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force de voiles: la Belle-Poule fait retraite et rentre à

Brest, couverte de gloire1. »

DXLVI.

COMBAT NAVAL D'OUESSANT. 27 JUILLET 1778.

GUDIN.

Il fallait un prodigieux effort pour remettre la marine française en état de lutter avec celle de l'Angleterre. Le gouvernement de Louis XVI déploya toute l'activité que réclamait une si haute entreprise : en peu de temps le nombre des vaisseaux à flot fut considérable, celui des bâtiments en construction plus grand encore, et les escadres françaises se trouvèrent partout où il y avait à ly rencontrer le pavillon britannique.

L'engagement des quatre bâtiments dont nous parlions tout à l'heure, au milieu de toute l'escadre anglaise, le 17 juin 1778, fut le signal de la guerre. Le comte d'Orvilliers sortit alors de Brest à la tête d'une flotte de trente-deux vaisseaux de ligne. Il avait sous ses ordres le duc de Chartres et Duchaffaut, lieutenants généraux de marine. La flotte était divisée en trois escadres : la blanche au corps de bataille, la blanche et la bleue à l'avant-garde, et la bleue à l'arrière-garde.

Le comte d'Orvilliers, généralissime, sur la Bretagne, 1 Histoire de Louis XVI, par Bourniseaux, t. I, p. 207.

de cent dix canons, était au corps de bataille, le comte de Guichen avec lui.

Duchaffaut, sur la Couronne, de quatre-vingts canons, dirigeait l'avant-garde avec le capitaine de vaisseau Rochechouart. Le duc de Chartres, monté sur le SaintEsprit, de quatre-vingts canons, conduisait l'arrièregarde; le comte de Grasse, était sous ses ordres. Les armées navales de France et d'Angleterre se rencontrèrent le 23 juillet.

Dès qu'elles furent en vue l'une de l'autre, elles manœuvrèrent durant quatre jours consécutifs, le comte d'Orvilliers pour conserver l'avantage du vent qu'il avait enlevé aux Anglais, l'amiral Keppel pour le recouvrer. Enfin, le 27 juillet, à neuf heures du matin, le temps paraissant favorable, la flotte française offrit le combat à l'ennemi. Les Anglais savaient qu'un prince du sang royal de France commandait l'escadre bleue, qui, avant le combat, formait l'arrière-garde de la flotte française. L'amiral Keppel manœuvrant dans l'intention de couper cette division du reste de l'armée navale, le comte d'Orvilliers fit virer de bord, et l'escadre bleue se trouva former l'avant-garde. Le Saint-Esprit fut exposé, à demiportée de canon, au premier feu des Anglais. Voici les termes dans lesquels le ministre de la marine s'exprimait sur ce combat, en écrivant au duc de Penthièvre, grand amiral, beau-père du duc de Chartres : «M. d'Orvilliers a donné des preuves de la plus grande habileté; M. le duc de Chartres, d'un courage froid et tranquille, et d'une présence d'esprit étonnante. Sept

gros vaisseaux, dont un à trois ponts, ont successivement combattu celui de M. le duc de Chartres, qui a répondu avec la plus grande vigueur, quoique privé de sa batterie basse. Un vaisseau de notre armée a dégagé le Saint-Esprit dans le moment le plus vif, et a essuyé un feu si terrible, qu'il a été absolument désemparé et obligé de se retirer. » La flotte étant entrée à Brest, le duc de Chartres vint à Paris et à Versailles : il у fut reçu avec enthousiasme par le public. La bataille d'Ouessant, en effet, relevait la gloire navale de la France, tristement flétrie durant la guerre de sept ans.

DXLVII.

COMBAT DE LA FRÉGATE FRANÇAISE LA CONCORDE CONTRE LA FRÉGATE ANGLAISE LA MINERVE.

- 22 AOUT 1778.

THÉODORE DUBOIs (d'après le tableau de la galerie du ministère de la marine).— 1837.

« Le 22 août la Concorde, frégate de vingt-six canons, commandée par M. le Gardeur de Tilly, rencontra du côté du cap Français la frégate anglaise la Minerve, de trente-deux canons. Le combat commença à neuf heures et demie, et fut soutenu pendant deux heures, à la portée du mousquet, avec une égale fermeté de part et d'autre. A onze heures et demie, sir John Scott, capitaine de la Minerve, étant trop maltraité dans ses manœuvres et sa mâture pour tenter plus longtemps le

sort des armes, fit signal qu'il se rendait. Sa frégate fut amarinée et conduite au cap1.

DXLVIII.

COMBAT DE LA FRÉGATE FRANÇAISE LA JUNON CONTRE LA FRÉGATE ANGLAISE LE FOX. 11 SEPTEMBRE 1778.

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« Le vicomte de Beaumont, capitaine de vaisseau, commandant la frégate la Junon, rencontra, le 11 septembre 1778, à quarante lieues sud-ouest de l'île d'Ouessant, la frégate anglaise le Fox : il l'attaqua, et la combattit pendant trois heures et demie à portée de pistolet. Lorsqu'elle fut entièrement démâtée et hors d'état de se défendre davantage, le capitaine Windsor, n'ayant plus même de pavillon, fit signe avec son chapeau qu'il amenait. Il avait quarante-neuf hommes hors de combat, et lui-même était grièvement blessé au bras ; la frégate française n'eut que quatre hommes tués et quinze blessés 2. >>

1 Annales maritimes et coloniales, par M. Bajot, t. II, p. 194.

2 Ibid. p. 195.

DXLIX.

COMBAT DU VAISSEAU FRANÇAIS LE TRITON CONTRE LE VAISSEAU ANGLAIS LE JUPITER ET LA FRÉGATE ANGLAISE LA MÉDÉE. 20 OCTOBRE 1778.

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GILBERT (d'après le tableau de la galerie du ministère de la marine). — 1837.

« Le Triton, commandé par M. de Ligondès, capitaine de vaisseau, fut attaqué, à la hauteur du cap Finistère, par un vaisseau et une frégate anglaise. A huit heures du soir, après trois heures de combat, la frégate abandonna la partie, et profita de l'obscurité pour se soustraire au feu dont elle était criblée. Le vaisseau anglais continua le sien encore pendant une heure, et parut plier trois fois ; il finit par prendre la fuite, et disparut dans la nuit1. »

DL.

COMBAT DE LA FRÉGATE FRANÇAISE LA MINERVE CONTRE DEUX VAISSEAUX ANGLAIS ET DEUX FRÉGATES ANGLAISES. -7 FÉVRIER 1779.

GILBERT (d'après un tableau de la galerie du ministère de la marine). - 1837.

Le chevalier de Grimoard, commandant la frégate la Minerve, en sortant de la baie des Baradaires, le 7 février, aperçut au point du jour deux bâtiments ennemis

1 Annales maritimes et coloniales, par M. Bajot, t. II, p. 196.

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