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vent, pour nous combattre, adopter l'histoire comme l'écrivait le P. Duchesne dans son 178° numéro :.

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Quel frommage Capet doit manger! lui qui ne pouvoit pas vivre avec trente ou quarante millions; lui qui n'a pas voulu être le premier des citoyens françois, de se voir prisonnier comme un voleur et un assassin, de ne pouvoir faire un pas sans permission. Aussitôt qu'il m'apperçut auprès de son chevet en se réveillant, il me fit un signe d'amitié, et il vouloit enfiler une conversation sur la pluie et le beau temps; mais, f......, je lui ai fait rengaîner ses paroles mieleuses, en gardant le silence, et je lui ai prouvé qu'on ne tire pas le ver du nez à luron aussi renarré que le père Duchesne. Sa femme a eu beau me faire les yeux doux, elle a également perdu son latin', et il leur seroit resté à savoir si je suis devenu muet,

1. Nous trouvons dans les Mémoires du duc de

s'ils ne m'avoient pas entendu chanter la Carmagnole et la chanson des Marseillois avec l'ami Risbec et le sapeur Rochez, geôliers de la tour du Temple.

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Au moment d'abandonner nos lecteurs à leurs propres impressions, nous croyons leur devoir une dernière citation, une dernière appréciation des crimes de la révolution envers Marie-Antoinette; c'est aux conversations de l'empereur Napoléon Ier que nous l'empruntons.

« Si ce n'est pas un sujet de remords, ce doit être au moins un bien grand sujet de

Lauzun une calomnie toute semblable, le chapitre qui lui est consacré a pour titre :

....

Avances de Marie-Antoinette.

Ses regards sembloient me demander encore un autre titre, je fus tenté de jouir du bonheur qui paraissoit s'offrir.... Je n'ai jamais voulu devoir une "femme à un instant dont elle pût se repentir!»-P. 187.

Ainsi deux hommes ont repoussé les avances de la reine Marie-Antoinette : le duc de Lauzun et le père Duchesne !!!!

le

regrets pour tous les cœurs français, que crime commis dans la personne de cette malheureuse reine. Il y a une grande différence entre cette mort et celle de Louis XVI, quoique certes il ne méritàt pas son malheur. Telle est la condition des rois, leur vie appartient à tout le monde; il n'y a qu'eux qui ne peuvent pas en disposer; un assassinat, une conspiration, un coup de canon, ce sont là leurs chances; César et Henri IV ont été assassinés, l'Alexandre des Grecs l'eût été s'il eût vécu plus longtemps. Mais une femme qui n'avait que des honneurs sans pouvoir, une princesse étrangère, le plus sacré des otages, la traîner du trône à l'échafaud à travers tous les genres d'outrages! il y a là quelque chose de pire encore que le régicide! . »

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1. Mémoires d'un ministre du trésor public (le comte Mollien). Paris, 1845.— Tome III, p. 123.

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endant la journée du 15 octobre 1793, l'anxiété fut grande à Paris;

le procès de la reine préoccupait tous les esprits, mais peu de gens osaient laisser paraître les inquiétudes dont ils étaient assiégés. Le peuple parisien, si fier en 1789 d'avoir conquis la liberté et d'avoir pris la Bastille, tremblait en 1793, quatre ans après, devant Robespierre et quelques brigands rassemblés de tous les coins de la France pour faire marcher la révolution. Le peuple souverain avait peur; il osait à peine

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