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fymptômes de paralyfie, foibles au commencement, mais qui ne laifferent pas d'allarmer pour la fuite. On ceffa l'ufage du plomb; le malade prit une dofe d'huile de ricin, & fut délivré des accidens étrangers à sa plaie.

Une Dame d'une conftitution délicate, mere de quatre enfans, ne voulant pas les nourrir, fe frotta les mamelles immédiatement après fon accouchement, d'huile où l'on avoit fait bouillir de la litarge & du minium; peu de tems après, elle Le plaignit de douleurs aiguës à l'eftomac & au duodenum, de perte d'appétit, de flattuofités & d'abattement. L'opium & le bain tiede seuls lui procurerent du foulagement. Je laiffe à mes lecteurs à décider fi ces accidens font venus du lait répercuté, ou des fubftances faturaines.

M. Percival expofe dans la 2e. fection de fon ouvrage, les obfervations recueillies en DerbysShire fur les effets du plomb, & elles prouvent avec la même évidence la qualité dangereuse de ce métal. Il préfente enfuite quelques expériences relatives au deffein qu'il a de confirmer l'opinion qui donne à l'air fixe la propriété de diffoudre le plomb dans l'eau; moyen par lequel le poifon minéral peut s'infinuer dans le corps animal, avec les eaux les moins foupçonnées de qualités nuifibles, & même regardées comme propres à y remédier. Mr. Falconer a remarqué que le plomb qui couvre le réfervoir des eaux de Bath, fortant de la fource, étoit fort rongé intérieurement. Cette obfervation a déterminé M. Per

cival

cival à examiner fi l'eau n'étoit pas le diffolvant du plomb.,, L'expérience, dit-il, m'a convaincu du peu de fondement de cette idée, & de la circonfpection avec laquelle on doit tirer des conféquences de l'analogie entre les fujets de phyfi

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Nous terminerons cet extrait par quelques obfervations de M. Percival fur le pain à cacheter ordinaire.

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Ces pains, dit-il, doivent être faits de fleur de farine, de blancs d'œufs, de colle de poiffon, & d'un peu de levure; il faut leur donner la couleur avec le vermillon; mais comme le minium eft beaucoup meilleur, on le lui fubftitue fréquemment; ces pains à cacheter en contiennent même une bonne dofe, comme il 'eft facile de s'en convaincre en en brûlant quelques-uns à la pointe d'une aiguille. Leur furface fe charge d'une quantité infinie de particules de plomb, qui enfuite tombent dans une cuillere, ou toute autre chofe deftinée à les recevoir ces pains font agréables au goût; fouvent on les tient long-tems dans la bouche, quelquefois même on en avale par plaifir, ou par inadvertence; j'ai vu des enfans qui en mangeoient avec volupté. Il importe donc de favoir que ces pains ordinaires font vénéneux, & que c'eft une économie abfurde de les préférer aux autres, à caufe de leur bon marché. Il paroît, au refte, que les pains irlan dois polis ne contiennent point de plomb.

Une Dame du Cheshire avoit un bouvreuil Tome I. Partie II.

G

qu'elle aimoit beaucoup; il étoit très-apprivoifé, voloit librement par toute la chambre, étoit fain* & vigoureux, & fon plumage s'embelliffoit chaque jour. Cet oifeau ramaffa malheureusement quelques morceaux de pain à cacheter, les mangea, & mourut peu de jours après. La Dame ́ s'en procura un autre, qui s'apprivoifa & obtint les mêmes privileges; mais on eut foin de ne pas laiffer les pains à cacheter à fa portée : on s'en fervit un jour; il en refta par hasard quelques parcelles fur la table; l'oifeau s'en faifit, les mangea, languit & mourut. Le Docteur Falconer à qui je dois ces obfervations, ajoute que quelque tems après, un troifieme bouvreuil eut le même fort.

Dans l'appendice, on lit une lettre du Docteur Haygarth à Chefter, une autre du Docteur Rhoteram à Newcastle, & une troifieme du Docteur Carte, de Manchefter, où ces Médecins confirment unanimement la propriété délétere du plomb.

Enfin, M. Percival fait mention dans un Poftfcriptum, de deux livres de cuifine qui ont été publiés depuis peu, où l'on prescrit, pour réta blir des vins gâtés, de la cerufe & du plomb fondu. Une telle pratique, avantageufe aux propriétaires de pareils vins, eft trop préjudiciable' la fanté des acheteurs : l'Auteur profcrit avec raifon ces remedes empoisonnés.

(Fournal Encyclop.)

Jofeph der zweyte, &c. Jofeph II, ou defcription & expofition des qualités qui caractérisent l'Empereur des Romains glorieufement régnant, traduite de l'Allemand en Grec, & imprimée pour la premiere fois dans les deux Langues. Par M. Conftantin-Alexandre-Philippides de Gaya, Chevalier de l'Ordre Hofpitalier du S. Sépulchre de Jérufalem, Confeiller de S. M. l'Impératrice - Reine, &c. A Vienne, chez Kurtzbeck, in-4to. 1774.

L'Idée de traduire en Grec l'éloge d'un Prince

vivant, écrit d'abord en langue vulgaire, cft une fingularité dont on ne devoit voir un exemple dans ce fiecle qu'en Allemagne ; on feroit tenié de demander à l'Auteur quel a pu être fon motif; allurément ce n'eft pas celui de procurer à cet ouvrage un plus grand nombre de lecteurs. Que cette fantaisie fût née dans le fond d'un College, on en feroit moins fupris; il y a des pédans capables de la concevoir, & de croire qu'ils fe feroient un honneur immortel en l'exécutant; mais hors de là, c'est une entreprise au moins étrange; au refte, on doit des éloges au zele du traducteur; on en doit auffi à celui de l'Auteur Allemand, qui s'eft attaché à caractériser un grand

Prince, né pour le bonheur de fes fujets. Il commence par parler de la figure du héros de fon panégyrique. Ce font des petits détails; Pline ne s'eft pas amusé à peindre les traits du vifage de Trajan, ni fa coëffure. Mais ce morceau est court, & nous le citerons en faveur de ceux qui vivent éloignés des Cours, & qui ne fe les repréfentent que d'après le fafte qui les accompagnent dans les folemnités publiques.,, Jofeph II, affis aujourd'hui fur le Trône Impérial, eft un Prince auquel la nature a prodigué fes dons; fon abord eft ouvert; il a l'œil vif, le né aquilin, un peu recourbé, les traits du vifage grands & bien proportionnés, de maniere qu'ils font un tout auffi gracieux qu'impofant. Son regard exprime la dignité & la bonté. Il porte fes cheveux écartés du vifage, accommodés légérement à la militaire; ils font naturellement blonds; on les a coupés fur le devant de la tête; ils ne font qu'une boucle de chaque côté, & font renoués par derriere avec un ruban.

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Nous détacherons quelques traits de cet éloge, d'un Prince auffi digne d'être loué, & qui trouvera fans doute encore d'autres panégyristes plus dignes de lui. C'est l'ame qui mérite fur-tout l'at. tention; celle de Jofeph réunit tout ce qui conftitue la délicateffe, la force & la folidité; toujours maître de lui-même, il ne fait rien qu'avec réflexion; la fageffe, la juftice & la clémence dirigent toutes fes actions; on l'aime, on l'honore; il n'y que le crime qui le craint. Son refpect pour

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