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faibles produits, 228 hect.; contenance imposable, 1,156 hect.; nombre de maisons, 67, de parcelles, 1,271, de propriétaires, 69; revenus de la matrice cadastrale, 15,925 fr.

Budget de la commune en 1847: recettes, 4,493 fr.; dépenses, 3,784 fr.; bois communaux, 131 hect.; produit moyen de la coupe ordinaire, 2,000 fr.; communaux amodiés, 10 h. 62 a.; produit moyen des baux, 195 fr.

Population, 342 habitants, dont 111 garçons, 51 hommes mariés, 7 veufs; 109 filles, 54 femmes mariées, et 10 veuves.

Les cultivateurs suivent l'assolement quadriennal. On sème le froment, l'orge et l'avoine.

Le ruisseau de la Riverotte se réunit au Dessoubre, sur le territoire, au lieu dit Au Gigot. La rivière du Dessoubre fait rouler une teinturerie, une huilerie, une scierie et une ribe.

Les eaux réunies de 4 petites sources, forment le ruisseau du moulin du bois, qui alimente un moulin, une scierie et une huilerie.

Bonnes carrières, elles ne sont en exploitation que pour les besoins des habitants.

Hameaux de la commune. La Barre, Cerneux-Boillon, Cerneux-Gigots, Champs-Courbes, Cras-Bernard, Les Herpes, Moulin-Gigot, La Rassel, La Seigne.

PLAINS et GRANDS-ESSARTS (Les). Canton de Saint-Hippolyte arrondissement de Montbéliard; de la perception d'Indevillers; à 1 myr. ↑ kil. du chef-lieu de canton, à 3 myr. 6 kil. de celui de l'arrondissement, et à 8 myr. 6 kil. de Besançon.

Superficie totale du territoire, 1,055 hect.; cultures productives, 919 hect., savoir: 433 en terres labourables, 2 en prés, 33 en bois sapin, 175 en bois taillis, 258 en pâtures et parcours, 18 en prés-bois et prés secs; terrains de faibles produits, 108 hect.; contenance imposable, 1,027 hect.; nombre de maisons, 75, de propriétaires, 99, de parcelles, 1,149; revenus de la matrice cadastrale, 22,214 fr.

Budget de la commune en 1846: recettes; 2,892 fr., dépenses, 2,842 fr.; bois communaux, 58 hect.; produit moyen de la coupe ordinaire, 900 fr.; communaux amodiés, 6 hect.; produit moyen des baux, 600 fr.

Population, 377 habitants, dont 128 garçons, 52 hommes mariés 10 veufs; 118 filles, 52 femmes mariées, et 17 veuves.

Les cultures ont pris depuis 15 ans un grand développement dans la localité; on sème sans assolement régulier, l'avoine, le méteil, le blé et l'orge.

Le village était du bailliage de Baume.
Diverses sources font rouler au lieu dit Be

chôme le plus souvent.

Beuchenieux, une scierie: elle

Deux tuileries, l'une à Beuchenieux, l'autre aux Plains, produisent par

an de 140 à 150 milliers de tuiles.

Ces produits sont insuffisants pour les besoins, et ils pourraient être multipliés.

Il existe en outre 3 fromageries; 2 sont situées au hameau de Trémeux; elles sont composées l'une de 20 vaches, l'autre de 18; la troisième est au hameau de Giraudez, elle compte 18 vaches.

Ces fromageries produisent environ 6,000 kil. de fromages qui s'expédient en Alsace.

Hameaux de la commune. Beaugourd, Cerneux-Dambret, Diane-Dessous, Diane-Dessus, Giraudez, Mausasie, Mont-Sacier, Les Prés, Tauconnot, Trémeux.

LA PLANÉE. Canton et arrondissement de Pontarlier; de la perception de Labergement; à 1 myr. de Pontarlier, à 6 myr. 3 kil. de Besançon. Superficie totale du territoire, 1,500 hect.; cultures productives, 897 h., dont 359 en terres labourables, 176 en prés et herbages, 228 en bois, 154 en prés-bois et prés secs; terrains de faibles produits, 395 hect.; contenance imposable, 1,292 hect.; nombre de maisons, 51, de propriétaires, 203, de parcelles, 1,580; revenus de la matrice cadastrale, 14,978 fr.

Budget de la commune en 1846: recettes, 2,540 fr., dépenses, 2,777 fr.; bois communal, 100 hect.; produit moyen de la coupe ordinaire, 800 fr. Population, 587 habitants, dont 120 garçons, 56 hommes mariés, 7 veufs; 134 filles, 56 femmes mariées et 14 veuves.

Le village de la Planée est fort ancien; nous trouvons dans le cartulaire de la maison de Châlon, la reconnaissance d'un homme taillable en 1275. Il faisait partie de la communauté du baroichage de Pontarlier. Les habitants de cette communauté portaient le nom de Retrahants, parce que, dans certains cas, ils se retiraient à Pontarlier, où ils amenaient avec eux leur bétail et leurs objets mobiliers pour les mettre en sûreté.

Le village conserva jusqu'en 1537, le droit de cité à Pontarlier.

La commune vient de faire construire une belle maison qui contient deux grandes pièces pour la mairie, des logements commodes pour l'instituteur et l'institutrice, ainsi que des salles de classes.

Elle possède une pompe à incendie; une compagnie de pompiers est organisée pour la manœuvre, mais on remarque que divers agrès manquent encore. L'insuffisance des ressources n'a pas permis d'en faire l'acquisition. D'après quelques mémoires qui nous restent, l'église de La Planée serait l'une des plus anciennes de nos montagnes.

Elle fut érigée en paroissiale dès 1491; elle était dépendante alors de celle de Pontarlier, et desservie par un vicaire résidant et amovible.

Elle est placée sous l'invocation de la Sainte Vierge. Elle avait été dotée de nombreuses fondations; tous les biens qui constituaient ces fondations ont été aliénés pendant la révolution, et il ne lui reste rien aujourd'hui. L'édifice de l'église est construit dans le style gothique; la vieille tour qui dominait le bâtiment, a été remplacée par une autre dans le goût mo

derne; les fenêtres, primitivement de forme ogivale, sont aujourd'hui à plein cintre. Cette dernière restauration est à regretter.

L'église possède des reliques de saint Desle, et une parcelle de la vraie croix. Ces objets sont exposés à la vénération des fidèles.

Nous avons mentionné à l'article de Métabief (annuaire de 1846, page 225. ) les différends qui s'élevèrent entre les gens de cette localité et ceux de La Planée. D'après la délimitation qui intervint, les habitants de La Planée eurent les fruits des terrains essartés ou défrichés sur le territoire qui ne leur appartenaient pas, mais non la jouissance des maisons qu'ils y avaient édifiées. Il fut en outre stipulé dans l'acte de ladite délimitation, daté du mercredi après la Pentecôte, de l'an 1278, que la Joux, c'est-àdire la forêt du Laveron, ne pourrait être essartée, mais que les gens de La Planée et de La Rivière pourraient y couper du bois et y faire pâturer. Bonnes carrières au territoire de La Planée; elles ne sont pas régulière ment exploitées.

POINT (Saint). Canton et arrondissement de Pontarlier; à 1 myr. 4 kil..... de cette ville, à 6 myr. 4 kil. de Besançon; de la perception de Laberge

ment.

Superficie totale du territoire, 452 hect.; cultures productives, 502 hect. dont 116 en terres labourables, 48 en prés et herbages, 108 en bois taillis, 30 en pâtures et parcours; terrains de faibles produits, 56 hect.; contenance imposable, 338 hect.; nombre de maisons, 25, de propriétaires, 94, de parcelles, 605; revenus de la matrice cadastrale, 9,630 fr.

Budget de la commune en 1846: recettes, 2,159 fr., dépenses, 2,041 fr.;: bois de la commune, 87 h. 64 ares; produit moyen de la coupe ordinaire, 1,500 fr.

Population, 123 habitants, dont 44 garçons, 14 hommes mariés,5 veufs; 41 filles, 14 femmes mariées, et 7 veuves.

Saint-Point, Domus Pontius, village dépendant de l'ancien territoire de Pontarlier, où ses habitants eurent droit de cité jusqu'en 1537.

Dans le temps où Lupicin et Romain fondaient les couvents de St-Claude et de Romain-Moutier, c'est-à-dire au 6o siècle, un ermite nommé Pontius bâtit une cellule et un oratoire sur l'emplacement actuel du village au bord. du lac Damvautier. La cellule de Pontius s'étant changée en couvent, des colons vinrent s'établir dans les environs, et on prétend que ce sont eux qui opérèrent les premiers défrichements.

Sur le bord oriental du même lac, s'éleva un autre couvent appelé d'abord l'abbaye de Cornens, et ensuite, l'abbaye du lac de Joux.

Ebal, seigneur de La Sarraz, lui donna le lac et toutes les terres voisines, dans les limites des grands monts comme les eaux pendent et coulent vers ledit lac. Cette fondation fut autorisée en 1140, par Guy de Marlanie, évêque de Lausanne, et confirmée par le pape Innocent II.

Etienne, second abbé de l'abbaye du lac de Joux, eut de longs démêlés

avec l'abbé de St.-Claude, qui lui disputait la possession de la vallée et la pêche du lac.

Auparavant, des contestations s'étaient élevées entre la même abbaye du Lac et les religieux du couvent dit de Lieu, fratres qui in loco domni Pontii heremitæ commorantur. Pierre, archevêque de Tarentaise, et Amédée, évêque de Lausanne, délégués par la cour de Rome, décidèrent, en 1155 ou 1156, que le nombre des religieux du Lieu serait réduit à dix, quatuor coronatos et sex laicos conversos, lesquels resteraient soumis à l'évêque de Lausanne.

Ils ne devaient recevoir aucun moine, ni chanoine, ni convers de l'autre abbaye; ils ne pouvaient admettre que des hommes passant de la vie séculière à la vie religieuse, ad conversionem.

Ils n'avaient pas la permission de tenir du bétail; des règles leur furent tracées pour la pêche à laquelle ils pouvaient se livrer.

Les différends qui existaient entre l'abbaye de St.-Claude et celle du Lac, n'étaient pas terminés. Les efforts des deux prélats que nous venons de citer avaient été impuissants, et en 1157 un troisième arbitre fut nommé par le souverain Pontife. Ce fut l'archevêque de Vienne. Ce prélat décida par une charte de la même année, 1o que l'abbaye du Lac-de-Joux resterait en pleine possession du local de son monastère, sur lequel celui de St.Claude lui cède tous ses droits, se réservant de les faire valoir, si les religieux venaient à l'abandonner; 2o que pour la possession des prés et de la pêche, les frères du Lac donneront à l'abbaye de St.-Claude une cense annuelle de 150 truites; 30 que le lieu habité par l'ermite Pontius et ses compagnons, restera également à l'abbé du Lac-de-Joux, qui le possédera paisiblement, moyennant la redevance de trois sols lausannois, et trois livres de cire envers l'abbaye de St.-Claude; 4o que les habitants du Lieu pourront faire leurs défrichements de trois côtés, aussi loin qu'ils voudront, sans toutefois pouvoir construire aucun bâtiment; que du quatrième côté qui est dans la direction de Mouthe, ils pourront s'étendre à trois jets d'arbalète, mais pas plus loin; que l'intervalle entre le Lieu et Mouthe, ne sera concédé à personne, pour y élever des habitations.

De nouvelles difficultés s'étant présentées, une sentence arbitrale y mit définitivement un terme en 1319, en réglant les arrangements d'après les mêmes bases, sinon que la redevance de l'abbaye du Lieu fut portée à 45 sols genevois.

En 1220, le petit nombre de religieux qui restaient au couvent primitif du Lieu, se retirèrent à l'abbaye de St.-Claude.

Un prieuré rural de l'ordre de St.-Benoît, succéda aux religieux; sa dotation consistait en terres labourables, prés, cens fonciers, et en un revenu annuel de 300 livres. Le prieur avait une résidence dans le presbytère de St.-Point.

Le vicariat en chef de St.-Point, dépendait des paroisses de Pontarlier. Les habitants des villages composant le quartier du Lac, St.-Point, Les Grangettes, Malbuisson, Touillon, Chaudron, et Montperreux assistaient

aux offices divins à St.-Point. Cet état de choses subsista jusqu'en 1508, malgré les dangers et les difficultés qu'offrait pour les populations le passage

du Lac

En 1508, Montperreux et Chaudron édifièrent une église; Malbuisson se sépara en 1618, et Les Grangettes en 1656.

Le vicariat de St.-Point se trouva ainsi réduit à lui-même. Par la munificence de M. Barthelet, prêtre, membre de la communauté de St. -Sulpice à Paris, une cure remplaça le vicariat en 1780.

L'église de St.-Point est d'une architecture lourde. C'est un carré long de 23 mètres et large de 5, ayant de chaque côté une petite chapelle. Elle renferme quelques tombes dont une est du 15e siècle.

Elle avait une dotation composée de revenus en terres et redevance en blé, ou en argent, dans les villages du quartier du Lac. Le prieur de Romain Moutier avait comme tenementier d'un héritage dit au Genevrier, territoire de St.-Point, un cens annuel de sept gros et demi, pour le luminaire de l'église.

Une confrérie du St.-Esprit était établie à St.-Point de temps immémorial. Il y avait aussi une chapelle de St.-Urcisin, et des confréries du St.-Rosaire et du Mont-Carmel.

Les villages que nous avons cités formaient une communauté sous le nom de Lay Damvautier; la dissolution de cette communauté remonte au 14o siècle; elle précéda ainsi la division religieuse.

Il y avait à St.-Point une prévôté dépendante de la châtellenie de Pontarlier. A l'époque de la révolution, il existait encore une basse justice qui s'exerçait par un juge châtelain.

Au couchant du village, sur une éminence appelée sur le château, on aperçoit des fossés et des levées de terre qui paraissent avoir appartenu à des fortifications; ces fortifications n'étaient probablement que des redoutes élevées dans une guerre du comte de Bourgogne. On ne voit pas qu'une maison forte ait été construite en ce lieu.

Le lac de St-Point, dont nous avons déjà eu souvent l'occasion de parler, est formé par le Doubs; c'est une belle nappe d'eau, dont la surface peut être évaluée à 6 kil. carrés.

Ce lac est très-profond; il est extrêmement poissonneux. On y pêche des carpes, des truites, et surtout des brochets d'une grosseur remarquable. On a pris dans ce lac, il y a un certain nombre d'années, un brochet qui pesait 40 kilogr.

Ses bords fertiles, animés par l'aspect de vertes et fraîches prairies, entourés de hautes montagnes recouvertes de forêts d'une éternelle verdure, les villages qui s'épandent le long des rivages, forment de ces lieux l'un des tableaux les plus pittoresques et les plus délicieux du pays.

Une ordonnance royale du 10 juillet 1855 a attribué à l'état le droit de pêche que les religieux d'abord, et les communes riveraines avaient longtemps exercé à leur bénéfice.

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