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en évaporation, et surtout renouveler l'air au moment où le poussin a brisé sa coquille, parce que la chaleur et la sécheresse font contracter la pellicule intérieure de l'œuf qui se colle sur le duvet du poussin, et le retient captif. Si cet accident n'arrive pas avec les poules couveuses, c'est que la température n'est pas uniformément sèche, et que la poule en quittant de temps en temps ses œufs, permet à l'air extérieur de les rafraîchir.

Quand les poussins sont nés par des procédés artificiels, on peut les confier aux soins de chapons conducteurs, dressés à cet effet, et qui, pour leur famille d'adoption, ont la même sollicitude, le même dévouement que la poule.

PIGEON.

Les pigeons appartiennent aux différentes parties du globe, ils n'ont pas de patrie spéciale; et on les trouvait en Europe dès les temps les plus reculés. On peut dire qu'ils établissent une sorte de transition entre les passereaux et les gallinacés. Leur bec est médiocre et comprimé avec la mandibule supérieure couverte à sa base d'une peau molle dans laquelle sont percées les narines. Ils ont trois doigts en avant très-divisés, un en arrière.

Le pigeon domestique revêt toutes les nuances de plumage; pour le volume, il l'emporte sur le pigeon sauvage.

On considère généralement cet oiseau comme l'emblème de la fidélité et de la tendresse; cette opinion ne résiste pas à l'autorité des faits; la femelle du pigeon est souvent inconstante; mais le père et la mère rivalisent de dévouement et d'affection à l'égard de leur jeune famille.

Il y a d'innombrables variétés de races de pigeons que l'homme a successivement modifiées, améliorées et créées à cause des produits qu'elles donnent, et selon l'agrément qu'elles procurent à leur maître.

Mais il n'y a que deux variétés à signaler dans ce livre, le pigeon des champs et le pigeon messager.

Le nombre des pigeons que l'on élève sera proportionn : aux dimensions du colombier ou de la volière où on les renferme. On aura soin de bien nettoyer leur habitation, car peu d'oiseaux réclament autant de propreté. Le fumier du pigeon, connu sous le nom de colombine, est extrêmement précieux pour le jardinage. On doit de temps en temps brûler dans le

colombier de l'encens, ou du storax, ou du thym, afin d'en changer l'air.

Les pigeonnes pondent presque tous les mois, si le colombier est chaudement tenu en hiver, et si on leur donne souvent du chènevis. Après quatre ans, elles cessent de pondre, quoiqu'elles puissent vivre jusqu'à l'âge de quinze ans.

Pendant l'été, ces oiseaux làchés dans la campagne savent très-bien suffire à leurs besoins; et, pour retourner au colombier, leur instinct n'est jamais en défaut. C'est même ce qui a donné l'idée, depuis un temps immémorial, de les employer à porter des messages.

En quelques heures un pigeon messager peut franchir des distances immenses. Les peuples de l'Orient ont constamment pratiqué ce moyen de communication, cette poste aérienne que l'Europe leur a empruntée en l'employant non pas pour la politique et pour l'amour, mais pour des nouvelles de bourse ou de commerce.

On connaît à cet égard les différentes sociétés qui existent en Belgique, et je n'ai pas besoin de raconter la manière dont les pigeons remplissent la mission qui leur est confiée. Leur éducation embrasse tout un système de leçons pratiques, basé sur leur instinct naturel, et secondé par les privations qu'on leur impose, autant que par la spécialité des soins et de la nourriture appropriés à ce genre de service.

Pour parvenir à former des pigeons messagers, on accouplera des individus ayant un petit corps relativement à la vigueur de leurs bras et à l'envergure de leurs ailes; ainsi conformés, ils offriront moins de prise à l'air qu'ils doivent déplacer, ils résisteront mieux aux fatigues d'un long voyage, enfin ils voleront plus rapidement. Quant à l'instinct propre au pigeon, et qui le ramène à son habitation, on le dévelop pera par une bienveillance constante, et au moyen de petits

voyages d'essais, dont on reculera successivement la distance. A leur retour, ils trouveront dans le colombier les aliments qu'ils préfèrent avec une légère dose de sel.

Je me borne à ces indications générales qui sont parfaitement pratiquées en Belgique. D'ailleurs l'amélioration des races de pigeons messagers repose sur les mêmes principes que j'ai déjà indiqués, en m'occupant des perfectionnements à introduire dans le physique et le moral des animaux domestiques.

Les éleveurs de pigeons messagers ont procédé avec beaucoup de succès par le système de la consanguinité, donnant ainsi une nouvelle preuve à l'appui de ce mode si puissant d'amélioration.

VOLIÈRES.

On désigne sous le nom de volières les habitations des pigeons domestiques, des faisans, des perdrix, des cailles, et d'autres oiseaux que l'on engraisse pour la table ou que l'on élève pour la chasse. D'après les dimensions de ces habitations et selon la taille de leurs hôtes, on les appelle petites ou grandes volières.

Dans les petites volières, on élève des serins des iles Canaries, des chardonnerets, des rossignols, des ortolans, des fauvettes, des pinsons, des linottes, des bouvreuils, des alouettes, etc.

Enfin, dans quelques chateaux, on trouve des volières de luxe, peuplées d'hôtes exotiques, venus de terres lointaines, et qui, de même que les fleurs des tropiques, demandent pour vivre dans nos climats à être tenus en serre chaude. On conçoit que cette fantaisie de l'opulence ne rentre pas dans le cadre d'un livre spécialement voué à l'utilité. Ces oiseaux rares, dont l'achat et la conservation exigent de constants sacrifices sans donner aucune indemnité, qui, d'ailleurs, ne se reproduisent pas dans nos contrées, ne peuvent trouver place dans mon travail. Et pourtant c'est une fantaisie de l'opulence qui a son côté avantageux; car des essais poursuivis avec constance peuvent naturaliser en Europe quelques-unes de ces belles espèces d'oiseaux, nés dans ces pays privilégiés où le soleil donne à leur plumage l'éclat de ces pierres précieuses qui doivent au même principe leurs feux étincelants.

Une grande volière doit être construite dans la partie de la basse-cour ou du jardin le moins exposée à la rigueur du froid et à l'ardeur du soleil; il faut qu'elle prenne jour au levant ou au midi. Je n'ai pas besoin d'ajouter que l'on proportionnera son étendue au nombre de ses hôtes, en se con

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