OEuvres completes de Marivaux, Volume 4

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Page 232 - Je frissonne encore de ce que je lui ai entendu dire. Avec quelle impudence les domestiques ne nous traitentils pas dans leur esprit! Comme ces gens-là vous dégradent! Je ne saurais m'en remettre; je n'oserais songer aux termes dont elle s'est servie; ils me font toujours peur. Il s'agit d'un valet ! Ah ! l'étrange chose ! Ecartons l'idée dont cette insolente est venue me noircir l'imagination.
Page 234 - Tiens, Bourguignon, une bonne fois pour toutes, demeure, va-t'en, reviens, tout cela doit m'être indifférent, et me l'est en effet, je ne te veux ni bien ni mal, je ne te hais, ni ne t'aime, ni ne t'aimerai à moins que l'esprit ne me tourne; voilà mes dispositions, ma raison ne m'en permet point d'autres, et je devrais me dispenser de te le dire.
Page 203 - DORANTE. Parbleu! cela est plaisant; ce que tu as juré pour homme, je l'ai juré pour femme, moi : j'ai fait serment de n'aimer sérieusement qu'une fille de condition.
Page 205 - Nous voilà, grâce au ciel, en conversation réglée. (Haut.) Bourguignon, je ne saurais me fâcher des discours que tu me tiens; mais, je t'en prie, changeons d'entretien; venons à ton maître; tu peux te passer de me parler d'amour, je pense?
Page 202 - ... à te traiter avec des respects qui te feraient rire. Quelle espèce de suivante es-tu donc, avec ton air de princesse? SILVIA Tiens, tout ce que tu dis avoir senti en me voyant, est précisément l'histoire de tous les valets qui m'ont vue.
Page 283 - Que de ressources n'avez-vous pas pour vous en défaire ! La distance qu'il ya de vous à moi, mille objets que vous allez trouver sur votre chemin...
Page 235 - SILVIA. Venons à ce que tu voulais me dire. Tu te plaignais de moi quand tu es entré : de quoi était-il question ? DORANTE. De rien, d'une bagatelle; j'avais envie de te voir, et je crois que je n'ai pris qu'un prétexte. SILVIA, à part.
Page 266 - Ce qui lui en coûte à se déterminer, ne me le rend que plus estimable. Il pense qu'il chagrinera son père en m'épousant; il croit trahir sa fortune et sa naissance ; voilà de grands sujets de réflexion ; je serai charmée de triompher. Mais il faut que j'arrache ma victoire, et non pas qu'il me la donne; je veux un . combat entre l'amour et la raison.
Page 230 - SILVIA. Finissez vos portraits ; on n'en a que faire. J'ai soin que ce valet me parle peu, et dans le peu qu'il m'a dit, il ne m'a jamais rien dit que de très sage.
Page 219 - Vous vous trompez , prodige de nos jours ; un amour de votre façon1 ne reste pas long-temps au berceau ; votre premier coup d'œil a fait naître le mien, le second lui a donné des forces, et le troisième l'a rendu grand garçon ; tâchons de l'établir au plus vite; ayez soin de lui, puisque vous êtes sa mère.

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