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empêcher les corfaires de fortir de ce port, Les lettres miniftérielles de Trapani, qui annoncent cette nouvelle, ajoutent que les Tunifiens ont perdu plus de 300 hommes, & deux de leurs bâtimens, le reste ayant pris la fuite.

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Voici ce qu'on nous mande de Bastia en date du 20 Juillet.

« Le général Paoli eft arrivé le 16 dans fa patrie. Les François patriotes font allés au devant du héros, dont le navire avoit abordé à 10 lieues de là: le Peuple Corfe étoit dans le délire de l'alégreffe chacun vouloit voir le général, le toucher, lui parler; on crioit : Vive la Nation! Vive Paoli ! Le héros a paru fenfible à tant de marques de bienveillance; il s'eft mis à la portée de fes concitoyens, & c'eft en cela qu'il s'eft montré cent fois plus intéreffant. Il loge au Gouvernement. On dit même qu'il ne tardera pas à être nommé gouverneur de fa patrie, parce qu'on eft fûr qu'il eft bon françois. Nous avions ici une foule d'Ariftoerares qui avoient conçu des efpérances fur notre ifle, qu'ils regardoient comme un point de ralliement pour les forces navales & les troupes dont elle auroit été le dépôt ; mais la préfence de Paoli a détruit leur projet, & ces hommes ennemis de leur nation ont débarraffé notre ifle de leurs perfonnes & de leurs fourdes intrigues »>.

ESPAGNE.

MADRID (le 30 Juillet ). Tout annonce que la paix ne fera point troublée, ainsi qu'on peut en juger par les déclarations conciliatoires fuivantes.

D'claration de l'Espagne.

«Sa Majesté Britannique s'étant plainte de la capture de certains vaiffeaux appartenans

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à fes fujets, faite dans la baie de Nootka fituée fur la côte du nord-oueft de l'Amérique, par un officier au fervice du roi, le fouffigné, confeiler & premier fecrétaire d'Etat de S. M., étant à ce duement autorifé, déclare au nom & par ordre de fa dite Majefté, qu'elle eft difpofée à donner fatisfaction à S. Maj. Brit. pour l'injure dont elle s'eft plainte, bien affurée que S. Maj. Brit. en uferoit de même à J'égard du roi dans de pareilles circonftances; & S. Maj. s'engage en outre de faire reftitution entjere de tous les vaisseaux britanniques qui furent capturés à Nootka, & d'indemnifer les parties intéreffées dans ces vaiffeaux des pertes qu'elles auront effuyées auffi-tôt que le montant aura pu en être eftimé ».

<< Bien entendu que cette déclaration me pourra point exclure ni préjudicier à la difcuffion ultérieure des droits que S. Maj. pourra prétendre à la formation d'un établiffement exclufif au port de Nootka ».

<«< En foi de quoi j'ai figné cette déclaration, & y ai appofé le cacher de mes armes ». « A Madrid, ce 24 Juillet 1790 ». Signé, le comte de FLORIDA - BLANCA. Contre-déclaration de l'Angleterre.

« Sa Majesté Catholique ayant déclaré qu'elle étoit difpofée à donner fatisfaction pour l'injure faite au roi par la capture de certains vaiffeaux appartenans à fes fujets à la baie de Nootka, & M. le comte de Florida - Blanca ayant figné, au nom & par ordre de Sa Majefté Catholique, une déclaration à cet effet, & par laquelle fa dite Majefté s'engage pareillement à faire reftitution entiere des vaiffeaux ainfi capturés, & d'indemnifer les parties intéresfées dans ces vaiffeaux des pertes qu'elles au¬

ront effuyées, le fouffigné ambaffadeur extraor dinaire & plénipotentiaire de S. Maj. piès le Toi Catholique, étant à ce duement & expreffément autorifé, accepte ladite déclaration au nom du roi, & déclare que S. Maj. regardera cette déclaration, avec l'accomplitlement des engagemens qu'elle renferme, comme une fatisfaction pleine & entiere de l'injure dont S. Maj. s'eft plainte ».

« Le fouffigné déclare en même tems qu'i doit être entendu que ni ladite déclaration fignée par M. le comte de Florida-Blanca, ni l'acceptation que le fouffigné vient d'en faire au nom du roi, ne doivent exclure ni préjudicier en rien aux droits que S. Maj. pourra prétendre à tout établi:lement que fes fujets pourroient avoir formé ou voudroient former à l'avenir à la dite baie de Nootka ».

«En foi de quoi j'ai figné cette déclaration & fait appofer le cachet de mes armes. A Madrid, ce 24 Juillet 1790 »,

Signé, FITZ HERBERT.

CADIX (le 23 Juillet). Notre armée navale, commandée par le chef d'efcadre Don Solano, a appareillé le 21 de ce mois; elle cft compofée de 25 vaiffeaux de ligné, trois frégates, & deux brigantins de guerre. Le vent, qui, le matin, étoit très - favorable à la fortie des vaiffeaux, changea dans la journée, & ce ne fut qu'à trois heures après midi qu'il permit de continuer de défaffourcher; encore cinq refterent-ils, qui ne purent for tir que le 21. Il refte dans la rade deux vaiffeaux de ligne', de 64 canons chacun, dont. les équipages ont été prefqu'entierement répartis fur ceux des vaiffeaux de la flotte qui manquoient de monde.

FRANCE.

PARIS (le 22 Alt). ASSEMBLÉE NATIONALE.'

Du 8 Août.

Tous les mots iont précieux dans un décret, particulierement dans un décret tel que celui qui fut rendu hier fur les demi révélations & fur les pétitions du châ e'et: voici comment ce décret a été lu & comment il a paffé dans le procès-verbal de ce matin, ce qui eft une espece de fanctionnement que l'Affemblée elie - même donne à ses loix.

« L'Affemblée Nationale décrete, conformément à fon décret du 26 Juin dernier, que fon comité des rapports lui rendra compte des charges qui concernent les représentans de la Nation, s'il en exifte dans la procédure faite par le châtelet fur les événemens du 6 Octopar bre dernier, à l'effet qu'il foit déclaré furledit rapport, s'il y a lieu à l'accufation. Décrete en outre, que deux commiffaires du châtelet feront appellés à affifter à l'ouverture du paquet déposé par les magiftrats de ce tribunal, & à l'inventaire des pieces qui y font

contenues >>>.

« De plus, que le comité des recherches de la ville de Paris fera tenu de remettre fans délai, entre les mains du procureur du roi du châtelet, pour fervir en tant que de befoin à la pourfuite de la procédure, rous les. documens & pieces qui peuvent y être relatifs ».

Enfin l'Affemblée Nationale déclare qu'elle n'entend point arrêter le cours de la procédure à l'égard des autres accufés & décrétés ».

M. Vernier a demandé, au nom du comité & du premier minifire des finances, 40 mil

lions fur les 95 millions d'affignats dont on peut encore difpofer. Le décret qui accorde cette fomme a été rendu fans aucune contef tation. En voici les termes :

« L'Affemblée Nationale, d'après le rapport qui lui a été fait par fon comité des finances, tant à la féance du 2 Août courant, qu'au préfent jour, du mémoire préfenté par le premier miniftre, fur les caufes qui ont apporté du changement dans fes fpéculations:

« A décrété & décrete que fur les 95 millions de billets de caiffe dont la fabrication a été ordonnée à la féance du..., il fera délivré 40 millions au tréfor public, lefquels feront échangés contre les affignats effectifs après qu'il aura été pourvu aux échanges or donnés pour les particuliers ».

Le 18 Juillet, l'Affemblée Nationale avoit chargé fon comité des finances de lui préfenter un projet de loi fur les moyens coac tifs qui doivent être entre les mains des municipalités pour obliger tous les citoyens à des déclarations exactes & à un acquittement régulier des contributions patriotiques, comme auffi fur les moyens que les départemens & les diftricts devront mettre en ufage pour forcer les municipalités à remplir avec exactitude & activité cette miffion fi importante que la Nation leur défere par les repréfentans. M. Nourriffart a préfenté & a fait prononcer ce matin le décret fuivant, qui remplit toutes les vues de la demande que l'Af femblée Nationale avoit faite au comité des finances.

<< ART. I. Les officiers municipaux vérifieront toutes les déclarations qui auront été faites pour la contribution patriotique, à l'effet d'ap

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