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rature contribue puissamment à les conserver. Il sera trèsbien de les recouvrir avec de la sciure de bois, bien sèche.

On sait que les intestins du porc servent à faire du boudin, que le sang de cet animal reçoit dans les arts de nombreuses applications, enfin que ses os renferment beaucoup de gélatine, et que l'on mange ses pieds, ses oreilles et sa queue.

A l'égard du fumier du cochon, c'est à tort qu'on l'a considéré comme moins favorable à la fécondation que les autres engrais. Au contraire, ce fumier exerce sur les plantes une action semblable à celle des excréments de l'homme; très-actif, il convient à un sol humide et rude, et mérite la préférence pour la culture du houblon; c'est le meilleur que l'on puisse employer à cet usage.

La Belgique possède 421,212 porcs ainsi répartis : Flandre orientale, 76,399; Flandre occidentale, 65,067; Brabant, 60,966; Liége, 50,787; Luxembourg, 40,707; Limbourg, 33,268; Hainaut, 32,979; Namur, 32,161; Anvers, 28,878.

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Le tube digestif du cochon recèle souvent des vers dont le nombre peut occasioner l'inflammation des intestins, des coliques, l'amaigrissement.

En pareil cas, on commencera par expulser les vers, ensuite on remédiera aux désordres qu'ils ont causés dans le tube digestif. Pour cela, on administrera, pendant trois ou quatre jours successifs, quelques gros d'étain râpé, mélangé aux aliments que le cochon mange avec le plus de voracité.

On peut encore recourir aux substances suivantes : mercure doux, aloès caballin, sel de cuisine, dans la proportion de quatre gros par chacune de ces substances; on ajoute de

l'eau et de la farine de manière à en faire une boulette que l'on donne à jeun durant trois ou quatre jours, ce qui provoque des évacuations alvines et l'expulsion des vers.

Si l'animal reste maigre et vorace, on recourra aux lavements émollients et au traitement de la gastro-entérite.

Le cochon est très-exposé à prendre la gale; pour le guérir, il suffit d'employer en frictions sur la peau le goudron (1 kilogramme), et le savon vert (1/2 kilogramme) fondus ensemble.

A l'égard des violentes démangeaisons aux oreilles qui forcent cet animal à se frotter contre les murs de son toit, ou contre l'écorce rugueuse des arbres, on emploiera des lotions avec l'extrait de saturne, ou avec une dissolution d'alun.

PHARYNGITE (angine, mal de gorge, esquinancie, inflammation de la membrane muqueuse qui tapisse le pharynx). Cette maladie, commune à tous les animaux domestiques, attaque souvent le cochon avec une violence dont les suites sont mortelles. Elle s'annonce par de la gêne dans la déglutition, par une toux rauque, par des mouvements de la tête qui se porte de droite à gauche, par un gonflement plus ou moins considérable du cou. L'animal tient la bouche ouverte pour essayer de respirer. Quand la gêne de la respiration augmente, quand la langue reste pendante, et que la muqueuse buccale prend une teinte violacée, on doit redouter la gangrène, que la mort suit de près.

L'insalubrité des toits à porcs, le mauvais régime alimentaire, le passage subit du chaud au froid et à l'humidité, sont les causes les plus fréquentes de la pharyngite. Une copieuse saignée au début, et l'application de deux sétons au cou à la partie de la peau la plus voisine du mal, amènent presque toujours la guérison. La mèche du séton doit être imprégnée d'huile essentielle de térébenthine. En même temps, on administrera du sel de cuisine dans les boissons, et on passera

des lavements purgatifs, très-stimulants, dans le but d'établir un point fluxionnaire vers le gros intestin : ce qui éloignerait du siége de la maladie la fluxion sanguine qui la constitue.

On emploiera ces divers moyens immédiatement après la saignée, il n'y a pas un instant à perdre; l'expérience a trop souvent prouvé la rapidité de la marche de la pharyngite.

LADRERIE. Maladie particulière au cochon, caractérisée par la présence dans tous les tissus d'une quantité plus ou moins considérable de vésicules ou ampoules ovoïdes, blanches ou légèrement bleuâtres. Chaque vésicule est formée par un ver que le savant Rudolphi a nommé cysticerque ladrique.

Aucun signe extérieur n'accuse cette dégoûtante maladie dans laquelle le porc est livré pàture vivante aux vers qui le dévorent. La présence de vésicules à la base de la langue est l'unique indice qui révèle l'existence de la ladrerie.

Quelques auteurs considèrent la viande du porc ladre comme incapable de nuire à la santé de l'homme; je ne partage pas cette opinion, à moins que l'on ne soutienne qu'une chair farcie de vers gluants peut être aussi réparatrice que la chair d'un animal sain. La preuve des profondes modifications subies par la viande du porc ladre résulte de ce qu'elle ne prend pas le sel. En même temps elle reste fade, et ne peut pas se conserver; si elle n'empoisonne pas le consommateur, elle ne le restaure pas convenablement; et mangée à l'exclusion de tout autre aliment, elle aura toujours des suites funestes sur l'économie.

On ne connaît pas les causes de la ladrerie, et le traitement est infructueux; mais on la prévient par la stricte observation des règles de l'hygiène, par des soins bien entendus, et au moyen d'une nourriture réparatrice distribuée d'une manière intelligente.

HISTOIRE DE LA CHASSE.

L'histoire de la chasse se lie trop intimement à l'histoire du chien pour que je n'en trace pas ici un aperçu rapide qui me vaudra sans doute les sympathies des chasseurs.

La chasse est le plus ancien exercice auquel l'homme se soit livré; le besoin lui en inspira la première idée; aussi, partout a-t-elle devancé la guerre, dont on peut la considérer comme le prélude.

Dans ces belles contrées de l'Asie où vivaient au matin du monde les premières familles humaines, longtemps avant qu'elles s'identifiassent au sol, dégagées qu'elles étaient des souvenirs de la veille, des embarras du lendemain, la chasse et la pêche purent seules leur assurer les ressources nécessaires à la consommation de chaque journée.

Cet empire sur les animaux qui se trouvaient dans le paradis terrestre, et dont Dieu lui-même avait investi Adam, nos premiers parents et leur postérité le conservèrent et l'agrandirent à travers les chances variées de leur nouvelle existence. Dans des luttes qui semblaient inégales, par exemple contre les bêtes féroces, l'intelligence suppléa à la force, le calcul triompha de l'instinct, et à l'aide du chien, sa première conquête, l'homme put organiser d'une manière régulière ses succès de chasseur, et se donner sa double proie, de la chair et des vêtements.

L'instinct du chien, perfectionné par l'éducation qu'il reçut de son maître, devint redoutable aux animaux les plus puissants; une massue, un épieu durci au feu, une branche d'arbre armée d'un fer aigu, un javelot, un arc, des flèches : tous ces moyens de destruction mirent l'homme en état de braver la dent des lions, la griffe des tigres; il ne lui manquait

que d'égaler ces animaux en vitesse; il dompta le cheval, et dès lors le chasseur exerça la royauté des forêts, royauté dans laquelle il avait pour ministres intimes de ses volontés, le chien et le cheval.

Un petit-fils de Noé, Nemrod, est cité dans la Genèse comme un violent chasseur devant le Seigneur; de chasseur d'animaux à chasseur d'hommes, c'est-à-dire conquérant, il n'y a qu'un pas; ce pas, Nemrod le franchit; il soumit d'abord les monstres des forêts, puis les tribus humaines dispersées dans la vallée de Sennaar, et il fonda la ville de Babylone, dont il fit la capitale de son empire naissant.

Pline l'ancien a admirablement deviné cette marche suivie par Nemrod, lorsqu'il dit :

« Dans les premiers temps, les hommes ne possédaient « rien en propre; ils vivaient sans crainte et sans envie,

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n'ayant d'autres ennemis que les bêtes sauvages; leur seule << occupation était de les poursuivre, en sorte que celui qui

<< avait le plus de force et d'adresse, se rendait le chef des

«< chasseurs de la contrée, et les commandait dans les assem

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blées qu'ils tenaient pour faire un plus grand abattis de ces

bêtes; mais dans la suite, ces troupes de chasseurs vinrent « à se disputer les lieux les plus abondants en gibier; elles se battirent, et les vaincus demeurèrent soumis aux vain«queurs. C'est ainsi que s'établirent les dominations; les pre« miers rois et les premiers conquérants furent donc des «< chasseurs. >>

Quoi qu'en ait dit Jean-Jacques Rousseau, l'homme est essentiellement carnivore; l'inspection de ses dents canines suffit à le prouver; et toute l'économie de son organisation vient à l'appui de cette preuve. Pour obéir à la première loi de la nature, pour la conservation de son existence, l'homme primitif fut donc obligé de faire une guerre sans trêve, sans relâche

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