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« autres troupes l'entoureront; il faut tomber sur elle << comme des fourrageurs. >>

Le maréchal approuva l'avis du duc de Richelieu; on prit les ordres du roi. L'artillerie fut dirigée sur le front du bataillon carré; la maison du roi avance, le duc de Richelieu en tête.

les

«Le maréchal de Saxe avait commandé que la cavalerie touchât les Anglais avec le poitrail des chevaux : il fut bien obéi. Les officiers de la chambre chargeaient pêle-mêle avec les gardes et les mousquetaires pages du roi y étaient l'épée à la main. Il y eut une si exacte égalité de temps et de courage, un ressentiment si unanime des échecs qu'on avait reçus, un concert si parfait, la cavalerie le sabre à la main, l'infanterie la baïonnette au bout du fusil, que la colonne anglaise fut foudroyée et disparut; ce qui put s'en échapper repassa les ravins dans le plus grand désordre, laissant le champ de bataille couvert de morts et de blessés. Les Hollandais, voulant faire une diversion en faveur des troupes anglaises et hanovriennes, s'ébranlèrent dans le moment de l'attaque de la colonne; mais, l'infanterie et les dragons, qui étaient sur la droite vers Anthoin, se disposant à les charger, ils se retirèrent précipitamment, abandonnant vingt pièces de canon et leurs blessés. Ce dernier succès rendit la victoire complète 1.»

1 Histoire du maréchal de Saxe, par le baron d'Espagnac, t. II,

P.

80.

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« Le maréchal de Saxe, qui était malade, se fit porter vers le roi: «<Sire, j'ai assez vécu; je ne souhaitais de <«< vivre aujourd'hui que pour voir votre majesté victo«rieuse. » Ce qui rend, dit Voltaire, cette bataille à jamais mémorable, c'est qu'elle fut gagnée lorsque le général, affaibli et presque expirant, ne pouvait plus agir. Le maréchal avait fait la disposition, et les officiers français remportèrent la victoire. »>

(( Le roi, s'étant rendu sur le champ de bataille, recommanda qu'on prît un soin égal des blessés des ennemis comme de ceux de ses troupes. Il fit l'honneur au maréchal de Saxe de l'embrasser; il eut la bonté de lui ordonner d'aller prendre du repos : ce soulagement lui était essentiel dans l'état affreux où il se trouvait, et à la suite des fatigues d'une pareille journée. Sa majesté passa à la tête de tous les régiments qui avaient combattu; elle témoigna à chacun en particulier sa satisfaction de leurs services 1. >>

1 Histoire du maréchal de Saxe, par le baron d'Espagnac, t. II, p. 81.

DIII.

BATAILLE DE FONTENOY.

11 MAI 1745.

PRISE DU VILLAGE DE VEZON.

Tableau du temps, par LENFANT.

« Les alliés laissèrent un gros corps d'infanterie dans les haies de Vezon, et leur cavalerie en bataille devant ce village; cette précaution et la nuit qui survint favorisèrent leur retraite. M. de Grassin s'était tenu, pendant la bataille, dans les bois de Barry, avec son régiment. Il se porta après le combat sur le flanc de la cavalerie ennemie formée devant Vezon; il l'obligea, par son feu, de s'éloigner de ce village; il y prit huit cents hommes, y compris les blessés, vingt-deux pièces de canon, tous les chariots d'artillerie, l'hôpital ambulant et beaucoup de bagages.

« Les alliés eurent environ quinze mille hommes tués ou blessés; on leur fit nombre de prisonniers, parmi lesquels plusieurs officiers de marque. On leur enleva quarante pièces de canon et cent cinquante chariots chargés de toutes sortes de munitions de guerre1. »

Le comte d'Argenson, du champ de bataille même, fit connaître à Voltaire la victoire de Fontenoy, et Voltaire présenta au roi, à son retour à Paris, l'ode qu'il avait faite pour la célébrer.

1 Histoire du maréchal de Saxe, par le baron d'Espagnac, t. II, p. 82.

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LE ROI DONNE DES ORDRES POUR L'ATTAQUE DE TOURNAY.

Tableau du temps.

DV.

SIÉGE DE TOURNAY. — 14 MAI 1745.

LE ROI DONNE DES ORDRES POUR L'ATTAQUE DE TOURNAY.

Gouache par VAN Blaremberg.

«Le lendemain de la bataille de Fontenoy, le 12 mai, les troupes françaises rentrèrent dans la circonvallation devant Tournay; le roi retourna à son quartier au château de Chin. Le 14 il se rendit à la tranchée, accompagné de monseigneur le dauphin, et en examina tous les travaux malgré le grand feu de l'ennemi. Le comte d'Argenson, ministre et secrétaire d'état de la guerre suivait sa majesté 1. ›

«En moins de six jours la brèche fut faite au corps de la place; l'ouvrage à corne fut emporté d'assaut, et les Français se logèrent sur l'angle et sur une partie de l'attaque gauche du chemin couvert de la demi-lune. Le gouverneur de Tournay jugea convenable de capituler; mais ses propositions parurent inadmissibles : on recommença les hostilités. En peu de jours Tournay allait être ensevelie sous ses ruines. Le gouverneur fut

1 Histoire du maréchal de Saxe, par le baron d'Espagnac, t. II, p. 85.

obligé de rendre la place, et s'enferma dans la citadelle, qu'il défendit jusqu'à la dernière extrémité, et dont il sortit, ainsi que la garnison, avec les honneurs de la guerre. Il ne s'était rendu qu'après que toutes les batteries de la citadelle furent presque démontées, que les puits furent infectés, et que la poudre eut commencé à lui manquer1.

<«<La garnison de la citadelle de Tournay ayant défilé le 24 au matin devant le roi, sa majesté, accompagnée de monseigneur le dauphin, fit son entrée dans Tournay. Les magistrats de la ville se trouvèrent à la porte pour lui rendre leurs hommages 2. >>

DVI.

COMBAT DE MELLE. 9 JUILLET 1745.

Tableau du temps, par IGNACE PARrocel.

DVII.

COMBAT DE MELLE.-9 JUILLET 1745.

Gouache par VAN BLAREMBERG.

« Les alliés avaient rassemblé dans Gand de gros magasins; les Anglais y avaient déposé leurs équipages et une grande partie de leurs munitions de guerre; ils y avaient aussi le canon arrivé d'Angleterre pour remP. 44.

1 Campagnes de Louis XV,

2 Histoire du maréchal de Saxe, par le baron d'Espagnac, t. II, p. 91.

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