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notre langue et d'après un nouveau plan. La perpétuité de la foi et de la religion chrétienne tel est le titre de l'importante étude sous sa dernière forme (1), prenant deux cents homélies uniquement rédigées pour être offertes au public par la presse (2), ne présente ni un autre mode de composition, ni plus de mouvement, d'ampleur ou de richesses dans le style.

Le curé de Saint-Étienne était premier assistant à la mort du P. Blanchart. C'est en cette qualité qu'il dut prendre le gouvernement de la Congrégation de France et convoquer le chapitre général pour le mois de septembre suivant. Nous venons de dire ce que ce chapitre fit du premier assistant. Le P. Beurrier se démit de sa cure. Il fut réélu abbégénéral en 1678.

Pendant son second généralat, le P. Beurrier se rendit à Liège où il convoqua (mai 1681), en chapitre général, les abbés et autres supérieurs des maisons appartenant à l'ordre du Val des Ecoliers et situées dans la Basse-Allemagne. Il réussit à faire adopter d'un commun consentement le concordat conclu, en 1662, avec six monastères

teria sive atheos et infideles sive hærelicos, etc., cui addita est brevis chronologia sacra ad majorem explicationem et confirmationem eorum quæ scripta sunt in quatuor libris hujus opusculi, c'est-à-dire du Speculum Paris, 1672, in-8.

(1) La perpétuité de la foy et de la religion chrétienne dans les trois étols de la loy de nature, de la loy écrite et de la loy de grâce, expliquée et solidement prouvée en deux cens homélies..., Paris, 1680, 2 vol. in-8". Le Speculum était simplement divisé en livres et chapitres. L'auteur avait dédié La perpétuité à Jésus-Christ, auleur el consommateur de la foy el de la religion. « Permettez-moy, mon Seigneur et mon Sauveur Jésus-Christ, « disait-il, de me présenter avec ce livre à la main devant votre aimable « et adorable majesté, pour vous supplier très humblement d'agréer qu'il << paroisse au jour sous vos auspices et à la faveur de votre nom sacré... >> (2) Au lecleur: « A la prière de quelques personnes de condition et de piété, écrivait l'auteur, je l'ay presque tout traduit en françois pour leur consolation; j'ay donc à ce dessein, et pour contribuer à alfermir davan« tage en la foy les néophytes, composé des homélies ou méditations que « j'ay tirées des plus belles et des plus utiles matières de ce livre (le « Speculum)...>

belges du même ordre et qu'alors nous avons fait connaître.

La première assistance lui fut réservée après le généralat. Trois ans plus tard (1684), quand les années, selon lui, ne lui permettaient pas de prendre une part aussi active au gouvernement de la congrégation, il choisit comme lieu de repos la prévôté de Nanterre. Douce et sainte retraite. qu'il ne quitta (1688) que pour rentrer à l'abbaye, où, uniquement occupé à la méditation des années éternelles, il mourut plein de mérites et de jours (1696) et un des derniers survivants de cette puissante génération d'ouvriers évangéliques qui avaient si efficacement coopéré à la fondation du nouvel ordre de chanoines réguliers.

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Son corps cela devait être fut déposé dans le chapitre près des restes des autres généraux (1).

Érard FLORIOT, successeur de Beurrier, avait également payé quelque tribut à la publicité, car, le Gallia nous l'apprend (2), il avait mis au jour les Méditations sur les principaux devoirs des religieux et des chanoines réguliers. La mort (janvier 1685) lui permit à peine d'inaugurer son second triennat.

Ayons un souvenir pour ces abbés généraux : Antoine WATRÉE qui acheva seulement le triennat de Floriot; François MORIN (1685-1691); Jean de MONTENAY (1691-1697 et 1703-1706); Jean-Baptiste CHAUBERT (1697-1703); Claude

(1) Pour les détails biographiques, Gall. christ., tom VII, col. 806-808. La B. S. G. possède deux ouvrages inédits du P. Beurrier.

L'un, Flores bibliorum, coté ms. lat. A, 15, in-4, est un double recueil alphabétique de pensées et de faits, le premier s'étendant d'abnegatio à spes, le second d'Aaron à zelotes. Différents textes, tirés de l'Écriture sainte pour le premier recueil, des Pères surtout pour le second, sont rangés sous chaque titre.

L'autre ouvrage inédit a pour titre Loci communes et pour cote ms. lat. D. 32, in-4. Ce volume contient principalement des canevas de sermons ou de méditations.

Suivant le P. Lelong, no 13610, le P. Beurrier aurait écrit lui-même sa vie, et le ms. se trouvait à la bibliothèque de l'abbaye; mais il ne figure plus au catalogue, et nous n'avons pu, d'ailleurs, le découvrir.

(2) Tom. VII, col. 809.

PARIS (1706-1709). Arrivons sans retard à un de leurs successeurs qui a joui d'une certaine célébrité.

Par sa naissance, il était né à Pézenas - Jean POLINIER (1) appartenait au diocèse d'Agde. Il fut longtemps professeur de philosophie et de théologie à Notre-Dame de Cassan. Prieur de Saint-Quentin-lez-Beauvais (1684-1691), transféré ensuite en la même qualité à Sainte-Catherine de Paris, il paraît bien que dans ces postes il s'occupa tout spécialement de l'étude de l'Écriture sainte. Aussi, en 1697, donnait-il au public une paraphrase ou traduction des psaumes avec des réflexions touchantes et solides qui apprennent l'usage que l'on en doit faire (2). Le grand tort de cet ouvrage c'est d'être venu après celui, conçu à peu près sur le mème plan, de Le Maistre de Saci (3). Nous en dirons, à fortiori, autant de l'Explication littérale et morale des Évangiles, publication considérable, qui suivit d'assez près la première (4). L'auteur garda l'anonyme pour l'une comme pour l'autre (5).

Comme écrivain, Polinier était moins exégète que moraliste, moins brillant que correct. Il se peint lui-même ou se fait juger dans ces quelques mots de la Préface du second ouvrage publié : « On a tâché de développer le sens << naturel du texte et d'exposer aux yeux des fidèles les

(1) On écrit quelquefois Paulinier : le Gallia donne même la préférence à cette orthographe; mais le général-abbé signait : Polinier. (2) Paris, 2 vol. in-12.

(3) Les Psaumes de David traduits en françois avec une explication tirée des saints Pères et des auteurs ecclésiastiques, Paris, 1689, 3 vol. in-8°. Polinier s'exagérait donc les choses, lorsqu'il disait dans sa Préface qu'il n'y avait pas eu encore de travail « selon le dessein et la forme » du sien.

(4) Paris, 1699-1702, 5 vol. in-8. Les Évangiles de Saci avaient paru, en 1696-1697, d'après le plan adopté pour les autres livres de la Bible, c'està-dire avec une explication du sens littéral et spirituel.

(5) Polinier a laissé en manuscrits que possède encore la Bibliothèque Sainte-Geneviève :

I. Les Évangiles des dimanches et fêtes de l'année (ms. fr. B. 3, in-fol.) : ce sont des prônes ou sermons;

II. La traduction et l'explication des Actes des Apôtres, et de la plupart des Épitres du Nouveau Testament (mss. fr. B. 13 et B. 1', in-fol.)

T II.

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« vérités que la lettre présente ou qui s'affirment comme « d'elles-mêmes à tout esprit capable de quelque attention. << On s'est attaché au sens plein et parfait de l'auteur sacré, « c'est-à-dire autant à son cœur qu'à son esprit. On a tra« vaillé à en faire voir le rapport et la liaison, en proposant « d'abord le dessein du Saint-Esprit dans l'endroit qui est « traité, en cherchant ensuite à s'instruire de ses volontés «< comme de ses pensées, et à posséder les trésors de la charité, aussi bien qu'à découvrir les richesses de la «< vérité. >>

Ce génovéfain passait pour un habile directeur des âmes. Parmi les personnages qui se rangèrent sous sa direction, l'on cite Gaspard de Fieubet, le maréchal de Marchin, Claude Le Pelletier qui, après sa double démission de ministre d'Etat et de surintendant des postes, se serait même fixé quelque temps à Sainte-Catherine, pour rendre faciles et fréquents les rapports entre lui et son directeur.

Polinier quitta, en 1703, le priorat de Sainte-Catherine pour celui de Sainte-Geneviève. Il était en même temps second assistant du général. Six ans plus tard, il devenait général, haute dignité qu'on lui renouvela en 1712.

A la mort de Louis XIV, le régent voulut appeler l'abbé de Sainte-Geneviève au nouveau conseil de conscience. Il suivait en cela les inspirations du cardinal de Noailles, qui en était président, et du maréchal de Villeroy. L'abbé refusa, estimant qu'il devait tous ses instants à la congrégation.

Deux autres généralats, après un intervalle de six années, furent la récompense de son zèle et de son habileté administrative. Il mourut en mars 1727, quelques mois avant la fin de son quatrième triennat.

Ce n'était pas seulement un esprit supérieur, un administrateur habile: c'était aussi un noble caractère (1).

(1) L'épitaphe qui lui fut consacrée nous le peint sous ses véritables traits : «<

Nous avons fait connaissance avec plusieurs abbés, lorsque nous avons traité de la crise janséniste. Les noms de RIBEROLLES et de CHAMBROY, deux intrépides athlètes, sont encore présents à l'esprit du lecteur. Ceux de SUTAINE, PATOT et DUCHESNE, dont le rôle a été plus modeste, ne sont peut-être pas, non plus, oubliés. En toute hypothèse, un simple rappel suffit.

De Blaise Duchesne à Guillaume de Géry, quatre abbés ont gouverné la congrégation. Ils se nommaient: Louis CHAUBERT (1754-1760); François DELORME (1760-1766); Étienne VIALLET (1766-1772); REVOIR (1772-1778). Leur vie n'offrant rien de remarquable, nous esquissons immédiatement le portrait de celui qui doit être salué comme le grand orateur de l'ordre.

Humaniste d'abord à Reims, son pays natal (1727), puis à Saint-Vincent de Senlis, novice et profès à Sainte-Gencviève de Paris, philosophe à Sainte-Barbe en Auge, ce fut aussi dans ce prieuré qu'André-Guillaume de GERY S'initia aux règles de l'art oratoire ou, du moins, à l'action qui convient à l'éloquence sacrée (1).

Rappelé à la maison-mère pour y suivre les cours de théologie, il se fit remarquer à la soutenance de deux. thèses dont l'une fut dédiée, en 1750, à l'assemblée du clergé.

Le professorat l'attendait. Il débuta par l'enseignement de la philosophie à Saint-Vincent de Senlis. Deux ans après,

« Fuit alta mens illius et vasti regiminis capax; in pervidendis ne« gotiis acumen singulare, in tractandis mira solertia, rara celeritas in « conficiendis; animus sibi constans semper, nec fractus adversis, nec << periculis territus; primo aditu austera indoles, reipsa facilis omnibus, « chara singulis, ipsis amica magnatibus, nunquam nisi vitiorum inimica,

".

Pour les détails biographiques, Gal. christ., tom. VII, col. 812-815. (1) Le prieur de Sainte-Barbe, ayant reconnu en lui les plus heureuses dispositions pour la prédication, lui faisait apprendre et réciter en public des sermons de Massillon. L'étudiant était alors àgé de dix-huit ans. (Préface des Sermons du P. de Géry, p. VI.)

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