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Pièces communes, couloirs, etc.

Les salons, la salle à manger, les fumoirs, halls réunissent périodiquement les habitants de l'hôtel. On devra tenir compte dans leur aménagement du cube d'air nécessaire. Le problème se pose il est vrai d'une façon moins stricte que pour les chambres à coucher, car le séjour dans ces pièces y est plus court. Elles seront hautes de plafond et bien ventilées, claires, grâce à de grandes fenêtres, ou mieux, au moyen d'un vitrage continu sur une de leurs faces.

Il est bon qu'à chacune d'elles soit annexée une terrasse qui permettra aux voyageurs de prendre l'air sans quitter l'hôtel. Un arrangement ingénieux consiste à adapter à l'une de ces terrasses, celle surtout contiguë au salon, un vitrage mobile contribuant aux jours frais à en faire une salle chauffée.

La ventilation, qui doit être bien comprise dans toutes les pièces, demande à être particulièrement soignée dans les fumoirs, cela va de soi, et aussi dans les salles à manger. Il faut, pour ces dernières, combiner les prises d'air de façon qu'on puisse respirer en mangeant, sans avoir à souffrir des fâcheux résultats des courants d'air. Beaucoup d'hôtels, même modernisés et bien compris sous d'autres rapports, laissent à désirer à ce point de vue. Trop souvent, la salle à manger devient un étouffoir où l'on respire un air vicié et surchauffé avec impossibilité d'ouvrir la fenêtre sans gêner une partie des convives.

Dans toutes les pièces servant de lieu de réunion, on n'abusera pas des tentures inutiles. Nous ne reviendrons pas sur cette question ni sur celle des tapis, traitées longuement à l'occasion des chambres à coucher. C'est dans ces pièces que les revêtements céramiques, briques vernies contre les murs, dallages céramiques ou mosaïques, trouvent leur meilleur emploi et donnent les plus beaux effets décoratifs. Ne vaudrait-il pas mieux, en effet, avoir à laver qu'à balayer et à épousseter?

Quant au chauffage, on recourt de plus en plus au chauffage central, le seul qui procure une température égale dans les salles de réunion, les halls, les escaliers, les couloirs. Un calorifère à air chaud ne doit jamais comporter de bouches dans la chambre à coucher. Jusqu'au jour où nous aurons des calorifères à l'électricité, pratiques et d'un prix abordable, le meilleur chauffage central restera fourni par le calorifère à vapeur. Il est pourtant d'un réglage difficile, c'est pourquoi nous préférons ne pas voir de radiateurs dans les chambres à coucher, surtout dans celles de dimensions restreintes.

L'éclairage électrique doit être largement prodigué dans toutes les parties de l'hôtel.

Les couloirs, nous l'avons dit, seront parfaitement éclairés et leur ventilation régulièrement assurée. Pas de planchers de bois, mais du grès cérame ou des dalles ordinaires, voire même du marbre, si l'on en trouve à bon marché dans le pays. Mais en tout cas que le sol puisse être lavé. Un tapis en forme de chemin est nécessaire, à la

condition d'être retiré et battu fréquemment. Le meilleur revêtement mural consiste dans des vernis absolument lavables. Il est bon de prévoir des plinthes assez hautes. Ces deux derniers détails s'appliquent également aux escaliers.

Cuisines, Garde-manger.

Qu'une cuisine soit claire et ventilée, c'est la condition sine qua non de la propreté. Il faut que le pensionnaire allant visiter la cuisine la trouve irréprochable; que la tenue

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du chef et de ses aides lui donne une idée agréable des mets qu'on prépare.

Dans une cuisine, il y a forcément des odeurs, des vapeurs. Aussi ne devrait-on jamais placer cet important service au-dessous des chambres, même dans le sous-sol. En fait, on tend à éviter cet inconvénient dans les constructions récentes. Quelques architectes ont tenté de placer la cuisine dans les combles; l'idée est ingénieuse, mais il en résulte des complications sans nombre pour le service.

L'idéal est de consacrer à la cuisine un pavillon spécial, assez voisin de la salle à manger pour éviter le refroidissement des aliments. Ce pavillon sera toujours pourvu de larges fenêtres donnant à profusion air et lumière. Au-dessus de chaque fourneau, une hotte surmontée d'un conduit spécial rejettera les odeurs au loin. Dans le plafond sera ménagé un orifice avec cheminée évacuante, destinée à attirer et à expulser les gaz plus ou moins odorants dégagés dans les cuisines. Dans cette cheminée, comme dans les conduits surmontant les hottes

un bec de gaz ou une hélice mue par l'électricité accélèreront l'évacuation des gaz.

A côté des cuisines se placent les garde-manger. Leur installation était faite naguère sans grand souci des odeurs qui pouvaient s'en dégager, et les habitants d'un hôtel avaient parfois le plaisir de respirer depuis leurs chambres le relent des mets mis en réserve. Actuellement, le garde-manger consiste presque partout en une chambre frigorifique, ou, tout au moins, en un timbre-glacière de dimensions variables. Comme la cuisine, le garde-manger, muni d'une bonne ventilation, ne doit jamais être situé au-dessous des chambres.

Quant au monte-plats, il faut éviter qu'il serve de cheminée d'appel. C'est une ventilation plus que défectueuse, qui emporte les odeurs de cuisine dans les parties de l'hôtel où elles ne doivent pas être senties.

Chambres des domestiques. Vivant à côté des voyageurs il y a les serviteurs. L'installation des chambres de domestiques ne demande pas de luxe, mais une propreté plus méticuleuse encore que celle des chambres de maître.

Les domestiques, en effet, ont peu de temps à consacrer à leur toilette, au nettoyage de leurs vêtements et de leur chambre. Il importe de leur faciliter la propreté par tous les moyens, de la leur rendre pour ainsi dire obligatoire, même s'ils n'en sentent pas eux-même le besoin. Nous avons dit que quelques chambres de serviteurs devaient être réservées aux étages des chambres de maîtres pour loger certains employés tout près de leur travail; ces pièces serviront à l'occasion aux domestiques amenés par les voyageurs. Quand au reste du personnel, on commet l'erreur trop fréquente de le loger dans les combles, retraite difficile à atteindre et à surveiller.

Ces chambres, mal tenues, ont pu être parfois le point de départ d'épidémies. Mieux vaudrait les placer sous l'œil du maître dans un point de l'hôtel qui peut être inspecté facilement. Il est possible quelquefois d'affecter au personnel un pavillon spécial ou une aile de l'hôtel. On placera des water-closets avec siège à la turque, des vidoirs, des prises d'eau. Les chambres seront dallées avec des carreaux rouges, les boiseries et les plinthes seront toujours vernies. Le mobilier sera tel qu'il puisse aisément être déplacé et nettoyé.

Un hôtelier avisé sait qu'il ne perd pas son temps en allant se rendre compte lui-même de la tenue des chambres de ses employés. Il fera tout pour leur faciliter la propreté, se souvenant que les serviteurs souvent fatigués, surmenés, doivent pouvoir, et sans peine inutile, tenir propre leur personne et leur chambre. L'hygiène des domestiques est une garantie de l'hygiène des voyageurs.

Nous pensons qu'un hôtel ainsi compris répondrait aux lois de l'hygiène sans ressembler à un hôpital ni même à une maison de santé luxueuse. Le confort offert à ses habitants serait même supérieur à celui de plus d'un grand hôtel construit d'après la routine courante.

Un emploi judicieux de la céramique et des peintures laquées rehaussées de fresques à l'italienne, des tapis, des tentures, des meubles légers ne donneraient-ils pas une impression plus agréable que les mobiliers actuels d'un déplacement et d'un entretien si difficile? Nous croyons même qu'on pourrait donner ainsi de l'hygiène, du confort et une véritable note artistique sans une sensible exagération de dépense. Donnez en l'espèce la parole à un architecte que guident ces indications et vous verrez que les chiffres qu'il vous soumettra seront très acceptables.

On dit souvent que « le bon voyageur fait le bon hôtelier ». Que les voyageurs donc s'inspirant des préceptes d'une hygiène bien comprise fassent entendre des desiderata raisonnables. L'hôtelier demande à contenter sa clientèle, mais encore faut-il qu'il sache ce qu'on attend de lui. La campagne entreprise au Touring-Club par le Dr Léon Petit a déjà eu de sensibles résultats. Si les voyageurs demandent à leurs hôteliers des améliorations sensées et réalisables, ils sont certains de les obtenir.

Il faut, et ce sera notre conclusion, prendre comme type la chambre du Touring-Club et la modifier dans le sens que nous avons indiqué pour le rendre agréable et confortable. Le Touring-Club nous a donné un bon hôtel pour touristes, il est aisé de le perfectionner et d'en faire un excellent hôtel pour villes d'eaux.

Communication de M. MAGNABAL
Architecte-Hygiéniste.

Sur un projet d'hôtel meublé pour célibataires hommes.

Pour faire suite au projet de construction d'une Maison Meublée à l'usage des célibataires des deux sexes, il importe d'examiner et de préciser dans quelles conditions l'institution devrait être organisée pour procurer les résultats économiques, 4 0/0 du capital engagé.

Le but pourrait être poursuivi ou tenté par voie d'association mutuelle.

C'est-à-dire que le capital une fois constitué par un groupe de philanthropes, une Société de Secours Mutuels serait fondée avec les avantages légaux et financiers concédés à ces Sociétés.

Ces avantages consistent: 1o dans la faculté qu'ont ces Sociétés de recevoir des dons et legs, et des dépôts d'argent en compte courant. En ce qui concerne les libéralités dons et legs — l'avenir seulement démontrera si, au nombre des sociétaires, il s'en trouvera

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