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devant l'archevêque, et reçut les deux dernières onctions aux deux mains, que sa majesté joignit pendant qu'on bénissait les gants et l'anneau, qui lui furent présentés par l'archevêque.

« Ce prélat prit sur l'autel le sceptre et la main de justice, et mit l'un dans la main droite du roi et l'autre dans la gauche; aussitôt le chancelier, ayant appelé les douze pairs selon leur rang, l'archevêque prit sur l'autel la couronne de Charlemagne, et, après en avoir fait la bénédiction, il s'approcha du roi pour la mettre sur la tête de sa majesté1. »

«Les pairs laïques, le duc d'Orléans, représentant le duc de Bourgogne; le duc de Chartres, représentant le duc de Normandie; le duc de Bourbon, représentant le duc d'Aquitaine; le comte de Charolais, représentant le comte de Toulouse; le comte de Clermont, représentant le comte de Flandre, et le prince de Conti, représentant le comte de Champagne; les trois premiers portant la couronne ducale, et les trois autres celle de comte, sont du côté de l'Évangile; et les pairs ecclésiastiques, l'évêque et duc de Laon, l'évêque comte de Châlons, représentant l'évêque et duc de Langres; l'évêque et comte de Beauvais, l'évêque comte de Noyon, représentant l'évêque et comte de Châlons; l'ancien évêque de Fréjus (Fleury), représentant l'évêque et comte de Noyon, du côté de l'Épître.

<«< Derrière les pairs laïques viennent les trois maréchaux de France, d'Estrées, d'Huxelles et de Tessé;

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auprès d'eux, les ministres et secrétaires d'état, le marquis de la Vrillière, le comte de Maurepas et M. Leblanc; les seigneurs et les principaux officiers de sa majesté. Devant les secrétaires d'état se trouvait le duc de Charost, gouverneur du roi.

«Du côté des pairs laïques, et selon leur rang, les cardinaux, les évêques, les, abbés, les conseillers d'état, les ministres des requêtes et les secrétaires du roi. Dans le milieu du sanctuaire, du côté de l'Épître, auprès du fauteuil et du prie-Dieu du roi, on voit le capitaine des gardes écossaises, le duc de Villeroy, le prince Charles de Lorraine, grand écuyer, et le capitaine des centsuisses, le marquis de Courtenvaux; et du côté de l'Évangile, l'autre capitaine des gardes, le duc d'Harcourt.

« Au bout des degrés du sanctuaire, le connétable, dont les fonctions étaient remplies par le maréchal duc de Villars en habit de pair, et à ses côtés les deux huissiers de la chambre. Après le connétable, le chancelier, représenté par M. d'Armenonville, garde des sceaux, et derrière lui les trois grands officiers.

« Le prince de Rohan, avec le bâton de grand maître dont il faisait les fonctions; à sa droite, le prince de Turenne, grand chambellan, et à sa gauche, le duc de Villequier, premier gentilhomme de la chambre, tous trois en habit de pair, avec des couronnes de comte sur la tête, et sur la même ligne.

«Les gardes du corps sont placés au bas des degrés du sanctuaire, et les hérauts d'armes se tiennent près des stalles des chanoines.

<< Les chanoines de la cathédrale sont dans les hautes et basses stalles. Les quatre chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit, le maréchal duc de Tallard, le comte de Matignon, le comte de Medavy, le marquis de Goësbriant portant les offrandes, occupent les quatre premières hautes stalles du côté de l'Épître, et les quatre seigneurs otages, les quatre hautes stalles du côté de l'Évangile; leurs écuyers, tenant leurs bannières, se tiennent dans les quatre stalles au-dessous 1.»

CCCCLXXIX.

SACRE DE LOUIS XV A REIMS. 26 OCTOBRE 1722.

CAVALCADE DU ROI.

Tableau du temps, par MARTIN.

Un des jours qui suivirent le sacre, Louis XV monta à cheval pour accomplir la cérémonie de la grande cavalcade. Il était accompagné du régent, des grands officiers de sa maison, des maréchaux de France et des officiers de l'ordre du Saint-Esprit.

:

Voici l'ordre dans lequel le cortège sortit de l'archevêché les hautbois, tambours et trompettes marchaient en tête; venaient ensuite le comte de Monsoreau, grand prévôt de l'hôtel; puis les gardes du corps, avec leurs officiers, parmi lesquels se trouvaient de la Billarderie, lieutenant; de Fauvel, enseigne, et de la

1 Extrait du Sacre de Louis XV.

Grange, exempt, qui avaient été nommés

à la cérémonie du sacre.

pour assister

Le cortège se rendit d'abord à Saint-Marcou et ensuite à Saint-Remy, où le roi mit pied à terre. «Le 27 octobre, ajoute le maréchal de Villars, il fit chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit, M. le duc de Chartres et M. le comte de Charolais. Les chevaliers se trouvèrent à cette cérémonie en habit de l'ordre. Le roi alla voir les troupes le 28, et le 29 il toucha, suivant l'usage immémorial, deux mille cinq cents malades des écrouelles1.>>>

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LOUIS, DUC D'ORLÉANS, FILS DU RÉGENT, ÉPOUSE A STRASBOURG, AU NOM DU ROI, MARIE-CHARLOTTE-SOPHIE-FÉLICITÉ LECZINSKA, PRINCESSE DE POLOGNE.

Louis-Philippe d'Orléans, régent pendant la minorité du roi Louis XV, était mort le 2 décembre 1723, et le duc de Bourbon, plus connu sous le nom de Monsieur le Duc, lui avait succédé dans le ministère.

Le roi avait alors quinze ans, et l'infante d'Espagne, qui avait été amenée en France pour lui être unie, n'en avait que sept. Il fallait donc attendre plusieurs années encore avant leur mariage. Le conseil trouva que le délai était trop long dans l'intérêt de l'état, qui voulait

1 Mémoires du maréchal de Villars, t. III, p. 141.

le

que le roi fût promptement marié. En conséquence, il fut décidé que l'infante serait rendue à sa royale famille. Elle quitta Versailles le 5 avril, et fut remise, 17 mai, à Saint-Jean-Pied-de-Port, sur la frontière des deux royaumes, aux envoyés de la cour d'Espagne.

Le 15 août Louis, duc d'Orléans, fils aîné du régent, épousa à Strasbourg, au nom du roi de France, Marie Leczinska, fille de Stanislas, roi de Pologne. Le mariage fut célébré dans l'église cathédrale de cette ville: le cardinal de Rohan donna aux deux époux la bénédiction nuptiale.

CCCCLXXXI.

SIÉGE DE PHILIPSBOURG..

15 MAI 1734

INVESTISSEMENT DE LA PLACE.

L'ancien évêque de Fréjus, depuis cardinal de Fleury, précepteur du roi, ne tarda pas à remplacer Monsieur le Duc dans la direction des affaires. Le roi, dans l'année 1727, ayant supprimé le titre de premier ministre, nomma son ancien précepteur principal ministre d'état.

L'Europe était en paix depuis quatorze ans lorsque la mort du roi de Pologne, Auguste II, électeur de Saxe, vint y rallumer la guerre. Deux prétendants se disputèrent les suffrages de la diète assemblée à Varsovie. Stanislas reçut d'une seconde élection, le 12 septembre 1733, la couronne qu'il avait déjà portée; mais Charles VI, empereur d'Allemagne, et l'impératrice de

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