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que cette place ne tiendrait pas longtemps. Mais le général Félix de Wimpfen, qui y commandait, avait eu le temps de faire de bonnes dispositions; il ripostait non-seulement avec vivacité aux diverses attaques, mais encore il faisait des sorties. Les approvisionnements du siége étant épuisés, une partie du corps du prince de Hohenlohe se retira; on ne laissa devant la place qu'un faible détachement aux ordres du général Wallis, en attendant celui du comte d'Erbach, qui reçut ordre de venir de Spire pour former un blocus plus resserré. >>

Le général Wimpfen, assiégé de nouveau par les troupes autrichiennes sous les ordres du comte d'Erbach, fut bientôt cerné de tous côtés, et se trouva dans la position la plus critique. Il fit une vigoureuse résistance. «Le 16 septembre1 les assiégés font une sortie, tombent sur les travailleurs, les égorgent, et, protégés par l'artillerie des remparts, ils pénètrent dans le camp ennemi, y font un grand carnage, et forcent les Autrichiens à renoncer, pour cette fois, à l'attaque qu'ils projetaient. Cette sortie, à laquelle ils étaient loin de s'attendre, leur coûta quatre cent cinquante hommes, et le prince de Waldeck, qui combattit avec un grand courage, eut un bras emporté par un boulet de canon. »>

Le siége de Thionville, commencé le 25 août, fut levé le 16 octobre.

1 Victoires et conquêtes, t. I, p. 60.

DLXXXVIII.

REPRISE DE LONGWY. 20 OCTOBRE 1792.

Après la reddition de Verdun, Longwy était la dernière place de France qui restât encore au pouvoir des coalisés. Le général Kellermann vint prendre position en vue de cette place à Cosne, le 20 octobre, sur les hauteurs de Rouvroy et de Longuyon. Il la fit sommer de se rendre les deux bataillons prussiens qui l'occupaient encore s'étant retirés, le général Kellermann fit alors son entrée dans la ville de Longwy à la tête de ses troupes.

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DLXXXIX.

ENTRÉE DE L'ARMÉE FRANÇAISE A MAYENCE.

21 OCTOBRE 1792.

VICTOR ADAM.

1837.

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Après la prise de Spire, le général Custine se porta aussitôt sur Mayence, dans la nuit du 14 au 15 octobre. Il marcha le 19 octobre, à la tête d'un fort détachement de cavalerie, sur Weissenau, au-dessus de Mayence. Il fut bientôt suivi par le reste de l'armée, qui compléta l'investissement sur la rive gauche du Rhin, en occupant Hechsheim, Marienborn, Genenheim et Monbach. Custine, parcourant le front de sa position, ordonna

plusieurs mouvements, dont le but était d'en imposer à l'ennemi sur le nombre de ses troupes. >>

Arrivé devant Mayence, il envoya son aide de camp, le colonel, depuis général en chef, Houchard, sommer la ville de se rendre. Le commandant, qui n'avait qu'une faible garnison sous ses ordres, fit d'abord semblant de vouloir se défendre; mais, sommé de nouveau « après deux conseils de guerre, le baron de Gimnich se décide à capituler, et le 21 octobre la garnison sort de la place avec les honneurs de la guerre et la promesse de ne pas servir pendant un an contre la France 1. »

DXC.

PRISE DE FRANCFORT-SUR-LE-MEIN.

23 OCTOBRE 1792.

Custine, maître de Mayence, résolut aussitôt de porter ses armes contre la ville libre de Francfort-sur-le-Mein. commandés par

Il dirigea deux corps de troupes, les généraux Neuwinger et Houchard, sur les deux rives du fleuve. A l'arrivée des Français, les magistrats firent lever les ponts-levis et parurent vouloir se défendre; mais le général Neuwinger ayant fait diriger ses canons sur la porte de Sachsenhausen, les habitants s'empressèrent d'ouvrir leurs portes. On prit aussitôt possession de la ville, et Custine y laissa une garnison.

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DXCI.

PRISE DE KOENIGSTEIN (DUCHÉ DE NASSAU, ALORS ÉLECTORAT DE MAYENCE). — 26 OCTOBRE 1792.

peu

Le 26 octobre le général Custine s'empara de Konigstein, petite place assez forte, située à de distance et au nord de Francfort-sur-le-Mein. Elle appartenait alors à l'électeur de Mayence, et fait aujourd'hui partie du duché de Nassau. Le général Meunier, auquel la défense en fut confiée, y soutint, en 1793, un siége de trois semaines, et la garnison française en sortit avec les honneurs de la guerre, sans être prisonnière.

DXCII.

COMBAT DE BOUSSU.

3 NOVEMBRE 1792.

L'armée française, commandée par Dumouriez, était campée près de Quiévrain, derrière la Ronelle, sur le territoire français, mais son avant-garde occupait plusieurs villages sur le territoire alors autrichien et aujourd'hui belge. On se décida, assez imprudemment, à étendre ces cantonnements, et le 2 novembre 1792 le village de Thulin, qui était à quelque distance sur la gauche, fut occupé par deux ou trois bataillons

belges au service de France, et composés en grande partie de déserteurs autrichiens. Le général Staray, qui commandait l'avant-garde autrichienne à Boussu, les y attaqua le lendemain avec de l'artillerie. Ils n'en avaient pas, et furent fort maltraités. Dumouriez résolut de venger cet affront, et dès le lendemain, 3 novembre, il se mit à la tête de son avant-garde, et la renforça d'une partie de la division du duc de Chartres, qui, débouchant par Quévrechin, devait opérer sur la droite de la chaussée, tandis que, sur la gauche, le village de Thulin devait être attaqué et repris, ce qui fut fait. Le duc de Chartres n'éprouvant point d'obstacles dans sa marche, la continua en se dirigeant sur le moulin de Boussu, où les Autrichiens avaient une batterie retranchée, qui salua l'approche des troupes françaises d'un feu assez vif: cependant ce feu n'arrêta point leur marche. La colline fut gravie rapidement, et les Autrichiens se retirèrent à la hâte, en emmenant leurs pièces par le bois qui est derrière le moulin, où ils avaient fait des abatis qui furent à peine défendus.

Tandis que le duc de Chartres s'avançait ainsi sur la droite, Dumouriez, avec les généraux Beurnonville, Dampierre, Stengel et Henri de Frégeville, délogeait les Autrichiens de poste en poste, au centre et sur la gauche, et poussait le soir même ses avant-postes jusqu'à SaintGhislain, après s'être emparé du bourg de Boussu.

Dumouriez établit son quartier général dans l'auberge du Grand-Cerf, d'où le général Staray était parti depuis si peu de temps, que son souper allait être servi.

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