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armées combinées se rassemblèrent sur ce point. Elles formaient un corps effectif de dix-sept mille hommes. York-Town fut investi le 6; la tranchée fut ouverte le 81. »

DLXI.

SIÉGE D'YORK-TOWN. 12 OCTOBRE 1781.

ATTAQUE DES REDOUTES.

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Gouache par VAN Blaremberg.

«Deux redoutes furent emportées d'assaut le 12 :

l'une fut prise par les Américains, conduits par les gé

néraux Lincoln, Lawrence et Hamilton; l'autre fut conquise par le régiment d'Auvergne, commandé par le . marquis de Saint-Simon, MM. de Vioménil, de Dillon, de Rochambeau et de Lameth 2. >>

DLXII.

SIÉGE D'YORK-TOWN.

- 19 OCTOBRE 1781.

LE GÉNÉRAL ROCHAMBEAU ET WASHINGTON DONNENT LES DERNIERS ORDRES POUR L'ATTAQUE.

COUDER. 1836.

La place de York-Town, défendue par une armée, opposait une vive résistance. Cornwallis tenta plusieurs fois des sorties, qui furent toutes repoussées. Les géné

1 Histoire de Louis XVI, par Bourniseaux, t. I, p. 440.

2 Ibid. p.

.441.

raux de l'armée combinée, informés que sir H. Clinton, à la tête de ses troupes, avait quitté New-York, pressaient de plus en plus les attaques. Lord Cornwallis résistait toujours; mais << sa position, déjà très-critique, devint insoutenable. Les assiégeants ayant élevé, dans la nuit du 11 au 12 octobre, une seconde parallèle à cent cinquante toises du corps de la place, ne l'eurent pas plus tôt perfectionnée, qu'ils résolurent d'attaquer les deux redoutes détachées de la gauche des assiégés. Le marquis de Lafayette, à la tête des Américains, et le baron de Vioménil, avec le régiment de Gâtinais, et quatre cents grenadiers français aux ordres du comte Guillaume de Forbach des Deux-Ponts et de M. de l'Estrades, les emportèrent l'épée à la main, tuèrent ou blessèrent la plus grande partie des troupes qui les défendaient, et firent cent soixante-huit prisonniers. Dans la même nuit les assiégeants enfermèrent ces deux redoutes dans la seconde parallèle, à laquelle ils les firent servir de point d'appui. Ils travaillèrent avec tant d'ardeur, que, dès le lendemain, à la pointe du jour, ils les avaient déjà remises en état de défense. Resserrés de plus en plus, et menacés d'être canonnés avec des batteries à ricochet, qu'ils voyaient établies contre la ville d'York, les assiégés, au nombre de six cents hommes, firent une sortie la nuit du 15 au 16, et enclouèrent deux pièces de canon dans la seconde parallèle ; mais elles furent remises en état de servir six heures après. Le feu de l'artillerie des assiégeants était si vif, qu'il n'était pas possible aux défenseurs d'York-Town de monter un seul canon sur

tout le front attaqué. Hors d'état d'opposer désormais une plus longue résistance, lord Cornwallis demanda, le 1 17 octobre, une suspension d'armes pendant un jour. Deux heures seulement lui furent accordées; alors il se décida à parlementer 1. »

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Gouache par VAN BLAREMBERG.

« Le jour suivant fut employé à discuter les articles de la capitulation, qui fut rédigée par le colonel américain Lawrence, dont le père était captif en Angleterre, et par le vicomte de Noailles, conjointement avec deux officiers supérieurs de l'armée anglaise. Les troupes de terre se rendaient prisonnières de guerre aux États-Unis, et celles de mer à l'armée navale française. Cette capitulation, qui fut signée le 19 octobre 1781, portait encore que les troupes ennemies défileraient l'arme au bras, les drapeaux dans leurs étuis, les tambours battant une marche anglaise ou allemande, et qu'elles vien draient déposer les armes sur les glacis, non loin d'YorkTown, en présence des armées alliées.......

« Le nombre des prisonniers monta à six mille cinq cent quatre-vingt-onze, y compris deux mille quatre'Histoire de l'indépendance américaine, par Leboucher.

vingt-neuf malades et environ huit cents matelots. On trouva dans ces deux postes cent soixante canons de tout calibre, dont la moitié était en fonte, huit mortiers, vingt-deux drapeaux et quarante bâtiments de transport, dont vingt avaient été coulés bas1. »

DLXIV.

PRISE DES ILES SAINT-CHRISTOPHE ET NÉVIS. -
3 FÉVRIER 1782.

DE ROSSEL.

Après la prise d'York-Town, le comte de Grasse était retourné dans les Antilles. Ayant pris à son bord le marquis de Bouillé, avec six mille hommes de troupes de débarquement, il sortit de la Martinique le 17 décembre 1781 dans le dessein d'attaquer la Barbade. Le mauvais temps qu'il essuya dans le canal de Sainte-Lucie ne lui permit pas d'entreprendre cette expédition; il se dirigea alors sur l'île Saint-Christophe. Ayant rencontré l'armée navale de l'amiral Hood, il lui livra combat, et poursuivit sa route «vers les îles Saint-Christophe et Névis. Le 3 février les armées de terre et de mer, aux ordres de M. le marquis de Bouillé et de M. le comte de Grasse, s'emparèrent de ces deux îles après trente-trois jours de siége 2. »>

1 Histoire de l'indépendance américaine, par Leboucher.
2 Annales maritimes et coloniales, par M. Bajot, t. II,
p. 578.

DLXV.

COMBAT NAVAL EN VUE DE NÉGAPATNAM. — 6 JUILLET 1782.

Théodore Dubois (d'après le tableau de la galerie du ministère de la marine). — 1836.

Après l'affaire de la Praya, le bailli de Suffren fit une telle diligence, que non-seulement il dépassa le commodore Johnstone, mais qu'il précéda de plusieurs mois dans l'Inde l'amiral Bickerton, qui était parti d'Europe en même temps que lui. Il se rallia à l'escadre française du lieutenant général d'Orves, qui stationnait dans ces parages, et qui, étant mort le 3 février 1782, lui laissa bientôt le commandement de toutes les forces navales de la France dans ces mers.

Les Hollandais avaient déjà perdu la plus grande partie de leurs possessions; les Anglais leur avaient enlevé Sumatra, une partie de l'île de Ceylan, Négapatnam et Trinquemalé, sur la côte de Coromandel. L'amiral Hughes, à la tête d'une escadre composée de onze vaisseaux de ligne, de plusieurs frégates et quelques autres bâtiments, dominait dans les mers de l'Inde. L'arrivée du bailli de Suffren changea la face des choses; il comptait sous ses ordres un même nombre de vaisseaux, plusieurs frégates et d'autres bâtiments de transport, sur lesquels il y avait trois mille hommes destinés à renforcer l'armée d'Hyder-Ali.

Déjà l'escadre française s'était emparée, le 22 jan

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