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mant de la Havane avec des cargaifons de cacao, cuirs, tabac, fucre, poivre, faifepareille & bois de campêche, & le Navire l'Angélique, venant de Cartagene des Indes & de la Havane avec une cargaison de cuirs, de tabac & de fucre.

On mande de la côte de Maroc que l'Ambaffadeur te Suede étoit parti de Mequinez à la mi- Août pour le rendre à Gibraltar, où il étoit attendu par le Vaiffeau de guerre qui est à les ordres. L'objet de la commiffion de cet Ambaffadeur étoit de porter quelques préfens au Roi de Maroc & de lui confirmier, de la part de fon Souverain, la résolution où il eft de ne point faire le préfent annuel de 20, 000 piastres fortes, auquel la Cour de Suede s'étoit ci-devant aflujettie. Le fieur Vulf, Colonel Général de Suede auprès du Roi de Maroc, a obtenu fa retraite, & a été templacé par le fieur Veftrum.

Le fieur Chénier, Chargé des Affaires de France, qui avoit été à Mequinez pour préfenter au Roi de Maroc la lettre de Sa Majefté, eft retourné à Salé, après un séjour de deux mois à Mequinez, où il a rempli les objets de fa miflion.

Le Roi de Maroc ayant été informé qu'un de fes Alcaides, des environs de Melille, avoit eu des intelligences avec cette Place, dans le temps même que ce Prince en faifoit le fiege, à attiré avec art cet Alcaide à fa Cour, & l'a fait mourir à coups de bâton dans une de fes audiences publiques.

A en juger par quelques arrangemens, il femble que le Roi de Maroc doit paffer bientôt à Salé, où il fera quelque réfidence. On doute cependant que le voyage ait lieu avant que ce Prince foit affuré des difpofitions ultérieures de l'Espagne.

Le fieur d'Heredia, Lieutenant-Général des Armées de Sa Majefté & ci-devant Gouverneur Général des Ines Canaries, eft arrivé dans ce Port fur un Navire François : il eft remplacé dans le Gouvernement de ces Ines par le fieur d'Alvarado, Maréchal de Camp.

De Malte, le 27 Septembre 1775. Le Grand-Maître & fon Confeil ont accordé aux Capitaines François, qui prirent les armes le 9 de ce mois, en faveur de la Religion, l'entiere franchise du droit d'ancrage dans ce Port & l'exemption de la demiDouane pour leur pacarille, pourvu qu'elle ne foit pas au deffus de 1000 écus Maltois. Les autres Officiers des Batimens qui ont fervi dans la même occafion avec ces Capitaines, jouiront comme eux des mêmes exemptions,

dès qu'ils parviendront à commander. Les Diplômes donnés aux Capitaines par la Chancellerie de l'Ordre font conçus dans les termes les plus honorables pour eux.

De Florence, le 4 OFobre 1775.

Le Roi d'Espagne voulant récompenfer la bravoure & l'habileté que le Chevalier Acton, Capitaine de Frégate au fervice de Son Alrefle Royale le Grand-Duc a montrées dans la derniere expédition de la Flotte Espagnole, lui a fait préfent de fon portrait entouré de diamans. Sa Majesté Catholique a pareillement fait remettre au Chevalier Guillichini une tabatiere d'or émaillée, ornée de fon portrait & enrichie de baillans.

On apprend de Livourne que la Frégáte de guerre l'Etrurie, commandée par le Chevalier Guillichini, appareilla de cette rade le 29 du mois dernier, pour aller en courfe, & qu'elle a été fuivie, le 1 de ce mois, par la Frégate la Rondinella, aux ordres du ficur Brué, Lieutenant de Marine: ces Bâtimens doivent établir leur croifière dans ces parages, pour mettre les côtes de Tofcane à couvert des infultes des Corfaires Barbarefques.

Les dernieres lettres arrivées de Tunis rapi portent que le Bey d'Alger, peu tranquille depuis que les Efpagnols ont attaqué fes E:ats, & craignant de leur part une feconde tentative, travaille continuellement à former de nouveaux plans, & fait toutes les difpofitions convenables pour mettre de plus en plus les Côtes & fon Royaume en état de défense.

De Londres, le 27 Qitobre 1775.

Hier, le Difcours du Roi ayant été lu de nouveau, après que Sa Majefté fut fortie de la Chambre des Pairs, leLord Towns bead le leva & traita à fond l'objet des malheureufes querelles entre l'Angleterre & l'Amérique; après quoi il propofa une Adreffe de remerciment à S. M. Cette propofition fut appuyée par le Lord Denby; mais le Marquis de Roc kingham propofa d'y faire des changemens qui donnerent lieu à des débats fort longs & très-intéreffens fur le même objer. Quelques Lords de l'Adminiftration avouerentingénue ment qu'ils avoient été mal inftruits l'année derniere; qu'en conféquence leur avis ayant porté fur un faux principe, les arrêtés qui ea avoient été les fuites n'avoient pas produit leur effet. Cet aveu leur attira, de la part du Parti de l'Oppofition, des Obfervations peu ména gées.

L'Evêque de Peterborough fit voir la fauffe

politique qu'il y auroit à continuer la querelle avec les Colonies & preffa l'Administration, avec beaucoup d'humanité, de prévenir les ravages ultérieurs du glaive & du feu. Le Duc de Richmond & le Lord Shelburne firent le tableau des fâcheux effets qu'avoit déjà produits & de ceux que pouvoit encore produire la querelle avec les Américains. Le Lord Shelburne reprocha fur tout à l'Adminiftration l'illégale introduction des troupes étran geres dans les Etats de la Grande-Bretagne avant le confentement du Parlement; on délibéra enfuite i l'Adreffe refteroit telle qu'elle venoit d'être propofée, & l'affirmative paffa à la pluralité de foixante-fix voix contre trentetrois. La Chambre fe fépara vers onze heures du foir & s'ajourna au lendemain.

Il n'y eut pas des débâts moins vifs dans la Chambre des Communes à la propofition de la même Adreffe. Le Lord Cavendish demanda qu'on y fit quelques changemens, ce qui occafionna des difcuffions où l'on développa aux yeux des Miniftres les fuites funeftes des arrêtés de la derniere feffion. Le Général Conway prit fortement la défense de l'Amérique. Le fieur Burke pouffa les chofes plus loin en s'efforçant de verfer le ridicule fur quelques Minitres & fur leurs opérations. Le fieur Charles Fox prit enfuite la parole avec sa véhémence connue, & dirigea fon attaque principale contre un des Membres de l'Adminiftration qu'il fit même soupçonner d'ètre l'Auteur de quelques écrits qu'on avoit lus dans les papiers publics. Le Lord attaqué directement défavoua ces pamphlets anonymes &, après avoir juftifié la conduite, ainfi que celle du Roi, il conclut que les mesures dont Sa Majefté avoit parlé dans fon Difcours, & que la Chambre, dans l'Adreffe dont il s'agiffoit, regardoit comme pouvant effectuer une réconciliation honorable avec l'Amérique, étoient conformes à la prudence & à la fageffe calculées, autant qu'il étoit poffible fur la fituation des affaires. Plusieurs perfonnes parlerent encore après ce Lord; mais on eft informé que malgré la diverfité apparente des opinions, l'Adrefle en question paffa à la pluralité de deux cens foixante-dix-huit voix contre cent huit..

Lorfque le fieur Sayre fut amené devant le Lord Rochford, il convint avec fermeté qu'il s'étoit exprimé avec beaucoup de liberté fur les longues & fâcheufes conteftations de l'Amérique, & qu'il avoit même dit dans une converfation qu'il craignoit de ne pas voir dans ce Pays allez de vigueur pour produire un

changement total dans les hommes & dans les opérations; mais il nia formellement tout plan ou projet de s'affurer de la perfonne du Roi, ou toute expreffion qui eût rapport à une pareille intention. Il obferva que s'il eût été queftion d'un projet de cette nature, le fieur Richardfon auroit dû fufpendre fa délation jusqu'à ce que les chofes fuffent plus avancées & qu'il put avoir quelques preuves de ce prétendu complot; mais, continua le fieur Sayre, a je m'apperçois qu'on eft malheureusement » difpofé à donner de l'encouragement aux » délateurs & à rendre le Gouvernement très» défavorable à la liberté, foit que l'accufa>>tion foit fondée ou non. » Il rapporta même quelques faits à l'appui de ce qu'il venoit de dire, & il ajouta au Lord Rochford que, comme toutes les paroles partoient d'une fource pure, il ne craignoit pas qu'on pût leur donner un fens criminel & qu'il ne cachoit pas fes vrais fentimens, quoique Mylord put les croire défagréables pour quelques Miniftres dont les opérations entraîneroient infailliblement la ruine & la deftruction de l'Etat.

Quelques perfonnes très-inft ruites affurent ici qu'on doit propofer au Parlement d'enrégimemer la Milice dans toutes les Provinces de l'Angleterre, la plupart des Troupes réglées devant partir pour l'Amérique, celles mêmes qu'on pourra tirer d'Irlande étant également deftinées à aller réduire nos Colonies. Extrait d'une Lettre de Quebec, du 24

Septembre 1775.

Un Exprès arrivé du Fort Saint Jean à Montréal, le zo de ce mois, a rapporté que le Capitaine Williams, accompagné de foixante-dix Soldats & de quarante Canadiens, commandés par le fieur Longueville, avoit attaqué environ trois cens Américains près de SaintJean & les avoit chaffés de leurs retranche mens; qu'il y en avoit eu trente tués, quarante bleffés & quelques-uns faits prifonniers. Les Troupes du Roi n'ont eu dans cette efcarmouche que fept hommes tués & trois bleffés. Du nombre des prifonniers fe trouvent le fils d'un particulier de cette Ville qui fervoit parmi les Infurgens en qualité de Volontaire, & un de leurs principaux Chefs; le Major Prefton qui cominandoit à SaintJean, ayant demandé à ce dernier comment, avec fi peu d'hommes, il avoit ofé attaquer une Province auffi confidérable que le Ca-. nada, ce Chef lui répondit qu'il avoit cru pouvoir compter fur le fecours de deux mille Canadiens dès qu'il feroit entré fur leur Territoire, mais que ce renfort lui ayant man

qué, il convenoit de l'imprudence de fon entrep:ife.

De Deux Ponts, le 5 Novembre 1775. Chriftian IV, Duc Régnant de DeuxPonts, Comte Palatin du Rhin, Duc de Baviere, Comte de Sponheim & de Weldentz, eft mort cette nuit en fon Château de Petershaim, âgé de cinquante-trois ans. Doué de toutes les qualités fociales, Protecteur éclairé des Arts, univerfellement regretté de Les Sujets, ce Prince laiffe pour fucceffeur à fè's Etats fon neveu le Prince Charles de DeuxPonts, fils aîné du feu Prince Palatin Frédéric, Feld-Maréchal de l'Empire & de l'Einpereur, Gouverneur de Bohême, &c.

De Fontainebleau, le 8 Novembre 1775.

3

Le de ce mois, jour de Saint-Hubert, le Roi, accompagné de Monfieur & de Monfeigneur le Comte d'Artois, des Princes du Sang & d'un grand nombre de Seigneurs de La Cour, fe rendit dans la forêt à l'endroit que Sa Majefté avoit indiqué pour rendez vous & chaffa le cerf.

La Reine, Madame & Madame la Comteffe d'Artois, accompagnées de leurs Dames d'Honneur, d'Atours, & d'un grand nombre de Dames, tant de leur fervice que de la Cour, priren: auffi le plaifir de la chaffe, à laquelle Le trouva Malane Elifabeth de France, accompagnée de la Princeffe de Guémené, Gouvernante des Enfans de France.

Les, la Marquife de Pracontal a eu l'hon-" neur d'être préfentée par Madame Sophie de France à Leurs Majeftés & à la Famille Royale, en qualité de Dame pour accompagner ceue Princeffe.

De Paris, le 10 Novembre 1775. On apprend de la Ville de Saint-Malo que le feu qu'on allumoit pour la sûreté des Na

2. Ind.

vigateurs far le Cap Frehel ne donnant pas régulierement une lumiere égale, on a fubftitue fur le même Cap un fanal à reverbere, & l'on efpere que pouvant être entretenu plas facilement & avec plus d'exactitude, il remplira mieux l'objet auquel il eft destiné.

Le tirage de la Loterie de l'Ecole RoyaleMilitaire s'eft fait le 6 de ce mois. Les numéros fortis de la roué de fortune, foar 9, 18, 11, 32, 5. Le prochain tirage fe fera le s Décembre.

Marie-François de Paule le Fevre d'Or meffon, Chevalier, Marquis d'Ormeffon, Confeiller d'Etat Ordinaire au Confeil Royaldes Finances & au Confeil Royal du Commerce, Intendant des Finances, Chef du Coafeil de l'Administration de la Royale Maison de Saint-Cyr, Docteur Honoraire de la Faculté des Droits, eft mort ici, le 7 de ce mois, dans la foixante-fixieme année de fon âge.

On écrit de Chartres que les procédés du fieur Maupin pour faire le vin, ont eu depuis trois années dans ce Pays, les fuccès les plus heureux, & qu'ils ont fur-tout communiqué aux vins de ces cantons la qualité qui leur manquoit fouvent, de pouvoir être tranfportés. On fçait que la Faculté de Médecine & le Corps des Marchands de Vin, fur les demandes du fieur Bertin, Miniftre, avoient attesté la falubrité de la manipulation du fieur Maupin, & il ne pouvoit lui manquer que l'atteftation qui lui et donnée aujourd'hui par la reconnoiffance d'un vigneble de dix mille arpens,

L'Abbé Cumano, Romain, recommencera fon Cours de Langue Italienne le 13 de ce mois: il donmera fes Leçons les Lundis, Mercredis, Vendredis & Samedis, depuis fept heures du foir jusqu'à neuf, dans fa demeure, rue Champ-Fleury.

Le 20 de ce mois, le fieur Dubois ouvrira, aves l'agrément du Magiftrat, un Cours complet de Géographie Aftronomique conforme aux observations de l'Académie des Sciences. Sa demeure eft rue du Temple au Marais, près de la rue de Montmorencă.

COURS DES EFFETS PUBLICS 1775.

Novembre

Actions.

Do. 100

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Mardi 7

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Lyon, Saints.

433

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5 5

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Bil. des Fermes.:

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433

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15.3.

Cadix... 15.0. 610 Livourne.. 95 à 96 Gênes.

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94

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Le Payfan Perverti, ou les Dangers de la Ville; par le fieur Reuf de la Bretone. 4 vol. Chez le Jay M Mérigor

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D'Alep, le 23 Août 1775.

ALT PACHA, nommé au Governement

LY

de cette Echelle, y a fair fon entrée le 5, au brait du canon du Château. Les Confuls Européens lui ont envoyé faire leur compliment fur fon arrivée; mais l'audience que chacun d'eux doit, faisant l'afage, recevoir de ce Vilir, n'eft pas encore fixée.

Il arriva hier en cette Ville un ordre de la

Porte de faire paffer promptement à Bagdad huit cens makouks de bled & une pareille quantité d'orge. Ce blad fera payé 13 piaftres & un tiers, & l'orge 4; mais comme la premiere de ces denrées vaut préfentement fur la place 55 piaftres & la feconde 33, il eft à préfumer que les Grands qui doivent fournir ces grains, le dédommageront da bas prix qu'on Leur en donne par une augmentation fur ceux qu'ils feron: expofer dans les marchés.

De Larnaca, le 31 Juillet 1775. Les ravages que les fauterelles ont faits cette année dans l'Ifle, ont été fi confidérables, que le Gouvernement a expédié à la fin du mois dernier,des repréfentations à la Porte pour en obtenir un commandement qui contraigne les habitans de les brûler à l'inftant qu'elles Commenceront à fe répandre dans les campagnes, le Grand Seigneur pouvant feul, par adouciffement à la Loi, ordonner cet unique hoyen de les détruire.

La Frégate Françoife l'Aurore, aux ordres du Chevalier de Bompar, Capitaine de Vaifleau, a relâché en cette rade depuis le 21 jufqu'au 27 du mois dernier, pour y faire quelques provisions. Elle fut faluée, fuivant lufage, à fa premiere apparition, de cing coups de canon qu'elle rendit

De Stockolm, le 6 Octobre 1775. On a reçu la nouvelle que le Vaiffeaw Prince Charles, revenant d'Alger, eft arrivé heureufement à Gothenbourg. Ce Baiment, commandé par le fieur Von Stan den, Lieutenant-Colonel & Chevalier de l'Ordre de l'Epée, a ramené fur fon bord le feur Vuif, Conful, & toute la familie. L'E tat-Major & l'equipage avoient fait la plus beureufetraverfée, lorfqu'en abordant à Salé, en Officier & un Bas-Officier, avec dix-huit boumes de Garnifon, voulant le rendre des premiers à terre, fe jetterent dans une Chas loupe au moment que la mer étoit fort agitées cette Chaloupe coula à fond un inftant après, & un Bâtiment Turc qui venoit au-devant d'eux, ne put fauver que le Bas-Officier & fept hommes. Ce Vailleau doit, au premier bon vent, faire voile pour Carlferone.

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Le 26 du mois dernier, on a lancé à l'eau es préfence du Duc de Sudermanie & du Comte Charles Scheffer,Grand Directeur de la Com pagnie des Indes, le Vaiffeau le Gustave III, Conftruit aux frais de cette Compagnie.

Avant-hier, le Comte Kaunitz Rittberg, Envoyé de l'Empereur & de l'Impératrice Reine en cette Cour,eut une audience publique de la Reine Douairiere, au Château de Drott ningholm ; il a été admis enfuite à l'audience du Duc de Sadermanie & de la Princeffe So phie-Albertine.

Le fieur Simolin, Envoyé & Miniftre Plé nipotentiaire de Ruffie & Chevalier de l'Or dre de Dannebrog, a été introdait le lende main aux mêmes audiences qui ont été également données aujourd'huiau Comte de Noftiz, Envoyé du Roi de Prufle en cette Cour.

La maladie épizootique qui a exercé fes ravages dans divers cantons du Gouvernement

de Petersbourg & de Novogorod & qui avoit été caufée par la difette d'eau & par la continuité de la chaleur, a diminué beaucoup aux approches des premiers froids & par les fages mefures que le Gouvernement a prifes pour en arrêter les progrès.

De Copenhague, le 21 Octobre 1775. Le fieur Blom, Chambellan de Sa Majefté & fon Miniftre à la Cour de France, eft parti de cette Ville, il y a quelques jours, pour retourner à Paris.

L'Efcadre Ruffe, partie dernierement du Sund, est arrivée le is dans cette rade. Elle a remis à la voile le lendemain, & on sçait qu'elle doit fe rendre à Revel.

Le 13, il eft arrivé dans le Sund une Galiote à bombes, Ruffe,deftinée pour Cronstadt,

De Venife, le 14 Octobre 1775. Une Péote de cette Ville, partie depuis un mois pour Zara, ayant plufieurs paffagers à bord & des effets d'une valeur affez confidérable, a été furprife dans la Plage de Zara, le 22 Septembre, par une Lance, armée de dixbuit hommes compofant l'équipage d'une Felouque qui étoit à l'ancre à Ulto. Il en a coûté la vie au Capitaine & à un des Matelots qui avoient oppofé quelque réfiftance; le furplus auroit fubi le même fort fans l'interceffion de deux Capucins qui fe trouvoient parmi les paffagers & qui engagerent les Pirates à fe Contenter de la prife des effets. Ces Forbans, qu'on croit des Dalmatiens & des Ragufois, ont, à la même priere, accordé au Bâtiment la liberté de fe rendre à fa destination.

Mercredi dernier, le Duc & la Ducheffe de Glocefter partirent de cette Ville pour Padoue après y avoir féjourné environ trois femaines. Ils fe rendront à Rome & reviendront ici pour la Fête de l'Afcenfion. La veille de leur départ, ils firent au Baron de Zucmantel, Ambaffadeur de France,l'honneur de dîner chez lui à une table de trente couverts, à laquelle le Corps Diplomatique & les Etrangers de la premiere distinction furent priés. Le Prince de Heffe - Darmstadt qui arriva Samedi dernier avec la Princefle fon épouse & trois de leurs enfans, fit à ce Miniftre le même honneur, & partit hier pour retourner en Allemagne.

Le Capitaine Jofeph Dabinowich ayant envoyé, l'année derniere, de l'embouchure du Cattaro un de fes Trabaccolis à l'Echelle de Dulciguo en Albanie, pour y faire proviGon d'eau, un Turc de diftinétion de cette:

Echelle fe donna le cruel plaifir de tirer pla fieurs coups de fufil fur les Mariniers de ce petit Navire & en bleffa deux. Dabinowich jara aufli-tôt de se venger de cette offense, ✯ eneffet, fe trouvant quelque temps après à l'Echelle de Saint-André, il y rencontra ce Turc& expédia fur le champ fes gens à bord d'une Guaiche avec ordre de le tuer, ce qu'ils exécuterent. Le frere de ce Turc, en ayant été informé, fe difpofe aujourd'hui à le venger; il a fait conftruire exprès un Chebec de vingtquatre canons, en état de porter trois cens hommes, pour -aller attaquer Dabinowich; celui-ci, inftruit de ces préparatifs, s'eft tranfporté à Cattaro, &, après avoir équipé une groffe Tartane qui lui appartient, ainfi que deux de fes Trabaccolis qu'il a garais d'hommes robuftes, il a envoyé ces trois Navires à la rencontre de fon ennemi qui patcourt ces mers. On ne tardera pas à apprendre l'iffue d'une querelle qui fixe l'attention gés nérale.

De Londres, le 27 Ottobre 1775.

L'assemblée du 25 du Confeil Commun de cette Ville a été une des plus nombreuses qui fe foient tenues depuis longtemps. On y a propofé une Adreffe à la Chambre des Pairs & une autre à la Chambre des Communes qui devoient s'affembler le lendemain, pour prier les Membres des deux Chambres de prendre en confidération l'état actuel des affaires entre la Métropole & l'Amérique, & d'employer les mefures qui leur paroîtroient les plus pro pres à produire une prompte paix ; les débâts fur cette matiere ont été fort courts par l'unanimité des fentimens. Voici la copiè de cette Adreffe.

Aux très-honorables Lords Spirituels & Temporels affemblés en l'arlement, humble Requête des Lord-Maire, Aldermans & Communes de la Ville de Londres, affemblés en Confeil Commun, repréfentant:

Que cette Cour ayant pris dans la plus ferieuse confidération l'état de détreffe actuelle de nos Con citoyens en Amérique, eft prodigieusement allarmée des mesures coercitives que l'on pourfuit contr'eux, mefures qui, outre la grande incertitude du faceès, donneront encore lieu par la fuite à de nouvelles taxes beaucoup plus accablantes, & feront accroître la dette nationale, déjà fi considérable'; qu'il est fort à craindre qu'il ne s'en fuive la perte de la branche la plus précieufe de notre commerce, d'où dépend abfolument l'existence d'un nombre infini de Manufacturiers & d'Artifans; que Sa Majefté, dans la Réponse qu'Elle a faire à l'humble Adreffe & Pétition portée depuis peu aux pieds du Trône, & par laquelle on la fupplioit de faire ceffer les

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