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INÉDITE

OFFICIELLE ET CONFIDENTIELLE

DE

NAPOLÉON BONAPARTE

AVEC

LES COURS ÉTRANGÈRES, LES PRINCES, LES MINISTRES
ET LES GÉNÉRAUX FRANÇAIS ET ÉTRANGERS,

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Correspondance passive du général en chef, pendant la campagne contre les Turcs, devant Aboukir, du 24 messidor au 1er fructidor an 7 (14 juillet au 19 août 1799).

Alexandrie, le 24 messidor an 7 (12 juillet 1799).

Au général Bonaparte.

Les bâtimens dont je vous ai rendu compte dans ma lettre d'hier au soir, n'ont été suivis que par cinq ou six autres. Ils ont passé devant Alexandrié, et de là se sont rendus à Aboukir ainsi la flotte turque se trouve aujourd'hui de quatre-vingt-dix à cent voiles, qui doivent, d'après l'usage turc d'entasser les hommes, porter environ 18,000 hommes.

:

Il ne paraît pas que le débarquement se soit effectué. Les secours de toute espèce que j'ai envoyés à Aboukir y sont arrivés ainsi le fort est dans une situation respectable. Je crains

:

que les Turcs, au lieu de venir à nous, ne se portent sur Rosette. Le tiers de leurs bâtimens est de nature à entrer dans le Nil.

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Il est bien fâcheux que les avisos que Vous avez demandés n'aient pas pu être envoyés, et qu'en conséquence notre flotte soit inférieure; c'est au reste au fort de Rosette à y suppléer : il est armé en conséquence. MARMONT.

Rosette, le 24 messidor an 7 (12 juillet 1799).

Au général Bonaparte.

La flotte turque est mouillée, depuis hier au soir, dans la rade d'Aboukir; je ne crois pas qu'elle ait fini de débarquer cette nuit. J'emploie tous les moyens pour jeter dans le fort les effets et munitions d'artillerie qui se trouvent à Rosette en très-grande quantité. Le général Marmont me donne ordre de l'aller joindre avec le reste de mes troupes, après avoir mis 150 hommes dans le fort. Ce reste se réduit à peu près à 50, et je ne crois pas pouvoir pénétrer à Alexandrie avec si peu de monde. Quand même le débarquement ne serait pas opéré, je trouverai sans doute de forts rassemblemens du pays. Lorsque tout sera en sûreté ici, je me déciderai d'après les circonstances.

JULLIEN.

Alexandrie, le 27 messidor an 7 ( 17 juillet 1799).

Au général Bonaparte.

J'ai eu l'honneur de vous rendre compte que je n'attendais que l'arrivée du général Destaing pour me rendre à Aboukir avec 1000 ou 1100 hommes, afin de m'opposer au débarquement. Je l'attendais d'heure en heure depuis le 24; il était au milieu des déserts, et aucune des six lettres que je lui écrivis ne lui parvint; une septième le joignit enfin, et il se mit en route surle-champ pour Alexandrie; il y est arrivé hier au soir à dix heures. A deux heures du matin, j'étais en route avec 1100 hommes. J'espérais arriver à temps; mais il était trop tard.

A une lieue d'Alexandrie, je reçus une lettre du commandant d'Aboukir, qui m'annonce que l'armée entière avait débarqué et occupait les positions que tenait autrefois la légion nautique.

Il me parut que je ne pouvais plus remplir le but que je m'étais proposé : il y aurait eu de la folie, n'ayant laissé que 400 hommes de troupes dans Alexandrie, d'aller attaquer à une distance de cinq lieues un corps de 15 ou 16000 hommes posté et soutenu par le feu des chaloupes canonnières. S'il n'eût été qu'à une lieue de moi, peut-être l'aurais-je tenté; mais que serait devenu un corps de 1100 hommes harassés de fatigue, s'il eût été battu, et qu'il eût été forcé de faire encore einq lieues devant un ennemi victorieux? Que serait

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