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ORDRE DU JOUR.

Sixieme Corps d'Armée.

Soldats,

Depuis trois mois vous n'avez cessé de combattre, et depuis trois mois les plus glorieux succès ont couronné vos efforts; ni les périls, ni les fatigues, ni les privations n'ont diminuer votre zele, ni refroidir votre amour pour la patrie. La patrie reconnaissante vous remercie par mon organe et vous saura gré de tout ce que vous avez fait pour elle. Mais le moment est arrivé, soldats, où la guerre que vous faisiez, est devenue sans but comme sans objet; c'est donc pour vous celui du repos. Vous êtes les soldats de la patrie; ainsi c'est l'opinion publique que vous devez suivre, et c'est elle qui m'a ordonné de vous arracher à des dangers désormais inutiles, pour conserver votre noble sang, que vous saurez répandre encore lorsque la voix de la patrie et l'intérêt public réclameront vos efforts. De bons cantonnements et mes soins paternels vous feront oublier bientôt, j'espere, jusqu'aux fatigues que vous avez éprouvées.

Fait à Paris le 5, Avril 1814.

(Signé)

Le maréchal duc de RAGUSE.

Pour copie conforme,

Le général, chef d'état-major-général, baron MEYADIER.

Fels sont les détails de cette négociation, également honorables pour le général étranger qui renonce à toutes les séductions de la gloire et à toutes les chances de la victoire pour servir pacifiquement la cause de la France et de l'humanité, et pour le maréchal de France qui, après avoir sauvé Paris par une capitulation inespérable, se hâte de se dévouer tout entier à la patrie, et dont les nobles sentiments s'occupent de l'honneur de ses troupes et du sort de celui qu'il a servi,

Le Général Lucotte, Commandant la Division de Réserve, à MM. les Officiers et Soldats de la Division.

Corbeil, le 5 Avril 1814, à trois heures après-midi.

Mes freres d'armes,

L'empereur Napoléon a fait annoncer à l'armée qu'étant considéré comme le seul obstacle à la paix de l'Europe, il était prêt à renoncer au trône et même à la vie pour bonheur de la France.

le

L'empereur Napoléon demande que le prince son fils et S. M. I'Impératrice-régente lui succedent dans le pouvoir que la France lui a conféré.

Les premiers corps de l'état doivent répondre, et les puissances coalisées paraissent protéger l'émission libre de ces corps qui représentent aujourd'hui la France: en attendant une décision, une trêve s'est établie entre l'armée française qui suivait Napoléon, et l'armée des Alliés coa

lisés.

Respectons religieusement cette trêve, et toute décision qui fixera le sort de la France comme celui de l'armée.

La nuit derniere, des corps entiers ont quitté leurs positions; j'avais l'ordre d'occuper Corbeil; aucun ordre contraire ne m'a été donné; je suis donc resté fidele avec vous à mon poste. Les braves ne désertent jamais: ils doivent mourir à leur poste. Nous avons constamment servi la patrie; nous la servirons avec loyauté sous tout gouvernement que la majorité de la nation adoptera. Les corps armés ne doivent pas délibérer mais obéir: les hommes guidés par l'honneur et la fidélité sont partout et toujours respectés.

La division de réserve ne commettra aucune hostilité envers les coalisés: les armées coalisées ont promis de n'en Que me's commettre aucune envers la division de Corbeil. freres d'armes attendent avec confiance les ordres qu'un bon Français, leur général, donnera, et ils esperent qu'ils le suivront. Le général LucOTTE.

(Signé)

Le Général de Brigade Fournier, Commandant de la Légion d'Honneur, à S. A. S. le Prince de Bénévent.

Monseigneur,

J'ai l'honneur de prier V. A. S. d'agréer l'offre de mes services et ceux de mon aide-de-camp. Une légere blessure me force de garder la chambre encore quelques jours: en attendant mon rétablissement, je supplie V. A. de me classer parmi les généraux entierement dévoués à S. M. Louis XVIII et au gouvernement provisoire.

J'ai l'honneur d'être avec un profond respect,
De Votre Altesse Sérénissime,

(Signé)

Le très-humble et très-obéissant serviteur, FOURNIER et SARRAS D'ENGEAVA, capitaine-aide-de-camp.

Copie d'une Lettre de M. le Maréchal Ney, à Son Altesse le Prince de Bénévent, Président de la Commission composant le Gouvernement provisoire.

Monseigneur,

Je me suis rendu hier à Paris, avec M. le maréchal duc de Tarente et M. le duc de Vicence, comme chargé de pleins-pouvoirs pour défendre près de S. M. l'Empereur Alexandre les intérêts de la dynastie de l'Empereur Napoléon. Un événement imprévu ayant tout-à-coup arrêté les négociations, qui cependant semblaient promettre les plus heureux résultats, je vis dès lors que, pour éviter à notre chere patrie les maux affreux d'une guere civile, il ne restait plus aux Français qu'à embrasser entierement la cause de nos anciens rois; et, c'est pénétré de ce sentiment que je me suis rendu ce soir auprès de l'Empereur Napoléon, pour lui manifester le vœu de la nation.

L'Empereur, convaincu de la position critique où il a placé la France, et de l'impossibilité où il se trouve de la sauver lui-même, a paru se résigner, et a consenti à l'abdication entiere et sans aucune restriction; c'est demain matin que j'espere qu'il m'en remettra lui-même l'acte formel et

authentique; aussitôt après, j'aurai l'honneur d'aller voir Votre Altesse Sérénissime.

Je suis avec respect,
Monseigneur,

De Votre Altesse Sérénissime,

Le très-obéissant serviteur,

(Signé)

le maréchal Ney.

Fontainebleau, le 5 Avril 1814, à onze heures et de

mie du soir.

Pour copie conforme,

Le secrétaire du gouvernement provisoire,
DUPONT (de Nemours.)

Extrait du Registre des Délibérations du Corpsmunicipal de la Ville de Paris.-Séance du Lundi 4 Avril 1814.

Présents M. le préfet de la Seine, président; MM. les maires et adjoints des douze arrondissements, et MM. les membres du conseil-général municipal.

Le corps municipal assemblé extraordinairement pour recevoir la communication officielle de la déchéance de Napoléon Buonaparté et de sa famille, prononcée par le Sénat.

Arrête que le Sénat est solennellement remercié au nom de la ville de Paris, d'avoir rempli le vœu général, en portant le sénatus-consulte qui déclare la déchéance de Napoléon Buonaparté et de sa famille, et délie les Français et l'armée du serment envers Napoléon Buonaparté ;

Ordonne que le présent arrêté sera porté au Sénat et au gouvernement provisoire, imprimé et affiché.

Signé au registre: Chabrol, préfet de la Seine, président; Lecordier, Rendu, Roze, Rouen, Picard, Boilleau, Rousseau, Crette, Demautort fils, Lelong, Brochant, Barbier; Péan de Saint-Gilles, Mauvage, Worms de Romilly, Bricogne, Goulet, Solle, Lepelletier d'Aulnay, Hémar de Sevran, Boulard fils, Bénard de Monseignieres, Willemsens, Delarue, Moreau, Denise, Huet, Piault, Monnaye Camet de la Bonnardiere, Roëttiers de Montuleau, Lemoyne, Molinier-Montplanqua, Poulin, Salleron, maireet adjoints des 12 arrondissements; Barthélemy, Bellart, Bonnomet, Boscheron, Davillier, Demautort, Gauthier, Harcourt, de Lamoignon, Lebeau, Mallet, Montamant,

Pérignon, Thibou, Vial, membres du conseil-général municipal; Vallet de Villeneuve, receveur municipal, et Besson, sécrétaire-général de la préfecture.

Délibération du Chapitre métropolitain de Paris, prise dans l'Assemblée capitulaire tenue à l'Archevêché, sous la Présidence de Son Eminence Mgr. le Cardinal Maury, Administrateur de cette Métropole pendant la Vacance du Siége, le Mardi 5 Avril 1814.

Nous soussignés, affirmons et déclarons que nous adhérons pleinement, formellement et unanimement, aux décrets du Senat Conservateur, en date du 2 de ce mois, et à l'arrêté du Corps-Législatif du 3; à l'acte d'adhésion de la Cour de cassation du 3; à la déclaration du conseil-général du dé partement de la Seine, conseil municipal de Paris, du 1er de ce mois, et à celle du corps municipal du 4 de ce mois.

Nous prions MM. les abbés Maury, de la Myre et Arnavon, membres du chapitre, d'accompagner S. E. quand elle présentera notre déliberation au gouvernement provisoire.

(Signé), Jean Sifrein, cardinal Maury; Maury, vicaire-général; Jalabert vicaire-général; de la Myre, vicaire-géné ral; d'Espinasse, chanoine; de la Roue, chanoine, archiprêtre, curé de Notre-Dame; Cottret, chanoine, Arnavon, chanoine, Romua, archiprêtre de Sainte-Genevieve; Thaithoin, chanoine pénitencier; l'abbé Junot; Corpet, chanoine; Richard, chanoine; Coriolis, chanoine; Achard, chanoine; Buée, chanoine; de Réclesne, chanoine; Montinignon, chanoine; Paul Tharin, chanoine et supérieur du séminaire.

(Suit l'adhésion des curés et desservants de la ville de Paris.)

Extrait du Régistre des Délibérations du Chapitre de l'Eglise métropolitaine de Paris, le 9 Avril

1814.

Le chapitre extraordinairement assemblé per domos, sous la présidence de M. Sinchole Despinasse, chanoine

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