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manifesté par la douleur, la sensibilité et la réaction générale. En pratiquant ces injections, on ne perdra pas de vue les rapports du foyer avec le péritoine, et elles devront être faites avec une extrême prudence.

C'est surtout dans les cas où l'abcès périnéphrétique, au lieu de se porter vers la région lombaire, vient faire saillie dans les points éloignés comme l'aine, la cuisse, le vagin, etc., etc., que la ponction exploratrice pratiquée à l'aide de l'aspirateur peut être appliquée avec avantage; peut-être même suffirait-elle à elle seule pour déterminer la guérison de la périnéphrite primitive après l'évacuation complète du foyer.

De tous les procédés, la ponction aspiratrice doit être, selon nous, placée en première ligne; après quoi vient l'incision par le bistouri. Ce dernier procédé, applicable à tous les cas, a des avantages aussi nombreux qu'incontestables. Faite largement, l'incision donne au pus une issue rapide et facile; elle permet au chirurgien de se rendre compte de l'état des parties profondes, de reconnaître les limites et l'étendue du foyer; pratiquée en temps opportun, elle s'oppose à l'infiltration du pus dans les parties voisines et au décollement plus ou moins étendu qui en résulte, elle facilite la ligature des artères profondément situées dans les cas où une hémorrhagie vient à se produire pendant l'opération à la suite de la blessure de celles-ci; grâce à elle enfin, on peut aisément injecter dans le foyer des liquides propres à le déterger et en faciliter l'opération, et la large ouverture qu'elle laisse après elle permet l'extraction des corps étrangers (calculs ou autres) qui provoquent la sécrétion purulente et qui, par leur séjour dans le foyer, pourraient la rendre intarissable. Tous ces avantages compensent amplement les faibles inconvénients que certains auteurs ont reprochés à l'incision, et nous semblent légitimer complétement la préférence accordée de tout temps à cette méthode.

Nous ne nous étendrons pas plus longtemps sur le procédé opératoire, que l'on trouvera longuement décrit dans un autre article (voy. NÉPHROTOMIE). Qu'il nous suffise de dire ici que l'on doit faire d'emblée une incision d'une certaine étendue, large de 5 à 6 centimètres environ, en intéressant du premier coup peau et le tissu cellulaire sous-cutané, et en divisant ensuite, couche par couche, les parties sous-jacentes en écartant à l'aide du doigt ou de la sonde cannelée les fibres musculaires, jusqu'à ce qu'on arrive aux parois du foyer que l'on ouvrira avec la même sonde.

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Dès que pus se sera écoulé au dehors, on aura soin d'introduire le doigt dans le foyer afin d'explorer l'état du rein et de rechercher la présence des calculs qui peuvent être enchâssés dans l'organe ou contenus dans la cavité de l'abcès.

Dans ce dernier cas, on essaiera d'extraire immédiatement le calcul si son volume le permet, afin de faciliter la réparation du foyer, et si cette extraction est rendue impossible par l'adhérence trop intime du calcul avec le parenchyme rénal, on devra favoriser l'établissement d'une large fistule en empêchant la cicatrisation de la plaie jusqu'au moment où le calcul primitivement enchatonné dans le rein finit par s'énucléer et peut être extrait sans une intervention trop énergique. Dans certains cas, au lieu de chercher à extraire le calcul d'emblée, on pourrait, d'après le précepte de Rayer, le broyer préalablement; il serait alors plus aisé d'en détacher les débris, ou même, si on les abandonnait dans le foyer, leur élimination spontanée serait rendue à la fois plus facile et plus prompte.

Si l'état général du malade est satisfaisant et si la périnéphrite est primitive, la guérison pourra être obtenue au bout de quatre à cinq semaines.

Dans le cas de périnéphrite calculeuse, la cicatrisation du foyer est subordonnée à l'élimination plus ou moins tardive des corps étrangers qu'il renferme.

Quelquefois, cependant, la persistance de la suppuration peut tenir à la difficulté de l'écoulement du pus ou à un état spécial des parois de la poche; dans le premier cas, il sera nécessaire de débrider l'ouverture profonde ou de prévenir par des cautérisations légères la cicatrisation trop rapide de la plaie des téguments, et l'on devra maintenir la dilatation du trajet fistuleux à l'aide de cônes d'éponges préparées ou de tiges de laminaire que l'on remplacera par une mèche, un drain ou une sonde à demeure; dans le second cas, on pratiquera des injections détersives dans le foyer, que l'on répétera, matin et soir, jusqu'à ce que la suppuration ait perdu sa fétidité.

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Ces soins locaux ne devront pas faire oublier le traitement général. Relever les forces du malade, stimuler son appétit, assurer son sommeil, entretenir la liberté du ventre rendu souvent paresseux par les rapports du côlon avec le foyer morbide, telles seront les principales indications thérapeutiques que tout bon clinicien ne saurait méconnaître. Les toniques (le quinquina, l'alcool, le vin), les amers, une alimentation substantielle en rapport avec les fonctions digestives du malade, les hypnotiques, les lavements émollients et les laxatifs doux seront avantageusement mis en usage pour remplir ces indications (voy. PYÉLITE et NÉVROTOMIE). BIBLIOGRAPHIE. RUFUS, cité par AÉTIUS. Tetrabiblos. De suppuratis renibus. Sermo III, cap. IV, p. 606, in-fol. Basileæ, 1549. — AVICENNE. Libri in re medica omnes, Lib. III, c. tract. 2, p. 855. Venetiis, 1564. - GUENTHER. Dissertatio de renum morbis, in-4°. Helmstadii, 1606. UFFENBACH (P.). Thesaurus chirurgiæ, p. 1112, in-fol. Francof., 1610. - FABRICIUSHILDANIUS (G.). Observ. et curat. chir., cent. 1, obs. 63. — Le Sage. Ergo suppuratæ nephritidi cauterium, in-4°. Parisiis, 1616. HIPPOCRATE. Opera omnia. De int. affectionibus, p. 540, in-fol. Francf., 1621. Aph., sect. vi, aph. 35, p. 1259. COUTINOT. Ergo, ut suppurato reni ita calculoso ferrum, in-4°. Parisiis, 1622.- MATTHIEU. Ergo purul. reni ustio, in-4°. Parisiis, 1631.- KESTER. Diss. de exulceratione renum, in-4°. Lipsiæ, 1639. — RIVIÈRE (Laz.). Obs. med. et cur. insign., in-4°. Parisiis, 1646; observ. communicatæ, p. 47. - FERNEL. Universa medicina-pathologia, lib. VI. cap. xí, p. 553, in-fol.; Coloniæ Allobrogum. 1679. — RIOLAN (J.). Manuel anatomique et pathologique, p. 230, in-12. Lyon, 1682. PERGER. Dissertatio de exulceratione renum, in-4°. Altdorfii, 1686. BERNARD (C). Philosophical Transactions, octobre 1696. WEDEL (G.). Dissertatio de inflammatione renum, in-4°. Ienæ, 1697. ZWINGER. Miscellan. Acad. Natur. curios., dec. III, ann. vi et vin, p. 23. SARIN (P.-H.). Considerations sur les pierres rénales et sur la néphrite calculeuse, in-4°. Paris, 1715. REINHARDT. Dissertatio de affectibus renum frequentioribus, speciatim de exulceratione renum, in-4°. Giessæ, 1719. ARÉTÉE DE CAPPADOCE. De causis et signis morb. acut. et diuturn. De renum affectibus, lib. II, cap. 1, p. 52. Lugduni Batavorum, 1755. - MOUBLET. Sur des vers (strongles géants) sortis des reins et de l'urethre d'un enfant âgé de 5 ans, avec des réflexions sur la néphrotomie. In Journal de médecine et de chir., t. XX, p. 244; 1758. DE HAEN. Sur quelques remèdes nouveaux ou peu usités. In Journal de médecine, t. XII, p. 110, in-12; 1760. - DU MÊME. Ratio medendi, t. III, ch. 1, p. 103; de calculo. Parisiis, 1778, in-12. — BLACKBURN, London Med. Journal, t. I, p. 126, cité par BLECKEL. Path. Anat., t. II, sect. 2, p. 428-429; 1781.- TRABUC. Journ. de méd., chir. et pharm., t. LX, p. 146; 1785. — Lapeyre. Tumeur dans la région lombaire droite; ouverture spontanée de l'abcès ; adhérence du rein droit avec le foie; calculs et vers (strongles) dans le bassinet; carie des vertèbres. Abcès de la région lombaire. In Journ. de méd., t. LXV, p. 375; 1785. HEER. De renum morbis, p. 72. Hlalle, 1790.- JANNIN. Hydatides évacuées par la région lombaire droite. In Bibl. méd., 3° année, t. X, p. 111; 1805. DESAULT. Œuvres chirurg., t. III, p. 301, 3 édit. ; 1813. TURNER (Th.). Med. Trans., vol. IV. p. 226, in-8°; London, 1813. — FARRAD SCHE-CHAURASSE. Rhumatisme goutteux chronique, terminé par un abcès à la région lombaire gauche, qui renfermait près de 600 hydatides. In Bibliothèque médicale, 11a ann., t. XLIII, p. 111; 1814. PEPIN (A.-F.). Considérations générales sur les plaies d'armes à feu. Dissert. inaug., p. 17 et 18, in-8°. Paris, 1814. - BAILLIE. Anat. pathol., trad. GUERBOIS, p. 130, in-8; 1815. THOUET (H.). Dissertation sur les calculs des reins et la néphrite calculeuse. Thèse de doctorat, in-4°, p. 13. Paris, 1816. FRANK (P.). Traité de médecine pratique, trad. par GoUDAREAU, t. II, p. 198, in-8°; 1820. naires, t. I, p. 274. Paris, 1821 (obs. de Ledran).

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CHOPART. Traité des voies uriDUCASSE, fils. Abcès périnéphr. ouvert

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REINA (FRANCISCO DE LA), simple maréchal vétérinaire espagnol qui vivait an milieu du seizième siècle, et qui s'est fait un nom pour avoir exprimé à cette époque, le grand fait de la circulation du sang. Il était né à Zamora, et c'est dans cette ville qu' exerça son art. Le livre qu'il a laissé est intitulé: Libro de albeiteria, en el cual se veran todas cuantas enfermedades y desastres suelen acaescer a todo genero de bestias y la cura de ellas etc. 1552, in-4°. C'est dans cet ouvrage qu'après avoir parlé des maladies des animaux, des qualités du cheval, etc., il dit que le sang ne reste pas en place, mais qu'il se meut en cercle, en rond (en torno y rueda); il déclare que les artères sortent du cœur ; qu'il y a deux espèces de sang, dont l'un qu'il appelle vital vient du cœur et va par les artères; que les veines ont pour fonction d'entraîner l'aliment, c'est-à-dire le sang vers le cœur. Morejon et Chinchilla, satisfaits de ces vagues observations, tiennent pour

démontré que Reina a connu la circulation, telle que nous la connaissons aujourd'hui, et qu'on ne saurait lui disputer la gloire d'avoir deviné et compris cette grande fonction de l'économie. C'est se contenter de peu !

E. BGD.

REINE (SOURCE DES BAINS DE LA). Voy. MERS-EL-KÉBir.

REINE DES PRÉS. On donne ce nom à l'Ulmaire de la famille des Rosacées et du genre Spirœa (Spiræa Ulmaria) (voy. ULMAIRE et SPIRÉE). PL.

REINEggs (JacqUES), médecin allemand, né à Eisleben, dans la Saxe, le 28 novembre 1747, mort à Saint-Pétersbourg en mars 1793. Sa vie est tout un roman. D'abord ce nom de Reinegss n'était pas le sien; il s'appelait véritablement Ehlich. Son père, qui était un simple barbier, commença par lui apprendre son métier. Mais en 1762, le jeune homme quitte brusquement sa famille, se rend à Leipzick, où il se met à étudier la médecine et la chimie; bientôt le goût des plaisirs l'entraîne dans d'autres voies, il fait des dettes, est poursuivi par ses créanciers et s'enfuit à Vienne. Là il troque la toge hippocratique contre la houppelande de l'histrion et monte sur les planches d'un théâtre. Parmi ses nouveaux camarades, se trouvait un jeune médecin qui, lui aussi, avait été séduit par les enivrements de la scène. Ce dernier avait su si bien s'attirer les bonnes grâces du beau sexe, qu'une dame, devenue amoureuse de lui, lui fit offrir une somme assez forte s'il voulait reprendre ses cours de médecine. Le hasard voulut que la personne qui servait d'intermédiaire à la trop tendre dame, se trompât d'adresse et qu'elle s'adressât à Reineggs. On vit alors ce dernier, profiter de la méprise, prendre le rôle de son camarade, recevoir la somme offerte, passer en Hongrie, et s'y faire recevoir docteur (1773). Puis, notre homme revient à Vienne, se jette aux pieds de sa bienfaitrice involontaire, obtient son pardon et se met à pratiquer son art. Mais la clientèle ne répondant pas à son attente, il entre dans l'administration des mines de Chemnitz, se rend ensuite à Smyrne où il embrasse l'islamisme, parcourt une grande partie de la Turquie, sans renconter la fortune, et atteint enfin la Géorgie (1778). Bien avisé il fut, car ce beau pays devint pour lui un Éden qui devait lui donner honneurs et bénéfices de toutes sortes ayant eu, en effet, le bonheur de guérir quelques seigneurs, il est présenté à la cour du prince Héraclius, lequel, attiré par sa bonne mine, son air intelligent, en fait son conseiller intime, le crée bey et le comble de bienfaits. Reineggs prouva sa reconnaissance en introduisant en Géorgie plusieurs des sciences de l'Europe, en perfectionnant la poudre de guerre, la fonte des canons, et, chose plus utile, en créant une imprimerie où il fit composer les Principes d'économie politique de son compatriote Sonnenfeld, qu'il traduisit en persan, et que le prince Héraclius translata en hongrois. Enfin, Reineggs qui ne pouvait tenir longtemps en place, n'hésite pas à abandonner une aussi jolie position. En 1782, on le trouve à Saint-Pétersbourg, où il est fait par Catherine II, conseiller du collége impérial, directeur de l'Institut des élèves en chirurgie, secrétaire du collége supérieur de médecine, etc.

Reineggs a laissé une Description historique et topographique du Caucase. Ce livre, admiré par les uns, critiqué par les autres, a été reproduit par extraits, par Pallas, et entièrement traduit en allemand par Schroeder (Gotha, 1796, in-8°, 2 vol). A. C.

REINERZ (EAUX MINÉRALES, BOUEs et cures de petiT LAIT DE), athermales ou

protothermales, ametallites, ferrugineuses faibles, carboniques moyennes fortes. En Prusse, dans la Silésie, dans la régence de Breslau, et à 570 mètres audessus du niveau de la mer, Reinerz est une ville du Reisengebirge, dans la vallée de Weistritz, sur le Kreuzberg, peuplée de 2,000 habitants presque tous occupés dans les usines. Une allée de beaux arbres conduit à l'établissement minéral aujourd'hui très-fréquenté. Les curiosités, les promenades et les excursions sont : l'église catholique dans laquelle se trouvent plusieurs toiles des peintres silésiens les plus estimés, une chaire représentant une mâchoire de baleine garnie de dents énormes. Le Hutberg, le Hinterberg, le Kreuzberg, le Sommerlehne, le Schlemmerberg sont les promenades les plus suivies ; l'ermitage du Capellenberg fondé en 1704 et l'amas des rochers fantastiques de Heuscheuer sont le but ordinaire des excursions intéressantes. L'air est très-pur, le climat assez variable, comme cela est habituel dans les pays montagneux.

Cinq sources principales, connues depuis la fin du siècle dernier, émergent d'un terrain schisto-argileux, du micaschiste, du grès, du calcaire et d'un banc basaltique visible à quelque distance. La saison commence le 15 mai et finit le 15 septembre. Les sources se nomment : Kalte oder Altequelle (source froide ou vieille source), Laue oder Neuequelle (source tiède ou nouvelle), Ulrikenquelle (source d'Ulrich), Grosse und Kleinewiesenquelle (grande et petite source de la Prairie). Nous ne donnerons l'analyse que des trois premières sources qui servent presque exclusivement aux usages thérapeutiques. L'eau des sources a les mêmes caractères physiques, elles ne diffèrent guère que par leur température. Leur eau limpide dégage beaucoup de bulles contenant du gaz acide carbonique qui reste, à cause de sa densité, à la surface de l'eau où il éteint les corps en ignition; elle a une saveur très-piquante, un peu salée, astringente, surtout à la Kaltequelle. La température de cette dernière source est de 9° centigrade, celle de la Lauequelle de 17o,1 centigrade, celle de Ulrikenquelle de 8°,75 centigrade, celle de Grossewiesenquelle est de 12°,5 centigrade, et celle de la Kleinewiesenquelle de 13° centigrade. La densité de la Kaltequelle est de 1,00043, celle de la Lauequelle de 1,00037, et celle de la Ulrikenquelle de 1,018.

M. Duflos a fait l'analyse chimique des sources de Reinerz, et il a trouvé dans 1,000 grammes de l'eau de chacune des trois plus importantes les principes sui

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ADMINISTRATION ET DOSES. Les eaux de Reinerz sont employées en boissons pures ou coupées de petit-lait, en bains, en douches, en bains de boue et de gaz dans un établissement très-bien installé. L'eau de la source qui sert le plus à l'in

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