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vingt-neuf malades et environ huit cents matelots. On trouva dans ces deux postes cent soixante canons de tout calibre, dont la moitié était en fonte, huit mortiers, vingt-deux drapeaux et quarante bâtiments de transport, dont vingt avaient été coulés bas1.»

DLXIV.

PRISE DES ILES SAINT-CHRISTOPHE ET NÉVIS. -
3 FÉVRIER 1782.

DE ROSSEL.

Après la prise d'York-Town, le comte de Grasse était retourné dans les Antilles. Ayant pris à son bord le marquis de Bouillé, avec six mille hommes de troupes de débarquement, il sortit de la Martinique le 17 décembre 1781 dans le dessein d'attaquer la Barbade. Le mauvais temps qu'il essuya dans le canal de Sainte-Lucie ne lui permit pas d'entreprendre cette expédition; il se dirigea alors sur l'île Saint-Christophe. Ayant rencontré l'armée navale de l'amiral Hood, il lui livra combat, et poursuivit sa route «vers les îles Saint-Christophe et Névis. Le 3 février les armées de terre et de mer, aux ordres de M. le marquis de Bouillé et de M. le comte de Grasse, s'emparèrent de ces deux îles après trente-trois jours de siége2. »

1 Histoire de l'indépendance américaine, par Leboucher.
2 Annales maritimes et coloniales, par M. Bajot, t. II, p. 578.

DLXV.

COMBAT NAVAL EN VUE DE NÉGAPATNAM. — 6 JUILLET 1782.

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Après l'affaire de la Praya, le bailli de Suffren fit une telle diligence, que non-seulement il dépassa le commodore Johnstone, mais qu'il précéda de plusieurs mois dans l'Inde l'amiral Bickerton, qui était parti d'Europe en même temps que lui. Il se rallia à l'escadre française du lieutenant général d'Orves, qui stationnait dans ces parages, et qui, étant mort le 3 février 1782, lui laissa bientôt le commandement de toutes les forces navales de la France dans ces mers.

Les Hollandais avaient déjà perdu la plus grande partie de leurs possessions; les Anglais leur avaient enlevé Sumatra, une partie de l'île de Ceylan, Négapatnam et Trinquemalé, sur la côte de Coromandel. L'amiral Hughes, à la tête d'une escadre composée de onze vaisseaux de ligne, de plusieurs frégates et quelques autres bâtiments, dominait dans les mers de l'Inde. L'arrivée du bailli de Suffren changea la face des choses; il comptait sous ses ordres un même nombre de vaisseaux, plusieurs frégates et d'autres bâtiments de transport, sur lesquels il y avait trois mille hommes destinés à renforcer l'armée d'Hyder-Ali.

Déjà l'escadre française s'était emparée, le 22 jan

vier, près de la côte de Coromandel, du vaisseau anglais l'Annibal, de cinquante canons. Elle s'était ensuite mesurée avec la flotte anglaise, dans la rencontre du 7 février et du 8 avril; mais ce fut le 6 juillet, en vue de Négapatnam, qu'elles engagèrent un véritable combat. Le bailli de Suffren commandait sur le Héros, de soixante et quatorze canons; l'amiral anglais montait le Superbe, également de soixante et quatorze.

« Le combat s'engagea à dix heures trois quarts entre les deux avant-gardes, au même bord, à un quart de portée de canon, et aux arrière-gardes, à une plus grande portée, parce que celle des Anglais, qui était au vent, ne cessa pas de se tenir à cette distance. Il dura environ deux heures avec la plus grande vigueur. Alors quelques vaisseaux français étant entièrement dégréés, et le Brillant ayant perdu son grand mât, le Héros, qui avait déjà fait de la voile pour le secourir, fit le signal d'arriver à l'Annibal, qui combattait de très-près et au vent de la ligne française.

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Une forte brise éloigna les deux armées encore en bataille, et y mit quelque désordre. La ligne anglaise était rompue, et plusieurs de ses vaisseaux étaient pêlemêle à différents bords. Son chef de file avait quitté le combat, et serrait la terre en arborant le pavillon de détresse. Le Monarch, entièrement désemparé, ne pouvait plus gouverner, et le Worcester, après avoir reçu, sans riposter, plusieurs bordées de l'amiral français, au vent duquel il avait passé de très-près et à bord opposé, continuait à courir au large sans se rallier. Dans cette

position, les deux escadres, plus occupées de leur ralliement que de la continuation du combat, s'éloignèrent respectivement à deux heures et demie, et allèrent jeter l'ancre, les Anglais entre Négapatnam et Naour, les Français à Karikal 1. »

L'amiral Hughes débarqua six cents blessés; le bailli de Suffren n'en comptait que deux cent cinquante.

DLXVI.

COMBAT DU VAISSEAU FRANÇAIS LE SCIPION CONTRE LES VAISSEAUX ANGLAIS LE LONDON ET LE TORBAY.-16 OCTOBRE 1782.

GILBERT (d'après le tableau de la galerie du ministère de la marine).— 1837.

Le 16 octobre 1782 M. de Grimoard, capitaine de vaisseau, commandant le Scipion, de soixante et quatorze canons, revenait d'escorter, avec la frégate la Sibylle, un convoi sorti du cap Français, lorsqu'il fut rencontré, à la hauteur de la baie de Samana, par les vaisseaux anglais le London, de quatre-vingt-dix-huit canons, et le Torbay, de soixante et quatorze. Il aborda le premier, l'enfila de long en long, et le mit entièrement hors de combat.

1 Annales maritimes et coloniales, par M. Bajot, t. II, p. 595.

DLXVII.

COMBAT DES FRÉGATES FRANÇAISES LA NYMPHE ET L'AM

PHITRITE CONTRE LE VAISSEAU ANGLAIS L'ARGO.

11 FÉVRIER 1783.

GILBERT (d'après le tableau de la galerie du ministère de la marine). — 1837.

«Les frégates françaises la Nymphe, de quarante canons, et l'Amphitrite, de pareille force, s'emparent, à la hauteur de Tortola, du vaisseau l'Argo, de cinquantedeux canons. Ce vaisseau fut repris le même jour par deux vaisseaux ennemis, de soixante et quatorze canons chacun ; mais les deux frégates françaises, commandées par M. le vicomte de Mortemart, capitaine de vaisseau, et de Saint-Ours, lieutenant, parvinrent à leur échapper. Elles eurent quatre hommes tués et vingt-trois blessés 1. >>

DLXVIII.

COMBAT NAVAL EN VUE DE GONDELOUR. · 20 JUIN 1783.

JUGELET.

Tandis que les armées d'Hyder-Ali et de TippooSaëb, appuyées par les troupes européennes, reprenaient sur les Anglais les possessions dont ils s'étaient emparés, le bailli de Suffren continuait à promener vic

1 Relations des guerres maritimes de 1778, par le contre-amiral Kerguelen, p. 336.

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