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Au lieu de l'obscurcir, on augmente fat

gloire;

Ce font des ombres au tableau.

2.

FABLE XIV.

Jupiter & l'Amour.

...... Derideat Æthiopem albus,

Jupiter d'un ton fevere

Grondoit le fils de Cithère Lui reprochoit tous ses tours. Au pauvre enfant il étale, Dans un ennuyant discours La plus touchante morale... Il lui rappella Pfiché Dans sa harangue éternelle; Et le peignant attaché, Au char de cette mortelle Il lui fit un grand péché, D'avoir soupiré pour elle. Avec un ris malin de Momus avoué,

:

:

!

font, lui dit l'Amour, Europe & Da

naé ?

Pour nous reprendre, il faut être
Hors de la comparaison;
Je me ris d'un petit Maître,
Qui me prêche la raison.

FABLE XV.

L'Abeille & la Mouche.

L

A vanité, chez tous tant que nous

sommes,

N'est pas un défaut d'hier.

Le plus mince des Gentils-Hom

mes

Dans son esprit vaut bien un Duc &

Pair.

S'entêter de sa noblesse,

Contester sur ses talens,

Sur la beauté, sur les rangs

C'est le tic de notre espece:

C

Linxs pour nos bonnes qualités,
Taupes pour nos mauvais côtés.

L'Abeille que par-tout on nous donne pour

fage,

Sur ce point de Morale aveugle comme

nous,

:

A la Mouche, dit-on, tint un jour ce lan

gage.

Votre sort, quand je l'envisage,
Ne doit pas faire de jaloux.
Objets de haine, ou dédaignées,
Victimes de la Pauvreté,

Des Enfans, ou des Araignées,
Vous n'êtes nulle part en lieu de fûreté.

Pour moi, tout le monde me loue.

Regardez mes trésors, mon adresse, mes loix,

Ma politique, mes exploits. Ecoutez ce qu'en dit le Cigne de Man

toue.*

Tout est brillant, reprit la Mouche, en

vous;

* Vid. Virg. Georg. Lib. IV.

Mais pauvreté n'est pas un vice,
Et c'en est un que ce courroux

Où vous vous livrez sans justice. Votre cœur est amer, si votre miel est doux. J'admire votre politique;

Mais ma foi, ma Chere, entre nous,
Sages loix, & folle pratique:

Vous piquez rarement, fans laisser l'aiguil

lon.

Ayez moins de valeur, & foyez plus pru

dentes;

Moins de qualités éclatantes.
Et plus de modération.

FABLE XVI.

A Madame D. D***. qui m'avoit prié de faire une Fable où elle eût part.

Célimene & l'Amour.

1 Apologue vous plaît, vous trouvez

mes

Un tour heureux, naif, & des traits agréa

bles..

Que ce jugement est flatteur !

Qu'il va donner d'orgueil à ma naissante

Muse !

En sa faveur aisément on s'abuse;

Mais sur-tout chez le peuple au

teur.

Dans ces récits où je m'amuse,

Vous voulez avoir quelque part.

Dussiez-vous figurer avec Maître Renard, Vous y voulez paroître, en vain je m'en

excuse

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