gros vaisseaux, dont un à trois ponts, ont successivement combattu celui de M. le duc de Chartres, qui a répondu avec la plus grande vigueur, quoique privé de sa batterie basse. Un vaisseau de notre armée a dégagé le Saint-Esprit dans le moment le plus vif, et a essuyé un feu si terrible, qu'il a été absolument désemparé et obligé de se retirer. » La flotte étant entrée à Brest, le duc de Chartres vint à Paris et à Versailles : il y fut reçu avec enthousiasme par le public. La bataille d'Ouessant, en effet, relevait la gloire navale de la France, tristement flétrie durant la guerre de sept ans. DXLVII. COMBAT DE LA FRÉGATE FRANÇAISE LA CONCORDE CONTRE LA FRÉGATE ANGLAISE LA MINERVE. 22 AOUT 1778. THÉODORE DUBOIS (d'après le tableau de la galerie du ministère de la marine).— 1837. « Le 22 août la Concorde, frégate de vingt-six canons, commandée par M. le Gardeur de Tilly, rencontra du côté du cap Français la frégate anglaise la Minerve, de trente-deux canons. Le combat commença à neuf heures et demie, et fut soutenu pendant deux heures, à la portée du mousquet, avec une égale fermeté de part et d'autre. A onze heures et demie, sir John Scott, capitaine de la Minerve, étant trop maltraité dans ses manœuvres et sa mâture pour tenter plus longtemps le sort des armes, fit signal qu'il se rendait. Sa frégate fut amarinée et conduite au cap1. » DXLVIII. COMBAT DE LA FRÉGATE FRANÇAISE LA JUNON CONTRE LA FRÉGATE ANGLAISE LE FOX. · 11 SEPTEMBRE 1778. GILBERT (d'après le tableau de la galerie du ministère de la marine). — 1837. « Le vicomte de Beaumont, capitaine de vaisseau, commandant la frégate la Junon, rencontra, le 11 septembre 1778, à quarante lieues sud-ouest de l'île d'Ouessant, la frégate anglaise le Fox: il l'attaqua, et la combattit pendant trois heures et demie à portée de pistolet. Lorsqu'elle fut entièrement démâtée et hors d'état de se défendre davantage, le capitaine Windsor, n'ayant plus même de pavillon, fit signe avec son chapeau qu'il amenait. Il avait quarante-neuf hommes hors de combat, et lui-même était grièvement blessé au bras; la frégate française n'eut que quatre hommes tués et quinze blessés 2. » 1 Annales maritimes et coloniales, par M. Bajot, t. II, p. 194. 2 Ibid. p. 195. DXLIX. COMBAT DU VAISSEAU FRANÇAIS LE TRITON CONTRE LE VAISSEAU ANGLAIS LE JUPITER ET LA FRÉGATE ANGLAISE LA MÉDÉE. 20 OCTOBRE 1778. GILBERT (d'après le tableau de la galerie du ministère de la marine). — 1837. « Le Triton, commandé par M. de Ligondès, capitaine de vaisseau, fut attaqué, à la hauteur du cap Finistère, par un vaisseau et une frégate anglaise. A huit heures du soir, après trois heures de combat, la frégate abandonna la partie, et profita de l'obscurité pour se soustraire au feu dont elle était criblée. Le vaisseau anglais continua le sien encore pendant une heure, et parut plier trois fois ; il finit par prendre la fuite, et disparut dans la nuit1. » DL. COMBAT DE LA FRÉGATE FRANÇAISE LA MINERVE CONTRE DEUX VAISSEAUX ANGLAIS ET DEUX FRÉGATES ANGLAISES. –7 FÉVRIER 1779. GILBERT (d'après un tableau de la galerie du ministère de la marine). — 1837. Le chevalier de Grimoard, commandant la frégate la Minerve, en sortant de la baie des Baradaires, le 7 février, aperçut au point du jour deux bâtiments ennemis 1 Annales maritimes et coloniales, par M. Bajot, t. II, p. 196. sous le vent à lui; ces bâtiments étaient le Ruby, de soixante-quatre, et la frégate le Lowestone. Il ne balança pas à envoyer toute sa bordée au vaisseau, qui se trouvait alors par son travers, et qui lui riposta par toute la sienne, haute et basse. Le Ruby continua sa route en tirant sur la Minerve, pour virer dans ses eaux. En même temps le chevalier Grimoard eut connaissance du Bristol, de cinquante, et de la frégate l'Eolus, qui cherchaient à l'envelopper. Il attaqua la frégate, et, après trois quarts d'heure de combat, elle fut forcée de l'abandonner. Le calme vint quelque temps après, et dura jusqu'à une heure. Lorsque la brise s'éleva du nordnord-ouest, les vaisseaux qui l'entouraient commencèrent à le chasser; mais il força de voiles, et la nuit tomba sans qu'ils pussent l'atteindre : il en profita pour faire fausse route et se soustraire à leur poursuite. Le lendemain, n'apercevant plus aucun des bâtiments contre lesquels il avait combattu la veille, il prit le parti de remonter jusqu'à la hauteur d'Inagne, dans l'espérance de trouver quelques corsaires dans ce passage. En effet il rencontra la frégate la Providence, de vingt-quatre canons, lui livra combat et s'en rendit maître sans perdre un seul homme1. >> 1 Annales maritimes et coloniales, par M. Bajot, t. II, DLI. PRISE DE L'ILE DE LA GRENADE. 4 JUILLET 1779. J. F. HUE. «La prise de l'île Saint-Vincent né tarda pas à être suivie d'une conquête beaucoup plus importante, celle de la Grenade. Le comte d'Estaing, après avoir réuni à son armée navale l'escadre du chevalier de LamottePiquet, appareilla du Fort-Royal de la Martinique avec vingt-cinq vaisseaux, et parut, le 2 juillet au matin, à la vue de la Grenade. Il mouilla le soir devant l'anse Molenier, et mit de suite à terre treize cents hommes, qui occupèrent les hauteurs voisines. « La journée du 3 fut employée à examiner les positions de l'ennemi et à concerter le plan d'attaque. Le comte d'Estaing, à la tête des grenadiers, fit une marche très-longue pour tourner le môle de l'hôpital, où les Anglais avaient réuni leurs richesses et leurs forces. Après cette reconnaissance, il commence l'attaque dans la nuit du 3 au 4, saute un des premiers dans les retranchements anglais, se porte avec rapidité au sommet du morne, et s'en empare de vive force. Il y trouva quatre pièces de vingt-quatre, et en fit tourner une, au point du jour, contre le fort dans lequel s'était retiré le gouverneur. Ainsi menacé d'être foudroyé à chaque instant par une artillerie qui dominait le lieu de sa retraite, lord Macartney fut obligé, deux heures après, de se rendre à discrétion. |