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l'Amérique, parce que l'Irlande donneroit par la des armes contr'elle, fielle avoit jamais à fe défendre en femblable cas; qu'il ne feroit pas plus fage de recevoir des Troupes étrangeres qui font foumises à un Gouvernement arbitraire & qui par conféquent ignorent les droits de la liberté; Troupes, ajouta t'il, qui ne feroient aucun cas de nous, parce qu'elles ne feroient attachées qu'à ceux de qui elles recevroient la folde; qu'enfin c'étoit aller contre l'humanité que de dévouer les amis & fes proches aux dangers de la guerre, pour conferver des étrangers dans la paix & la tranquillité.

Le fieur Fitzgibons examina & la guerre contre l'Amérique étoit jufte, & fon avis étant pour la négative, il tâcha de détourner foa Pays de la part qu'on vouloit l'y faire prendre.

Le Chevalier Edouard Newenham pouffa les chofes encore plus loin en faifant observer qu'il falloit renoncer à revoir les Troupes dont on vouloit que l'Irlande fe détachât, parce que, même dans la supposition où elles fou merroient l'Amérique, il faudroit qu'elles y restaffent pour affurer leur conquête, arrendu que l'efprit de liberté y fubfifteroit toujours; que l'admiflion des Troupes étrangeres avoit dans tous les temps été l'époque de la chute des Empires; que ces Troupes ne fe foumettant pas aux Loix & à la police du Pays qu'elles occupoient, n'y apportoient que du trouble & de la confufion, & que dans les dernieres guerres on en avoit fait l'épreuve, &c.

Le fieur Gardiner traita la queftion du côté du peu de défense & de forces qu'avoit à oppoler l'Irlande fi quelqu'ennemi effayoit de P'envahir... Le fieur Carleton écarta aifément de pareilles craintes & appuya fort fur les conféquences que pourroit avoir le refus qu'on feroit de le prêter aux befoins de la GrandeBretagne, dont le reffentiment feroit dangereux; mais le fieur George Ogle ne se laissa point intimider par cette efpece de menace & il ne craiguit pas de dire qu'il étoit étonnant qu'on voulût forcer un Pays à s'armer contre des gens dont il imiteroit à coup sûr la conduite s'il fe trouvoit dans le même cas. Après beaucoup d'autres. raifonnemens & pour & contre le Meffage du Chevalier Blaquiere que celui-ci appuya autant qu'il put, là motion fut rejettée à la pluralité des voix; on accorda les quatre mille hommes, mais on refufa le remplacement étranger.

Quelques jours auparavant, l'Avocat Général avoit fixé dans la même Chambre des Communes du Parlement d'Irlande les fub

fides qui doivent être accordés à Sa Majesté pour l'année 1776, à la fomme de 1, 411, 064 liv. fterl. 14 f. 2 d. laquelle, avec les 66, 927 liv. 16 f. 2 d. qui venoient d'être octroyées, forme un total de 1, 487, 992 liv. 10 f. 4 d.

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Le 33 Régiment d'Infanterie, qui a pour Colonel le Lord Cornowallis, eft destiné pour l'Amérique, au lieu du 53°. Ce Lord commandera l'expédition de la Caroline Méridionale & de la Virginie.

Extrait d'une Lettre de l'Ife Fayal.
(une des Açores).

Par un Vaiffeau de l'Amiral Graves, qui est venu acheter ici du vin pour l'Escadre, nous apprenons que les Américains ont armé quatorze Bâtimens en course, de dix à dix-huit canons, pour le défendre contre les Vaiffeaux du Roi. Le Commodore de cette perite Efcadré s'appelle Brice. Il a fervi autrefois en qualité de Contre Maître dans la Marine Royale, & il est connu avantageufement de beaucoup d'Offi, ciers. C'est un homme courageux, entreprenant, qui connoît parfaitement la mer, & qui s'étant em paré, à ce qu'on dit, d'un Sloop du Roi, de feize canons, l'a conduit à Philadelphie. Les Vaisseau de Sa Majefté ont pris aux Américains quelques Bấtimens qui alloient aux Ifles Falkland pour pêcher des baleines & des veaux marins.

On dit qu'il eft arrivé de New-Yorck un Courier chargé de propofitions du Congrès général. Cette affemblée offre de payer 4 & demi pour 100 fur toutes les matchandises & effets exportés de la Grande Bretagne au Continent de l'Amérique, avec la claufe que ce droit fera levé de la maniere que l'affeablée générale de chaque Province jugera convenable, & l'on affure que ces propofitions ont été agréées par le Confeil Privé c'est d'après ces espérances d'un prochain accoumodement, qu'un particulier vient d'offrir un pari, de 100 guinées contre so, qu'au 1' Mai prochain, on aura freté cent Vaiffeaux maxchands Anglois pour l'Amérique.

De Versailles, le 23 Décembre 1775.

Le 20 de ce mois, on célébrz, dans l'Eglife Royale de Saint-Louis, le Service folemnel fondé pour le repos de l'ame de feu Monfeigneur le Dauphin. Le Roi, Monfieur & Monfeigneur le Comte d'Artois, ainsi que Madame Elifabeth de France & Madame Adélaide, affifterent à ce Service, auquel le Curé de cette Paroiffe officia.

Les fieurs Dagory, troisieme & quatrieme fils du fieur Dagoty, connu par fon Art de graver & d'imprimer en couleur, ont ca l'hon

neur de préfenter à la Reine le premier Cahier des Flantes curieufes, deffinées d'après nature dans les différentes ferres des Jardins du Roi; elles étoient gravées & imprimées felon les procédés de l'Art dont leur Pere eft Inventeur. Ils y ont ajouté un effai d'une de ces Plantes imprimées fur farin, qui produit l'effet du broché & du Pekin, & qui peut faire espérer de cette tentative une découverte utile au commerce.

De Paris, le 25 Décembre 1775.

Il paroît un fecond Mémoire inftructif lur l'exécution du Plan adopté par le Roi pour parvenir à détruire entierement la maladie qui s'eft répandue fur les beftiaux dans les Provinces Méridionales de la France : ce Mémoire, rédigé par les ordres de Sa Majesté, toujours occupée de ce qui peut contribuer au bonheur de fes Sujets, après un expofé fuccint de l'hiftorique de cette épizootie & de l'infuffifance des moyens employés jufqu'à préfent pour la détruire, inlique, 1°. les précautions à prendre pour empêcher la maladie de s'étendre dans l'intérieur du Royaume & pour la repouffer à cet effet derriere la Garonne, fur le côté gauche de cette riviere ; 2o. les mefures néceffaires pour garantir les parties faines qui fe trouvent au-delà de la Garonne, tant du côté des landes & de la mer, que du côté des vallées qui font au pied des Pyrennées; 3. ce qu'il convient de faire pen

dant l'hiver dans l'intérieur du Pays infecté pour y diminuer, autant qu'il fera peffible, les ravages de la contagion & veiller à ce que du moins on ne néglige pas les précautions compatibles avec les circonftances. Ce Mémoire, publié le mois dernier, se trouve à P'Imprimerie Royale.

Le 19 de ce mois, on a célébré dans l'Eglife Métropolitaine de Sens un Service annuel pour feu Monfeigneur le Dauphin, pere de Sa Majesté. Le Cardinal de Luynes, Archevêque de la Ville, y a officié pontificalement, & le Comte de Choiseul, le Comte du Châtelet, le Marquis de Rochechouart, le Duc de Montmorency, le Comte de Talleyrand, le Comte du Roure & le Vicomte de Choiseul, Menins de ce Prince, y ont assisté, aìafi que les différens Corps de la Ville.

Le même jour, l'Abbeffe & les Religieuses de' l'Abbaye Royale de Panthemont ont fait célébrer un Service folemnel, fondé à perpétuité dans leur Eglife, pour le repos de l'ame de feu Monseigneur le Dauphin.

Hector de Levis, ancien Prêcenteur & Comte de l'Eglife de Lyon, y eft mort le 12 de ce mois.

Le magasin des Porcelaines de Limoges, fous la protection de Monfeigneur le Comte d'Artois, ek fitué rue Mazarine, à côté du Tapillier, au fond de la cour, au rez-de-chauffée. Cette Porcelaine a la propriété d'aller au feu, au degré même de réduire Peau: elle a d'ailleurs la beauté & la blancheur requife. On y trouve des pieces d'ornement & des figures.

Lattré, Graveur, rue Saint Jacques, vient de mettre au jour la XII Suite de l'Almanach Icono logique, deffiné par le fieur Cochin. 8 liv. rel. & 5 liv: br.

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Hiftoire des Révolutions de Pologne depuis la mort d'Augufte III jusqu'actuellement. 2 vol. in 8. Chez Ruault. 7 liv. 10 f. br. Les Avantages & la Néceffité du commerce libre des bleds. Chez Boudet, Imprimeur, rue Saint Jacques. Ambigu Magique. Chez Chereau, rue Saint-Jacques, 1776. Almanach de Laenfbergh, Edition originale, en beau papier & maroquin. liv. Chez Saugrain, quai des Auguftins. — Hif toire de la Vie de N. S. J. C. depuis l'Incarnat. jufqu'à l'Afcen. par le P. de Ligny. 3 vol. in-8°. A Avignon, chez Domergue, & ici chez Leberton, rue Saint Victor. Etrennes Anacreontiques aux Graces. Chez le Jay. a liv. rel. liv. 10 f. br. Le Déjeuner de Ferney, eftampe annoncée dans une précédente Gazette, fe trouve chez les Auteurs, rue des Francs Bourgeois, place Saint-Michel, près de l'Arquebufier. Les Plaifirs de la Ville & de la Campagne, nouvel Almanach, orné de 12 jolies Eftampes, avec Tablettes & Stylet pour écrire, rel. en maroquin 4 liv. 10 £

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De Lisbonne, le 28 Novembre 1775.

IL vient de paroître ici un Edit en faveur de

la culture des terres, du commerce & de l'exportation du tabac du Bréfil. Le Roi y rappelle fur ces objets & ordonne d'obferver les Réglemens des 16 Janvier & 1' Avril 1751, ainfi que celui du 30 Avril 1774, par lequel Sa Majefté a exempté de tous drois le tabac qui feroit envoyé dans les Pays étrangers Ce nou vel Edit, compofé de vingt-cinq articles, eft daté d'Oeyras du 15 Juillet dernier.

De Cartagene, le 2 Décembre 1775. Sa Majefté ayant accordé au Marquis de Caffanar, latendant de Marine de ce Département, une place dans fon Confeil de guerre de Madrid a difpofé de ce dernier emploi en faveur du fieur d'Albuquerque, Capitaine de Vaiffeau, Briga fier de Marine & Infpecteur actuel de cet Arfenal,

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Le fieur de Roxas, Chef d'Efcadre des Armées Navales de Sa Majefté, Gouverneur par interim de cette Ville & Commandant Gé néral de ce Département, vient d'obtenir du Roi le titre effectif de ces deux places.

Hier, le fieur Gautier, Brigadier des Armées & Directeur Général de la conftruction des Vaifleaux d'Espagne, eft arrivé de Madrid en cette Ville. Il vient, dit-on, pour' conftruire dans notre Arfenal une Bombarde d'une forme différente de celles qui font dans ces Ports.

Les Vailleaux Le Monarque & le Velafco hirent à 11 voile de ce Port pour celui de Cadix le 29 du mois dernier. Une Frégatede vingt-fix canons partit auffi, le même jour, pour aller en croifiere fur les côtes de-Melille.

De Londres, le 13 Décembre 1775. Lorfque l'Acte pour refreindre le com

merce des Américains & pour donner l'ordre d'arrêter & de faifir leurs Vaiffeaux fut préfenté à la Chambre des Communes, le 5 de ce mois, le fieur Bailey fit contre cette propofition un Difcours qui attira beaucoup de Membres à fon parti & dont voici la fubftance,

« Je dois prévenir, dit il, les Membres de ≫ la Chambre qui paroiffent favorables au Bill » projetté, que je veux demander à ceux qui » le propofent comment je ferai dédommagé » de la perte de mon habitation aux mes, dont »ce Bill doit opérer la ruine. Si toute com>>munication eft coupée entre les Ifles & l'A

mérique Septentrionale, nos plantations fe»ront totalement ruinées & il leur fera in» poffible de faire du fucre ou du rum & » de nous envoyer ces productions fans le fe» cours de l'Amérique. Auffi-tôt qu'en vertu » d'une Loi on le verra autorifé à faifir les » Vaiffeaux Américains, il arrivera fans doute

qu'on s'emparera de tous les Vaiffeaux à >> fucre, car comme ils font obligés pour re» venir en Europe de longer la côte de l'Amé»rique,il feratrès-aife à tous Capitaine de Vaif

feau de guerre de dire qu'il a trouvé ces Bâti-" » mens louvoyant fur cette côte, d'ajouter

qu'ayant à bord des armes & de la poudre » (parce qu'en effet tous les Vaiffeaux mar» chan is en ont) ils alloient fournir ces muni» tions aux rebelles. Ce prétexte peut fuffire » pour les faire condamner, & les biens des >> Colons fe verren: confifqués & partagés en» tre ceux qui, par un abus de la Loi, s'en fe>> roient emparés.

» Il a été prouvé à la Chambre que les ex»portations annuelles pour l'Amérique avant>> le commencement de cette guerre fatale » montoient à trois millions & demi ft. dont » les trois quarts étoient de nos propres Manu

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» factures, & que nous ne retirions pas moins » de bénéfice de l'autre quart. Cependant toute >> cette exportation eft perdue pour nous, ainfi qu'une autre de 600, 000 liv. kerl. faite par l'Ecoffe.

Les Illes tiroient tous les ans pour plus de » 1, 100, 000 liv. fterl. de nos Manufactures, » & nous exportions annuellement pour la va leur de 470, ooo liv. kerl. de marchandifes » à la côte d'Afrique pour le commerce des » Illes, toutes ces fommes réunies forment un » capital de près de 6, 000, 000 sterl. & fi le Bill actuel paffe en Loi, cette exportation immenfe va fe trouver arrêtée, & la Na≫tion perdra tout fon bénéfice, indépendamment des avantages infinis que nous retirions de notre commerce & de nos importa» tions de ces différens Pays, fans compter » un million net que ce commerce verfoir tous les ans à l'Echiquier. »

Il fe tint le lendemain à la taverne de Londres une affemblée nombreufe de Commer çans aux Indes Occidentales, & quoiqu'ils y euffent été invités pour un objet différent du Bill dont on vient de parler, toutes les attentions fe porterent fur le danger allarmant qui réfultoi: pour les Colonies de la teneur de cette Loi & qui menace de la famine & d'une ruine totale cinq cens mille Sujets de Sa Ma-jeté, intéreflés au fort des Indes Occidentales; « Bill, difoient-ils, qui pour fe venger des coupables de l'Amérique, puoit les ianocens dans les Illes. »

Deux jours après, c'est-à-dire le 8, le Lord North ayant propofé, dans la féance de ce jour, une feconde lecture des modifications faites au Bill de prohibition pour l'Amérique, La propofition paffa à la pluralité de cent quarante trois voix contre trente buit, mais après des déba's qui durerent jufqu'à cinq beures &. demie. Le rapport étant fini, on propofa de mettre le Bill au net & d'en faire une troifieme lecture le Landi 11, ce qui a été accepté Unanimement.

Cette troifieme lecture ne fut faite que le 12, & comme les argumens pour & contre ce Bill avoient été épuifés dans les féances précédentes, les débâts furent courts & peu intére flans cette fois, & le Bill paffa à la pluralité de cent douze voix contre seize. En con¬ féquence il fut ordonné de l'envoyer, suivant l'ufage, à la Chambre des Lords.

Les avis font partagés fur l'etat des armées dans les environs de Saint-Jean. L'expofé fuivant femble dit-on,approcher le plus de la vérité..

Le Général Mongommery qui commande les Troupes Provinciales compofées de deur Régimens de la Milice de New-Yorck, d'un Corps de Troupes de Connecticut & de quelques Sauvages, le tout formant environ deux mille hommes, a mis le fiege devant Saint-Jean qui est défendu par cinq ou fix cens hommes, aux ordres du Major Prefton, La garnifon fe trouve dans la plus grande détreffe, faute de provifions, & en confequence, le Général Carleron a réfolu de la fecourir. Il a raffemblé les forces & a fait partir de Quebec le fieur Maclane avec les recrues d'EImigrans Royaux ( qui font tous Ecoflois ). II eft déterminé à attaquer le camp du Général Mongommery par trois endroits à la fois, Maclane d'un côté, lui Carleton d'un autre, & d'un troifieme la Garnison de Saint-Jean qui fera une fortie. Ce Général qui tçait que fa pofition & celle de la Province font l'une & l'autre peu avantageuses, eft décidé à brufquer l'affaire. Toutes les Troupes, y compris les recrues de Maclane & la Garnison de Saint Jean fe montent à environ dix huit cens hommes ou deux mille au plus. Tel étoit l'état des chofes à Saint Jean le 22 Octobre. Le Vaiffeau, auquel on doit ces nouvelles, eft parti de Quebec le 25.

Guy Johnson, qui avoit entrepris de lever un Corps de Sauvages pour le Gouvernement, voyant qu'il ne pouvoit y parvenir, eft parti pour l'Angleterre. On y verra aufi arriver vers Noel le Général Burgoyne.

De Versailles, le 27 Décembre 1775.

Le 24 de ce mois, la Marquife de la Suze a eu l'honneur d'être préfentée à Leurs Majeftés & à Famille Royale par la Comteffe de la Suze.

Le même jour, veille de Noel, le Roi, la Reine, Monfieur, Madame, Monseigneur le Comte d'Artois & Madame Elifabeth de France affifterent, dans la Chapelle balle du Château, aux Vêpres qui furent chantées par la Mufique du Roi, & auxquelles l'Evêque de Séez, premier Aumônier de Monfieur en furvivance de l'Evêque de Limoges, officia.

Madame la Comteffe d'Artois, Madame Adélaïde, Madame Victoire & Madame Sophie de France, tantes du Roi, y affifterent auffi dans une des Chapelles collatérales.

Ce jour, vers les dix heures du foir, Leurs Majeftés,accompagnées de la Famille Royale, fe rendirent dans la Chapelle de leur Château, ou, après avoir entendu les Matines, Eles

affifterent aux trois Meffes, pendant lesquelles la Mafique du Roi exécuta divers Noels & un Motet de la compofition du fieur Mathieu, Maître de Mufique en semestre.

Le lendemain, jour de Noel, Leurs Majeftés & la Famille Royale entendirent, dans la même Chapelle du Château, la Grand'Meffe qui fut chantée par leur Mufique & à laquelle l'Evêque de Séez officia pontificalement; la Marquife de Pracontal fit la quête.

L'après midi, Leurs Majeftés, ainfi que la Famille Royale, après avoir entendu le Sermon de l'Abbé Maury, Grand Vicaire de Lombez, affifterent aux Vêpres & au Salut qui furent chantés par la Mutique du Roi, & auxquels le même Prélat officia.

Le 17 de ce mois, les Propriétaires des mines de charbon de Saint-Georges ont eu l'honmeur de présenter à Monfieur, le Plan du canal d'Anjou, ouvert sous la protection de ce Prince, qui a bien voulu permettre que ce canal portât fon nom. Ils y avoient joint le Plan d'une pyramide que Monheur leur a auffi permis d'ériger à l'embouchure du canal, pour confacrer la protection qu'il veut bien accorder à leur entreprise.

Le 24, le fieur Brocqueville, Miffionnaire, qui, fous le bon plaifir du Roi, a été nommé pour remplacer le fieur Allard dans Ja Cure de Notre Dame, a eu l'honneur d'être préfenté à Sa Majefté & à la Famille Royale par le fieur Jacquier, Supérieur Général de la Congrégation de la Miffion.

Le fieur Elie de Beaumont, Avocat au Parlement, Intendant des Finances de MonSeigneur le Comte d'Artois, & Avocat Général Honoraire de Monfieur, a eu l'honneur de préfenter au Roi, à la Reine, à Monfieur, à Madame, à Monfeigneur le Comte d'Artois, à Madame la Comtesse d'Artois & à Monfeigneur le Duc d'Angoulême les deux Médailles représentant le Bon Vieillard & la Bonne Fille, qui ont été données cette année aux deux couronnés dans la fête morale & patriotique que Sa Majesté a bien voulu agréer & autorifer fous le nom de fêtes des Bonnes Gens. Les noms des deux couronnés & de leurs Paroiffes y font gravés. Cet hommage de fon zele a été reçu avec bonté & avec fatisfaction, & il lui a été permis d'avoir l'honneur de le renouveller tous les ans.

Le fieur Scheutze, Chargé des Affaires de
:Voyez la Gazette du 30 O&tobre, No. 87.

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461 la Cour de Danemarck, présenta au Roi onze Gerfaulx d'Islande. Ce préfent, que Sa Majefté Danoise eft dans l'ufage de faire tous les ans, fut reçu par le Marquis d'Entragues, Grand Fauconnier de France, en furvivance du Duc de la Valliere, & par le Marquis de Forget, Capitaine du Vol du Cabinet.

De Paris, le 29 Décembre 1775.

Le Roi a rendu, le 15 de ce mois, cinq Ordonnances Militaires. L'une a pour objet la nouvelle compofition des Gardes du Corps de Sa Majesté, dont les fixiemes Brigades des quatre Compagnies font réformées. Chacune d'elles n'aura déformais que deux étendards, & fera composée d'un Capitaine, d'un AideMajor, de deux Lieutenans Commandans d'Escadron, de trois Lieutenans, de fix SousLieutenans, de deux Porte Etendards, de deux Fourriers, de dix Maréchaux des Logis, de vingt Brigadiers, de deux cens quatrevingt Gardes, d'un Timballier & de cinq Trompettes, formant deux Efcadrons & demi; ce qui compofera dix Efcadrons dans les quatre Compagnies, dont un demi Escadron de chacune fera de fervice auprès de Sa Majesté, & fera relevé tous les trois mois. Cette Ordonnance eft compofée de vingt-deux Articles' qui fixent le traitement des réformés jusqu'à remplacement, les appointemens des differens grades, les preuves de nobleffe qu'il fau ira faire par la fuite, foit pour les places d'Officiers, foit pour les Gardes mêmes, &c. &c.

Par une feconde Ordonnance, Sa Majesté, déterminée à réduire fa Maifon Militaire fupprime les deux Compagnies des Moufqueraires de fa garde, & fe referve de régler les divers traitemens des Officiers.

Par une troisieme, le Roi, déterminé à facrifier une partie de l'éclat qui l'environne, en réformant plufieurs Corps de fa Maison, & en réduifant les autres pour concourir aux vues d'œconomie & d'ordre qui l'animent, réduit les deux Compagnies des Gendarmes & Che vaux-Légers de la Garde à quarante quatre hommes chacune, commandées par un Capi◄ taine-Lieutenant, deux Sous Lieutenans deux Enfeignes, un Aide-Major, un PorteEtendard, un Fourrier, deux Maréchaux des Logis & quatre Brigadiers, toujours en pourvoyant au fort des réformés, ainsi qu'il l'a fait pour les deux Compagnies de Moufquetaires.

La quatrieme réforme, avec la même atg

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