L'évasion: récit de deux prisonniers français évadés du camp d'Hammelbourg. Avec 8 illustrations et 3 cartes

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Berger-Levrault, 1916 - World War, 1914-1918 - 218 pages
 

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Popular passages

Page 4 - La République nous appelle Sachons vaincre ou sachons périr. Un Français doit vivre pour elle. Pour elle un Français doit mourir.
Page 3 - La victoire en chantant nous ouvre la barrière ; La liberté guide nos pas, Et du nord au midi la trompette guerrière A sonné l'heure des combats. Tremblez, ennemis de la France, Rois ivres de sang et d'orgueil ! Le peuple souverain s'avance ; Tyrans, descendez au cercueil.
Page 1 - ... du gouvernement. Dans les graves circonstances que la patrie traverse, le gouvernement compte sur le patriotisme de la classe ouvrière, de toute la population, pour observer le calme et ne pas ajouter aux émotions publiques par une agitation qui jetterait la capitale dans le désordre. L'assassin est arrêté. Il sera châtié. Que...
Page 57 - I l'interminable grelottement, et puis de brusques secousses, des haltes en pleine campagne. Mon pansement s'est déplacé ; j'ai oublié mes cannes dans le char; le banc est si étroit que tout l'effort de ma jambe valide a peine à m'y maintenir ; au moindre cahot, la paroi du wagon me meurtrit les reins, les épaules. Et je suis un des moins malheureux... Il y en a que l'angoisse énerve au point de leur tirer des larmes.
Page 168 - Vers 4 heures du matin, nous retrouvons une route où un poteau indicateur nous apprend que nous sommes à huit kilomètres de Nordlingen, trop .à l'est, par conséquent. Nous obliquons de nouveau vers le sud-ouest. Au bout d'une heure, arrivés dans un petit bois, Prieur demande grâce. Il est complètement vanné. Sa voix chevrote comme celle d'un vieillard. Lorsque le jour se montre, pluvieux et sombre, je suis épouvanté de l'altération de ses traits, il est verdâtre, le nez pincé, les lèvres...
Page 117 - JE commençais à m'intéresser prodigieusement à notre dessein. Il me paraissait encore, je l'avoue, appartenir au domaine de la fiction. Mais sa poursuite me passionnait comme un beau jeu. Déjà, et bien que le temps demeurât grimaud, elle avait éloigné de nous les affres du cafard. Elle nourrissait notre imagination. Elle nous tonifiait. Un nouvel excitant, bientôt, nous fouetta le sang. C'était un matin. Une bruine noire détrempait la glaise des chemins. Nous venions...
Page 58 - Parmi ceux-ci un hussard frappé d'un éclat d'obus à la tête... il était fou, plus qu'aux trois quarts ; de temps en temps il se dressait, agitait les bras, hurlait : « Sabrez, sabrez ! » puis il riait comme un possédé... Il criait aux sentinelles : « Boche, de la pive !... Boche, une sibiche ! » Et nous avons eu bien du mal à empêcher l'une d'elles de l'embrocher. Il avait un compagnon d'infortune, un malheureux dont le même obus, tandis qu'il l'atteignait, lui, à la tête, brisait...
Page 72 - France a tout tenté pour maintenir la paix. Mais déjà l'ennemi, sur plusieurs points, a passé la frontière. Le pays compte sur votre patriotisme... « A ce moment, au-dessus de nous, dans le clocher, la cloche se met à tinter, rapide et anxieuse, et lui coupe la parole. C'était le tocsin. « Le commandant lève la tête, avec l'air de penser que cette voix de là-haut en disait plus que lui. Il veut pourtant terminer. Il crie : « Mes en
Page 83 - Au même moment, mes yeux sont remplis de terre, j'ai l'impression d'un coup de tonnerre m'entrant dans les oreilles, et je reçois, au derrière, comme un formidable coup de pied. Je n'ose me retourner. Je me tâte, je ramène ma main, elle est trempée de sang. « A deux mètres devant moi, un camarade était pelotonné dans un autre trou. Je lui demande : « — As-tu du mal ? « — Non, me répond-il d'une voix étranglée. « — Tu as eu de la veine ; moi, ça y est, je suis touché.
Page 97 - Paris!... son léger voile de brume, le miroitement gris perle de ses façades ; l'eau claire qui court le long des trottoirs; le pavé en bois, tout mouillé, qui reflète l'atmosphère rosée ; la démarche des femmes sur ces miroirs ! Le souvenir de ces visions nous rendait plus cruelle la réalité présente. Cette boue, ces épais brouillards, ces affreuses baraques longues et basses ; — et puis la saleté, la vermine, le heurt des caractères en cage, le conflit des égoïsmes, la lutte pour...

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