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Blois (1), Saint-Serein

Saint-Serein de Chantemerle (2), SaintAntonin-en-Rouergue (3), l'Hôpital Jean - Rose

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(1) Maison qui avait juste le nombre requis de chanoines pour former un chapitre, c'est-à-dire trois (1660). (Gall., tom. VII, col. 800; même ms., p.p. 146 et suiv.)

(2) Fondation des comtes de Champagne pour un chapitre séculier, SaintSerein de Chantemerle (Cantumerla), déjà chapitre régulier, adopta la règle de Saint-Augustin en même temps que Saint-Loup de Troyes (1135). L'abbaye de l'humble paroisse imitait la grande abbaye de la ville épiscopale.

Lorsque Louis le Bourgeois d'Heauville fut pourvu de la commende de Saint-Serein, vers le milieu du xvne siècle, il n'y avait plus qu'un seul religieux dans le monastère. Ce religieux s'était adjoint un prêtre séculier pour le desservice de la paroisse annexée.

Né à Heauville-d'où son surnom au diocèse de Coutances, bachelier en théologie, doyen de l'église d'Évreux, en attendant qu'il obtint la même dignité dans celle d'Avranches, l'abbé commendataire était aussi pieux qu'éclairé. Comme missionnaire, il s'était acquis en Normandie une grande réputation de zèle. Il allait bientôt se faire un nom dans les lettres, en composant entre autres ouvrages un Catéchisme en vers, dédié au dauphin, fils de Louis XIV.

Le zèle évangélique, en présence du triste état de Saint-Serein, pouvaitil se condamner à l'inaction? Mais quelle mesure adopter? La plus facile et à la fois la plus efficace, c'était de confier l'abbaye à la Congrégation de France. L'abbé le comprit, et bientôt un souffle vraiment rénovateur passa sur ces ruines (1661).

(Gall., tom. XII, col. 592, 594, et même ms., p.p. 91 et suiv.)

(3) On dit qu'à cette époque où la Gaule n'était pas encore complètement chrétienne, un saint prêtre fut massacré par des païens dans les vallées de l'Aveyron, et que sur les bords de la rivière, à l'endroit où l'on trouva le corps inanimé, un monastère se construisit, puis autour du monastère une ville. Naturellement le monastère aurait tiré son nom du martyr et la ville du monastère.

Au temps d'Urbain II, le chapitre de Saint-Antonin, dont l'existence d'ailleurs ne paraît pas remonter au delà, comprenait dix-huit chanoines, nombre qui se trouva réduit à douze. A la tête de ce chapitre, il y avait un prieur mage ou grand prieur (major), lequel était, à la fois, « seigneur absolu de la ville pour le spirituel sans relever de l'évêque ». Il jouissait même « du privilège des ornements pontificaux ».

Malgré tout cela, la paix, dans ces derniers temps, était loin de régner entre lui et les chanoines. Le prieur mage avait sur les bras plusieurs procès suscités par ceux-ci. Il se trouvait à Paris, aidant à la justice de sa cause, exhalant parfois ses plaintes auprès de quelques amis. «Il y a, « lui dit-on, un bon moyen de triompher de ces terribles chanoines: « c'est d'appeler dans le prieuré les chanoines réformés de la Congrégation « de France. » Cette parole fut un trait de lumière. Sainte-Geneviève reçut

Meaux (1), Saint-Éloi de Lonjumeau (2), Saint-Jean des

la visite du plaideur fatigué. Une première installation ne dura que trois ans (1647-1650) devant l'inflexible opposition des anciens chanoines. L'installation définitive date seulement de 1661.

(La Martinière, Dictionn.; Gall., tom. VII, col. 800; même ms., p.p. 9 et suiv.)

(1) Jean Rose était un honorable bourgeois de la ville de Meaux. Il y fonda, en 1356, un hôpital, qui garda son nom, pour vingt-cinq aveugles, dix enfants, avec douze lits pour les voyageurs pauvres. Le titre de fondation portait que l'administration tant spirituelle que temporelle serait confiée à deux religieux de l'ordre de Saint-Augustin. Successivement, grâce à d'autres âmes généreuses, le nombre des religieux s'éleva à cinq. Les fondations pour l'établissement des trois nouveaux religieux étaient dues à l'avocat Guillaume de Marelières, à Simon Rose, de la famille de Jean, et à deux pieux et charitables époux. Le chapitre suivait donc la règle de Saint-Augustin.

En 1645, il ne restait plus à l'hôpital qu'un seul religieux profès. L'évêque de Meaux, Dominique Séguier, signa, la même année, un décret de sécularisation. Il se proposait d'établir en ce lieu le séminaire diocésain à la tête duquel il placerait les prêtres de la Mission. Le décret demeura lettre morte. L'établissement passa entre les mains de la congrégation (décembre 1661).

(Même ms., p.p. 131 et suiv.; Expilly, Dictionn.)

(2) Jean de Dreux, de race royale, comme le nom l'indique, surnommé de Brenne, et sa femme Aleis, comtesse de Mâcon, n'avaient pas d'enfant. Voulant constituer Dieu héritier de leurs biens, ils firent construire à Lonjumeau un monastère sous le vocable de Saint-Éloi. Des chanoines y furent placés qu'on tira de Sainte-Catherine de Paris. Ceci s'accomplissait au commencement du règne de saint Louis (1234). Pierre de Brenne, frère de Jean, se montra, à son tour, généreux à l'égard du prieuré naissant. Saint Louis, par une lettre datée d'Aigues-Mortes, au moment où il s'embarquait pour sa seconde croisade (1270), et adressée au prieur et aux frères de Saint-Eloi, rendait mainmortables le prieuré et ses possessions: concession faite, disait le roi, en vue de l'amour de Dieu et pour le bien de mon âme et de l'âme de mon père et de ma mère. Philippe le Bel, roi de France, par suite d'un échange avec le seigneur de Chilly, fournissait chaque année, à Saint-Eloi, quarante-quatre charretées de bois. Cette maison compta encore des bienfaiteurs dans d'autres familles princières. Elle se considérait, à bon droit, comme la fille aimée de Sainte-Catherine de Paris, que sept autres maisons canoniales saluaient également du titre de mère.

Possédé par celui qui s'était signalé comme poète licencieux avant de se faire un nom comme hérétique, Théodore de Bèze, vendu par lui au fils du seigneur de Lonjumeau, ce prieuré traversa misérablement la fin si troublée du XVIe siècle, sans se relever dans la première partie du suivant.

Prés (1), Saint-Jacques de Béziers (2), LePlessis-Grimould (3)

Projetée en 1638, l'installation génovéfaine ne put s'effectuer qu'en 1662.

(Gall., tom. VII, col. 863, 867; même ms., p.p. 201 et suiv.)

(1) Les origines de cette abbaye bretonne sont assez obscures. On la trouve d'abord, dans la première partie du xe siècle, sous le nom d'abbaye du castel de Josselin. On ne saurait dire si elle abritait alors des chanoines ou des moines. On ne saurait dire, non plus, ce qu'elle devint, lorsque les Anglais eurent détruit le castel après les deux assauts de 1168 et 1175. Nous la voyons reparaître au commencement du xme siècle, et, cette fois, peuplée de chanoines. Elle reçut et conserva le nom de Saint-Jean des Prés. Sans aucun doute, sa nouvelle dénomination lui vint de ce qu'elle se trouvait située en dehors, soit à une demi-lieue de la ville de Josselin.

La prise de possession par les Génovéfains eut lieu, en 1663 ou 1664, après une opposition de plus de douze ans à l'exécution du concordat. (Gall., tom. VII, col. 801, et tom. XIV, col. 1029; même ms., p.p. 251 et suiv.; Expilly, Dictionn.)

(2) Cette abbaye et celle de Saint-Afrodise de la même ville, toutes deux très anciennes, étaient vraiment vassales de l'évêque de Béziers. Les abbés, à leur entrée en charge, faisaient au prélat hommage de leur bénéfice et lui juraient, les mains jointes et à genoux, fidélité et obéissance. A SaintAfrodise, par la mort de l'abbé, l'évêque se trouvait saisi de l'administration. Peut-être le même fait se produisait-il à Saint-Jacques.

Ce dernier monastère, jamais bien important, alors bien tombé, mais toujours admirablement situé, reçut les Génovéfains en 1664.

(Gall., tom. VI, col. 414; même mis., p.p. 281 et suiv.)

(3) C'est un village que huit lieues séparent de Caen. Son premier nom Le Plessis (Palatium), nom commun à un certain nombre de villages de France, était d'abord le seul porté. Sous le règne de Guillaume le Bâtard, il avait pour seigneur Grimould, duquel il emprunta son second nom. Grimould, convaincu du crime d'infidélité à l'égard du duc de Normandie, fut incarcéré à Rouen. A sa mort, la terre du Plessis fut donnée à l'église de Bayeux (1074). Odon, évêque du diocèse et frère utérin de Guillaume, en fit sept prébendes. Un demi-siècle après (vers 1131), Richard II, qui gouvernait le même diocèse, concéda à des chanoines réguliers l'église du Plessis et la gratifia, en outre, de quelques biens. Avec le temps, d'autres donations vinrent s'ajouter aux premières. Ainsi se fondait l'abbaye du Plessis-Grimould.

A la tête de cette abbaye était Goyon de Matignon, le futur évêque de Condom et arrière-petit-fils du célèbre maréchal de ce nom. Femme pieuse, Anne de Matignon, sa mère, désirait vivement voir renaître au Plessis-Grimould la vie religieuse. Jetant les regards sur la Congrégation de France, elle discuta et arrêta avec le prieur de Sainte-Barbeen-Auge les principales clauses de l'introduction des chanoines réguliers (1659). Le fait désiré se réalisa en 1664.

(Gall., tom. XI, col. 441; même ms., p.p. 409 et suiv.)

Notre-Dame de La Roé (1), Saint-Martin d'Épernay (2). Fonder des maisons canoniales était chose assez rare alors il y en avait tant d'anciennes à ramener à mieux! Cependant la congrégation se décida à donner l'existence à Sainte-Geneviève de Riom. Ce fut sur les instances de Claude de Montagnac, généreux ecclésiastique appartenant à une des plus nobles familles de l'Auvergne. Aux yeux de ce dernier, il était nécessaire de doter la congrégation d'un monastère dans la capitale de ce duché. Outre qu'on y chanterait les louanges de Dieu, cette maison servirait de pied à terre aux chanoines de la province, lesquels étaient souvent appelés par leurs affaires dans cette cité. Le prieuré reçut donc le nom de l'abbaye chef de l'ordre (3).

En même temps, les noviciats se multipliaient, les cours de théologie et de philosophie également.

(1) Un nom illustre se trouve à l'origine de Notre-Dame de La Roẻ (B. Maria de Rota): Robert d'Arbrissel avait été fondateur de cette abbaye, avant d'être fondateur de celle de Fontevrault. Le terrain de La Roé avait été donné par Renaud de Craon, fils de Robert le Bourguignon. C'était une forêt près de la ville même de Craon. Aussi l'abbaye porta-t-elle d'abord le nom de Notre-Dame du Bois ou de la Forêt (de Bosco, de Silva). Parmi les signataires de l'acte de donation, on remarque le grand évêque de Chartres, saint Yves (1096).

La voix publique demandait pour cette abbaye la réforme qui s'inaugura en 1664 par l'établissement des Génovéfains.

(Gall., tom, XIV, col. 716; même ms., p.p. 450 et suiv.)

(2) Aujourd'hui Épernay est connu du monde entier par son grand commerce des produits si prisés du terroir champenois. Autrefois, sa situation agréable sur les bords de la Marne en avait fait une ville de prédilection pour Eudes II, comte de Champagne. Ce dernier éleva un magnifique château. Lorsque le monastère qu'elle possédait eut été incendié, il se chargea de la réédification; et il y plaça des chanoines séculiers (1032). Ce ne fut qu'un siècle après et sur l'initiative de saint Bernard que des chanoines réguliers en prirent possession (1128), pour ne plus cesser de l'occuper.

Les Génovéfains continuèrent la tradition en prenant possession en janvier 1665.

(Gall., tom IX, col. 283; même ms., p.p. 462 et suiv.) (3) Même ms., p. 212.

Un rapport sur l'état de la congrégation, en date du 28 janvier 1661 (1), constatait:

1o L'existence de cinq noviciats à Sainte-Geneviève, à Sainte-Catherine, à Saint-Maurice de Senlis, à la Madeleine de Châteaudun, à Saint-Ambroise de Bourges;

2° L'enseignement de la théologie dans sept maisons : à Sainte-Geneviève, à Saint-Martin-au-Bois, à Notre-Dame de Ham, à Saint-Martin de Nevers, à Saint-Lô de Rouen, à Toussaint d'Angers, à Notre-Dame de Bourg-Moyen de Blois;

3o Des cours de philosophie dans ces cinq monastères : Saint-Vincent de Senlis, Notre-Dame d'Hérivaux, SaintQuentin-lez-Beauvais, Saint-Pierre de Rillé, Saint-Jacques de Montfort.

(1) Rapport imprimé, B. N. Recueil Thoisy, Matières ecclésiast., in-4o, tom. XXIX, fol. 250.

L'enseignement théologique était donné par deux professeurs à SainteGeneviève, par un seul dans les autres maisons. L'enseignement philosophique comptait une chaire par maison.

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