servis pour conserver la matière colorante rouge qui recouvrait la volaille, matière que j'enlevai le plus légèrement possible pour ne pas trop la souiller de graisse. Cette production remarquable, dont je dirai tout à l'heure la nature, se manifeste, dans des circonstances encore inappréciables, sur toutes les substances alimentaires, qu'elle couvre d'un enduit gélatineux, lequel, par sa couleur rutilante, rappelle un peu celle du sang artériel. Elle est surtout très-belle sur le riz cuit, et s'y reproduit à volonté et avec assez de promptitude. En effet, l'échantillon que j'ai apporté, pour le montrer à la Société, est le résultat d'une sorte de semis que j'ai fait, dimanche dernier, de particules, extrêmement petites, de la substance conservée sur le verre. La promptitude avec laquelle se produisent les êtres infiniment petits dont l'agglomération forme ces taches aurait quelque avantage pour l'industrie, si, comme l'a prétendu M. Pietro Col, chimiste padouan, on pouvait s'en servir pour colorer solidement la soie en rose de plusieurs nuances. C'est une question qui n'est point de ma compétence, et que personne ne peut résoudre avec autant d'autorité que notre digne président. Encore deux mots sur la nature de la production en question. M. le Dr Sette, qui en a parlé le premier (1), en a fait un nouveau genre de champignon, auquel il donne le nom barbare et malheureux de zoogalactina imetropha. M. Ehrenberg, qui a observé le même phénomène à Berlin, en a fait le sujet d'un travail fort érudit, qui a été lu à l'Académie des sciences de Berlin dans sa séance du 26 octobre 1848 et inséré dans ses Mémoires pour la même année. Le savant académicien ne veut pas admettre qu'il soit dù à un champignon, opinion que je partage volontiers moimême; il lui reconnaît pour cause une monade qu'il nomme monas prodigiosa, et à laquelle il attribue une dimension variable entre 1/3000 ct 1/8000 de ligne en diamètre. Malgré cette excessive petitesse, M. Ehrenberg affirme que son animalcule est pourvu d'un suçoir plus court que le reste du corps. Bien que j'y aie mis toute sorte de bonne volonté, j'avouerai que je n'ai pas réussi à voir cette espèce de trompe ou de suçoir mentionnée par le savant de Berlin, et pourtant j'ai fait usage d'un grossissement d'environ 1,200 diamètres. Cette production, qu'accompagne toujours une gangue mucilagineuse, me paraitrait bien mieux placée parmi les (1) Memoria storico-naturale sull' arrossimento straordinario di alcune sostanze alimentose, as algues, dans le genre palmella par exemple, dont elle réunit la plupart des caractères. A part la dimension et l'habitat, il y a même entre elle et le palmella cruenta, qui se plaît au bas des murs humides, une analogie qu'on ne saurait méconnaître. Si l'on objecte le mouvement de trépidation du prétendu monas prodigiosa, il est facile de répondre que ce mouvement peut tout aussi bien être attribué à celui qu'on nomme brownien, et qui est dû à l'extrême petitesse et, pour ainsi dire, atomistique des corpuscules, même inertes. C'est à cela que je bornerai ce que j'avais à dire sur le phénomène si curieux de la coloration en rouge des substances alimentaires, renvoyant, pour plus de détails et surtout pour les faits historiques qui s'y rapportent, à l'excellent mémoire de M. Ehrenberg, Je me réserve, toutefois, d'y revenir prochainement dans une note dont je m'occupe sur les parasites qui se développent dans le pain et le colorent en rouge, car il y en a de plus d'une espèce. (Journal de pharmacie et de chimie.) Le NOTE SUR L'ÉCORCE D'ASSA-COU. docteur G. Walpers dit dans le Botanische Zeitung de 1851 que l'écorce d'assacou, dont on a dansces derniers temps préconisé la décoction contre les maladies éruptives, provient du Hura brasiliensis. Cette écorce ressemble surtout beaucoup à l'écorce coupée de simarouba; en sorte que vu le prix élevé de la première, on peut très-facilement se servir de celle-ci dans des vues de fraude. Cependant on peut très-aisément, à l'aide du microscope, distinguer l'une de l'autre, puisque les cellules parenchymateuses de l'écorce d'assa-cou renferment une quantité de globules de fécule qu'on chercherait en vain dans l'écorce de simarouba. Falsifications. Dr D. FALSIFICATION DES FEUILLES D'ARNICA. Le pharmacien Zolffel à Reichthal a observé il y a peu de temps une falsification des feuilles de l'arnica montana, qu'il a fait connaître dans Archiv der Pharmacie, 2me série, LXXI, 146. Il avait reçu d'une maison de commerce, sous le nom de feuilles d'arnica, une certaine quantité de feuilles qu'au premier coup d'œil on pouvait reconnaître comme fausses; on pou servato nella provincia di Padova, l'anno 1819. In-8. Venezia. 1824. vait voir facilement que c'étaient des feuilles incisées et non des feuilles entières comme dans l'arnica. Ayant été ramollies dans l'eau, on put constater qu'elles étaient divisées en cinq lobes, que les lobes étaient à leur pointe comme incisés en trois lobules, et dentés en scie. On reconnut donc facilement que c'étaient des feuilles d'astrantia major, et comme celles-ci ne sont ni officinales, ni nulle part en usage, on ne peut supposer qu'il y ait eu erreur dans l'envoi ou qu'elles aient été recueillies en même temps que celles de l'arnica. On doit donc admettre qu'il y a eu là une fraude volontaire et que le droguiste, dans son ignorance, a acheté et vendu ces feuilles pour bonnes. Dr D. Pharmacie. DE LA MAGNÉSIE CONSIDÉRÉE DANS SES APPLICATIONS, SOIT A TITRE D'INTERMÈDE, SOIT COMME AUXILIAIRE, SOIT AUSSI COMME AGENT MODIFICATEUR, par ÉMILE MOUCHON, pharmacien, président de la Société de pharmacie de Lyon et du département du Rhône, etc., etc. (1). HUILE DE CROTON TIGLIUM ET MAGNÉSIE. Quels que soient les moyens mis en pratique pour atténuer la puissance d'action de l'huile de croton tiglium, aucun, sice n'est celui qui consiste à la convertir en savon, à l'aide d'une lessive alcaline concentrée, ne remplit que très-imparfaitement l'intention des praticiens. C'est à l'état liquide que cette huile s'administre le plus ordinairement en France, étendue d'une cuillerée de tisane, d'eau sucrée, de vin liquoreux, d'huile, de sirop, etc. A l'imitation des Anglais, quelques praticiens l'associent à la gomme, à la réglisse, au sucre, ou autres excipients susceptibles de la convertir en pilules; mais, sans rien changer à sa nature toxique, ils n'en font ainsi un médicament de bonne constitution qu'en faisant prédominer les proportions des excipients, ou des prétendus correctifs, aux dépens de la base médicamenteuse, qui devient par là, d'un emploi moins facile, en raison du volume de la masse. Évidemment, la forme pilulaire est celle dont doivent s'accommoder le mieux la plupart des personnes qui ne sauraient vaincre la répugnance que leur inspire l'aspect d'un remède volumineux. Aussi crois-je devoir proposer la formule suivante, qui me paraît remplir les conditions les plus désirables. PILULES DE CROTON TIGLIUM. Huile de croton tiglium. 2 gram. (2). Hydro-carbon. de magn. 4 (3). Formez, par trituration, des pilules de trois grains, pour les adultes, ou d'un grain et demi, pour les enfants. Ces pilules, que l'on argente avec soin, représentent un grain, ou un demi-grain, c'est-à-dire une ou deux gouttes d'huile de croton. Ici, comme dans la préparation du savon de M. Caventou, il y a réaction chimique, c'est-à-dire saponification; mais il existe cette différence entre ces deux composés, que l'un, qui s'obtient instantanément et qui se conserve indéfiniment sans altération, peut appartenir à la fois aux médicaments magistraux et officinaux, tandis que l'autre, qui ne peut s'obtenir qu'après quelques jours d'attente, ne doit être rangé que parmi ces derniers. Après un mois de préparation, les pilules de croton magnésiées, qui d'abord décèlent leur origine, prennent une odeur de savon ordinaire. Leur passage dans le canal alimentaire n'est pas, ou presque pas caractérisé par cette chaleur mordicante qui résulte toujours de l'emploi de l'huile de croton, associée à un corps liquide, et qui se fait plus particulièrement sentir pendant quelques heures, dans l'arrière bouche, comme dans toute l'étendue de l'œsophage, quelque fractionnée que soit la dose de ce redoutable agent. De plus, on n'a pas remarqué qu'elles donnassent lieu à aucun vomissement, bien que chez quelques personnes, fortement constituées, il est vrai, on les eût administrées jusqu'au nombre de trois; on peut même citer une jeune demoiselle anglaise, qui n'a éprouvé aucun effet purgatif, ni même la moindre incommodité, de trois pilules de trois grains (magnésie et huile). Mais nous n'ignorons pas que les Anglais sont plus difficiles à émouvoir que nous, par suite de l'abus qu'ils font des drastiques. Les pilules de croton magnésiées doivent être administrés, le plus ordinairement, une à une jusqu'à la dose d'une goutte et demie à deux gouttes. Ce mode d'administration parait du moins le plus prudent (3) Je préfère ici le carbonate à l'oxyde, parce deux corps. (1) Voir notre tome XV, p. 556. (2) Soixante gouttes de cette huile représentent qu'il résulte un nombre rond de la réunion des assez exactement deux grammes. jusqu'à ce que les effets de ce nouveau médicament aient été mieux et plus longtemps étudiés. L'effet purgatif de ces pilules ne commençant que tardivement, il est à présumer que les sucs gastriques ne les dissolvent que lentement; ce qui explique sans doute l'absence des vomissements et de cette âcreté que laisse ordinairement le croton tiglium dans les premières voies, et ce qui peut encore rendre compte de l'action moins énergique du médicament. Il paraîtrait résulter de ce qui précède, qu'en associant l'huile de pignon d'Inde à la magnésie, on pourrait l'administrer, tantôt comme drastique, tantôt comme minoratif, employée qu'elle serait à des doses proportionnées à ces deux séries d'évacuants. Ainsi, au nombre d'une ou deux pilules, elles pourraient être classées parmi ces derniers, tandis qu'une quantité double pourrait constituer un drastique plus ou moins énergique. BAUME DE COPAHU ET MAGNÉSIE. Lorsque l'honorable M. Mialhe publia son intéressant travail sur la solidification du baume de copahu par la magnésie, l'accueil favorable que reçut ce mémoire du monde médical tout entier fût un témoignage non équivoque de l'importance du sujet. Continuellement en garde contre les manœuvres frauduleuses de la cupidité, les pharmaciens durent applaudir au moyen d'investigation qui semblait leur permettre de reconnaître, jusqu'à un certain point et dans de certaines conditions, l'état de pureté ou de falsification du copahu, à une époque surtout où ce produit immédiat jouissait d'une réputation incontestée. Perdant chaque jour de cette vogue qui le comblait de ses faveurs, sous le prestige de l'exagération, le baume de copahu n'a pas à nous inspirer aujourd'hui, au même degré, ce vif intérêt qui s'attache à tous les agents de premier ordre que la soif du gain peut dénaturer, et dénature en effet, lorsqu'il y a certitude d'impunité ou de succès; néanmoins, comme il faut reconnaître à celui-ci un certain mérite, en faisant la part de toutes choses, d'ailleurs, nous sommes forcés de convenir que si les pilules de copahu magnésiées ont perdu de leur importance, le copahu lui-même est loin de ce délaissement injuste, que nous blåmerions autant et plus, peut-être, que l'engouement qui le protégeait outre mesure. Les capsules gélatineuses, les dragées de Fortin et autres spécialités du même genre, dues à l'industrialisme pari sien, plus encore qu'à l'amour du progrès, mais qui sont pourtant un véritable progrès, prouvent assez, par leur débit journalier, que si le copahu n'est plus en possession de la vogue, il est encore jugé digne, à certains égards, d'une partie de l'intérêt que nous lui portons. Or, il me paraît assez convenable de jeter un coupd'œil rétrospectif sur ce qui a trait à la magnésie unie au copahu, et d'en déduire les conséquences qu'il est permis de mettre en relief, afin que nous sachions mieux à quoi nous en tenir sur la valeur de cette association. M. Mialhe a cru reconnaître qu'en combinant ensemble seize parties de baume de copatu et une de magnésie calcinée, la solidification pouvait avoir lieu au bout de huit à dix jours, lorsque le baume jouissait de toute sa pureté; et cela, par l'effet de la combinaison de la résine électronégative du copahu avec la magnésie, en reconnaissant aussi la propriété que possède la matière saline formée d'absorber une grande quantité d'huile essentielle. Si le fait est vrai pour la théorie, il ne l'est pas au même degré pour la pratique; car, pour qu'il en fût ainsi, il faudrait reconnaître une parfaite identité entre tous les copahus purs que nous fournit le commerce; or, nous savons tous que la nature du baume est si variable que l'huile essentielle qu'il contient peut varier elle-même depuis trente jusqu'à soixante pour cent, soit qu'on puisse lui associer fraudulcusement une certaine quantité d'essence de térébenthine, dont l'analyse chimique est frappante deressemblance avec celle de l'essence de copahu, soit que, par lui-même, ce produit ne puisse pas échapper aux variations diverses qu'il subit naturellement sous les influences climatériques, comme sous celle non moins puissante du temps qui s'écoule entre l'époque de la récolte et celle de la vente. Nous savons en effet que la résine qui fait partie constituante du baume de copahu est d'autant plus abondante dans ce produit que la récolte date d'une époque plus éloignée. Nous savons aussi que le copaïfera officinalis n'est pas la seule légumineuse du même genre qui donne naissance au copahu, et cela seul peut bien faire supposer des conditions diverses dans la nature de ce corps oléo-résineux, comme les térébenthines du commerce nous en offrent l'exemple, exemple d'autant plus frappant d'ailleurs, que le copahu luimême n'est, à proprement parler, qu'une térébenthine. Dans un mémoire que je publiai en 1855, sous le titre de Recherches sur le baume de copahu (Journal des Sciences Physiques et Journal de Pharmacie du Midi), je démontrai l'insuffisance ou l'infidélité du moyen proposé par M. Mialhe pour constater la pureté du baume de copahu. D'ailleurs, depuis l'époque éloignée de cette publication, il m'a été cent fois démontré qu'il peut être plus convenable, esprit, lorsque je suis appelé à en faire usage. Je n'ai pas besoin sans doute de dire que j'ai rarement recours à tous à la fois, un seul, ou deux au plus, pouvant, à la rigueur, éclairer suffisamment mon jugement. Les résultats peuvent n'être pas toujours identiques; mais ils n'offrent pas toujours des différences tellement sensibles qu'ils ne soient à peu près tels que ceux qui viennent d'être exposés. en pareil cas, d'en appeler à d'autres moyens moins propres à fausser le juge ment. Il en est quelques-uns qui présentent beaucoup plus de certitude, lorsque le copahu est adultéré par l'huile de ricin seulement, ce qui, du reste, a lieu la plupart du temps. Parmi ceux que j'ai reconnus assez bons, je citerai les suivants en ayant le soin de mettre en regard, comme points de comparaison, les essais tentés sur du baume pur et sur ce même baume mêlé d'huile de ricin, dans la proportion de 25 p. " d'huile. En me livrant à cette excursion rapide, je sens que je sors du domaine des faits qui doivent faire le sujet de ce mémoire; mais j'ose espérer qu'on me le pardonnera en faveur d'un sujet qui me semble présenter quelque intérêt. Ce soluté salin, dans la proportion d'une tion produit un mélanpartie sur deux de bau- ge épais, d'un blanc grime, produit instantané- satre, beaucoup moins ment l'épaississement blanc que dans le codu copabu pur en don- pahu pur, peu ou point nant un composé assez homogène et disposé à une séparation assez prompte, contrairement à ce qu'on remarqne dans le mélange où figure le copahu pur. blanc, de consistance de cérat un peu étendu d'huile, pour ne se sé parer en partie que quelques instants après. La partie retenue par le copahu constitue avee lui un composé de consistance moyenne, d'un blanc grisâtre. Le flacon se laisse facilement laver avee de l'eau fraiche ordinaire, à tel point qu'il ne reste aucune trace de baume. Il faut une cau forte ment alealine pour enlever à la paroi du vase la partiegraisse qui la tapisse. Cette partie résiste avec opiniàtreté à l'action de l'eau, mème bouillante. Au surplus, l'élimination de l'huile essentielle de copahu, sous l'influence d'une douce chaleur et sans avoir besoin de prendre l'eau pour intermède, est, un moyen à la fois si simple et si facile qu'il peut exclure tous les autres. Je l'ai toujours mis à exécution avec un plein succès lorsque mes investigations ont porté sur du baume plus ou moins adultéré par l'huile de ricin. Quelques grammes de copahu soupçonné suspect suffisent à reconnaitre ce genre de fraude, qui est toujours mis en évidence par la consistance plus ou moins molle du corps résineux resté dans la capsule. Il ne faut pas conclure de ce qui précède que la magnésie est impropre aux usages que lui assignent les pharmaciens lorsqu'ils ont à opérer la conversion du copahu sous forme pilulaire. Il faut seulement en déduire cette double conséquence qu'il n'est pas toujours vrai, par exemple, que trois parties de magnésie calcinée sur quatre de copahu puissent constituer invariablement ce que nous appelons les pilules magistrales, pas plus qu'il ne peut être exact d'assigner aux pilules officinales la proportion d'une partie de magnésie calcinée sur seize de copahu pur, lorsqu'il est évident pour moi que cette proportion peut varier à l'infini et de manière à faire considérer comme erronée, qu'on me passe l'expression, l'opinion qui attribue des bases fixes à ces deux formules. Ainsi que je l'ai avancé, par suite de trois faits qui déjouent toute prévision, j'ai vu du copahu pur absorber une partie de magnésie carbonatée, une et demie de magnésie caustique, et, chose plus bizarre encore, trois et demie de magnésie à moitié calcinée, pour atteindre la consistance pilulaire. Or, il découle de ceci une seconde conséquence, que, s'il est vrai que pour opérer cette solidification, l'oxyde doive réclamer la préférence dans certains cas, il n'est pas moins vrai que dans d'autres le choix doit tourner au profit du carbonate. (La fin au prochain numéro.) (Gazette médicale de Lyon.) RAPPORT FAIT A LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS, SUR LES FORMULES PROPOSÉES PAR M. MOUCHON, POUR LES SIROPS DE RATANHIA, DE SAFRAN ET DE SALSEPAREILLE; par M. GOBLEY. Le safran, le ratanhia et la salsepareille sont des médicaments dont je n'ai pas besoin de rappeler l'importance. Fréquemment usitées dans la pratique médicale, les préparations dont ils sont la base doivent être l'objet de toute notre attention. Parmi ces préparations, les sirops se présentent en première ligne; formés par une solution concentrée de sucre chargée des principes médicamenteux de ces différentes substances, ils sont facilement administrés, et employés de préférence dans un grand nombre de cas. M. Mouchon a pensé cependant que les procédés employés pour les obtenir, ne présentaient pas toute la perfection convenable, et il en a proposé de nouveaux qu'il regarde comme supérieurs. C'est cette question que je vais avoir l'honneur d'examiner avec vous. Sirop de ratanhia. La formule que nous suivons pour le sirop de ratanhia consiste à faire dissoudre l'extrait aqueux dans l'eau, à filtrer la liqueur et à l'ajouter à du sirop simple qui a perdu par l'évaporation un poids égal à celui du liquide. Ainsi obtenu, il contient toujours une dose fixe d'extrait, ou 1 gramme pour 32 grammes de sirop. Autrefois on le préparait directement avec la racine, mais les auteurs du Codex de 1837, en adoptant le procédé dont nous venons de parler, ont eu surtout pour but d'obvier au grand inconvénient que présentent les racines de ratanhia du commerce, de donner des quantités trèsvariables de matière extractive, et par suite de fournir un sirop dont la force ne peut jamais être aussi bien réglée que lorsqu'on prend de l'extrait tout préparé. M. Mouchon propose de revenir à l'emploi de la racine. Voici les raisons sur lesquelles s'appuie notre honorable confrère; vous jugerez si elles sont suffisantes pour nous faire abandonner le procédé que nous suivons; je vais le laisser parler: On a fait valoir, dit-il, en faveur de > l'extrait, la nature variable de la racine. » Cette raison peut avoir une grande va▸ leur lorsqu'on place l'extrait dans les > meilleures conditions, et la racine dans » les plus mauvaises; mais il n'en est pas ▸ ainsi lorsqu'on fait une juste apprécia» tion des choses. Rien n'est plus facile, » en effet, que le choix de racines en ba▸ guettes, exemptes de souches, et par |