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Sans vouloir m'étendre, je citerai les types de voitures antipoussièreuses de Kinsbruner, Lehebac, Goldstein, Geduld, Eger.

Ce sont généralement des chariots fermés d'une hauteur de 2,50 ayant, sur chaque face latérale deux ou trois orifices de chargement dont le bord inférieur est à 1m,60 du sol.

Ces orifices sont fermés chacun par une valve verticale suspendue en haut à un galet qui glisse sur un rail placé sous le toit de la voiture. Une planche qui, de chaque côté, se trouve au-dessus du moyeu des roues, permet aux hommes de monter avec la boîte pour la déverser dans la voiture.

La boîte pousse la valve qui s'éloigne et revient, après son départ, fermer l'orifice.

S'il faut charger à la pelle, on tient la valve ouverte et on lance les ordures.

Le chargement, dans ces voitures, est difficile et l'envolée de poussières, pendant le déversement se répand un peu au dehors; de plus la valve en se refermant, chasse toujours devant elle de la poussière. Daus la voiture Kisbruner et Geduld, les orifices de chargement sont sur le haut du caisson. Ils sont fermés par des portes à glissières ou à valves à deux vantaux. Il faut, pour charger cette voiture des boites à couvercles à glissières tout à fait spéciaux. La manœuvre du chargement est complexe et longue.

Je citerai aussi le système (dit Koprophor) employé dans un quartier de Berlin.. Les ordures sont mises dans des boîtes fermées, une voiture passe, dépose une boîte vide et enlève la pleine. C'est, en somme, le même service et la même voiture que nous voyons fonctionner à Paris pour les tinettes filtrantes.

Devant ce système un obstacle énorme se dresse: le volume des boîtes, leur nombre, le poids mort. On voit difficilement un service qui, pour les 88.000 immeubles de Paris, demanderait l'emploi journalier de 200.000 boîtes.

En Angleterre, rien de spécial.

A New-York, le triage des ordures se fait, dans la maison, dans trois récipients: un reçoit les ordures humides; un second, qui est étanche, reçoit les balayures et cendres; les papiers sont mis dans un sac. Chaque genre d'ordures est enlevé par une voiture spéciale qui est un tombereau découvert.

J'ai tenu à comparer le résultat donné par la voiture que je vais décrire à celui des voitures à valves mobiles. Pour cela, j'ai pris un cylindre d'assez grande dimension A, sur lequel j'ai fait une ouverture B. Sur le côté opposé à cet orifice, j'ai fait une seconde ouverture F sur laquelle j'ai appliqué à l'extérieur, d'une façon absolument étanche, une petite caisse dont la paroi appliquée sur l'orifice est remplacée par une toile métallique assez fine. Sur sa paroi opposée à la toile métallique, la petite caisse présente l'orifice du tuyau d'aspiration d'un très petit ventilateur G dont le tuyau de refoulement H

va plonger dans une cuve I à demi-remplie d'eau et surmontée d'un conduit de dégagement J. Au-dessus de l'orifice B se trouve, à l'intérieur du cylindre, un petit rail qui va se fixer un peu plus haut, à la paroi opposée. Sur ce rail court un galet auquel est suspendue une valve K qui ferme intérieurement l'orifice B.

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1re Expérience. Si je viens verser une boîte d'ordures par l'orifice B, la boîte repousse la valve K et, aussitôt la chute des ordures, je vois dans le cylindre une envolée de poussière dont une partie s'échappe d'elle-même, par l'orifice,

ou est chassée à l'extérieur par la valve, lorsqu'elle revient fermer l'orifice B.

Le même résultat se produit forcément avec la voiture à valves, lorsqu'on y déverse les ordures.

2e Expérience. J'enlève d'abord la valve K. Ceci fait, je mets en marche le ventilateur G; aussitôt se fait un appel de l'air extérieur par l'orifice B, et l'on voit bouillonner l'eau de la cuve I sous l'action de l'air qui, refoulé par le ventilateur, vient y barbotter, puis s'échappe par le conduit J.

B

FA

A

F

Si maintenant je verse dans le cylindre une boîte pleine d'ordures, de cendres, etc., il se produit une envolée de poussière, mais, cette fois, au lieu de s'échapper au dehors, elle est aussitôt entraînée avec l'air extérieur qui entre dans le cylindre par l'orifice B, jusque dans la cuve I où l'air barbotte, troublant l'eau par les poussières dont il se débarrasse avant de s'échapper au dehors.

Cette expérience est absolument concluante en ne laissant aucune trace de poussière s'échapper au dehors; elle prouve, si on la compare à l'expérience précédente, qu'il n'y a pas à compter sur les valves pour arrêter les poussières que, seule, l'aspiration d'un ventilateur peut diriger où l'on veut.

Basée sur ce procédé bien simple, ma voiture supprime toutes les poussières et les retient dans l'eau où l'air se lave.

Description sommaire.

La voiture est composée :

1o D'un caisson parfaitement étanche, en tôle galvanisée. Ce caisson, qui reçoit les ordures, est porté par un chassis automobile, dont il peut être facilement séparé;

20 D'un chassis automobile à vapeur ou à pétrole, pouvant recevoir,

N

Voiture pour l'enlèvement des ordures ménagères. Vue extérieure.

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Voiture pour l'enlèvement des ordures ménagères. — Coupe horizontale.

B

à la place du caisson à ordures, une tonne d'arrosage ou un cadre quelconque, avec la plus grande facilité.

Le caisson présente, sur chacune de ses deux faces latérales, une porte étanche. Ces deux portes s'ouvrent simultanément. Le fond du caisson est en dos d'âne pour que le glissement des ordures et le déchargement soient instantanés.

A l'arrière du caisson est un conduit parfaitement étanche dans lequel se meut une benne qui monte les ordures et les déverse dans le caisson dont la paroi supérieure est largement ouverte, pour répondre à l'orifice du conduit d'ascension.

Au repos, la benne se trouve au bas du conduit et son bord supérieur n'est qu'à 0m,70 du sol.

Au-dessus du bord supérieur de la benne, le conduit d'ascension présente une porte qui s'ouvre, pendant la collecte, pour le déversement des ordures dans la benne.

En face de cette porte, la paroi opposée du conduit a un orifice fermé par une toile métallique derrière laquelle se trouve l'orifice d'un petit ventilateur toujours en action pendant la collecte et le transport.

Ce ventilateur, comme celui de l'expérience que nous venons de voir, aspire l'air extérieur par la porte ouverte pour le déversement des boîtes dans la benne, ainsi que les poussières dégagées, puis les refoule dans une cuve à eau d'une cinquantaine de litres où l'air barbotte, laisse ses poussières et s'échappe.

Le mouvement continu de l'eau et, au besoin, un peu de sel, dans les plus grands froids, empêchent la congélation.

S'il s'agissait de transporter des matières infectes, il suffirait de mettre un peu de permanganate dans la cuve, pour désodoriser l'air.

Benne.

La benne a une contenance d'environ 350 litres. Sur ses deux côtés elle porte:

1o Une roue dont l'axe passe par une fente qui existe sur la paroi latérale du conduit d'ascension, dans la plus grande partie de sa hauteur. Cette roue est dissimulée au dehors dans un carter, ainsi que le petit rail sur lequel elle roule.

2e Le point d'attache d'un cable d'acier qui va se réfléchir sur une roue en haut du conduit d'ascension et dont les deux extrémités sont fixées en bas, à la poulie sur laquelle il s'enroule et se déroule dans les mouvements d'ascension et de descente.

Manœuvre.

Les boîtes à ordures apportées par plusieurs hommes qui se suivent sont déversées dans la benne.

Lorsque cette dernière est pleine, le suiveur, qui marche toujours

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