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« Je ne perdrai pas un instant, car le << temps peut d'un jour à l'autre décider « pour la Grèce la question de la vie ou

de la mort. Sans doute les chances qu'il "amènera sont dans la main de Dieu; mais ne dissimulons pas qu'il dépend « de vous, messieurs, de vous les rendre propices. Elles le seront, soyez en sûrs, dès que, fidèles aux immuables principes de notre sainte religion, vous - travaillerez unanimement et de bonne «foi à l'œuvre du salut commun; les uns « en portant les armes non seulement

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avec dévouement et courage, mais - avec une entière subordination aux « ordres des chefs; les autres, en admi«nistrant le pays pour le pays, et non « pour ou contre telles personnes ou tels « intérêts.

« Je m'arrête ici, et j'abandonne, mes«sieurs, à votre sagesse et à votre patriotisme le soin de considérer l'immense a responsabilité qui pèse sur vos têtes.

Je tiens à honneur de la partager avec « vous; mais, je n'hésite pas à le répé«ter ici, je ne pourrai la partager qu'a«près que vous m'aurez entendu, et que « j'aurai moi-même obtenu de vous toute « la confiance que j'ai besoin de vous in☐ spirer.

« Recevez, avec l'expression de tous « mes vœux, celle de ma haute considé«ration.

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protection de la Grèce, j'ai appris qu'aucun bâtiment hydriote n'était au « service de la patrie dans la flotte grecque, tandis que les pirateries exercées par les habitans d'Hydra et des autres iles augmentent de plus en plus et sont parvenues au plus baut degré.

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Je vous invite à vous rappeler vos « propres décrets, et à voir s'ils contiennent quelque chose qui puisse justifier « votre secrétaire de la marine, Glaraki, qui a signé les lettres de marque, surtout dans un moment où les Hydriotes doivent redouter une attaque contre « leur île. Dans ces lettres de marque. Glaraki ordonne de ne point inquiéter les pavillons étrangers, et vous savez « aussi bien que moi que ces bâtimens ne «< croisent que contre les pavillons étran« gers, et ne s'occupent nullement de « nuire à l'ennemi. Mais ces paroles ne signifient rien dans de pareilles circona stances, et j'ai résolu de ne permettre «à aucun bâtiment grec d'aller en course, « sous aucun prétexte que ce soit, et quelle que fût l'autorisation qui lui aurait été donnée.

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Soyez convaincus, messieurs, que « le jour viendra où ceux qui favorisent «< cette conduite hontense seront responsables des pertes qu'ils auront occa«sionnées au commerce, et où vous devrez vous-mêmes rendre compte à « votre assemblée nationale de la manière << dont vous aurez géré les affaires de « votre gouvernement.

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Signé CODRINGTON. »

Lettre de M. de Rigny. (Elle porte la date du 8 octobre.)

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Messieurs, pendant que les flottes de « S. M. T. C. et de S. M. le roi de la Grande-Bretagne sont occupées à empêcher les flottes et les armées ottomanes de s'approcher d'Hydra, de Nauplie, «ou de toute autre partie du Péloponèse « et des îles qui sont au pouvoir des Grecs, je vois avec un étonnement qui

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« Le traité qu eles trois puissances ont « conclu a pour but, comme l'annonce « expressément le préambule, de mettre « un terme à la piraterie qui rend la mer « peu sûre; il est donc du devoir des com<<< mandans des diverses escadres d'em«ployer tous les moyens possibles pour « parvenir à ce but.

« L'amiral Codrington vous a déja fait « connaître son opinion à ce sujet; et « bien que nous reconnaissions comme « un devoir de laisser aux Grecs le droit « de protéger la partie du pays qui a pris « les armes dans la lutte actuelle, nous « désirons que leurs moyens de défense « ne soient pas dirigés contre les pavil« lons neutres, qui depuis long-temps « sont les seuls qui aient à souffrir des ex«cursions des Grecs par mer.

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« Quand nous laissons aux Grecs le « droit de veiller à la défense et au blo«cus de toutes les côtes depuis Volo jusqu'à Lépante, y compris les îles situées dans le voisinage, telle que Spezzia, Hydra et Égine, à onze ou douze milles « de la côte, ils ont toute la latitude qui << leur convient, et ils doivent restreindre « la course à ces limites. On ne peut plus " permettre que, sous le prétexte de blo«quer ou de poursuivre des navires « turcs, les corsaires courent les aventures « et attaquent dans la Méditerranée des pavillons neutres qui font le commerce " avec l'empire ottoman; il ne peut être permis que d'enlever les munitions de "guerre qui sont destinées aux Turcs; << mais comme, sous ce prétexte, les cor"saires s'écartent à chaque instant de «leur route, et pillent les bâtimens dont « les cargaisons ne peuvent être mises dans cette catégorie; comme il est ar« rivé souvent que des bâtimens neutres « ont été conduits devant le tribunal des

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français visites par des Grecs, et dont « les équipages ont été maltraités, et les papiers déchirés et jetés à la mer, je dois vous déclarer qu'aucun bâtiment français, quels que soient le but de son « voyage et sa cargaison, ne peut être a arrêté par un bâtiment grec, ni juge « par un tribunal quelconque, et que, « même en cas de capture d'un pareil bȧ«timent qui aurait les munitions de guerre à bord, il ne peut être jugé sans « que j'en sois instruit, afin que je puisse <«< examiner l'affaire moi-même; et vous << pouvez être convaincus que je le ferai « avec toute la justice et l'impartialite possibles.

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<< Attendu que les déprédations commises depuis quelque temps sur le commerce des sujets de S. M. dans la Mediterranée, par des bâtimeus armés qui croisent comme pirates sons le pavillon grec, ont beaucoup augmenté dernière.

ment, et ont été accompagnés d'actes de cruauté et de barbarie qui ont rendu la navigation de cette mer très dangereuse, et S. M. ayant en vain demandé la suppression de ces outrages aux personnes revêtues du pouvoir en Grèce, qui, quelque bien disposées qu'elles soient, ne peuvent arrêter efficacement ces excès, à cause des troubles du pays et des dé sordres qui règnent dans diverses îles du grand Archipel, S. M. se trouve dans la nécessité de pourvoir à cet objet.

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Il a paru à S. M. que le moyen le plus efficace pour protéger convenablement les personnes et le commerce légitime des sujets de S. M. dans la Méditerranée, jusqu'à ce qu'il soit établi en Grèce un gouvernement qui puisse mettre un terme à toutes les irrégularités dont on se plaint, était d'empêcher, autant que possible tout bâtiment armé, portant pavillon grec, de mettre à la mer, en exceptant seulement les bâtimens de guerre qui appartiennent à des individus revêtus des pouvoirs du gouvernement en Grèce, ou qui sont sous ses ordres.

«En conséquence, il a plu à S. M. d'ordonner et de déclarer, avec l'avis de son conseil privé, et il est, par les présentes, ordonné et déclaré que des instructions seront immédiatement adressées aux forces navales de S. M. dans la Méditerranée, pour les autoriser à saisir et à envoyer dans quelque port appartenant à S. M. (ou sous le pouvoir et la protection de S. M.) tout bâtiment armé qu'elles rencontreront à la mer sous pavillon grec, ou équipé et armé dans un port grec quelconque, à l'exception des bâtimens de guerre qui appartiendraient à des individus exercaut les pouvoirs du gouvernement en Grèce, ou qui seraient sous leurs ordres. Lesdits bâtimens et leurs équipages seront détenus dans les ports où ils seront envoyés, jusqu'à ce que l'on connaisse la volonté ultérieure de S. M. à leur égard.

« Afin d'éviter, autant que possible, les inconvéniens et préjudices qui pourraient résulter de l'exécution de cet ordre, à l'égard des croiseurs grecs, qui, étant en mer à l'époque où ledit ordre sera mis à exécution dans la Méditerranée, pourraient ne pas en avoir reçu l'avis immédiat, il est de plus ordonné que les commandans des vaisseaux de S. M. qui pourront être chargés de l'exécution dudit ordre, s'ils rencontrent à la mer des bâtimens armés portant pavillon grec, qui pourraient être passibles de son ap

plication, leur en fourniront des copies certifiées pendant les quinze jours qui suivront la notification dudit ordre aux individus qui exercent les pouvoirs du gouvernement en Grèce, et ils les engageront à se rendre immédiatement dans leurs ports respectifs, et que lesdits bâtimens armés ne seront pas détenus jusqu'à l'expiration desdits quinze jours, à moins qu'il ne paraisse qu'après la notification de l'ordre et l'avis qui leur sera donné, lesdits bâtimens n'y aient eu aucun égard, et qu'ils se soient rendus coupables d'avoir pillé ou visité des bâtimens faisant le commerce sous pavillon anglais.

« Les très honorables lords commissaires de la trésorerie de S. M., les principaux secrétaires d'état de S. M., et S. A. R. le lord grand-amiral, donneront les ordres nécessaires à qui il appartiendra. « C. C. GREVILLE. »

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« des bâtimens de guerre, proprement dits, qui appartiendraient au gouver«nement actuel du pays, ou qui agiraient d'après ses instructions.

Il est bien entendu que vous com« mencerez par faire notifier les intentions « de S. M. à ce gouvernement, en accor«dant seulement quinze jours de délai " aux navires grecs armés en course pour « rentrer dans leurs ports; et pendant « ces quinze jours, vous ne ferez arter « et conduire à Toulon que ceux qui « auraient continué leurs opérations, « quoiqu'ils dussent évidemment con« naître la décision qui précède, ou cerx qui auraient visité et pillé des navires « couverts du pavillon français.

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Je vous prie, M. le vice-amiral, de « m'accuser réception de la présente de pêche, et de tenir la main à ce que les ordres qu'elle contient soient stricte«ment exécutés.

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guerre

à

CIRCULAIRE du ministre de la l'inspecteur général des volontaires royalistes du royaume, et aux capitaines-généraux des provinces.

Excellence, la situation de notre longue frontière de Portugal, qui touche immédiatement au théâtre des discordes civiles malheureusement survenues dans ce pays après la mort de Jeaa VI, de respectable et pacifique mémoire, a sérieusement appelé l'attention du roi, notre seigneur. S. M., fermement résolue à préserver son royaume de tout ce qui pourrait exposer à quelque tentative cu mettre en danger sa propre sûreté, la dignité et l'indépendance de sa couronne, l'ordre fondamental et légitime de sa monarchie, et entacher l'honneur espagnol, a jugé à propos de prescrire les mesures intérieures les plus propres à atteindre un but aussi important,qui constitue le grand intérêt de sa souveraineté dans le gouvernement que la divine providence a confié à ses soins paternels.

Conformément à ses intentions souveraines, on vient de renforcer les principaux points militaires de la frontière en y envoyant les garnisons nécessaires, en y organisant d'une manière uniforme tout ce qui est propre à la défense, et

en donnant à ces garnisons l'appui indispensable d'un corps d'observation établi sur notre ligne intérieure du Tage, et qui, placé sous le commandement en chef du lieutenant général don Pedro Sarsfield, réunit dans ses rangs les vertus militaires des campagnes récentes de la fidélité et celles de la guerre de six années.

Le roi, non content encore de cet ensemble de mesures vigoureusement nécessaires et purement préventives et de précaution, a juge, dans son auguste prévision, qu'il était digue de la loyauté et de la probité espagnoles de m'ordonner de faire connaitre la partie des instructions données aux généraux des frontières qui peut avoir rapport à des objets d'un intéret plus général.

Elles portent textuellement que « par suite de ses importantes considérations (celles dout il a été fait mention plas haut), S. M. a le plus vif désir de maintenir les relations d'amitié qui l'unissent à ses augustes alliés, et d'en garantir l'inviolabilité par des moyens propres a assurer une confiance réciproque ; que de tous ces moyens, nul n'est plus indispensable que celui d'observer la neutralité, en s'abstenant d'intervenir dans aucun acte et dans aucune coopération hostile contre le Portugal, de manière à ne se compromettre ni avec ce pays ni avec son alliée l'Angleterre; que souffrir qu'ancune force hostile se tînt rassemblée en armes sur le territoire espagnol, ce serait agir d'une manière contradictoire à ces principes; et, par conséquent, mettre en question la dignité et la bonne foi constantes et proverbiales du caractère espagnol, si noble et si élevé; » réprimer et châtier tout acte révolutionnaire, toute tentative analogue qui se manifesterait sur notre frontière, protéger cette frontière et observer le pays voisin, tel est, en substance, le fond des instructions communiquées aux généraux qui y commandent.

S. M. donc, unissant ses vœux à ceux de ses augustes alliés, est iatimément per suadée que le meilleur moyen de rendre solides et durables les bienfaits d'une longue paix, consiste précisément dans l'efficacité des mesures de précaution qui assurerout pour l'avenir et garantiront la tranquillité heureusement existante dans l'intérieur du royaume, cn le préservant de toute contagion hostile.

S. M. se rappelle, en effet, et elle ne pouvait oublier, que de même que la pre

mière notion que l'on eut en Espagne de l'établissement d'un gouvernement nouveau en Portugal coïncida presque simultanément avec l'émigration nombreuse et journalière des corps Portugais, et des persounes de diverses classes qui arrivèrent par différens points de ce pays, de manière à exclure absolument la possibilité d'aucune provocation de la part de l'Espagne; de même aussi, le premier signal des expériences criminelles que les innovations du Portugal ont excitées dans les esprits des Espagnols rebelles ou turbulens a été l'acte par lequel deux officiers et quelques individus ont séduit et entraîné à une désertion séditieuse sur le territoire portugais cent quinze hommes armés et montés du 4 régiment de cavalerie légère.

Les nombreux documens réunis dans la secrétairerie qui m'est confiée, et dont j'ai tiré le récit que S. M. m'a ordonné de faire de ces événemens, fourniraient la preuve la plus complète de la conviction, de l'ardeur et des sentimens exaltés des soldats portugais émigrés, qui égalaicut, s'ils ne surpassaient pas, ceux de leurs officiers; situation intéressante sans doute, où le feu du désespoir aurait pu être allumé par les moyens même que l'on aurait imaginés pour arriver à un résultat contraire.

S. M. se voit dans la douloureuse nécessité de prescrire une surveillance active et sévère dans les provinces frontières, où des pensées et des communications dangereuses pourraient se propager et fomenter des projets de révolte, et où, comme en Estramadure et en Audalousie, l'action répressive doit être plus forte parce qu'elles sont placées sous la double influence des machinations qui pourraient être ourdies soit en Portugal, soit à Gibraltar, dans ce même lieu où s'organisèrent il n'y a pas longtemps, et d'où sortireut les bandes de rebelles détruites presqu'aussitôt que dé barquées à Tarifa, à Almeira, à Guardamnar.

D'après ces antécédens, l'espèce de tendance à un état d'hostilité morale qu'ont pu occasioner les changemens opérés en Portugal occupe sérieusement et sans relâche l'attention de S. M., dans le but de travailler à prévenir les conséquences dont la possibilité peut-être ne serait pas suffisamment écartée au moyen de l'occupation de quelques points du Portugal par les troupes anglaises, par ces troupes qui appartiennent à un souverain magua

nime et à une nation qui, à une époque peu éloignée encore, a participé aux dangers et à la gloire du peuple espagnol ea combattant contre une usurpation violente et illégitime.

S. M. a prévu aussi les frais extraordinaires que nécessitent de semblables dispositions, au moment même où elle se consacre avec une constante sollicitude à la réforme des dépenses et au perfectionnement de l'administration; mais si elle a cru devoir ordonner que ces frais se bornassent à ce qui est strictement nécessaire, elle veut aussi qu'on se rappelle ce principe sacré, que tout doit céder à l'honneur de la monarchie et au devoir de conserver le sentiment de la

fidélité et de l'orgueil castillan; car après toutes les preuves que nous avons données dans des temps assez récens de notre résistance aux diverses usurpations et aux tentatives révolutionnaires, il resterait encore à faire voir ce que pourrait l'Espagne, si, contre toute espérance, une telle extrémité devenait nécessaire, ce qu'elle pourrait avec la volonté de S. M. présente à la tête de son armée, et avec la réserve d'un peuple patient et persévérant, religieux et monarchique ; qui doit toute sa grandeur dans la gloire militaire des derniers temps aux inspirations de son amour filial pour l'auguste personne de notre souverain et pour sa dynastie. Et comme c'est précisément dans ces vertus du peuple espagnol, S. M. se plaît à le déclarer, que la balance de la légitimité trouve aujourd'hui un puissant appui contre les irruptions de la puissance révolutionnaire !!! je vous adresse par ordre du roi cette communication; je dois ajouter que S. M. a voulu que je vous recommandasse spécialement, pour maintenir l'ordre intérieur et la tranquillité des peuples, d'avoir recours aux volontaires royalistes, dont les sentimens monarchiques et l'amour pour sa royale personne lui inspirent une vive confiance.

Ann. hist. pour 1827. Append.

Le marquis DE ZAMBRANO, Madrid, le 11 janvier 1827.

PUBLICATION officielle sur l'insurrection de Catalogne.

(Traduit de la Gazette de Madrid, 4 septembre.)

Son Exc. le ministre secrétaire d'état au département de la guerre, a adressé

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