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DE FRANCE

DÉDIÉ AU ROI,

PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS DE LETTRES,

CONTENANT

Le Journal Politique des principaux événemens de toutes les Cours; les Pièces fugitives nouvelles en vers & en profe; l'Annonce & l'Analyse des Ouvrages nouveaux; les Inventions & Découvertes dans les Sciences & les Arts; les Spectacles, les Caufes célebres; les Académies de Paris & des Provinces; la Notice des Édits, Arrits; les Avis particuliers, &c. &c.

SAMEDI 5 MARS 1785.

A PARIS, Chez PANCKOUCKE, Hôtel de Thou, rue des Poitevins.

Avec Approbation & Brevet du Roi.

TABLE

Du mois de Février 1785.

PIÈCES FUGITIVES.

& du Bonheur,

taing,
Le Sanfonnet & le Roffignol,
Fable Allégorique,
A Madame de C...,
Impromptu à un Poëte, ibid.
A Mlle de Saint Léger,
Les Quatre Saifons de la Vie,

69

Suite de l'Extrait des Loix
Municipales du Languedoc,

98 &c.

Souhait de Bonne Année, 100

Be Sceptre & la Houlette,

Fable,

L'Amour & l'Amitié,
Impromptu,
Charades, Enigmes & Logo-
gryphes, 4, 52, 101, 147

NOUVELLES IITTER.

Difcours prononcés à l'Aca-
démie Françoife,

Bergeries & Opufcales, 167

SPECTACLES.

Académie Roy. de Mufiq. 32,

[blocks in formation]

Traité Elémentaire de Morale

136, 186

nghoff

7-10-3

MERCURE

DE FRANCE.

SAMEDIS MARS 1785.

PIÈCES FUGITIVES

EN VERS ET EN PROSE.

ÉPITRE à Mlle ÉM. DE P**, qui doit époufer un Officier, au printems prochain, fi la Guerre n'a pas lieu.

QUI

UI mieux que vous, fage Glycère,
Sait combien je goûte d'attraits

A vivre ignoré, folitaire,

Au fein de la tranquille paix
Que je trouve en mon presbytère,
Loin des infipides caquets,
Des faux dévots, du plat vulgaire
Dont je méprise les pamphlets?
Là, dans mon boudoir littéraire,
Les Fenélons, les Boffuets,
Pafchal, Maffillon, La Bruyère,

Et de Montagne les Effais,
De inon bureau font tous les frais;
Si ce n'eft que pour me diftraire
Quelquefois je prends Rabelais,
Que je quitte pour Saint-Aulaire,
Imbert, Colardeau, Beauharnois
Et le Chantre de Bélifaire.
Ainfi, dans un vaste parterre,
Nos fens tour-à-tour fatisfaits,
Du luxe pompeux des œillets
Paffent à la rofe éphémère.....
O doux loifir que rien n'altère,
Tu peux feul combler mes fouhaits!
Eft-il fans toi de plaisirs vrais?
Eft-il de bonheur fur la terre
Aux lieux où gronde le tonuerre,
Où la foudre lance fes traits?
Dans cette contrée étrangère,
Ma jouiflance la plus chère,
C'eft qu'oublié des indifcrets,
Je puiffe marquer ma carrière
Par des vertus, par des bienfaits
Et des vers dignes de vous plaire.....
A ma délicate paupière

Il faut de pailibles objets,
Et non les lugubres apprêts-
D'une bataille meurtrière.
L'affreux ionflement des bou'ets,
Le bruit, la mufique guerrière

Pour mon cœur ne furent pas faits.
Les doux accens des flageolets,
Les chants d'une Muse Bergère,
Des madrigaux, des triolets,
Et fur-tout de jolis couplets
Rendus par votre voix légère:
Voilà mes plaisirs, mes hochets.
C'eftun aveu que je vous fais,
Bien moins glorieux que fincère s
Mais à l'ombre du fanctuaire,

S'il est des Juigné, * des Beauvais,
Les d'Estaings ne s'y trouvent guère.....
De toutes ces raisons j'infère

Que mes vœux feront déformais
Pour cette impraticable paix

Que rêva l'Abbé de Saint-Pierre,
Et furt-tout depuis que je fais
Qu'auffitôt que fur la fougère
Et fous la feuille printannière
On ira refpirer le frais,

Un très-aimable Militaire',

Dont les vertus & les hauts faits

Ont illuftré la vie entière,

A promis, charmante Glycère,

De s'unir à vous pour jamais.

(Par M. l'Abbé Dourneau.)

* MM. les Archevêque de Paris & l'ancien Évêque de

Sénez.

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