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étant assis, chacun prit place, ainsi que l'indique SaintSimon1:

Le régent et les princes du sang à sa droite;

Le grand chambellan était sur les marches du trône; Le prévôt de Paris couché sur les degrés ;

Les huissiers de la chambre du roi à genoux plus bas, leurs masses de vermeil sur le col, et les hérauts d'armes en costume avec leur cotte.....

La cour portait le deuil; après les princes venaient ensuite, sur les gradins élevés de la salle, et au-dessous du trône, les pairs laïques à la droite et les pairs ecclésiastiques à la gauche du roi;

Le conseil d'état, sous le gradin des pairs laïques et plus bas.

Devant les pairs ecclésiastiques, les présidents des chambres, en robes rouges avec leurs fourrures. Les conseillers de toutes les chambres, en robes rouges, en face des pairs laïques et plus bas; et enfin, en retour de la salle et en face des pairs ecclésiastiques, encore les conseillers. Derrière eux, les gens du roi, après, les spectateurs de marque et de considération.

Les dames de la cour occupaient les lanternes ou loges.

«Il n'y eut, dit Saint-Simon 2, point de foi et hommage et rien de particulier, sinon que la duchesse de Ventadour y eut un petit siége, et que le maréchal de Villeroy en eut un aussi fort bas, hors de rang, entre le

1 Tome XVII, p. 132.

2 Ibid. p. 137.

trône et la première place des pairs ecclésiastiques. Ce fut une tolérance, car il ne pouvait être en fonctions tant que le roi était entre les mains des femmes. >>

CCCCLXIX.

DÉPART DU ROI APRÈS LE LIT DE JUSTICE.
12 SEPTEMBRE 1715.

Tableau du temps, par MARTIN.

La séance étant levée, le roi fut reconduit jusqu'à son carrosse, au bas des degrés de la Sainte-Chapelle, par la même députation qui l'avait reçu à son arrivée. Le duc d'Orléans, le duc de Bourbon et tous les princes du sang marchaient immédiatement devant lui. Ensuite le cortége se mit en marche pour retourner aux Tuileries.

CCCCLXX.

LOUIS XV VISITE PIERRE LE GRAND A L'HOTEL

DE LESDIGUIÈRES. 10 MAI 1717.

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Le czar Pierre avait commencé ses voyages en Europe dans l'année 1698. Dès cette époque il témoigna l'intention de venir en France; mais Louis XIV ne voulut point lui montrer le royaume attristé par les malheurs qui finirent son règne. Ce prince étant mort, et le czar ayant de nouveau manifesté l'intention de passer par la

France avant de retourner dans ses états, le régent choisit le maréchal de Tessé pour l'accompagner pendant son séjour à Paris.

Pierre le Grand arriva à Calais, où il fut d'abord reçu par le marquis de Neelle. Le maréchal de Tessé alla audevant de lui jusqu'à Beaumont. « Il arriva à Paris le

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mai. Il descendit d'abord au Louvre, entra partout dans l'appartement de la reine mère. Il le trouva trop magnifiquement tendu et éclairé, remonta tout de suite en carrosse et s'en alla à l'hôtel de Lesdiguières, où il voulut loger.

« Le lundi suivant, 10 mai, le roi alla voir le czar, qui le reçut à la portière, le vit descendre de carrosse, et marcha de front à la gauche du roi jusque dans sa chambre, où ils trouvèrent deux fauteuils égaux. Le roi s'assit dans celui de la droite, le czar dans celui de la gauche, le prince Kourakin servit d'interprète. On fut étonné de voir le czar prendre le roi sous les deux bras, le hausser à son niveau, l'embrasser ainsi en l'air, et le roi, à son âge, et qui n'y pouvait pas être préparé, n'en avoir aucune frayeur. On fut fort frappé de toutes les grâces qu'il montra devant le roi, de l'air de tendresse qu'il prit pour lui, de cette politesse qui coulait de source, et toutefois mêlée de grandeur, d'égalité de rang, et légèrement de supériorité d'âge; car tout cela se fit très-distinctement sentir. Il loua fort le roi, il en parut charmé, et il en persuada tout le monde. Il l'embrassa à plusieurs reprises. Le roi lui fit très-joliment son petit et court compliment, et M. du Maine, le ma

réchal de Villeroy, et ce qui se trouva là de distingué fournirent à la conversation. La séance dura un petit quart d'heure. Le czar accompagna le roi comme il l'avait reçu, et le vit monter en carrosse 1.

CCCCLXXI.

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PIERRE LE GRAND ET LE RÉGENT A LA REVUE DE LA MAISON MILITAIRE DU ROI. — 16 JUIN 1717.

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Le mercredi 16 juin le czar se rendit à cheval à la revue des deux régiments des gardes, des gendarmes, des chevau-légers et des mousquetaires; le régent lui fit les honneurs de cette revue. Le czar était suivi du maréchal de Tessé et du prince Kourakin, qui l'accompagna partout dans son voyage en France.

CCCCLXXII.

PRISE DE FONTARABIE.

16 JUIN 1719.

Mémoires de Saint-Simon, t. XV, p. 81 et 84.

HIPP. LECOMTE.

CCCCLXXIII.

CAMP DE L'ARMÉE FRANÇAISE ENTRE SAINT-SÉBASTIEN ET FONTARABIE. — JUIN 1719.

QUARTIER DU PRINCE DE CONTI.

Tableau du temps, par MARTIN.

Philippe V, en montant sur le trône d'Espagne, avait renoncé à tous ses droits sur l'héritage de Louis XIV: cependant, depuis la mort de ce prince, le cabinet espagnol ne cessait d'agiter la France de ses intrigues. Une révolte avait éclaté en Bretagne, et tout avait prouvé qu'elle était l'œuvre du cardinal Alberoni. On découvrit, peu de temps après, la conspiration ourdie à Paris par le prince de Cellamare, ambassadeur d'Espagne, dont le but était de faire passer la régence des mains du duc d'Orléans dans celles de Philippe V. Il importait d'assurer le repos de la France et celui de l'Europe contre la politique turbulente d'Alberoni. Son renvoi fut demandé, et, sur le refus du roi d'Espagne, la France”, unie à l'Empereur, au roi d'Angleterre et aux ÉtatsGénéraux de Hollande par le traité de la quadruple alliance, déclara la guerre à Philippe V.

Le maréchal de Berwick reçut le commandement de l'armée française, avec l'ordre d'entrer immédiatement en Espagne le 27 mai il était devant Fontarabie, dont il entreprit le siége.

Le prince de Conti se rendit à l'armée du maréchal

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