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tional Anglois fous la maifon de Stuart, & s'il s'eft montré avantageufement dans la révolution qui l'a exclué du trône. En parcourant ces périodes de l'hiftoire angloife, il regarde comme peu dignes d'être remarquées toutes les oppofitions, au gouvernement arbitraire, fi elles n'ont pas été fuivies promptement d'un foulevement & d'une prise d'armes générale.

,, Car, dit-il, une nation qui fe foumet au defpotifme, plutôt que d'avoir recours à la force ouverte pour défendre fa liberté, marque la plus mép ifable pufillanimité ". Néanmoins, l'Auteur a fenti les fuites d'une pareille maxime, & il en adoucit le poison, en ajoutant qu'il fuffit de réfléchir fur les horreurs qu'entraîne une guerre civile, pour rejetter cet expédient toutes les fois qu'on peut efpérer d'employer les voies de douceur avec fuccès.

Voici des obfervations qui feront connoître le génie actuel du peuple Anglois.,, Il eft clair, dit l'anonyme, que la bravoure d'une nation comme la nôtre, eft en raifon inverfe des principes qui s'opposent à l'action du climat fur le peuple; il n'eft pas moins certain que cette bravoure peut dégénérer infenfiblement en une molleffe efféminée. Il y auroit de l'injustice à dire que les Anglois foient dans ce cas; mais il y auroit une ridicule prévention à nier qu'ils foient beaucoup au deffous du courage qu'ils ont montré autrefo's. On pourroit citer comme un exemple du contraire, 1.s avantages de la dernière guerre;

mais plufieurs raifons empêchent qu'on n'en attribue toute la gloire à notre propre valeur. L'Angleterre en a dû les fuccès en très-grande partie, à une dépenfe extraordinaire avec laquelle elle fut bien fervie dans toutes fes entreprifes. Elle les a dûs au génie fupérieur qui traçoit les opérations de la guerre, au grand nombre d'Allemands, d'Ecoffois, d'Irlandois, d'Américains, qui compofoient nos armées de terre & de mer, & qui étoient foudoyés par nous. Mais l'argent n'eft ni la force ni le courage anglois. Si d'un autre côté, on se rappelle que les premiers fuccès de nos ennemis furent étouffés, faute de la réunion des branches de la maifon de Bourbon, & par plufieurs autres caufes, on ne fera pas en droit de conclure de la derniere guerre, que les Anglois d'aujourd'hui font aufli courageux que leurs ancêtres. Onn'admettra pas même la parité".

L'Auteur s'éleve avec beaucoup de chaleur contre les mœurs de la nobleffe angloife, & ce qu'on appelle les gens comme il faut.

Il les repréfente plongés dans le luxe & la diffipation. Selon lui, le débordement fait tous les jours de nouveaux progrès, & les Ecoffois, par leur vertu, & leur antique fimplicité, font devenus le plus ferme appui de la liberté angloise. C'est à ceux que l'on traite fi févérement à fe juftifier des imputations, fans doute exagérées, de l'Auteur. Nous nous contenterons de remarquer que fon ouvrage contient des vues politiques trèsjudicieuses.

Obfervation and experimens on the poifon of lead, &c. Obfervations & expériences fur le poifon de plomb. Par M. THOMAS PERCIVAL, Docteur en Médecine. A Londres, chez Johnson. 1773.

IL y a environ fix ans que M. Backer réveilla

l'attention du public fur le Poifon de plomb, par fon Effai fur la caufe de la colique endémique de Dévonshire. Cette caufe, felon lui, devoit être attribuée à la folution des particules faturnines du cidre, extraites des vafes où l'on prépare cette boiffon. M. Percival a compofé l'ou vrage que nous allons faire connoître, pour met tre cette affertion dans tout fon jour. ·

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L'Auteur prouve d'abord que le plomb pro. duit non-feulement des effets déléteres fur l'homme; mais que fa qualité eft également malfaifante pour les animaux, tant quadrupedes que volatiles. Un particulier, en Stafford-Shire, dit-il, donnoit à manger à fes chiens dans des bacs doublés intérieurement de plomb, & il ne faifoit jamais de chaffe que 3 ou 4 ne tombassent en convulfions, & ne paruffent prêts à mourir: un de fes amis lui fit obferver que ces convulfions pouvoient venir de quelque portion de plomb diffous & avalé par les chiens avec leur nourriture; il réforma les bacs plombés, & dès

lors fes chiens n'effuyerent plus d'accidens fem« blables. On m'a rapporté un autre exemple ana Jogue, obfervé en Derbys-Shire.

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Un plombier très-intelligent de Manchester m'a affuré qu'il lui étoit impoffible de garder un chat dans fa maifon plus d'un ou deux mois; que ces animaux deviennent d'abord malades, indolens, indifférens à tout, maigriffent à vue d'œil, & périffent enfin d'étifie. Il attribue ces accidens aux particules de plomb répandues fur l'aire de fon attelier, qui s'attachent aux pattes du chat: celui-ci les avale en léchant fes pattes, & elles produifent leurs effets déléteres fur l'eftomac & les inteftins de cet animal.”

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Un oiseau très-éveillé, & bien portant, depuis très-long-tems en cage, fut placé dans une chambre nouvellement mife en couleur où il entroit de la mine de plomb. Il devint bientôt malade, parut chercher un autre air, & mourut en peu de jours. On le remplaça d'un autre de la même espece & également fain, & qui périt auffi en moins de 8 jours.

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Une femme curieufe de bien nourrir & entretenir fa volaille, fit faire une mangeoire de plomb, comme plus durable & plus propre. Les volatiles ne mangerent pas long-tems dans ce vaiffeau, fans devenir languiffans, triftes & exténués. Leur nourriture étoit de pain, mêlé de pommes de terre, d'orge & de lait de beurre. Ce dernier eft un puiffant diffolvant du plomb, & ce fut par fon intermede que le poifon infecta la nourriture.

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Il y a trois ans, dit M. Percival, qu'un jeune-homme eut une tumeur à l'épine du dos, qui avoit réfilé aux difcuffifs les plus efficaces. On y appliqua un cataplâme émollient, auquel on ajouta de l'extrait de faturne: au bout de quel ques heures le malade reffentit de violentes douleurs d'entrailles, & de fortes crampes dans les extrêmités. On enleva le cataplâme, & les acci dens difparurent. "

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Une femme fut renversée d'une voiture au mois d'Août 1770, & tomba fur la tête & le bras, dont les muscles furent meurtris, mais fans frac ture ni luxation; on la faigna fur le champ, ainfi que le lendemain; on appliqua des fomentations faturnines chaudes fur toutes les parties affectées, & on les réchauffa fouvent. Il furvint bientôt des picottemens dans les jambes, & des fpafines à l'eftomac; on renonça aux fomentations, & tous les fymptômes cefferent d'autres topiques aux quels on eut recours, ne produifirent pas les mê mes effets. Cette perfonne eft fujette aux coliques; mais elle ignoroit la qualité spécifique du plomb; ainsi on ne peut attribuer les spasmes de l'eftomac à l'imagination. "

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Le Gouverneur de la Maifon de Force de Manchester, âgé d'environ 70 ans, avoit un ulcere confidérable à la jambe, qu'on fit laver plufieurs fois avec de l'eau végéto-minérale, & on le couvrit d'un cataplâme émollient, vivifié d'une petite dofe d'extrait de Saturne. Quatre jours après, le malade fut attaqué de coliques & de

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