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de Berwick, et l'accompagna pendant toute la campagne. « L'armée d'Espagne était vers Tafalla, à trois lieues de Fontarabie. Coigny, par ordre du duc de Berwick, visitait cependant avec un léger détachement les gorges et les passages de toute la chaîne des Pyrénées pour les bien reconnaître. Fontarabie capitula le 16 juin. Tresnel, gendre de Leblanc, en apporta la nouvelle. Le duc de Berwick fit aussitôt après le siége de Saint-Sébastien. Il y eut quelque désertion dans ses troupes, mais pas d'aucun officier. L'armée d'Espagne n'était pas en état de se commettre avec celle du maréchal de Berwick: Saint-Sébastien capitula le 1 août. Bulkley, frère de la maréchale de Berwick, en apporta la nouvelle. Quinze jours après M. de Soubise apporta celle du château, et qu'on avait brûlé, dans un petit port près de Bilbao, nommé Santoña, trois gros vaisseaux espagnols qui étaient sur le chantier, près d'être lancés à la mer 1. »

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Le maréchal de Berwick se porta ensuite en Catalogne. La flotte espagnole fut défaite par celle d'Angleterre près de Messine, et Philippe V fut forcé d'accepter la paix aux conditions qui lui furent dictées par le régent. Alberoni quitta le ministère et l'Espagne. La Sicile fut cédée à l'Empereur, et la Sardaigne donnée en échange au duc de Savoie.

Le mariage de Louis XV avec l'infante d'Espagne, fille de Philippe V et d'Élisabeth Farnèse, sa seconde femme, fut une des conventions du traité signé à la Haye, le février 1720. 17 L'infante était alors âgée de

1 Mémoires de Saint-Simon, t. XVII, p. 371.

six ans : elle devait être conduite en France

pour y achever son éducation. Les événements qui suivirent mirent au néant cet article du traité.

On convint également du mariage de mademoiselle de Montpensier, Louise-Élisabeth d'Orléans, fille du régent, avec Louis, prince des Asturies, fils aîné du roi d'Espagne et héritier du trône. Ce dernier mariage fut célébré dans la ville de Lerma, le 20 janvier 1722.

CCCCLXXIV.

MÉHÉMET-EFFENDI, AMBASSADEUR TURC, ARRIVE AUX TUILERIES.-21 MARS 1721.

Tableau du temps, par PARROCE

CCCCLXXV.

MÉHÉMET-EFFENDI, AMBASSADEUR TURC, ARRIVE AUX TUILERIES. - 21 MARS 1721.

Tableau du temps, par PARROCEL.

CCCCLXXVI.

MÉHÉMET - EFFENDI, AMBASSADEUR TURC, SORT DES TUILERIES APRÈS SA RÉCEPTION PAR LE ROI.—21 MARS 1721.

On lit dans les Mémoires du duc de Saint-Simon 1: « Le Grand Seigneur, qui n'envoie jamais d'ambassadeur 1 Tome XVIII, p. 346.

aux premières puissances de l'Europe, sinon si rarément à Vienne, à quelque occasion de traité de paix, en résolut une sans être sollicité, pour féliciter le roi sur son avénement à la couronne, et fit aussitôt partir MéhémetEffendi Tefderdar, c'est-à-dire grand trésorier de l'empire, en qualité d'ambassadeur extraordinaire, avec une grande suite, qui s'embarquèrent sur des vaisseaux du roi, qui se trouvèrent fortuitement dans le port de Constantinople. Il débarqua au port de Cette en Languedoc.» Arrivé à Paris, il fut logé à l'hôtel des Ambassadeurs extraordinaires, rue de Tournon.

«Le vendredi, 21 du mois de mars, le prince de Lambesc et Rémond, introducteur des ambassadeurs, allèrent dans le carrosse du roi prendre l'ambassadeur à son hôtel; et aussitôt ils se mirent en marche pour aller à l'audience du roi : la compagnie de la police avec ses timbales et ses trompettes à cheval, le carrosse de l'introducteur, celui du prince de Lambesc, entourés de leurs livrées, précédés de six chevaux de main et de huit gentilshommes à cheval; trois escadrons d'Orléans, douze chevaux de main, menés par des palefreniers du roi à cheval; trente-quatre Turcs à cheval, deux à deux, sans armes; puis Merlin, aide-introducteur, et huit des principaux Turcs à cheval; le fils de l'ambassadeur à cheval, seul, portant sur ses mains la lettre du Grand Seigneur dans une étoffe de soie; six chevaux de main, harnachés à la turque, menés par six Turcs à cheval; quatre trompettes du roi à cheval. L'ambassadeur suivait entre le prince de Lambesc et l'introducteur, tous

trois de front à cheval, environnés de valets de pied turcs et de leurs livrées, côtoyés de vingt maîtres du régiment Colonel-général; ce même régiment précédé des grenadiers à cheval, puis le carrosse du roi et la connétablie. Les mêmes escouades et compagnies, cidevant nommées à l'entrée, se trouvèrent postées dans les rues du passage, dans la rue Dauphine, sur le PontNeuf, dans les rues de la Monnaie et Saint-Honoré, à la place Vendôme, devant le Palais-Royal, à la porte Saint-Honoré, avec leurs trompettes et timbales; depuis cette porte en dehors jusqu'à l'Esplanade, le régiment d'infanterie du Roi en haie des deux côtés, et dans l'Esplanade les détachements des gardes du corps, des gendarmes, des chevau-légers, et les deux compagnies entières de mousquetaires. Arrivés en cet endroit, les troupes de la marche et les carrosses allèrent se ranger sur le quai, sous la terrasse des Tuileries. L'ambassadeur, avec tout ce qui l'accompagnait et toute sa suite à cheval, entra par le Pont-Tournant dans le jardin des Tuileries, depuis lequel, jusqu'au palais des Tuileries, les régiments des gardes françaises et suisses étaient en haie des deux côtés, les tambours rappelant et les drapeaux déployés. L'ambassadeur et tout ce qui l'accompagnait passa ainsi à cheval le long de la grande allée, entre ces deux haies, jusqu'au pied de la terrasse, où il mit pied à terre, et fut conduit dans un appartement en bas, préparé pour l'y faire reposer, en attendant l'heure de l'audience. >>

CCCCLXXVII.

SACRE DE LOUIS XV A REIMS. 25 OCTOBRE 1722.

COURONNEMENT DU ROI.

Tableau du temps, par MARTIN.

CCCCLXXVIII.

SACRE DE LOUIS XV A REIMS.—25 OCTOBRE 1722.

COURONNEMENT DU ROI.

SIGNOL. 1837.

Louis XV fut sacré le 25 octobre 1722, à l'âge de treize ans. La cérémonie se fit, suivant l'usage immémorial, dans la cathédrale de Reims. Le siége archiépiscopal de cette ville se trouvant alors vacant, ce fut le cardinal duc de Rohan, évêque de Strasbourg et grand aumônier de France, qui officia. Il était assisté des évêques de Laon et de Beauvais.

L'église avait été tendue et ornée comme au sacre de Louis XIV. Le cardinal de Rohan alla chercher le roi à l'archevêché, et le cortège se rendit à l'église dans l'ordre et la marche indiqués par le cérémonial.

Les premières cérémonies du sacre étant achevées, « le roi s'étant levé, le grand chambellan lui présenta les vêtements que sa majesté devait mettre par-dessus sa camisole, la tunique, la dalmatique et le manteau royal.

«Lorsque le roi en fut revêtu, il se mit à genoux

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