-tems, & d'un air fatisfait, C'est la mienne trait pour trait, Que l'amour propre en impose! Que |