Page images
PDF
EPUB

Auffi eft-on perfuadé que fa Majefté n'y voudra pas donner atteinte, moins encore forcer le Prince Electoral fon fils unique, lequel Elle fçait avoir tant d'attachement à la Religion Proteftante, dans laquelle il croit pouvoir faire fon falut,. pour lui faire abandonner cette Religion, & embraffer une autre contre les lumieres de fa confcience.

On ne croira jamais qu'un Prince auffi éclairé, un Pere auffi affectionné, qu'eft Sa Majesté voudroit ufer d'une telle con-. trainte envers le Prince fon fils, qui lui eft fi cher tant par les liens de la nature,. que par fes merites perfonnels, & par les grandes efperances, qu'il donne de foutenir un jour avec éclat la dignité, à la quelle fa naiflance l'apelle, la gloire de fon Augufte Maifon & les interêts de la Religion Proteftante en Allemagne, dont la protection a comblé d'honneur, d'autorité & d'autres benedictions divines les grands Princes, que les deux derniers fié cles ont vû gouverner la Saxe, & leur a acquis l'amitié, la confiance & même les cœurs de ceux qui en font profeffion.

Il eft plûtôt jufte de croire, que Sa Majefté pour la propre gloire, & pour celle

der

de fa Pofterité voudra toujours comferver à fa maifon des avantages fi grands& glorieux.

C'est par ces raifons, qu'on fe perfuade, que ce doit être abfolument contre l'intention de Sa Majesté, que le Prince Electoral fe trouve aujourd'hui exposé aux dangers, qui font tant de peine, & donnent de fi juftes alarmes auxdites Puiffances Proteftantes; qu'on lui ôte tous fes domeftiques Proteftans, tous fes livres, & tout l'exercice de la Religion, & qu'on n'épargne rien pour ébranler fa conftance.

Il eft impoffible, que les Puiffances Proteftantes ne foient tout à fait perfuadées, que Sa Majefté fera indignée contre ceux, qui abusent tellement du pouvoir, qu'Elle leur a confié, qu'ils ne fe foucient pas même de facrifier à leurs vuës, & à leurs propres interêts l'honneur de fa Majefté & la confcience du Prince, & de hazarder, autant qu'eft en eux, les rogatives de fa Maison, le bonheur de la Saxe & le repos de l'Empire.

pre

Il eft auffi impoffible que lesdites Puiffances Proteftantes, n'en ayent une afflition très fenfible, & il feroit même dif

ficiles

[ocr errors]
[ocr errors]

ficile qu'Elles ne regardâffent toutes ces manieres d'agir à l'egard du Prince Electoral, en cas qu'elles continuent, ce que ces Puiffances ne peuvent pas croire, comme un procedé pour faire refroidir l'amitié qui fubfifte fi heureusement entre Sa Majefté & lesdites Puiffances Proteftantes; amitié fi neceffaire & de tant d'utilité, qu'Elles ne fouhaitent rien plus ardemment, que fa continuation, afin d'en pouvoir faire reffentir à fa Majefté, en toutes occafions, les effets réels, & d'en pouvoir auffi joüir de fa part.

Et quoique lesdites Puiffances Proteftantes efperent, que la conftance du Prince, qui par la grace de Dieu l'a jufques. à prefent garanti de tout, fuffira encore. pour l'en faire triompher; néanmoins. les fufdites Puiflances croiroient manquer à leur devoir & à leur amitié envers la Majefté, fi elles ne continuoient à employer tout le credit, qu'Elles efperent d'avoir auprès d'Elle en faveur du Prince, qui jufques icy a temoigné tant de conftance, mais dont l'âge pourroit neanmoins faire craindre, qu'il ne fuccombât à la fin aux efforts de ceux qui l'obfedent.

C'eft

C'eft pourquoi, les fufdits Miniftres Plenipotentiaires ne fçauroient s'acquitter des ordres de leurs Souverains, à moins qu'ils ne prennent la liberté de s'addreffer à Sa Majefté, & de la prier avec refpect de vouloir accorder aux preflantes inftances de leurs Souverains, que le Prince Electoral puiffe revenir d'Italie fans aucun delai; qu'on lui rende fes domeftiques Proteftans, & qu'on lui laiffe l'exercice libre de fa Religion, en quoi faifant fa Majefté donnera à leurs Souverains un temoignage réel de fon amitié, & une marque de fa confideration pour eux, qui les engagera auffi à y repondre toujours avec toute affection pour Elle toute attention à fes interets.

ARTICULUS

&

Separatus Tractatui de Succeffione &
Barriere appofitus.

Q

uandoquidem Domini Ordines Generales Uniti Belgii propofuerunt, quod ditionum fuarum limites in Flandria tam arctè tam incongruè conftituti funt, ut nonnullis in locis Territorium alterius Flan

drie ad ipfa ibidem Dominorum Ordinum Fortalitia pertingat, unde plurima oriuntur incommoda, uti ex eo patuit quod fub ini. tium belli prafentis evenit, quum Fortalitii conftructio fub ipfis munimentis loci vulgo. Sas de Gend appellati tentata fuit, eô nempe pratextu, quod illud in alterius Domini Territorio fieret: Et cum proinde ad ejufmodi aliaque incommoda evitanda neceffarium fit, ut Territorium Dominorum Ordinum ibidem ita protendatur,ut Loca, Urbes & Fortalitia ea in parte Ditionum fuarum fatis in tute fint, Regia fua Majeftas Magne Britannia ifta rationum momento probant, per hunc Articulum feparatum qui ejufdem, ac Tractatus hodie conclufus, vigoris erit, promittit fpondetque, fe fe in Paltis, Cafaream fuam Majeftatem inter, & Dominos Ordines Generales ineundis, operam & officia collaturam effe, quo per Cafaream fuam Majeftatem Dominis Ordinibus Generalibus talis Territorii Flandrici pars in proprieta tem perpetuam cedatur, qua pradictis aliifque incommodis evitandis limitibus ibidem amplificandis, meliufque conftituendis omnino fufficiat.

In quorum finem fupra memorari Plenipo-· tentiarii commutatis hinc inde Plenipotentia

rum

« PreviousContinue »