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vier, près de la côte de Coromandel, du vaisseau anglais l'Annibal, de cinquante canons. Elle s'était ensuite mesurée avec la flotte anglaise, dans la rencontre du 7 février et du 8 avril; mais ce fut le 6 juillet, en vue de Négapatnam, qu'elles engagèrent un véritable combat. Le bailli de Suffren commandait sur le Héros, de soixante et quatorze canons; l'amiral anglais montait le Superbe, également de soixante et quatorze.

« Le combat s'engagea à dix heures trois quarts entre les deux avant-gardes, au même bord, à un quart de portée de canon, et aux arrière-gardes, à une plus grande portée, parce que celle des Anglais, qui était au vent, ne cessa pas de se tenir à cette distance. Il dura environ deux heures avec la plus grande vigueur. Alors quelques vaisseaux français étant entièrement dégréés, et le Brillant ayant perdu son grand mât, le Héros, qui avait déjà fait de la voile pour le secourir, fit le signal d'arriver à l'Annibal, qui combattait de très-près et au vent de la ligne française. »

Une forte brise éloigna les deux armées encore en bataille, et y mit quelque désordre. La ligne anglaise était rompue, et plusieurs de ses vaisseaux étaient pêlemêle à différents bords. Son chef de file avait quitté le combat, et serrait la terre en arborant le pavillon de détresse. Le Monarch, entièrement désemparé, ne pouvait plus gouverner, et le Worcester, après avoir reçu, sans riposter, plusieurs bordées de l'amiral français, au vent duquel il avait passé de très-près et à bord opposé, continuait à courir au large sans se rallier. Dans cette

position, les deux escadres, plus occupées de leur ralliement que de la continuation du combat, s'éloignèrent respectivement à deux heures et demie, et allèrent jeter l'ancre, les Anglais entre Négapatnam et Naour, les Français à Karikal1. »

L'amiral Hughes débarqua six cents blessés; le bailli de Suffren n'en comptait que deux cent cinquante.

DLXVI.

COMBAT DU VAISSEAU FRANÇAIS LE SCIPION CONTRE LES VAISSEAUX ANGLAIS LE LONDON ET LE TORBAY.. 16 OCTOBRE 1782.

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GILBERT (d'après le tableau de la galerie du ministère de la marine).— 1837.

Le 16 octobre 1782 M. de Grimoard, capitaine de vaisseau, commandant le Scipion, de soixante et quatorze canons, revenait d'escorter, avec la frégate la Sibylle, un convoi sorti du cap Français, lorsqu'il fut rencontré, à la hauteur de la baie de Samana, par les vaisseaux anglais le London, de quatre-vingt-dix-huit canons, et le Torbay, de soixante et quatorze. Il aborda le premier, l'enfila de long en long, et le mit entièrement hors de combat.

1 Annales maritimes et coloniales, par M. Bajot, t. II, p. 595.

DLXVII.

COMBAT DES FRÉGATES FRANÇAISES LA NYMPHE ET L'AMLE VAISSEAU ANGLAIS L'ARGO.

PHITRITE CONTRE 11 FÉVRIER 1783.

GILBERT (d'après le tableau de la galerie du ministère de la marine). 1837.

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«Les frégates françaises la Nymphe, de quarante canons, et l'Amphitrite, de pareille force, s'emparent, à la hauteur de Tortola, du vaisseau l'Argo, de cinquantedeux canons. Ce vaisseau fut repris le même jour par deux vaisseaux ennemis, de soixante et quatorze canons chacun; mais les deux frégates françaises, commandées par M. le vicomte de Mortemart, capitaine de vaisseau, et de Saint-Ours, lieutenant, parvinrent à leur échapper. Elles eurent quatre hommes tués et vingt-trois blessés 1. >>

DLXVIII.

COMBAT NAVAL EN VUE DE GONDELOUR. 20 JUIN 1783.

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JUGELET.

Tandis que les armées d'Hyder-Ali et de TippooSaëb, appuyées par les troupes européennes, reprenaient sur les Anglais les possessions dont ils s'étaient emparés, le bailli de Suffren continuait à promener vic

1 Relations des guerres maritimes de 1778, par le contre-amiral Kerguelen, p. 336.

torieusement le pavillon français dans les mers de l'Inde. Le 31 août il se rendit maître de Trinquemalé, et le 3 septembre, en vue de cette ville, il soutint un nouveau combat contre la flotte anglaise. Grâce à sa puissante protection, toute la côte de Coromandel était rangée sous les lois de la France.

Cependant, depuis près d'un an, sa flotte, qui avait beaucoup souffert, ne recevait aucun renfort; et ce fut dans cet état que, devant Gondelour, il fut contraint d'accepter une nouvelle bataille, que l'amiral anglais vint lui présenter avec des forces supérieures. Le bailli de Suffren avait sous ses ordres quinze vaisseaux, dont cinq de soixante et quinze canons, huit de soixante-quatre et deux de cinquante. L'escadre anglaise comptait dixhuit vaisseaux, dont un de quatre-vingts canons, sept de soixante et quatorze, sept de soixante-quatre et un de cinquante.

« Conformément à l'ordre qu'il en avait reçu, le bailli de Suffren avait transporté son pavillon sur une frégate, et parcourait sa ligne, en se tenant par le travers de son avant-garde. Lorsqu'elle ne fut plus qu'à demi-portée du canon il arbora le signal de commencer le combat. Tous ses vaisseaux tinrent le vent pour l'exécuter, et l'action s'engagea à quatre heures vingt minutes du soir, entre les deux escadres, au même bord, et par une canonnade très-vive de part et d'autre. Elle dura environ deux heures et demie; alors la nuit sépara les combattants 1. >>

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Cependant l'escadre française, qui avait l'avantage du vent, força les Anglais de se retirer devant elle avec plusieurs de leurs vaisseaux démâtés. Cette action fut la dernière de la guerre.

DLXIX.

PUBLICATION DU TRAITÉ DE PAIX DE VERSAILLES ENTRE LA FRANCE ET L'ANGLETERRE. - 25 NOVEMBRE 1783.

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Le docteur Franklin avait été accrédité comme mi

nistre plénipotentiaire des États-Unis d'Amérique près de la cour de France, et M. Adams avait été reconnu en la même qualité près des Provinces Unies. Ces deux ministres, par l'intermédiaire de la France et de la Hollande, pressaient la reconnaissance de l'indépendance américaine. De son côté, le parlement anglais demandait la paix, et l'administration belliqueuse du marquis de Rockingham avait été remplacée par celle de lord Shelburne, qui, pour finir cette longue querelle, réclama l'intervention du cabinet de Versailles. Le 30 novembre 1782 les préliminaires de la paix furent arrêtés à Paris, et, par un traité conclu quelque temps après entre sir Richard Howard et le docteur Franklin, l'indépendance des États-Unis fut reconnue par l'Angleterre.

Des traités définitifs entre les cours de France, d'Espagne, d'Angleterre et de Hollande furent ensuite signés,

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