Marie-Antoinette et la révolution française: recherches historiques par le comte Horace de Viel-Castel, suivies dès Instructions morales remises par l'impératrice Marie-Thérèse à la reine Marie-Antoinette lors de son départ pour la France en 1770 et publiées d'après le manuscrit inédit de l'empereur François, son père

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J. Techener, 1859 - 364 pages

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Page 180 - Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu'elle souffre pour moi, et les chagrins que je pourrais lui avoir donnés dans le cours de notre union, comme elle peut être sûre que je ne garde rien contre elle, si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher.
Page 13 - ... de la destruction des préjugés religieux. Ses coryphées déclamaient quelquefois contre le despotisme et ils étaient pensionnés par les despotes ; ils faisaient tantôt des livres contre la cour et tantôt des dédicaces aux rois , des discours pour les courtisans et des madrigaux pour les courtisanes ; ils étaient fiers dans leurs écrits et rampants dans les antichambres.
Page 219 - ... aux poignets, un fichu de mousseline unie blanc, un bonnet avec un bout de ruban noir ; les cheveux tout blancs, coupés ras autour du bonnet ; le teint pâle, un peu rouge aux pommettes, les yeux injectés de sang, les cils immobiles et roides...
Page 66 - Dans le temps même où la jeunesse et le défaut d'expérience pouvaient engager à se mettre trop à son aise vis-à-vis d'elle, il n'y eut jamais aucun de nous, qui avions le bonheur de la voir tous les jours, qui osât en abuser, par la plus petite inconvenance ; elle faisait la reine sans s'en douter, on l'adorait sans songer à l'aimer.
Page 31 - Qu'enfin, la veuve Capet, immorale sous tous les rapports, et nouvelle Agrippine, est si perverse et si familière avec tous les crimes, qu'oubliant sa qualité de mère et la démarcation prescrite par les lois de la nature, elle n'a pas craint de se livrer avec Louis-Charles Capet, son fils, et de l'aveu de ce dernier, à des indécences dont l'idée et le nom seul font frémir d'horreur.
Page 208 - Je suis calme comme on l'est, quand la conscience ne reproche rien, j'ai un profond regret d'abandonner mes pauvres enfants ; vous savez que je n'existais que pour eux, et vous, ma bonne et tendre sœur ; vous qui avez par votre amitié...
Page 44 - J'ai l'honneur d'informer la Convention que le décret par elle rendu le 3 de ce mois, portant que le Tribunal révolutionnaire s'occupera sans délai et sans interruption du jugement de la veuve Capet, m'a été transmis hier soir ; mais, jusqu'à ce jour, il ne m'a été transmis aucunes pièces relatives à...
Page 48 - Jamais apparition plus céleste ne brilla « dans cet orbite qu'elle semblait à peine toucher. Je la vis « lorsqu'elle sortait de l'horizon, venant égayer et embellir la « sphère sublime dans laquelle elle commençait à se mouvoir. .' Elle étincelait comme l'étoile du matin, toute pleine de vie, « d'éclat et de bonheur. Oh ! quelle...
Page 66 - C'était plutôt de l'âme que de l'esprit que partaient alors ses discours et ses réponses. Entièrement livrée à elle-même à vingt ans, étrangère, belle, aimable, toute-puissante sur le cœur et l'esprit d'un Roi aussi jeune qu'elle, environnée de séductions, elle fit des imprudences, applaudies alors, transformées dans la suite en crimes. Objet de l'enthousiasme public, elle n'était point avertie de ses fautes, et de la légèreté de sa conduite.
Page 13 - ... et rampants dans les antichambres. Cette secte propagea avec beaucoup de zèle l'opinion du matérialisme, qui prévalut parmi les grands et parmi les beaux esprits. On lui doit en grande partie cette espèce de philosophie pratique qui, réduisant l'égoïsme en système, regarde la société humaine comme une guerre de ruse, le succès comme la règle du juste et de l'injuste, la probité comme une affaire de goût ou de bienséance, le monde comme...

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