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Hiet au foir, le Capitaine Danby, de la Nouvelle-Yorck, eft arrivé ici de Southampton, où il a laiffé fon Vaiffeau. Il apporte des nouvelles datées du 25 Avril dernier, dans lefquelles il s'agit d'une action paffée le 19, entre les Troupes du Roi & les Bostoniens: ces derniers y ont perda environ cinquante hommes; mais ils en ont tué ou bleffé cent cinquante aux Troupes réglées. On doit avoir inceffamment le détail de ce commencement d'hoftilités.

De Bale, le 3 Juin 1775.

Lundi 29 du mois dernier, le Général de Ried, Commiflaire de l'Empereur, étant ar rivé à Arlesheim, le Chapitre de Bâle s'eft aflemblé pour l'élection d'un nouvel Evêque. Toutes les voix se sont réunies en faveur de Frédéric-Louis François Baron de Wangen, d'une des plus anciennes Maifons d'Alface, Chanoine & Grand-Chantre du Chapitre : il eft âgé de quarante fept ans.

De Verfailles, le 8 Juin 1775. Le Marquis de Montbel prêta ferment, le 26 du mois dernier, entre les mains de Madame la Cointelle d'Artois, pour la charge de premier Maître d'Hôtel de cette Princefle, en furvivance du Comte de Montbel fon pere.

Le 31, du même mois, la Marquife de Montmorin, ci-devant Dame pour accompagner Madame la Comteffe d'Artois, prêta ferment entre les mains du Roi pour la place de Dame d'Atours de Madame Sophie.

La Comreffe de Bourfonne a eu l'honneur d'être préfentée au Roi le 3 de ce mois, par Madame Sophie, en qualité de Dame pour accompagner cette Princeffe.

Le même jour, la Dacheffe de Civrac, cidevant Dame d'Atours de Mefdames Victoire & Sophie, a prêté ferment entre les mains du Roi, pour la place de Dame d'Honneur Je Madame Victoire, & la Marquife Donniffant en qualité de Dame d'Atours de cette Princeffe.

La Comteffe de Bufançois, ci-devant Dame pour accompagner Mefdaines, a prêté ferment le lendemain entre les mains du Roi pour la place de Dame d'Honneur de Madame Sophie.

L'Abbé de Luberfac, ci-devant Aumônier du Roi, & nommé par Sa Majefté à l'Evêché de Tréguier, a prêté ferment entre les mains du Roi en qualité de premier Aumônier de Madame Sophie.

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Le Prince de Carignan, le Prince Victor & le Prince Eugene fon fils qui voyagent ici fous les noms du Marquis de Marene, du Comte de Saluffol & du Comte de Villefran che, ont été présentés au Roi, à la Reine & la Famille Royale, le même jour, par le Comte de Viry, Ambaffadeur de Sardaigne en cette Cour, & conduits par le fieur la Live de la Briche, Introducteur des Ambaffadeurs.

Le 4, le Comte de Guines & le Marquis de Juigné, préfentés par le Comte de Ver gennes, Miniftre & Secrétaire d'Etat ayant le Département des Affaires Etrangeres, eurent l'honneur de prendre congé du Roi, le premier pour aller reprendre les fonctions de fon Ambassade en Angleterre, d'où il étoit revenu par congé; & l'autre pour le rendre à fa deftination en Ruffie.

De Paris, le 9 Juin 1775.

Arrêt du Confeil d'Etat de Roi, du i Mai dernier, qui exempte la Ville de Reims de tout droit d'entrée fur toute forte de denréés, non-feulement pendant le féjour que le Roi fera pour fon Sacre dans cette Ville, mais encore huit jours avant l'arrivée & huit jours après le départ de Sa Majesté.

On apprend de Touloufe que l'Archevêque de cette Ville a donné un Mandement en forme d'Ordonnance, au fujet des Cimetieres des Villes & des Villages, & des Sépultures dans les Eglifes, qui répandent, au milieu de la Société, des femences de mort; ce Prélat humain & patriote, qu'imitera fans doute l'Hiérarchie Françoife, enjoint de choisir des lieux aétés en pleine campagne, qui garantiffent les vivans des dangers que l'ancienneté de l'ufage cherche envain à fe diffimuler. Le Parlement de cette Ville, convaincu par l'Ecrit éloquent & folide de l'Archevêque, de la fageffe de fes motifs, vient d'ordonner l'exécution de fon Mandement, & concourt

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par fon Arrêt à la bienfaifance éclairée du Prélat.

On apprend du Languedoc que le Dimanche 30 Avril, vers les neuf heures trois quarts du foir, il y eut un tremblement de terre dans la Vallée d'Aine, Diocèfe de Comminges. La fecouffe, qui dura plus d'une minute, fut affez violente pour réveiller des perfonnes très-endormies. La même lettre, datée d'Arreou, porte auffi que la maladie épizootique n'eft plus que dans un feul Village de la Vallée, & que le pain y eft à deux fois la livre.

Le Prince de Condé & le Duc de Bourbon, après avoir visité avec le Marquis de Vogué, qui avoit été au-devant d'eux, toutes les Places de la HauteAlface & s'être arrêté à la Manufacture des armes blanches de Klingenthal, où le fieur Gau, Entrepreneur, leur a fait voir des épreuves nouvelles de la converfion du fer en acier, ainfi que de la fabricarion des lames de damas, arriverent à Strasbourg le 16 Mai, au bruit de tous les canons du rempart. Ces Princes trouverent toutes les troupes de la Garnifon fous les armes. Leurs Alteffes Séréniffimes defcendirent de carroffe, monterent à cheval, accompagnées de plufieurs Officiers Généraux & de l'Etat-Major de la Place, & fe rendirent à l'Hôtel du Maréchal de Contades que le Marquis de Vogué, LieutenantGénéral & Commandant de la Province en fon abfence, avoit fait préparer pour les recevoir. Après tous les hommages & les complimens d'ufage, les Princes allerent à la Comédie & vintent fouper chez Je Marquis de Vogue. Le 27, les Princes fortirent à cheval de la Ville à fept heures du matin. Ils pafferent en revue la Cavalerie & les Dragons qu'ils virent manoeuvrer dans la Plaine des Bouchers: Leurs Alteffes Séréniffimes fe rendirent enfuite au Polygone de la Place, où les Canonniers & les Bombardiers, fous les ordres du Chevalier du Haut, Brigadier, commandant l'Ecole de l'Artillerie, exécuterent toutes les manœuvres relatives à ce fervice. Les Princes en marquerent leur fatisfaction par les libéralités qu'ils firent aux Canonniers & aux Artificiers qui y furent employés. Delà ils vifirerent la Citadelle, les Hangards de l'Artillerie & firent extérieurement le tour

de toutes les Fortifications & de la Place. Après le diner, Leurs Alte fles Séréniffimes fe porterent fus les bords d'un des bras du Rhin, où le fieur de Manfon, Lieutenant Colonel, Directeur des Construc tions de l'Artillerie, avoit préparé un pont de Ba teaux qu'il a fait manœuvrer d'une façon nouvelle, à laquelle les Princes ont donné leur approbation, ainfi qu'au fimulacre d'attaque & de défense dont ces mouvemens furent accompagnés. Les Princes fe rendirent, le foir, chez le fieur de Blair, Confeiller d'Etat, Intendant de cette Province, qui eut l'honneur de leur donner à fouper. Le Dimanche 28, les Princes allerent à l'Arfenal, où ils vifiterent les Ma gafins, les Salles d'armes, celle de l'Ecole & de la Fonderie; ils y furent accompagnés par le Chevalier du Haut, par le fjeur de Bonnal, Colonel-Directeur, & par les principaux Officiers du Corps Royal de ce Département. Delà les Princes pafferent à l'Hôpital Militaire, dont ils vifiterent toutes les Salles, & où ils trouverent une occafion encore plus preffante de déployer leur bienfaisance. Ils terminerent leurs courfes de la matinée à la Place d'Armes, où les Troupes de la Garde paraderent & défilerent devant eux; après quoi Leurs Altesses Séréniffimes allerent dîner chez le Baron de Wurmfer, Lieutenant Général - Infpecteur. A trois heures aprèsmidi, elles fe rendirent à la Plaine des Bouchers, où elles rrouverent toutes les Troupes de la Garnifon avec une nombreuse artillerie, lefquelles, fous les ordres du Marquis de Vogué & du Baron de Wurmfer, firent au feu de la moufqueterie & du canon, plufieurs grandes manœuvres qui durerent jufqu'après de neuf heures du foir. Cette journée se termina par un fouper chez le Commandant de la Province. Le Lundi 29, les Princes, falués, comme à leur arrivée, par tous les canons des remparts de la Ville, partirent à huit heures du matin, toujours accompagnés du Marquis de Vogué, qui suivra Leurs Alteffes Séréniffimes dans les visites qu'elles vont faire du Fort Louis, de Landau, de Weissembourg & d'Haguenau.

Le tirage de la Loterie de l'Ecole RoyaleMilitaire s'eft fait le 7 de ce mois. Les nu◄ méros fortis de la roue de fortune, font 51, 57, 79, 84, 80. Le prochain tirage fe fera le 5 Juillet,

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De Madrid, le 23 Mai 1775.

ON reçoit chaque jour les nouvelles les

plus favorables de la fanté de la Princeffe des Afturies & de celle de la jeune Infante, qui font à Aranjuez avec le Roi & la Famille Royale,

Don Juan de Yrigotti, ci-devant Chirurgien-Major des Armées de Sa Majesté, Profeffeur de la Société Royale de Bifcaye & Chirurgien en cette Cour, ayant lu dans la Gazette de cette Ville, du 11 Avril dernier, à l'Article de Paris, quelques Obfervations relatives à des enfans nés avec les fymptômes de la mort & rendus à la vie par les foins de différens Chirurgiens, & entr'autres du fieur Portal, dont les opérations à ce fujet ont été détaillées dans cette Feuille, déclare qu'il met en ufage depuis plufieurs années, & avec le plus grand fuccès, les mêmes moyens employés par les Chirurgiens François, & que la feule différence de fon traitement au leur, c'eft qu'il fe fert, au lieu d'eau & de vinaigre, de vin blanc qui lui paroît plus convenable dans cette circonftance. Il remarque, pour la perfection de la méthode indiquée par ces habiles Chirurgiens, que pendant quelque temps on ne doit point nouer le cordon ombilical des enfans, afin de pouvoir au befoin leur faire jetter un peu de fang; opération au moyen de laquelle les poulmons, moins comprimés par le changement fubit de la circulation & de l'introduction de l'air, fe dilatent avec facilité.

De Mayence, le 31 Mai 1775. Le Marquis de Claufonette, Miniftre Plénipotentiaire de Sa Majefté Très-Chrétienne auprès de Son Alteffe Electorale, eft arrivé ici le 25. Il a eu la premiere audience le 28,

après que le Marquis d'Entraigues eut pris congé de Son Alteffe Electorale.

De Londres, le 19 Mai 1775.

Il fut arrêté dans le Congrès Provincial, tena le 26 Avril dernier à Wattertown dans la Nouvelle-Angleterre, d'envoyer l'Adreffa fuivante, non à la Cour ni au Parlement, mais aux Habitans de la Grande-Bretagne.

Amis & Concitoyens,

Les Troupes, fous le commandement du » Général Gage, ont enfin commencé à com » mettre des hoftilités dans cette Colonie, & » comme il eft de la plus grande importance » de vous donner promptement un récit fidele » & authentique de ce procédé inhumain, le Congrès de cette Compagnie vous le fait >> pafler; le Congrès Général n'étant point » affemblé dans ce moment-ci, c'eft à nos » Freres de la Grande-Bretagne que nous » allons confier & nos maux & nos plaintes.

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» Il paroît par les dépofitions les plus una»nimes que la nuit du 18 au 19 Avril, un » Corps de Troupes du Roi, fous les ordres » du Colonel Smith, débarqua fecrétement à >> Cambridge, avec un deffein manifefte d'en» lever ou de détruire les provifions militaires >> raffemblées à Concord pour notre défenfe. » Plufieurs Habitans de la Colonie, voya»geant tranquillement fur le chemin entre » Bofton & cette derniere Ville, furent arrê »tés & très-maltraités par des gens armés qui >> parurent être des Officiers de l'armée du » Général Gage. La Ville de Lexington fur » allarmée de cet acte de violence, & à cette » occafion on fe hâta de lever une Compagnie » de cent Habitans feulement, contre neuf > cens hommes au moins de Troupes réglées.

» Ces dernieres Troupes, en fe portant

vers Concord, entrerent dans la Ville de » Lexington, & les cent hommes nouvelle»ment levés fe difperferent à leur approche. » Mais les Troupes du Général Gage en pour» fuivirent quelques pelotons contre lefquels » ils firent fea & dont ils tuerent huit hommes » & en blefferent quelques autres.

» Le Colonel Smith, triomphant de ce petit » nombre de fuyards, marcha alors à Con» cord avec fon Détachement, qui tira encore » furla Milice Provinciale, avant qu'elle eût >> fait aucun mouvement Ces hoftilités, déclarées de la part des Troupes du Roi, loin d'infpirer de la terreur au Corps de la Milice, » engagerent un combat qui dura toute la » journée & dans lequel plufieurs Miliciens » Provinciaux furent tués & bleffés, mais avec » une perte plus confidérable du côté des » Troupes réglées. Les ravages qu'elles com» mirent en fe retirant de Concord à Charles>> Town feroient difficiles à détailler & paffe>> roient la vraisemblance. Elles ont faccagé »fur leur chemin & rendu inhabitables un grand nombre de maifons; elles en on brûlé » plufieurs; on dit même que la Soldatefque » fans frein a forcé des femmes en couche à fe » fauver nues; qu'elle a tué des vieillards, des » infirmes dans leurs habitations, & qu'enfin » il s'eft paffé des fcenes dont les Hiftoriens >> d'une Nation civilifée & faifant la guerre à des Co-Citoyens s'indigneront, &c. &c. » Une Relation de la même affaire, envoyée. de Salem, nous confirme la précédente & fur. le fait des hoftilités commencées par le Colonel Smith & fur l'inhumanité de nos Soldats dans leur retraite. Cette Relation compare les traitemens qu'ont éprouvés les Américains, dans cette occafion, aux cruautés qu'exercerent jadis contre leurs ancêtres les Sauvages naturels de la Contrée. Elle ajoute à la premiere que le fieur Gould, Lieutenant du 4° Régiment; le fieur Polter, Lieutenant des Troupes de la Marine, & environ douze Soldats ont été faits prifonniers, & que le Colonel Smith a été grievement bieffé. La Ville de Bofton, dit le même récit, eft actuellement entourée par une nombreuse armée de nos Compatriotes Américaios qui font accourus de tous côtés. Cette Relation fait monter, du côté des Infurgens, le nombre des tués à trente-neuf & celui des bleffés à dix-neuf; & du côté de nos Troupes, le nombre des morts à cent douze & celui des bleffés à cent trois.

A cette nouvelle, nos fonds publics ont baiffé d'up & demi pour cent.

Il paroîtici un Cahier des débats du 17 de ce mois, dans la Chambre des Lords, au fujet de l'atmement Espagnol qui a fort inquiété une partie de la Nation. Le Lord Littleton, après avoir préfenté un état des forces de l'Espagne, fe croit obligé de fommer les Ministres du Roi de déclarer à la Chambre & au Public s'ils ont reçu des nouvelles pofitives de cet armement & de fa dettination, ou des intentions avouées de la Cour de Madrid; car il ne peut fe perfuader, dit-il, que Sa Majesté Catholique ne falle les frais d'un armement aufli confidérable que pour fe donner le plaiur d'aller faire la chaffe aux lions & aux tigres dans les deferts inhabités de l'Afrique. Le Lord Manchefter declare aufli qu'il penfe fur ce point comme le Lord Littleton. Le Lord Rochford prend la parole, & quoiqu'il fente l'irrégularité avec laquelle on lui demande les fecrets de` l'Etat dont fa place le rend dépofitaire, il veut bien fatisfaire en ce moment à cette réquifition. Il obferve d'abord que le Lord Littleton s'eit trompé fur le nombre des Vaiffeaux de ligne de l'Espagne, ains que fur fes Troupes d'embarquement... Que quciqu'elles puiffent monter environ à trente mille hommes, on y a compris de la Cavalerie & des Gardes du Roi, qu'on n'a jamais vus destinés à une expédition maritime... Que d'ailleurs notre Miniftre à la Cour de Madrid a reçu les affurances les plus fortes que cet armement n'étoit destiné ni conue la Grande-Bretagne, ni contre fes Alliés . . . Il infinae enfuite quelques motifs qui peuvent avoir en-' gagé l'Espagne à fe tenir armée; la Sicile est trou-. blee, dit il, par des diffentions intestines & menacée de quelques mécontentemens fecrets qui n'inquietent gueres moins Sa Majellé Catholique, que li fon propre Royaume y étoit expofe... Il fubfifte, ajoute-t'il, une forte de guerre entre l'Espagne & le Portugal dans le Bréfil; il y a une révolte au Mexique, confirmée par le filence des Confuls & des Négocians; tout concourt enfin à le perfuader que les affurances pacifiques des Efpagnols à notre égard font finceres.

A ces dernieres raifons, le Lord Bristol oppose que le tonnage & la conftruction des Bâtimens de transport ne paroiffent pas destinés à porter des Troupes par-delà l'Océan. Il feroit tenté de croire que l'armement et pour la Côte d'Afrique, ou pour Lisbonne ou pour Gibraltar : & fur les deux derniers objets, il témoigne de vives craintes qui l'engagent à demander au Lord Sandwich, qui est à la tête de l'Amirauté, de déclarer fi les forces maritimes Angloifes font en état de repouffer toute efpece d'atteinte. Le Lord Littleton, par une fuite de raisonnemens preflans, se joint à cette demande. Le Lord Sandwich, en obfervant qu'on n'est point en droiç de lui faire cette réquisition, attendu néanmoins qu'une partie de la deinande tombe fur des faits notoires, préfente une efquiffe des forces maritimes de la Nation, faite pour la tranquillifer fur ses allar, mes précipitées.

Le Lord Bristol fait encore une question relative à la fuppofition que Gibraltar feroit l'objet de l'armement Espagnol, & le Lord Sandwich refuse d'y fatisfaire, parce que c'est une matière d'Etat qui n'eft point liée avec ce qui regarde fon Département Quant au pouvoir & à la facilite de mettre une E

cadre en met, j'en appelle, dit-il, au Lord Brifto! lui-même, qui a contribué plus que perfonne, à l'exécution du plan qui nous met en état d'avoir en tout temps une Efcadre prête à mettre à la voile, fous peu de jours, en convertiffant les Vaiffeaux de garde, prefque inutiles autrefois, en Vailleaux propres à un fervice immédiat.

A la fin de ces débats politiques, rendus publics, on trouve encore quelques réflexions d'un autre Lord, qui ajoutent peu de poids à ce qu'on vient de voir. Mais à l'égard des craintes fur l'armement de l'Espagne, on a vu que le Roi, dans fes Harangues à la derniere felhon du Parlement, a déclaré expreffément, que, tant par les difpofitions générales des Puiffances, que par les affurances folemnelles qu'il en a reçues, il a tout lieu de compter fur la continuation de la paix.

La diverfité des opinions eft telle, malgré cela, qu'on voit encore des gens inquiets pour le Portugal, en ce que, difent-ils, on oblige à la Quarantaine les Vaiffeaux qui vont du Port de Lisbonne dans les Ports de l'Erpagne, quoiqu'il n'y ait aucune maladie épidémique, foit à Lisbonne, foit dans les Ports voifins. Ils prétendent entrevoir dans cet ordre prétenda de la Cour de Madrid, un moyen d'empêcher les Portugais de prendre connoiffance de fes armemens, & d'apprendre fur les lieux-mêmes ce qui fe débite fur leur destination.

De la Haye, le 26 Mai 1775.

Les exercices militaires qui font d'ufage près de cette Ville, dans le mois préfent, furent terminés le 24, par les grandes manœuvres dans la Plaine de Waafdorp.

Le Prince Frédéric Augufte de NaffauUfingen, frere paîné du Prince Héréditaire Charles-Guillaume, & Major-Général an fervice de l'Empereur, vient d'entrer à celui des Etats Généraux, & d'obtenir le Régiment de fon frere, qui conferve fes grades & fon rang dans l'armée de la République. Le Prince Jean-Adolphe, troifieme fils du Prince Régoant de Naffau-Ufingen, eft Major-Général en Prufse.

L'Anirauté de la Meufe réfidente à Rotterdam, vient de notifier à tous les Commerçans qu'une autre Frégate de guerre la BelLonne, commandée par le Capitaine C. VanGennip, mettra à la voile de Gorée, pour convoyer les Vaiffeaux des Sujets de l'Etat qui doivent paffer le Détroit de Gibraltar.

Le fieur Roffignol, Conful des Etats Généraux, reçut, le 5 Avril, à Larrache, les deux lettres fuivantes:

Premiere Lettre du Juif Sumbel, écrite de Foz, le 2 Avril.

M. Sur les repréfentations que j'ai faites à l'Empereur mon Maître, que Dieu garde, il m'a ordonné de vous écrire de vous rendre à cette Cour, avec le préfent de bijouterie qui vous avoit été rendu : vous vien-" dret avec le Cavalier porteur de la préfente, accompagné de fix autres Cavaliers, dont deux font déjà avec lui & quatre feront de Larrache.

Seconde Lettre (en Hébreu) du Scheik-BenGualid, écrite de la même Ville & à la même date.

M. Ayant conféré avec l'Empereur mon Maître que Dieu garde, fur les affaires préfentes des Hollan dois, il m'avoit ordonné une chofe; enfuite il m'en a. ordonné une autre que je vous communiquerai à votre arrivée ici. Mon Maître ordonne que vous veniez & que vous apportiez le préfent de la République de Hollande qu'il avoit fait rendre."

En confequence, le fieur Roffignol a dů & l'on partir pour Fez, la nuit du 10 au 1-1 attend de fes nouvelles.

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De Compiegne, le 7 Juin 1775.

Le 5 de ce mois, le Roi partit de Verfailles, accompagné de la Reine, de Monfieur, de Madame & de Monfeigneur le Comte d'Artois, pour fe rendre ici, où Sa Majesté arrivas vers les dix heures du foir. Madame Clotilde & Madame Elifabeth y étoient arrivées à une heure après-midi.

De Paris, le 12 Juin 1775.

On écrit du Bourg de Vierfat, près Chambon en Combraille, que le fourneau d'un Maréchal avoit mis le feu, le dernier jour de Mai, à une maifon voifine couverte en chaume; que le vent de Nord-Eft avoit porté la flanime à plufieurs autres bâtimens de même espece, & qu'une maifon intermédiaire, couverte en tuile, avoit heureufement donné le temps de la communication. Aucune perfonne couper n'y a péri. L'eftimation du dommage eft portée à 10, 000 liv. fomme confidérable pour des malheureux qui habitent un climat ingrat &ftérile.

Au moment que Sa Majefté Louis XVI va
par la
fanctifier fa puiffance & fon autorité
cérémonie du Sacre, les preuves de sa bien-
les deux
faifance augufte fe manifeftent par
faits fuivans.

Lettre écrite, le i de Juin, au Directeur de
La Gazette par le fieur Lecomte de Souvré,
Curé de Connée dans la Province du Maine,
au nom des Habitans de ce lieu.

« Difperfés en plus de cent Hameaux, &

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