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le port. On écoula les eaux, et en moins de trois jours on tira contre le corps de la place, et on était à l'abri du canon des vaisseaux anglais qui côtoyaient les dunes. Ces vaisseaux entrèrent dans le port d'Ostende, où ils ne furent pas longtemps en sûreté. Une bombe que les Français y jetèrent pendant la nuit coula un de ces vaisseaux à fond et les autres se retirèrent, et la même nuit les assiégeants se rendirent maîtres de l'avant-chemin couvert.

<«< Le roi examina lui-même les dispositions du siége et du camp, renforça les brigades et fixa l'attaque du chemin couvert. Les assiégés se défendirent avec la plus extraordinaire intrépidité. Ils se retirèrent avec précipitation dans la place, où ils furent pressés par les Français, et d'où ils arborèrent le drapeau blanc1. »

DXIV.

SIÉGE D'ATH.-2 AU 8 OCTOBRE 1745.

Gouache

par VAN BLAREMBERG.

Le comte de Lowendal, s'étant emparé de Nieuport, « de tout le pays que la reine de Hongrie possédait depuis la Dendre jusqu'à la mer, il ne lui restait plus que la ville d'Ath. Le maréchal de Saxe fit toutes les dispositions pour le siége de cette place, dont il confia la conduite au comte de Clermont-Gallerande. Les ennemis, voulant secourir cette place, firent avancer un Campagnes de Louis XV,

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p. 46.

corps de troupes aux environs de Halle; mais le comte d'Estrées, qui marchait à Enghien à la tête de vingthuit escadrons, se replia sur M. de Clermont-Gallerande, et leur jonction forma un corps de vingt-trois mille hommes bien en état de résister à toutes les entreprises des ennemis. Le duc de Cumberland augmenta de huit mille hommes le corps de troupes qu'il avait déjà fait avancer du côté de Halle. Le maréchal de Saxe fit échouer tous ces projets en se portant aux endroits d'où l'on pouvait secourir la place, qui se rendit le 8 octobre 17451.»

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Pendant que les prospérités de la France semblaient devoir chasser pour jamais la maison d'Autriche de la Flandre, la reine de Hongrie rassemblait toutes ses forces sous les murs de Francfort. Cette princesse fit élire empereur, dans cette ville, le grand duc de Toscane, son époux, sous le nom de François Ier; cette cérémonie se fit le 12 septembre 1745. Le roi de Prusse fit protester de nullité par ses ambassadeurs; l'électeur Campagnes de Louis XV, p. 47.

palatin, dont l'armée autrichienne avait ravagé les terres, protesta de même. Les ambassadeurs électoraux de ces deux princes se retirèrent de Francfort; mais l'élection ne fut pas moins faite dans les formes, aux termes de la bulle d'or, qui dit que « si les électeurs ou leurs << ambassadeurs se retirent du lieu de l'élection, avant «que le roi des Romains, futur empereur, soit élu, ils << seront privés cette fois de leur droit de suffrage, «< comme étant censés l'avoir abandonné.

« Cette élévation de François Ier à l'empire ne devait pas ralentir les hostilités; et la France, abandonnée par le roi de Prusse, qui avait fait sa paix particulière avec la reine de Hongrie, n'en suivit pas moins ses conquêtes1. >>

Le maréchal de Saxe fit les dispositions du siége de Bruxelles au milieu d'un hiver rigoureux. Les troupes réparties dans les différentes garnisons de la Flandre eurent ordre de se rendre à Maubeuge, Ath, Tournay, Oudenarde, Gand et Dendermonde. Le maréchal de Saxe se porta ensuite sur Bruxelles, et laissa un corps de troupes pour observer les mouvements des garnisons de Mons et de Charleroi, et les empêcher de faire aucune tentative qui pût arrêter sa marche.

La tranchée fut ouverte devant Bruxelles, le 7 février, vis-à-vis de l'ouvrage à corne de la porte de Scaerbeck: «Les efforts furent si heureux, que les travaux s'élevèrent avec une activité prodigieuse; bientôt deux batteries menacèrent la ville et commencèrent à lancer

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des boulets et des mortiers. Le feu des assiégés était vif et bien servi; mais l'ardeur des assiégeants ne se ralentissait point les brèches du corps de la place et de l'ouvrage à corne étaient devenues praticables. Les assiégés, pour prévenir l'assaut, arborèrent le drapeau blanc le 20 février, et la capitulation fut signée le même jour; la garnison se rendit prisonnière de guerre1. »>

DXVII.

SIÉGE D'ANVERS. — MAI 1746.

Gouache par VAN BLAREMBERG.

<< Tout le Brabant, Louvain, Malines, Lierre, Arschot et le fort Sainte-Marguerite étaient conquis. Le siége d'Anvers fut résolu; la ville fut bientôt abandonnée, et le siége de la citadelle ne fut point différé.

<< M. le comte de Clermont était chargé du siége d'Anvers. M. le maréchal de Saxe et le comte d'Argenson, ministre de la guerre, vinrent reconnaître ses travaux, et leur suffrage le détermina à ordonner l'ouverture de la tranchée le 26 mai 1746. Trois mille six cents travailleurs étaient employés à cette opération, soutenus de douze compagnies de grenadiers, de deux bataillons du régiment d'Auvergne et du régiment suisse de Bettens, commandés M. Thomé, maréchal de camp, et le marquis de Berville, brigadier.

par

Quatorze pièces de canon attaquèrent la citadelle
Campagnes de Louis XV, p. 52.

sans relâche : bientôt de nouvelles batteries furent établies; les sapes étaient avancées jusqu'aux palissades. Le chemin couvert fut à la disposition des Français, et le gouverneur d'Anvers, après une courageuse résistance, capitula le 31 mai. Il obtint pour la garnison les honneurs de la guerre. Il fut aussi obligé de rendre le fort Sainte-Marie, situé sur la rive gauche de l'Escaut, vis-àvis le fort Saint-Philippe'. »

DXVIII.

ENTRÉE DE LOUIS XV A ANVERS. -4 JUIN 1746.

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HIPP. LECOMTE. 1837.

<< Pendant ce temps le roi parcourt le pays qu'il vient de conquérir par la seule terreur de ses armes, verse partout ses bienfaits et fait chérir son humanité. Lorsqu'il entra dans Malines, le cardinal-archevêque, prélat distingué par ses mœurs et ses lumières, lui tint ce discours éloquent :

Sire, le Dieu des armées est aussi le Dieu de mi<< séricorde. Tandis que votre majesté lui rend des ac«<tions de grâces pour ses victoires, nous lui offrons des «vœux pour les faire heureusement cesser par une paix «prompte et durable. Le sang de Jésus-Christ est le seul

qui coule sur nos autels; tout autre nous alarme. Un «prince de l'Église doit avoir le courage d'avouer cette "peur devant un roi très-chrétien. >>

1 Campagnes de Louis XV, p. 53-54.

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