Mémoires biographiques, littéraires et politiques de Mirabeau, Volume 8

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Page 175 - Oui , monsieur, nous avons entendu les intentions qu'on a suggérées au roi ; mais vous , qui ne sauriez être son organe auprès de l'Assemblée nationale , vous qui n'avez ici ni place , ni voix , ni droit de parler , vous n'êtes pas fait pour nous rappeler son discours.
Page 156 - Plus habiles que nous , les héros bataves qui fondèrent la liberté de leur pays prirent le nom de gueux; ils ne voulurent que ce titre , parce que le mépris de leurs tyrans avait prétendu les en flétrir ; et ce titre , en leur attachant cette classe immense que l'aristocratie et le despotisme avilissaient, fut à la fois leur force, leur gloire et le gage de leur succès.
Page 201 - Les députés de la nation sont appelés à consacrer avec vous les droits érninens de la royauté , sur la base immuable de la liberté du peuple; mais lorsqu'ils remplissent leur devoir, lorsqu'ils cèdent à leur raison, à leurs sentimens, les exposeriezvous au soupçon de n'avoir cédé qu'à la crainte ? Ah ! l'autorité que tous les cœurs vous défèrent, est la seule pure, la seule inébranlable ; elle est le juste retour de vos bienfaits , et l'immortel apanage des princes dont vous serez...
Page 211 - Dites-lui que ce Henri dont l'univers bénit la mémoire, celui de ses aïeux qu'il voulait prendre pour modèle, faisait passer des vivres dans Paris révolté, qu'il assiégeait en personne ; et que ses conseillers féroces font rebrousser " les farines que le commerce apporte dans Paris fidèle et affamé.
Page 201 - Le danger est pour le peuple des provinces. Une fois alarmé sur notre liberté, nous ne connaissons plus de frein qui puisse le retenir. La distance seule grossit tout, exagère tout, double les inquiétudes, les aigrit, les envenime.
Page 201 - Le danger est pour les troupes. Des soldats français, approchés du centre des discussions, participant aux passions comme aux intérêts du peuple, peuvent oublier qu'un engagement les a faits soldats, pour se souvenir que la nature les fit hommes.
Page 211 - ... et leurs caresses, et leurs exhortations et leurs présents; dites-lui que, toute la nuit ces satellites étrangers, gorgés d'or et de vin, ont prédit dans leurs chants impies l'asservissement de la France, et que leurs vœux brutaux invoquaient la destruction de l'assemblée nationale; dites-lui que, dans son palais même...
Page 200 - France ne souffrira pas qu'on abuse le meilleur des rois, et qu'on l'écarté, par des vues sinistres, du noble plan qu'il a lui-même tracé. Vous nous avez appelés pour fixer, de concert avec vous, la constitution, pour opérer la régénération du royaume : l'assemblée nationale vient vous déclarer solennellement que vos vœux seront accomplis, que vos promesses ne seront point vaines, que les pièges, les difficultés, les terreurs ne retarderont point sa marche, n'intimideront point son...
Page 201 - ... et des scènes factieuses. Le danger, Sire, est plus terrible encore, et jugez de son étendue par les alarmes qui nous amènent devant vous. De grandes révolutions ont eu des causes bien moins éclatantes ; plus d'une entreprise fatale aux nations s'est annoncée d'une manière moins sinistre et moins formidable.
Page 156 - ... en Amérique, les pâtres en Suisse, les gueux dans les PaysBas; ils se pareront des injures de leurs ennemis; ils leur ôteront le pouvoir de les humilier, avec des expressions dont ils auront su s'honorer *. l.

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