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suspendus près des râteliers; dans cette composition entrent une bouteille de goudron, une poignée d'absinthe, de la sauge, du gingembre, des baies de genévrier, du sel en poudre très-fine, et de la farine en suffisante quantité pour constituer une pâte.

Il faut varier la nourriture, donner de l'avoine ou du seigle, des féveroles, changer de pâturage, et surtout éviter les terrains bas et marécageux pour éloigner toutes les causes sous l'influence desquelles se déclare la pourriture.

CLAVELÉE (rougeole, variole, claveau, pustulade, etc.). Tels sont les noms qui servent à désigner une maladie éruptive, spéciale à l'espèce ovine, et qui consiste dans le développement de pustules sur la tête, près des yeux, du nez, à la face interne des membres antérieurs ou des cuisses, sur les mamelles et quelquefois sur toute l'enveloppé tégumentaire.

On ne connait pas très-bien les causes de la clavelée, mais sa contagion ne comporte plus de doutes, et l'on sait que les animaux auxquels on a inoculé le fluide claveleux n'en sont plus atteints.

Dans l'incubation de cette maladie, l'animal devient triste et nonchalant, il perd l'appétit, la fièvre se déclare, les boutons apparaissent sous forme de petites taches violacées qui s'élèvent, ayant à leur centre une dépression, et à leur bord une auréole rouge.

La fièvre cesse; les boutons se remplissent d'un liquide jaunâtre, transparent et visqueux. Insensiblement, le fluide claveleux s'épaissit et devient purulent. Les boutons du claveau suivent la marche de la variole chez l'homme.

Cette maladie n'affecte pas toujours une progression régulière; souvent elle est escortée de complications qui compromettent les jours du sujet; d'autres fois les pustules se développent en si grand nombre qu'elles envahissent tout le

corps, et l'animal succombe à l'abondance de la suppuration ou à la résorption purulente.

Lorsque cette maladie s'est déclarée spontanément, il faut se borner à surveiller les animaux ; on leur donnera des boissons blanches acidulées, peu de nourriture, mais bien choisie; on les fera sortir de la bergerie si le temps le permet; car on doit éviter le froid et l'humidité.

Mais si la maladie est compliquée ou très-étendue, elle moissonne tant de victimes qu'il importe de la prévenir en pratiquant la clavélisation. C'est surtout au printemps qu'il convient de procéder à l'inoculation du virus claveleux en l'introduisant sous l'épiderme, dans les parties où la peau est dépourvue de laine; mais on doit préférer les oreilles où cette vaccination est plus facile, plus prompte à exécuter. Pour cette opération, on charge une lancette de virus, et on l'enfonce dans la peau sans provoquer l'écoulement du sang qui pourrait entraîner le liquide préservateur.

Une ou deux piqûres, lorsque le virus est parvenu à son degré de limpidité, suffisent à solliciter un claveau bénin, presque toujours exempt de danger. Cinq jours après la clavélisation, se manifeste un mouvement fébrile qui croît jusqu'au neuvième, décline ensuite; et, à partir du dixième ou onzième jour, la sécrétion séreuse s'établit dans les pustules qui parcourent régulièrement toutes leurs périodes jusqu'à la guérison qui a lieu le vingtième jour.

Telle est l'opération que les propriétaires doivent faire pratiquer sur tout leur troupeau, afin de prévenir une maladie aussi redoutable pour l'espèce ovine que la variole pour l'espèce humaine.

PIÉTIN. Affection spéciale aux bêtes ovines, consistant dans le développement d'un ulcère qui attaque d'abord le sabot et en altère progressivement les parties intérieures. Souvent

confondu avec la limace, le fourchet et le crapaud, le piétin reconnaît pour causes la malpropreté des bergeries et la contagion.

- L'animal commence par boiter; l'intervalle interdigité devient chaud et rouge; un suintement de sérosités se déclare autour de la cutidure; l'inflammation par ses progrès force le sujet malade à rester couché, et détermine le décollement de l'ongle ainsi que la sécrétion d'un fluide contagieux et infect.

Le sabot finit par tomber, en occasionant des douleurs intolérables qui amènent la mort, si un traitement méthodique ne parvient à arrêter les progrès de ce mal redoutable.

On séparera les animaux malades des animaux sains, on redoublera de propreté dans les bergeries; ensuite on retranchera la portion de corne séparée, en ayant soin de recouvrir les parties affectées avec un plumasseau chargé de substances escarotiques, telles que le vert-de-gris, l'arsénic, l'onguent égyptiac; on ajoute du sublimé corrosif.

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Voici la préparation employée en Angleterre contre le piétin:

Un litre d'essence de térébenthine, vinaigre, vert-de-gris, vitriol, mine de plomb, salpêtre, esprit de sel, eau-forte, chacune de ces substances à la dose d'une once; on ajoute une demi-once d'esprit de nitre dulcifié; on mélange exactement, et on conserve dans une bouteille pour s'en servir au besoin.

Après avoir retranché du sabot toute la partie altérée, on trempe un peu d'étoupe dans cette composition, et on l'applique sur le mal.

FOURCHET (inflammation du canal biflexe qui se trouve entre les onglons).

Cette maladie est occasionée par l'introduction, dans l'orifice du canal, de corps étrangers, boue, gravier, etc. Le

fumier et le défaut de propreté développent souvent le fourchet parmi les bêtes ovines logées dans des bergeries mal tenues. A l'invasion de cette affection, il y a gonflement plus ou moins considérable de l'orifice du canal, claudication en raison directe de la douleur et du gonflement, enfin écoulement d'un liquide purulent et fétide. L'animal cesse de marcher, il dépérit, et bien souvent la mort seule termine ses souffrances.

L'extirpation du corps étranger amène la guérison quand la maladie provient de cette cause. Des cataplasmes émollients calment l'inflammation; et l'on peut employer des lotions avec une dissolution de sulfate de cuivre ou d'acétate de plomb; les cataplasmes avec la suie de cheminée, la terre glaise et une dissolution de sulfate de fer, sont encore trèsutiles. En cas d'insuccès, on doit s'adresser au médecin vétérinaire pour qu'il extirpe l'organe malade.

GALE. Cette maladie, aussi commune chez les animaux que chez l'homme, se manifeste par une éruption de boutons ou pustules qui occasionent des démangeaisons intolérables. Les pustules proviennent de la présence d'animalcules nommés acares. La gale est éminemment contagieuse; elle peut se déclarer spontanément surtout chez les sujets renfermés dans des habitations insalubres et malpropres, comme chez ceux qui sont mal nourris. Le mouton en est souvent atteint, et sa santé en souffre ainsi que sa toison.

On commencera par isoler les animaux malades; on les lavera avec une décoction de tabac; ou bien sur les parties couvertes de pustules psoriques on emploiera la pommade suivante sulfure de potasse, cinq onces; savon vert, quatre onces; onguent mercuriel double, quatre; axonge, vingtquatre onces.

On peut encore se servir d'une composition où l'on mé

lange une demi-livre de térébenthine avec une demi-livre de suif et deux onces de vert-de-gris.

Enfin, on utilisera pour la guérison de la gale une autre préparation, dont voici la formule : quatre onces de sulfure de potasse par livre d'eau, avec addition d'une once d'acide sulfurique. On lotionne les boutons trois ou quatre fois par jour, et la cure est opérée dans le laps de douze à quinze jours.

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