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OTITE (inflammation de la membrane muqueuse de l'oreille). Cette affection est caractérisée par un prurit qui porte le chien à secouer la tête, à se gratter, à se frotter contre les corps qui l'environnent. Il y a rougeur et gonflement, et l'écoulement fétide qui s'échappe de l'oreille est suivi de la surdité.

L'otite attaque principalement les chiens griffons, les épagneuls, les barbets, les chiens de Terre-Neuve, ceux qui vont souvent à l'eau ; sans un traitement rationnel, le chasseur est souvent obligé de faire abattre un animal qui, outre la perte de l'ouïe, devient encore un objet de dégoût.

Un régime alimentaire peu nutritif, des injections émollientes dans l'oreille, des plumasseaux de charpie imprégnés d'un liquide adoucissant, maintenus à l'aide d'un béguin, tels sont les premiers moyens à employer. On administrera ensuite des purgatifs; et on posera un séton à la nuque. Si l'écoulement persiste après la disparition de l'inflammation, on fera usage d'injections composées de trente grains d'acétate de plomb dans quatre onces d'eau tiède. Si l'écoulement ne cesse pas, on injectera de l'eau de chaux ou du chlorure de sodium.

On réussit quelquefois à guérir un écoulement chronique de l'oreille, en faisant dissoudre cinq à six grains d'acétate de cuivre dans une once d'huile de lin. Des écoulements qui avaient résisté à tous les moyens cèdent encore à l'emploi d'injections préparées avec un grain de sublimé corrosif par once d'huile ou par once d'eau distillée.

CHANCRE DE L'OREILLE. Les chiens à poils ras sont surtout sujets à cette maladie qui débute par de petites gerçures au bord inférieur de l'oreille, et qui déterminent une vive démangeaison, trahie par la manière dont l'animal secoue fréquemment la tète.

Le chancre de l'oreille est difficile à guérir. Lorsque l'ulcère n'intéresse que la peau, on doit fixer l'oreille à l'aide d'un béguin pour empêcher le ballottement qui entretient l'inflammation que l'on combat par des frictions de cérat frais. Il vaut encore mieux retrancher avec des ciseaux le bord de l'oreille malade, brûler la plaie récente avec la pierre infernale ou à l'aide d'un fer rouge; ensuite on applique du beurre frais.

Si les chancres envahissent le cartilage de l'oreille, il faut se hâter de les circonscrire par des points de suture avec une aiguille armée de laine qu'on laisse séjourner comme autant de petits sétons qui déterminent la chute de la partie malade, et on panse les bords de la nouvelle plaie avec de l'onguent mercuriel double.

On peut encore guérir ces chancres en plongeant la partie malade dans l'huile bouillante. L'important est de séparer les points affectés de ceux qui sont sains, et d'arriver ainsi à une plaie simple, de bonne nature, par conséquent facile à cicatriser. Tous les moyens qui conduiront à ce résultat doivent être mis en œuvre.

GALE. La texture de la peau du chien, lequel ne transpire pas, rend la cure de la gale beaucoup plus difficile que pour les autres animaux. Aussi a-t-on successivement préconisé mille substances comme autant de remèdes héroïques : le tabac, le mercure, l'aloès, la térébenthine, l'ellébore blanc, le savon, la potasse, la poudre à canon, l'ardoise et même l'urine de l'homme. Sans entrer dans une discussion inutile à ce sujet, je réclame un traitement fort simple pour cette maladie qui prive le chien de sommeil, affaiblit sa constitution, et diminue son odorat.

On doit soumettre l'animal galeux à un régime végétal; on emploiera des lotions émollientes, des bains préparés avec de la graine de lin ou du son, jusqu'à ce que la chaleur et la

rougeur de la peau aient diminué. On renouvellera la litière chaque jour; ensuite on se servira de lotions composées avec six onces de sulfuré de potasse pour chaque livre d'eau avec addition d'une once d'acide sulfurique par livre de liquide.

On fera trois frictions par jour, en ayant soin de bien humecter toutes les parties malades.

Si après cinq ou six jours de ce traitement la gale résiste, on fera usage de la pommade suivante : six onces de sulfure de potasse pulvérisé incorporé dans huit onces de sain-doux ou de savon noir.

Chez les chiens jeunes et vigoureux tourmentés par une gale très-aiguë, il convient de commencer le traitement par une saignée de huit onces.

L'usage interne du soufre pour guérir la gale est aussi absurde avec le chien qu'avec l'homme.

Les chiens sont encore fréquemment atteints d'une cutite chronique, appelée vulgairement roux-vieux, rogne, rippe. Cette maladie donne un aspect dégoûtant à l'animal qui exhale une odeur fétide; le poil tombe, et laisse à découvert une peau visqueuse sur laquelle s'établit une suppuration qui se sèche alternativement, et se détache par petites écailles blanchâtres. On voit reparaitre presque chaque année cette affection qui attaque de préférence les chiens irrégulièrement ou trop abondamment nourris, et qui restent longtemps sans exercice sur la même litière. Le traitement consiste à saigner l'animal, et à faire des frictions avec une pommade composée de chaux pulvérisée, une once; goudron, deux onces; acide sulfurique, deux gros; savon vert, six onces.

AGGRAVÉE. Tel est le nom donné à des écorchures qui se manifestent à la face plantaire de la patte du chien après une longue marche sur un terrain rocailleux par un temps sec.

Cette affection très-douloureuse fait boiter l'animal, et l'empêche de chasser; elle attaque surtout le chien que l'on tient enfermé, et qui ne fait pas assez d'exercice. Pour la prévenir, on doit, avant l'ouverture de la chasse, mener le chien à la promenade, ce qui lui durcit les pattes; dans le même but on se servira de lotions avec du vinaigre et du sel.

Comme remède de l'aggravée, on emploie les blancs d'œufs, le vinaigre et la suie de cheminée battus ensemble.

CHAT.-CHATTE.

Le chat, classe des mammifères, tribu des digitigrades, appartient à la famille des carnassiers les plus redoutables, tels que le lion, le tigre, la panthère, l'once, le léopard, le jaguar, le lynx, etc.

. C'est la même conformation, aux dimensions près et à la force qui est beaucoup moindre; mais sous le rapport du courage et de la férocité, il n'a pas dérogé; et ses instincts sauvages subsistent même dans l'intérieur de nos maisons où il tient au sol, aux pierres, fort peu aux individus, contre le joug desquels il est toujours prêt à se révolter.

Une des plus anciennes civilisations du monde, la civilisation égyptienne, fit du chat une divinité; ce culte devait avoir sa source dans les services que cet animal nous rend encore aujourd'hui. Les Égyptiens l'adoraient sous sa forme naturelle, ou bien ils donnaient à un homme une tête de chat, dans laquelle ils voyaient le symbole d'Isis (la lune).

A la mort d'un chat, la famille à laquelle il appartenait prenait le deuil, et un temple spécial situé à Bubaste recevait ces animaux embaumés. Tuer un chat était un crime qui entraînait la peine capitale.

D'autres peuples encore ont honoré le chat, mais sans en faire l'objet d'un culte religieux; ainsi les Alains, les Vandales, les Suèves avaient un chat pour emblème; c'était pour eux une protestation de liberté et d'indépendance. Le blason à son tour s'en est emparé, et l'a fait figurer effarouché ou hérissonné, dans cette langue imagée, saisissante, qui constitue la poésie en relief des àges chevaleresques.

Un des gracieux poëtes français du dernier siècle, Moncrif

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