Les consolations et opuscules en vers et en prose

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Renouard, 1809 - 178 pages
 

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Popular passages

Page 162 - S'il est mort à la vie , il existe à la gloire ! La tombe rend son nom et ses talens plus chers. Oubliera-t-on jamais cet heureux caractère, Cet adroit CONCILIATEUR Qui , sincère quoique flatteur, Le retrace lui-même en offrant l'art de plaire ? Oubliera-t-on jamais l'ouvrage gracieux Où sa muse, étalant des peintures galantes, Groupe un cercle choisi de femmes séduisantes. Et captive...
Page 161 - Il brillait à nos yeux comme un astre éphémère Dont nous admirions la lumière En tremblant chaque jour de la voir s'éclipser : Mais des traits qu'on attend se sent-on moins blesser? Non, le cœur a peine à comprendre Qu'hier un ami vive, et périsse aujourd'hui, Que de son œil chéri s'échappe un regard tendre, Que de sa douce voix le son se fasse entendre, Et que l'instant d'après rien ne reste de lui! Rien!... ai-je perdu la mémoire De ses vertus et de ses vers? S'il est mort à la vie...
Page 163 - Son siècle est l'avenir, sa carrière est le temps : Au monde qui le perd il lègue ses ouvrages , Et sa voix retentit dans la longueur des âges. Sans doute le guerrier sur les siècles futurs, Émule du poète , a des droits aussi sûrs ; Mais du laurier brillant qui décore ses armes Le lustre est obscurci par le sang et les larmes ; Le poète reçoit de plus touchans honneurs ; Sa gloire est un présent que lui font tous les cœurs.
Page 163 - Et sous quel jour piquant il offre encor ces fables ! Il fuit des érudits la grave pesanteur Pour la légèreté de nos savants aimables ; On voit l'homme d'esprit, on ne voit point l'auteur. On sent qu'une beauté l'inspire et l'encourage; Pour elle, en ses récits il fait toujours régner Un voluptueux badinage...
Page 69 - II semble que plutôt on auroit voulu naître , • Pour avoir le bonheur de vieillir avec vous. « Lorsque vers son déclin le soleil nous éclaire...
Page 162 - Daphné sous l'écorce captive , Hyacinthe , Narcisse , en des fleurs enfermés , Et dans l'écho sensible une amante plaintive; Ouvre à nos pas la cour du terrible Pluton , Enceinte de tout temps pour les forfaits creusée ; Nous brûle sur les bords de l'ardent Phlégéton, Nous rafraîchit dans l'Élysée ; De là monte avec nous au séjour radieux , Nous assied au conseil des dieux.
Page 164 - Mais qu'importe un hommage au talent adressé, Quand il est descendu dans la sombre demeure:* Le cœur jouit du nom par un ami laissé; Mais ce nom le rend-il à l'ami qui le pleure? Vous de qui Demoustier fut connu, fut chéri, C'est vous que mes regrets attestent : S'il revit pour la terre où ses ouvrages restent, Pour nous l'infortuné tout entier a péri.
Page 159 - Et l'éloquence de l'Amour, Demain garderont le silence ? Sur ces yeux , qui lancent les traits Du désir et de l'espérance , La mort étendra pour jamais Le sommeil de l'indifférence , Flétrira ces deux fruits naissans Couverts de fleurs à peine écloses , Et ces deux boutons rougissons Qui semblaient promettre deux roses?
Page 159 - Il y avait un cimetière à Châteauneuf, de vieilles paysannes, peut-être même y en avait-il de jeunes , mais il n'y avait point de bergères. J'y gagnai la gale : elle vint toute seule , et je ne sais comment. En Bretagne , ce n'est pas une affaire : plusieurs officiers du régiment partagèrent...
Page 162 - S'il est mort à la vie , il existe à la gloire ' La tombe rend son nom et ses talents plus chers. Oubliera-t-on jamais cet heureux caractère, Cet adroit Conciliateur, Qui, sincère quoique flatteur, Le retrace lui-même en offrant l'art de plaire? Oubliera-t-on jamais l'ouvrage gracieux Où sa muse, étalant des peintures galantes, Groupe un cercle choisi de femmes séduisantes , Et captive à-la-fois l'esprit...

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