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influence positive, heureuse ou fatale,

sur la

sur la

puissance politique, sur le bien-être matériel, civilisation elle-même des pays qui sont entrés dans l'arène des combats ou dans celle des négociations.

En parcourant ces pages, le lecteur verra successivement paraître:

(Tome I. CAUSE I) Le tableau des événements qui précédèrent le traité de paix signé à Paris dans l'année 1763, par lequel la France perdit le Canada, cette vaste contrée de l'Amérique septentrionale, qu'elle possédait depuis François I, et qui forme aujourd'hui la possession la plus importante de l'Angleterre dans l'Amérique du Nord; traité qui enleva également à la France une partie de la Louisiane, dont l'autre partie fut cédée par Napoléon aux État -Unis, qui la possèdent en entier aujourd'hui, et plusieurs autres territoires qui appartenaient à la France dans le Nouveau-Monde;

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(Tome I. CAUSE II) Les phases intéressantes des différends qui s'élevèrent entre Frédéric II, roi de Prusse, et l'impératrice Marie-Thérèse, au sujet de la succession de la Bavière, épisode curieux de l'histoire d'Allemagne, qui met en scène, et en communication, pour ainsi dire, avec le lecteur, deux illustres monarques, d'un esprit fin et supérieur, adroits politiques tous les deux; épisode qui après avoir

fait craindre la guerre et ses désastres, se termina

cependant par une promenade militaire et par des négociations;

(Tome I. CAUSE IV) Le grand et imposant drame de l'indépendance des colonies anglo-américaines, devenues une république souveraine, forte, puissante, sous le nom d'États-Unis de l'Amérique septentrionale; drame qui en quelque sorte commença en 1764, avec le système d'oppression et d'exaction mis en pratique par les autorités anglaises;

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drame au

quel la taxe sur le thé, publiée en 1773, donna naissance, en décidant la résistance des populations;

qui

se poursuivit, à partir de l'année 1775, au milieu d'une lutte acharnée contre la mère patrie; et qui se termina enfin en 1783, par le traité de paix par lequel fut couronnée l'indépendance des États-Unis, reconnus désormais par l'Angleterre comme un État libre et souverain;

(Tome II. CAUSE V) Encore un autre drame, moins grandiose, moins important dans l'histoire des peuples, — mais drame déplorable et sanglant; nous voulons parler de l'assassinat des plénipotentiai– res français au congrès ouvert à Rastadt en 1798, à la suite de la paix rompue de Bade, inouï dans les faits des nations modernes,

attentat

crime

aussi inutile qu'atroce, dont quelques hommes ont, si niaisement, voulu que le Directoire de la république française se fut rendu coupable,

et qui, bien qu'il

ait été consommé par des hussards autrichiens, ne saurait toutefois être attribué à la cour d'Autriche:

la haute vertu du souverain qui régnait alors, le caractère noble et chevaleresque du prince qui commandait l'armée autrichienne, ne permettent pas de s'arrêter un seul instant à cette pensée.

Jamais encore autant de documents curieux sur ce fait sinistre n'ont été réunis. Ceux que nous plaçons sous les yeux du lecteur, jettent une clareté non douteuse sur cette catastrophe, qu'aucune épithète assez forte ne saurait trop flétrir, en plaçant au pilori de l'opinion publique et de l'impartiale histoire, le pays qui s'en serait rendu coupable, si elle avait été préméditée avec l'assentiment du chef de l'État ou Mais non:,,on aurait donné”, dit un auteur moderne,,,des millions pour ,,entrer en possession d'un seul papier que l'on cro,,yait exister entre les mains des plénipotentiaires „français", mais l'on n'aurait jamais voulu consentir à l'en faire sortir par un assassinat. Toutefois pour

de son conseil de cabinet.

obtenir ce papier, et se créer un mérite personnel en livrant à l'homme d'État qui désirait si avidemment en devenir possesseur, des serviteurs perfides ou mal conseillés n'ont pas craint de combiner, si non peutêtre le crime lui-même, du moins un malentendu, une méprise de nuit, sans être arrêtés dans l'exé

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cution de leur trame indigne, de leur criminel pro

jet, par la pensée des suites funestes et probables, que pourrait avoir la lutte qui s'engagerait sans aucun doute: aussi, de hauts fonctionnaires, placés sous la sauvegarde du droit des gens, entourés du rempart des immunités, lequel aurait dû être plus infranchissable encore que ceux-là même que la guerre hérissait de canons, ces hauts fonctionnaires, disons nous, revêtus d'un caractère sacré dans les rapports de nation à nation, ont été attaqués, le sang de ces hommes a coulé, jaillissant sur l'uniforme de l'honneur qui couvrait leurs assassins, et leur vie s'est éteinte sous le sabre qui aurait dû la protéger!

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L'une des NOUVELLES CAUSES CÉLÈBRES que nous publions (Tome II, CAUSE V), est particulièrement de nature à exciter vivement l'attention et les méditations des hommes d'État: c'est celle relative aux différends qui ont existé entre les puissances du Nord au sujet de l'association maritime et de la navigation des neutres. Ces différends donnèrent naissance à la convention qui fut signée le 17 juin 1801, laquelle, au mépris des déclarations de 1780, anéantit le principe bienfaisant et salutaire,,que le pa,,villon couvre la marchandise", en adoptant un principe contraire; principe déplorable, inique, et qui, parmi les nations civilisées, ne devrait jamais, nous ne craignons pas de le dire, trouver son application qu'en ce qui concerne la marchandise dite de contre

bande de guerre; et encore, cette contrebande de guerre devrait-elle être bornée uniquement aux armes, aux projectiles, à la poudre, au souffre, au salpêtre, et aux effets d'armement et d'équipement que l'on aurait de justes soupçons de croire destinés à l'ennemi.

Un grand nombre de traités conclus entre les puissances de l'Europe avaient déjà consacré, dans le XVIIe siècle, le principe, que le pavillon ami ,,couvre la marchandise ennemie" ou en d'autres termes,,,que le pavillon libre rend libre la mar„,chandise qu'il couvre"; et l'Angeterre elle-même a signé, avec la France, l'Espagne et le Portugal, plusieurs traités, où ce principe est adopté. A la fin du XVIIIe siècle, et de nos jours les cabinets ne se sont pas contentés de stipuler en faveur du pavillon ami, ou du pavillon libre, bien que ces expressions dussent s'appliquer, en général aux nations non belligérantes, que celles-ci fussent liées ou non liées par des traités spéciaux avec ces nations en guerre; afin de ne laisser aucun doute sur leur doctrine au sujet de la liberté du pavillon, les cabinets ont stipulé en faveur des neutres, en disant que,,le pavillon neutre couvre la marchandise."

Mon honorable ami le chevalier Ferdinand de Cussy (1) a publié, il y a plusieurs années, en so

(1) Ancien premier secrétaire de légation et sous-directeur au

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