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La ville de Pontarlier date d'une haute antiquité. Il existe tant sur son territoire, que dans les environs, beaucoup de traces du séjour des Romains. Dunod place à Pontarlier la station entre Orbe et Besançon, indiquée dans les cartes de Peutinger, sous le nom d'Abiolica, et dans l'itinéraire d'Antonin, sous celui d'Ariarica. Il pense que le nom de Pont-arlier vient du mot Ariarica, abrégé et altéré, joint à celui de Pont, depuis qu'on eut construit un pont de pierre à l'entrée de cette ville. Il fait remarquer que les noms des limites des séquanais, commençaient par Ar: ainsi, ils appelaient Arar, la Saône, qui les séparait des Eduens, Arialbinum la ville principale de leur frontière du côté de la Germanie, et Ariarica la ville la plus rapprochée de la frontière Helvétique.

Suivant Bullet, Ar signifiant près, Rio ou Ria, rivière, et Ric, division, partage, le nom d'Ariarica s'appliquait parfaitement à Pontarlier, qui était autrefois environné par les eaux du Doubs, et formait une double isle avec la promenade du Cours. Le nom d'Abioliaca, Abya, courbure, Leve ou Lyc, rivière, lui convenait également.

Gilbert Cousin prétend que Pontarlier tire son nom d'un pont placé auprès d'une forteresse. C'est le timbre des armes de la ville. Jam deveniemus oppidi ad egregii sublima monia, nomen cui simul impositum Pontarlum; hoc est pons propè Arcem.

Selon Gollut, Pontarlier est ainsi appelé à raison de ce que par un pont, l'on passoit sur un paysage nommé Elie (la Chaux-d'Elie), où présentement la nouvelle ville de Pontarlier est assise, comme pour dire Pont à Elie; ou bien pour cause du pont qu’Elius Adrianus XV, empereur des Romains, y bastit, comme les doctes pensent, de sorte que l'on debrroit appeler cette ville Pont-Elie.

C'est ainsi qu'elle est appelée dans plusieurs chartes de 1246, 1545, et dans le titre de fondation, par Othon IV, du monastère des Augustins, en 1284. Nos Othe cuens palatin de Bourgogne, et sire de Salins, façons savoir que nos, per la remède de nostre ame, et per la revérence du Deu et de Benoist confesseur, monseignor saint Augustin, avons assigné et donné ou leu de Pontellie, nostre ville, sus la rive du Dou, une place ès pères Hérémitaires pour édifier un leu à servir Deu, et per lou profit des ames de tous cex qui habitent ou leu de Pontellie.

Le nom de Pontellie ou Pontalic s'est conservé dans le patois du pays, témoin ce vieux dicton :

On ot biau verie, deverie

On ne voit ra d'té que Pontalic.

L'historien Droz, se fondant sur ce qu'en langue celtique, Arelas (ar, sur; Llaeth, marais), signifie une ville bâtie sur un terrain marécageux, prétend que le nom de Pont-arlier et celui de Chaux-d'Arlier, ont été donnés à la ville et à la plaine, à cause des marais. Mais cette plaine devait plutôt tirer son nom des vastes cultures en blé qui nourrissaient ses habitants que

de ses marais stériles; aussi figure-t-elle dans l'inféodation faite par l'abbaye d'Agaune, à Alberic de Narbonne, en 942, sous la désignation de Calmis arlicana, dont nous avons fait Chaux-d'Arlier, ou Chaux-d'Alie, et qui signifie un territoire en labours.

La variété aussi bien que l'incertitude de ces étymologies nous donnent la preuve de l'ancienneté de Pontarlier, dont l'origine se perd dans la nuit des temps. On lit d'ailleurs dans deux sentences rendues à l'officialité, en 1495, le passage suivant : « Ab antiquissimo tempore, hominum memo>> riam excedente, in loco de Ponteallià, sunt tres nobiles Parochia ad >> decus sancti Benigni, beatæ Mariæ, et sancti Stephani..... Prima in eodem » loco, instituta priximalis major, altior, proeminentior et prærogatior. >> L'ancienne cité était divisée en deux bourgs; celui de Pontarlier, proprement dit, et celui de Morieux.

Des trois églises mentionnées dans la citation que nous venons de rapporter des sentences de l'officialité, celle de St.-Bénigne avait la prééminence sur les autres; elle dépendait d'ailleurs de St.-Bénigne de Dijon. Cette possession remontait au règne de Guntram. Ce prince ayant réuni dans une seule congrégation les abbayes d'Agaune et de St.-Bénigne de Dijon, dota cette dernière d'une partie du territoire de Pontarlier, pour y fonder un hospice, afin de rendre plus facile la communication entre Agaune et Dijon, aux nombreux religieux qui devaient entretenir une psalmodie perpétuelle dans ces deux monastères. Ce fut dans ce but que vers 566 ou 384, l'abbé Apollinaire établit à Pontarlier un prieuré et une église sous l'invocation de St.-Bénigne, premier apôtre des Bourguignons, qui est ainsi devenu le patron de la ville.

On voit par-là que Pontarlier était déjà un bourg important au VIe siècle. Dévasté par les Sarrazins, il fut de nouveau ravagé vers 937, sous le règne de Rodolphe II, et en 964, sous celui de Conrad-le-Pacifique, par les Hongrois qui inondèrent la Bourgogne.

Aux invasions des Barbares, succédèrent les guerres féodales. Les seigneurs ayant refusé de reconnaître l'autorité de Philippe-le-Bel, gardien du comté, au nom de Jeanne de Bourgogne, se divisèrent et se firent la guerre pendant les cinq dernières années du XIIIe siècle.

Pontarlier, ainsi que la province, eurent beaucoup à souffrir de ces guerres qui ne furent terminées qu'en 1501, par un traité dans lequel les seigneurs s'obligèrent à rétablir les châteaux d'Ornans et de Clerval, qu'ils avaient détruits, de même que l'aule de Pontarlier (aula, cour, palais); édifice où se tenaient les foires et les assemblées des bourgeois.

Le 14 avril 1556, Pontarlier qui tenait pour Eudes IV, duc de Bourgogne, fut surpris et brûlé par les hauts barons ligués contre ce duc.

Plus tard, Louis XI, roi de France, retira le duc de Lorraine de l'alliance du duc de Bourgogne, et excita à la ruine de ce prince le duc Sigismond d'Autriche et les Suisses.

Par suite de ces manœuvres, les Allemands et les Suisses se jettent sur

le comté de Bourgogne, et mettent à feu et à sang le val de Morteau et le val du Saugeois. Dans les premiers jours d'avril 1475, ils surprennent Pontarlier, pillent la ville et le château où avaient été resserrées de grandes richesses en vaisselle et en argent.

Louis de Châlon, sire de Châtelguion, court à la délivrance de Pontarlier ; son avant-garde est repoussée, et lui-même renversé d'un coup de pique dans le fossé. Cependant les confédérés voyant les apprêts d'un assaut général, se retirent pendant la nuit, et sortent de la ville à la lueur des flammes dont il l'avait embrasée. Peu de temps après ils repassent le Jura, au nombre de huit ou neuf mille; les troupes bourguignonnes rassemblées à la Rivière les contraignent de rentrer dans leurs montagnes; mais ils brûe lent dans leur retraite tous les villages circonvoisins.

Le château de Pontarlier pillé et brûlé par les Suisses, était situé au nordouest de la ville, sur l'emplacement où depuis fut construit le couvent des Bernardines. Il existe encore une grande partie des murs d'enceinte et des bastions de cette forteresse qui datait de la fin du XIVe siècle, suivant une ordonnance de 15393, par laquelle le duc, Philippe-le-Hardi exempte les habitants des droits de vente dans les foires de saint Georges et de saint Luc, << attendu les charges qu'ils avaient à supporter pour la forteresse nouvel-lement commandée à édifier en ladite ville. »>

On voit par cette ordonnance que Pontarlier était déjà très-commerçant à cette époque; il y est dit : « que la ville est bien située, et afflue en grande quantité de marchandises et de marchands.» Bien antérieurement les Pon-tissaliens tiraient déjà un grand profit de leurs bois de sapins.

Au sud-est de Pontarlier, sur la montagne qui domine le quatier de Morieux, appelé Moreau dans un titre de 1265 ( Mohr, marais, et ahwi, awe, ruisseau), bourg autrefois distinct de la ville, s'élevait un autre château appelé, dans un titre de 1556, la forte place du Molar. Droz croit qu'il fut détruit lorsque les biens de la maison de Joux, à laquelle il appartenait, passèrent dans des familles étrangères. Le nom de Combe-Massacre donné à un petit vallon, sous la lisière du bois voisin de cette forteresse, annonce d'ailleurs qu'elle a dû soutenir (de rudes attaques. Aujourd'hui on ne distingue plus le lieu où fut située la forte place du Molar, qu'aux dépressions de terrain qui semblent indiquer la trace des fossés.

En 1307, les gens du marquis de Rothelin, et autres du comté de Neufchâtel, après s'être emparés du fort de Joux, investirent la ville de Pontarlier et la mirent au pillage.

Cependant Pontarlier se releva de ses ruines et répara tant de désastres, comme on peut en juger par la curieuse description qu'en faisait Gollut en 1588: « La ville est couchée sur l'extendue d'une campagne large et bien spacieusement ouverte, ceinte de bonnes murailles, flanquées de bonnes tours, bien persées, et de deux bouleverts ( assez puissants pour attendre l'ennemy marchant sans l'équipage des batteries roïales), et qui respondent aux deux principales advenues de la ville. Outre lesquelles sont quatre tours

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